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Date de création : 07.05.2008
Dernière mise à jour :
30.06.2017
122498 articles
Guillaume Seznec est né le 1er mai 1878 à Plomodiern (Finistère), au flanc du Menez Hom, face à la baie de Douarnenez.
Bien que né dans une famille de paysans, il est peu attiré par le travail de la terre; il se passionne très jeune pour la mécanique.
En 1906, il épouse Marie-Jeanne Marc. Ils ouvrent un commerce de vélos.
Marie-Jeanne est enceinte. Un incendie ravage son magasin. Pour sauver son épouse, son enfant et sa marchandise, Guillaume Seznec pénètre à deux reprises dans la fournaise. Il en garde des mains gravement brûlées et des cicatrices remarquables au visage.
En 1912, ils ouvrent une blanchisserie industrielle à Brest, puis une seconde à Morlaix. Ils travaillent pour l'armée française d'abord, américaine ensuite. Elle paie bien. Les dollars s'accumulent.
1923. La blanchisserie devient une scierie. L'affaire éclate.
Condamné au bagne, il quitte la France en 1927. Il y reste jusqu'en 1947. Il débarque au Havre le 1er juillet où sa famille et la foule l'acclament.
En novembre 1953, Guillaume Seznec est renversé par une camionnette à Paris. Plusieurs témoins disent qu'un individu l'a poussé sous les roues.
Il décède le 13 février 1954, "conséquence directe de son accident" dit le médecin légiste. Il est enterré à Plomodiern, son village natal, auprès de sa mère.
Pierre Quemeneur | Maître Pouliquen | L'inspecteur Bonny | Le juge Hervé | Sommaire
La famille de Guillaume Seznec
La mère de Guillaume Seznec, Marie-Anne Colin, a 75 ans au moment des faits. Elle ne doute pas un instant de l'innocence de son fils. A la mort de l'épouse de Guillaume Seznec, âgée de 82 ans, elle poursuit le combat pour la révision du procès. Elle meurt en 1935, sans revoir son fils.
Guillaume Seznec épouse le 18 juillet 1906 Marie-Jeanne Marc. Au début de l'Affaire, le couple a 4 enfants (de gauche à droite) :
Marie-Jeanne s'épuise à défendre Guillaume Seznec alors au bagne. Gravement malade et vivant dans la misère, elle meurt à l'hôpital en 1931, sans revoir son cher époux.
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Maître Pouliquen
Beau frère de Pierre Quemeneur, Jean Pouliquen est notaire à Pont-L'Abbé.
Le Conseiller l'a aidé à acquérir son étude en lui prêtant la somme de 160 000 Francs.
Avant de partir, Pierre Quemeneur lui demande de rembourser une partie de sa dette : qu'il lui adresse un chèque de 60 000 F, poste restante, dans un bureau de poste parisien.
Pierre Quemeneur assassiné, c'est lui (son épouse, soeur du Conseiller) qui hérite; dans le cas d'une simple disparition, il lui faudrait attendre 30 ans. Il le sait bien, il est du métier !
Durant l'enquête et le procès, il est un ardent accusateur de Guillaume Seznec.
Récemment, les meilleurs spécialistes ont examiné avec les techniques les plus modernes les faux documents attribués à l'époque à Guillaume Seznec. Pour eux, ce n'est pas Seznec le rédacteur; par contre, ils trouvent des ressemblances avec l'écriture du notaire.
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L'inspecteur Bonny
En 1923, Pierre Bonny a 28 ans.
Il est policier depuis 1918 et a fait preuve de talents qui lui ont valu d'être affecté à la Sûreté générale (police secrète).
Dans l'Affaire, il sera l'adjoint du commissaire Vidal, chargé officiellement de l'enquête.
En fait, c'est l'inspecteur Bonny qui pilote, influence et tire toutes les ficelles.
Il s'intéresse plutôt aux éléments à charge qu'il fouille, amplifie, et oublie les vérifications élémentaires qui pourraient innocenter l'accusé.
On le retrouve plus tard dans de nombreuses autres affaires, toutes aussi sombres, dont l'Affaire Stavisky, l'Affaire Prince.
En 1934, il est chassé de la police pour trafic d'influence et détournement de fonds.
Durant l'occupation allemande, il est l'auxiliaire de la Gestapo; c'est lui le triste acolyte de la bande Bonny et Lafont.
A la libération (décembre 1944), il est condamné à mort et fusillé.
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Le juge Hervé
Pendant la "Grande Guerre" (1914-1918), Charles-Victor Hervé est le chef d'un service de contre-espionnage.
Cela lui vaut d'être nommé juge de Paix à Pontrieux.
Il est passionné, excessif même.
En octobre 1924, il reçoit le témoignage des hommes d'équipage d'une gabare draguant du sable dans le Trieux : une nuit, peu après la disparition de Pierre Quemeneur, face à Traou-Nez, ils entendent plusieurs coups de feu.
Dès lors, le juge Hervé enquête, défend cette thèse à laquelle il croit. Il soutient la cause de Guillaume Seznec ardemment, même après qu'il quitte ses fonctions.
L’affaire Marie Besnard est revenue dans l’actualité avec la diffusion par TF1 d’un téléfilm, dont le titre, « Marie Besnard, l’empoisonneuse », est pour le moins surprenant, s’agissant d’un personnage réel et non de fiction, acquitté à la suite de trois procès. En décembre 2000, notre revue Science et pseudo-sciences publiait un article dans lequel l’auteur soulignait la prégnance à Loudun de l’histoire des possédées et rappelait les épisodes de l’affaire, ainsi que quelques principes de chimie et de droit. Voici cet article.
Il y a 50 ans débutait le premier procès de Marie Besnard, accusée d’avoir empoisonné à l’arsenic onze personnes. Trois procès en tout qui ont passionné la France de 1949 à 1961. Si Marie Besnard n’avait pas résidé à Loudun, la ville des possédées, il n’y aurait sans doute jamais eu d’affaire Marie Besnard.
Loudun est une ville de 7800 habitants située à l’extrémité Est du Poitou et aux limites de 1a Touraine et de l’Anjou. En 1948, Loudun sortait des périodes de collaboration. A cette époque, on a beaucoup jasé et la délation était courante parmi certains clans. Celui qui avait survécu et s’était un peu enrichi était vite soupçonné d’être responsable de tous les maux. C’était le début de la guerre froide, relançant la lutte contre le communisme et l’athéisme et renforçant ainsi le traditionalisme dans des bastions catholiques comme Loudun.
« Quand la forteresse de Loudun fut construite, par ordre de Philippe-Auguste, une de ses chapelles, dédiée à Saint Pierre faisait office d’église paroissiale, ce qui permettait un accès facile dans l’enceinte du château. Pour en éviter les inconvénients, Philippe-Auguste ordonna la construction d’une église hors le château : ce fut l’église Saint-Pierre-du-Marché. Les travaux, interrompus faute d’argent, furent repris grâce à la générosité de Saint Louis. Le clocher ne fut élevé qu’au début du XVIe siècle et, par deux fois, rebâti exactement de la même façon. Les sculptures du portail, œuvre de la Renaissance, furent bientôt mutilées par les Huguenots. Urbain Grandier, de triste célébrité, fut curé de la Paroisse de Saint-Pierre-du-Marché de 1617 à 1634, date à laquelle il fut brûlé vif à Loudun, à la suite d’un procès de sorcellerie l’accusant d’être l’auteur de la “Possession des religieuses Ursulines de la ville”, lesquelles au cours d’étranges crises assuraient que Grandier avait envoyé dans leur corps de multiples démons. »
Panneau apposé au XIXe siècle sur le portail de Saint-Pierre-du-Marché à Loudun.
Ce conservatisme vieux de 350 ans peut s’expliquer en partie par le fait que Loudun a été un haut lieu du protestantisme jusqu’à la révocation de l’Édit de Nantes. Par peur du retour des réformés, la position de l’Église catholique s’est durcie dans la ville. Et c’est dans cet esprit qu’a été apposé au XIX’ siècle au portail de l’église Saint-Pierre-du-Marché un panneau encore présent de nos jours (voir encadré).
L’affaire des possédées et d’Urbain Grandier, au XIIe siècle, est très liée aux protestants de Loudun. À cette époque, la ville avait une population comparable à celle de Tours avec 20 000 habitants mais comptait 12 000 réformés. Après la reddition de La Rochelle, en 1628, Loudun fut le bastion protestant le plus important de France. Et Richelieu a alors tout fait pour abattre cette ville située à 18 kilomètres de la ville nouvelle de garnison créée par le cardinal et qui porte son nom. Dès 1631, des scènes d’hystérie eurent lieu au couvent des Ursulines, dont la mère supérieure était Marie Jeanne des Anges et le confesseur Urbain Grandier. Trois années plus tard, de nouvelles rumeurs accusent Grandier d’avoir introduit le diable dans le corps de ces malheureuses ursulines. Le prêtre sera arrêté en février 1634 et durement questionné. Jugé le 8 août 1634, il sera condamné à être brûlé vif sur la place devant l’église Sainte-Croix le 18 août 1634.
Le jugement précisait qu’une plaque de cuivre avec l’arrêt de mort de Grandier devait être apposée devant l’église des Ursulines et y rester à perpétuité. Cette plaque a sans doute disparu avec la démolition de l’église au XVIIe siècle.
Ces prétendus ensorcellements se sont avérés être une machination de Richelieu et du gouverneur Laubardemont pour éliminer le prêtre libertin jugé trop laxiste envers les protestants. La légende dit qu’Urbain Grandier sur le bûcher aurait jeté à la foule et aux juges une malédiction jusqu’à la septième génération.
Plus de trois siècles plus tard, en 1950 on pouvait encore trouver des Loudunais vivant dans la psychose d’être à nouveau endiablés. Il est alors facile de comprendre que la moindre anomalie à Loudun puisse attirer les médias. Beaucoup de Loudunais ont cherché une similitude entre Urbain Grandier et Marie Besnard. Vers 1950 avait ainsi été composée sur ce sujet une chanson en 32 couplets sur l’air de la Paimpolaise
La bonne ville de Loudun
Célèbre par Urbain Grandier
Se réveilla un beau matin
Avec sa super Brinvilliers
Une femme assassin, pire que la Voisin.
En 1949, année de l’inculpation de Marie Besnard, les médias ont poussé les juges et les jurés à parler d’empoisonnement à l’arsenic. On a accusé Marie Besnard d’avoir empoisonné onze personnes de sa famille proche pour des questions d’héritage. Une première commission rogatoire décida l’exhumation de 12 cadavres (les 11 empoisonnés présumés et mi témoin). Des erreurs dans les prélèvements sur les squelettes jetèrent le doute sur les expertises visant à évaluer le taux d’arsenic. La validité de la méthode de Marsh utilisée pour doser l’arsenic fut aussi contestée : cette méthode d’analyse, qui date de 1860. se révèle sensible, peu sélective et peu précise. Malgré cela, l’avis des experts indiquant une présence d’arsenic dans les squelettes influencera fortement les jurés…
Le premier procès eut lieu à Poitiers en février 1952 et, devant le doute, le juge réclama une nouvelle exhumation des onze cadavres. Un deuxième procès débuta à Bordeaux le 15 mars 1954 . Les nouvelles expertises, contrairement à celles de 1949, donnèrent un résultat jugé ambigu et Marie Besnard fut remise en liberté provisoire le 12 avril 1954. Une troisième exhumation fut alors réclamée par les juges. Si les recours sont toujours possibles en droit français pour toute expertise, il faut toutefois apporter de nouveaux éléments la justifiant. Une nouvelle méthode de recherche de l’arsenic fut cet élément nouveau.
C’est Fréderic Joliot-Curie en 1958 qui imposa pour cette troisième expertise la méthode Griffon par activation nucléaire. Cette méthode consiste à bombarder un corps avec des neutrons. Si celui-ci contient de l’arsenic, on obtient une radioactivité artificielle et sélective de l’arsenic que l’on peut mesurer avec des compteurs Geiger Muller. Cette méthode plus fiable permit de montrer une absence d’arsenic [1] dans les squelettes. À l’issue d’un troisième et dernier procès, Marie Besnard fut enfin définitivement acquittée le 12 décembre 1961 .
Cet acquittement est dû en grande partie à la ténacité des deux avocats de Marie Besnard, Maitres Hayot et Favreau-Colombier. Dans son ouvrage, La force de l’innocence,Maître Jacqueline Favreau-Colombier relate en détail les différents procès. Marie Besnard est décédée le 14 février 1980 à Loudun. Pendant plus de quatre ans, il n’y a eu aucun acquéreur du Loudunois pour acheter sa demeure.
Frédéric Pottecher, chroniqueur judicaire célébre à l’époque, a réalisé en 1984 un téléfilm avec Alice Sapritch dans le rôle de Marie Besnard mais s’est fâché avec la comédienne qui ne croyait pas à l’innocence de son personnage.
En novembre 2000, le Musée Théophraste Renaudot a organisé à Loudun une rétrospective sur l’affaire Marie Besnard dans le cadre des Grands Procès.
Souhaitons qu’enfin Marie Besnard soit réhabilitée dans l’opinion publique et les médias. Si Marie Besnard a peut-être été une petite « collabo », elle n’a certainement pas été une empoisonneuse.
Depuis les affaires Lafarge et Capelle des années 1850, il existe en France un véritable mythe sur les empoisonnements à l’arsenic que le roman de Flaubert, Madame Bovary,a contribué à renforcer. Dans ce livre remarquable, il faut toutefois noter que l’agonie de Madame Bovary ne peut pas correspondre à un empoisonnement par l’arsenic car, avec ce moyen, la mort n’intervient qu’après plusieurs jours pour des fortes doses, et après plusieurs semaines pour des doses plus faibles. Voici des extraits de cette agonie selon Flaubert : « […]elle alla droit vers la troisième tablette saisit le bocal bleu, en arracha le bouchon, y fourra sa main et, la retirant pleine d’une poudre blanche se mit à manger à même. […] Elle se coucha […] une saveur âcre qu’elle sentait dans sa bouche la réveilla […] elle but une gorgée d’eau… cet affreux goût d’encre continuait (…) Et elle fut prise d’une nausée si soudaine[…] mais les convulsions la saisirent […] elle ne tarda pas à vomir du sang […] Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. […] Emma se mit à rire d’un rire atroce frénétique […] une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous ,s’approchèrent. Elle n’existait plus ».
Dans le film de Frank Capra Arsenic et vieilles dentelles(1944), les tantes empoisonneuses n’emploient pas d’arsenic mais de 1a strychnine, aux effets plus rapides…
L’arsenic des empoisonneurs était le plus souvent sous forme d’arséniate de sodium, produit très soluble, très caustique à l’état pur, et bien sûr très toxique. À ces époques, les gens aisés pouvaient acheter de l’arsenic chez le pharmacien vendu comme mort-aux-rats. Pour les plus modestes l’élimination des rongeurs s’effectuait à l’aide de pièges ou de chats.
Article ler : les composés arsenicaux insolubles destinés à la destruction des parasites de l’agriculture ne peuvent être vendus ni employés en nature. Ils doivent être mélangés avec une substance odorante et colorée en vert, suivant la formule indiquée à l’article ter de l’article ci-après (décret du 15 décembre 1916).
Les composés arsenicaux destinés à la destruction des parasites nuisibles à l’agriculture ne peuvent être délivrés ou employés pour cet usage qu’à l’état de mélange avec des dénaturants d’après la formule suivante • produits arsenicaux insolubles 1000g • pyridine ou phénol brut ou nitrobenzine : 20g • vert sulfoconjugué : 2g
Le mélange doit être parfaitement homogène.
article 5 : toute personne qui se livre au commerce des préparations arsenicales est soumise aux prescriptions du décret du 14 décembre 1916. Elle est tenue d’avoir un registre coté et paraphé par le Maire ou le Commissaire de police. Toute préparation arsenicale doit être inscrite sur ledit registre.
A partir du 1916, la vente des composés arsenicaux est devenue très réglementée. Elle ne pouvait être faite que par un pharmacien (voir l’encadré « Extraits du décret du 14 septembre 1916 »). En octobre 1943, une nouvelle réglementation portant sur la présence de l’arsenic dans les raticides et les taupicides intervient et des anticoagulants, de la strychnine, des anti ?vitamines K ou des sels de thallium mélangés avec d’autres ingrédients se substituent progressivement à l’arsenic. En 1973, un décret interdit tous les herbicides arsenicaux.
En 1943 les principales sources d’arsenic pour le grand public provenaient des raticides ou herbicides, ces raticides contenaient des arséniates mélangés avec des farines au son ou de l’avoine. Si les arséniates de calcium et de sodium sont solubles, les farines ne le sont pas et les produits arsenicaux employés jusqu »=’en 1973 étaient des composés insolubles.
L’utilisation des raticides dans une boisson pour un empoisonnement s’avère ainsi difficile car il y a formation d’un trouble. Et, pour un aliment solide ou liquide (soupe), l’homogénéisation serait longue. Certains herbicides des années 1950 contenaient le sel di-sodique de l’acide méthane arsénique, mais ces herbicides ont été peu utilisés en France car trop dangereux pour le bétail et les chevaux.
Les fiches techniques du centre anti-poison Fernand Vidal à Paris (ces fiches servent au personnel médical du centre à donner par téléphone les premiers conseils en cas d’empoisonnement, ces fiches sont aussi consultables sur justificatif professionnel) n’ont toujours pas été rectifiées à ce jour. Ainsi, la fiche toxicologique de l’INRS (Institut national sur la sécurité) sur l’arsenic, qui date de 1983, précise que les dérivés de l’arsenic sont utilisés dans les raticides, taupicides, herbicides et colorants. Cette fiche est contredite par le rapport Dejeux de 1990 qui spécifie que les raticides, taupicides, fongicides, insecticides contiennent principalement des anticoagulants, des antivitamines K, des organophosphorés, mais en aucun cas l’arsenic n’est mentionné.
Sur Urbain Grandier et les possédées de Loudun
Archives Nationales de France : Jugement de mort du 18 août 1634. Aubin Nicolas : Histoire des diables de Loudun ou de la Possession des ursulines et de la condamnation et supplice d’Urbain Grandier,Abraham Wolgang - Amsterdam, 1694.
Carnoma Michel : Les diables de Loudun, sorcellerie et politique sous Richelieu, Fayard, 198&.
Huxley Aldous : Les diables de Loudun,traduction française de l’édition anglalse,Plon Paris,1953.
Legué Gabriel : Urbain Grandier et les possédées de Loudun,éditions Baschet Paris, 1880.
Lerozey Auguste Louis : Histoire civile et religieuse de Loudun,Librairie Blanchard Loudun, 1906.
Surin Jean Joseph : Lettres du Père Surin= (dépôt à la bibliothèque historique du protestantisme français).
Sur Marie Besnard
Favreau-Colombier Maître Jacqueline : La force de l’innocence, collection J’ai lu, 1994.
Mamouni Sophie : L’affaire Marie Besnard, éditions Vecchi, Mai 1999.
Rapport de I’INED : Population n°3, mai-juin 1999, article G Calot, JP Sardon.
Pottecher Frédéric• :Les grands procès de l’histoire,Fayard, 1979. Théolleyre, J.-M. :Article du Monde daté du 23/24 janvier 2000.Documentation du centre anti-poison Fernand Vidal de Paris.
Fiche 192 INRS (Institut national de la Recherche de la Sécurité, 1983.
Le bandit de grand chemin, le braqueur romantique, le cerveau du « casse du siècle » : en deux mots, Albert Spaggiari, ne serait qu’un imposteur.
Imposteur, le terme est peut-être un peu fort : plutôt, un fanfaron qui, s’il a bien participé au casse de la Société Générale à Nice le 16 juillet 1976, n’en aurait été qu’une toute petite cheville ouvrière. Au mieux, l’apporteur d’affaire. Au pire le second couteau qui trouve une planque aux vrais voyous, se charge de voler une Land Rover par ci, de dégoter un pressing aux égoutiers par là. Loin de la légende de Bert le magnifique.
Une aubaine nommée Spaggiari
Sans haine, ni violence et avec, pour seule arme, sa plume trempée dans la nostalgie plus que dans le vitriol d’ailleurs, c’est Amigo qui fait cette révélation. Dans un livre, « La vérité sur le casse de Nice » (aux éditions « Les Petits Matins »), ce « Marseillais », né en Corse, sort de l’ombre 34 ans après les faits pour raconter sa vérité : « J’étais dans les égouts de Nice, pas Spaggiari ! »
Le choix d’un pseudonyme, il l’explique volontiers : « On ne revient pas sur la chose jugée en France, mais on ne sait jamais. Aujourd’hui, j’ai 67 ans et je suis un homme d’affaires respectable. »
Hier, il était « un voyou », une figure de ce qu’il préfère nommer « la mouvance marginale » plutôt que « le milieu ».
Mais s’il a passé quatorze années de sa vie en prison - les Baumettes furent sa seconde maison - ce ne fut en aucun cas pour le casse de la Société Générale.
« À vrai dire, ça, on le doit à Spaggiari. Il faut rendre à Bert ce qui lui appartient. C’était un chic type, mais il travaillait un peu du ciboulot. Il avait besoin de vedettariat. Le partage du butin effectué, il n’a d’ailleurs eu de cesse de se faire prendre. Il était même allé quasiment se dénoncer à des agents de la CIA à Paris en leur proposant ses services, non sans se vanter d’avoir été l’un des casseurs de la Société Générale. Sur le coup, ça nous arrangeait bien tous qu’il endosse le rôle du cerveau de l’affaire. On ne me fera pas croire que le juge fut dupe une seule seconde, mais avec Spaggiari, la justice avait trouvé son coupable et tout le monde était content. » Au gré d’un récit pointilleux, tout à la fois hyper détaillé et haletant sur les quatre mois de l’opération « mélodie en sous-sol » dans les égouts de Nice, Amigo tue un mythe.
Ni voyou ni cerveau
Spaggiari n’a pas creusé un centimètre du fameux tunnel de 8 mètres, Spaggiari n’est pas l’auteur du légendaire « sans armes, ni haine, ni violence ». Et le seul cerveau du casse s’appelait « Le Gros », un parrain marseillais, décédé depuis « d’un accident du travail », dont Amigo était le fidèle lieutenant. Tout semble plausible.
Sauf peut-être le mobile de ces tardives confessions ? Mais là, Amigo s’emporte quelque peu : « J’ai écrit de livre pour honorer la mémoire des camarades disparus. Notamment celle de Gérard Vigier, victime depuis d’un règlement de comptes. C’est son épouse, Nadia, qui m’a convaincu de prendre la plume. Et je lui ai cédé tous les droits. »
Nadia qui, dans la préface de cette « Vérité sur le casse de Nice », témoigne à visage découvert : « J’étais là quand nos hommes creusaient pour la légende. Alors, Albert, il était sympathique, mais ce n’était ni un voyou, ni un cerveau. »