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Date de création : 07.05.2008
Dernière mise à jour : 30.06.2017
122498 articles


POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:43 par chouky39 Tags : monde chez dieu bande

Approchez-vous. Ceci, c’est le tas des dévots.
Cela hurle en grinçant un benedicat vos ;
C’est laid, c’est vieux, c’est noir. Cela fait des gazettes.
Pères fouetteurs du siècle, à grands coups de garcettes.
Ils nous mènent au ciel. Ils font, blêmes grimauds,
De l’âme et de Jésus des querelles de mots
Comme à Byzance au temps des Jeans et des Eudoxes.
Méfions-nous ; ce sont des gredins orthodoxes.
Ils auraient fait pousser des cris à Juvénal.
La douairière aux yeux gris s’ébat sur leur journal
Comme sur les marais la grue et la bécasse.
Ils citent Poquelin, Pascal, Rousseau, Boccace,
Voltaire, Diderot, l’aigle au vol inégal,
Devant l’official et le théologal.
L’esprit étant gênant, ces saints le congédient.
Ils mettent Escobar sous bande et l’expédient
Aux bedeaux rayonnants, pour quatre francs par mois.
Avec le vieux savon des jésuites sournois
Ils lavent notre époque incrédule et pensive,
Et le bûcher fournit sa cendre à leur lessive.
Leur gazette, où les mots de venin sont verdis,
Est la seule qui soit reçue au paradis.
Ils sont, là, tout-puissants ; et tandis que leur bande
Prêche ici-bas la dîme et défend la prébende,
Ils font chez Jéhovah la pluie et le beau temps.
L’ange au glaive de feu leur ouvre à deux battants
La porte bienheureuse, effrayante et vermeille ;
Tous les matins, à l’heure où l’oiseau se réveille,
Quand l’aube, se dressant au bord du ciel profond,
Rougit en regardant ce que les hommes font
Et que des pleurs de honte emplissent sa paupière,
Gais, ils grimpent là-haut, et, cognant chez saint-Pierre,
Jettent à ce portier leur journal impudent.
Ils écrivent à Dieu comme à leur intendant,
Critiquant, gourmandant, et lui demandant compte
Des révolutions, des vents, du flot qui monte,
De l’astre au pur regard qu’ils voudraient voir loucher,
De ce qu’il fait tourner notre terre et marcher
Notre esprit, et, d’un timbre ornant l’eucharistie,
Ils cachettent leur lettre immonde avec l’hostie.
Jamais marquis. voyant son carrosse broncher,
N’a plus superbement tutoyé son cocher ;
Si bien que, ne sachant comment mener le monde,
Ce pauvre vieux bon Dieu, sur qui leur foudre gronde,
Tremblant, cherchant un trou dans ses cieux éclatants,
Ne sait où se fourrer quand ils sont mécontents.
Ils ont supprimé Rome ; ils auraient détruit Sparte.

Ces drôles sont charmés de monsieur Bonaparte.

POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:38 par chouky39 Tags : moi fond

Apportez vos chaudrons, sorcières de Shakespeare,
Sorcières de Macbeth, prenez-moi tout l’empire,
L’ancien et le nouveau ; sur le même réchaud
Mettez le gros Berger et le comte Frochot,
Maupas avec Réal, Hullin sur Espinasse,
La Saint-Napoléon avec la Saint-Ignace,

Fould et Maret, Fouché gâté, Troplong pourri,
Retirez Austerlitz, ajoutez Satory,
Penchez-vous, crins épars, oeil ardent, gorge nue,
Soufflez à pleins poumons le feu sous la cornue ;
Regardez le petit se dégager du grand ;
Faites évaporer Baroche et Talleyrand,
Le neveu qui descend pendant que l’oncle monte ;

Que reste-t-il au fond de l’alambic ? La honte.

POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:25 par chouky39 Tags : homme monde fond enfants france jeux femmes nuit chien mort danse chevaux

Ô grande nation, vous avez à cette heure,
Tandis qu’en bas dans l’ombre on souffre, on râle, on pleure,
Un empire qui fait sonner ses étriers,
Les éblouissements des panaches guerriers,
Une cour où pourrait trôner le roi de Thune,
Une Bourse où l’on peut faire en huit jours fortune,
Des rosières jetant aux soldats leurs bouquets
Vous avez des abbés, des juges, des laquais,
Dansant sur des sacs d’or une danse macabre,
La banque à deux genoux qui harangue le sabre,
Des boulets qu’on empile au fond des arsenaux,
Un sénat, les sermons remplaçant les journaux,
Des maréchaux dorés sur toutes les coutures,
Un Paris qu’on refait tout à neuf, des voitures
A huit chevaux, entrant dans le Louvre à grand bruit,
Des fêtes tout le jour, des bals toute la nuit,
Des lampions, des jeux, des spectacles ; en somme,
Tu t’es prostituée à ce misérable homme !

Tout ce que tu conquis est tombé de tes mains ;
On dit les vieux français comme les vieux romains,
Et leur nom fait songer leurs fils rouges de honte ;
Le monde aimait ta gloire et t’en demande compte,
Car il se réveillait au bruit de ton clairon.
Tu contemples d’un oeil abruti ton Néron
Qu’entourent des Romieux déguisés en Sénèques ;
Tu te complais à voir brailler ce tas d’évêques
Qui, pendant que César se vautre en son harem,
Entonnent leur Salvum fac imperatorem.
(Au fait, faquin devait se trouver dans la phrase.)
Ton âme est comme un chien sous le pied qui l’écrase
Ton fier quatrevingt-neuf reçoit des coups de fouet
D’un gueux qu’hier encor l’Europe bafouait.
Tes propres souvenirs, folle, tu les lapides.
La Marseillaise est morte à tes lèvres stupides.
Ton Champ de Mars subit ces vainqueurs répugnants,
Ces Maupas, ces Fortouls, ces Bertrands, ces Magnans,
Tous ces tueurs portant le tricorne en équerre,
Et Korte, et Carrelet, et Canrobert Macaire.
Tu n’es plus rien ; c’est dit, c’est fait, c’est établi.
Tu ne sais même plus, dans ce lugubre oubli,
Quelle est la nation qui brisa la Bastille.
On te voit le dimanche aller à la Courtille,
Riant, sautant, buvant, sans un instinct moral,
Comme une drôlesse ivre au bras d’un caporal.
Des soufflets qu’il te donne on ne sait plus le nombre.
Et, tout en revenant sur ce boulevard sombre
Où le meurtre a rempli tant de noirs corbillards,
Où bourgeois et passants, femmes, enfants, vieillards,
Tombèrent effarés d’une attaque soudaine,
Tu chantes Turlurette et la Faridondaine !
C’est bien, descends encore et je m’en réjouis,
Car ceci nous promet des retours inouïs,
Car, France, c’est ta loi de ressaisir l’espace,
Car tu seras bien grande ayant été si basse !
L’avenir a besoin d’un gigantesque effort.
Va, traîne l’affreux char d’un satrape ivre-mort,
Toi qui de la victoire as conduit les quadriges.
J’applaudis. Te voilà condamnée aux prodiges.
Le monde, au jour marqué, te verra brusquement
Egaler la revanche à l’avilissement,
Ô Patrie, et sortir, changeant soudain de forme,
Par un immense éclat de cet opprobre énorme
Oui, nous verrons, ainsi va le progrès humain,
De ce vil aujourd’hui naître un fier lendemain,
Et tu rachèteras, ô prêtresse, ô guerrière,
Par cent pas en avant chaque pas en arrière !
Donc recule et descends ! tombe, ceci me plaît !
Flatte le pied du maître et le pied du valet !
Plus bas ! baise Troplong ! plus bas ! lèche Baroche
Descends, car le jour vient, descends, car l’heure approche,
Car tu vas t’élancer, ô grand peuple courbé,
Et, comme le jaguar dans un piège tombé,
Tu donnes pour mesure, en tes ardentes luttes,
A la hauteur des bonds la profondeur des chutes !

Oui, je me réjouis ; oui, j’ai la foi ; je sais
Qu’il faudra bien qu’enfin tu dises : c’est assez !
Tout passe à travers toi comme à travers le crible
Mais tu t’éveilleras bientôt, pâle et terrible,
Peuple, et tu deviendras superbe tout à coup.
De cet empire abject, bourbier, cloaque, égout,
Tu sortiras splendide, et ton aile profonde,
En secouant la fange, éblouira le monde !
Et les couronnes d’or fondront au front des rois,
Et le pape, arrachant sa tiare et sa croix,
Tremblant, se cachera comme un loup sous sa chaire,
Et la Thémis aux bras sanglants, cette bouchère,
S’enfuira vers la nuit, vieux monstre épouvanté,
Et tous les yeux humains s’empliront de clarté,
Et lors battra des mains de l’un à l’autre pôle,
Et tous les opprimés, redressant leur épaule,
Se sentiront vainqueurs, délivrés et vivants,

Rien qu’à te voir jeter ta honte aux quatre vents !

POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:21 par chouky39 Tags : homme histoire france dieu livres

Méditons. Il est bon que l’esprit se repaisse
De ces spectacles-là. L’on n’était qu’une espèce
De perroquet ayant un grand nom pour perchoir,
Pauvre diable de prince, usant son habit noir,
Auquel mil huit cent quinze avait coupé les vivres.
On n’avait pas dix sous, on emprunte cinq livres.
Maintenant, remarquons l’échelle, s’il vous plaît.
De l’écu de cinq francs on s’élève au billet
Signé Garat ; bravo ! puis du billet de banque
On grimpe au million, rapide saltimbanque ;
Le million gobé fait mordre au milliard.
On arrive au lingot en partant du liard.
Puis carrosses, palais, bals, festins, opulence
On s’attable au pouvoir et l’on mange la France.
C’est ainsi qu’un filou devient homme d’état.

Qu’a-t-il fait ? Un délit ? Fi donc ! un attentat ;
Un grand acte, un massacre, un admirable crime
Auquel la haute cour prête serment. L’abîme
Se referme en poussant un grognement bourru.
La Révolution sous terre a disparu
En laissant derrière elle une senteur de soufre.
Romieu montre la trappe et dit : Voyez le gouffre !

Vivat Mascarillus ! roulement de tambours.
On tient sous le bâton parqués dans les faubourgs
Les ouvriers ainsi que des noirs dans leurs cases
Paris sur ses pavés voit neiger les ukases
La Seine devient glace autant que la Néva.
Quant au maître, il triomphe ; il se promène, va
De préfet en préfet, vole de maire en maire,
Orné du Deux-Décembre, du Dix-huit Brumaire,
Bombardé de bouquets, voituré dans des chars,
Laid, joyeux, salué par es choeurs de mouchards.
Puis il rentre empereur au Louvre, il parodie
Napoléon, il lit l’histoire, il étudie
L’honneur et la vertu dans Alexandre six ;
Il s’installe au palais du spectre Médicis ;
Il quitte par moments sa pourpre ou sa casaque,
Flâne autour du bassin en pantalon cosaque,
Et riant, et semant les miettes sur ses pas,
Donne aux poissons le pain que les proscrits n’ont pas.
La caserne l’adore, on le bénit au prône ;
L’Europe est sous ses pieds et tremble sous son trône ;
Il règne par la mitre et par le hausse-col.
Ce trône a trois degrés, parjure, meurtre et vol.
Ô Carrare ! ô Paros ! ô marbres pentéliques !
Ô tous les vieux héros des vieilles républiques !
Ô tous les dictateurs de l’empire latin !
Le moment est venu d’admirer le destin.
Voici qu’un nouveau dieu monte au fronton du temple.
Regarde, peuple, et toi, froide histoire, contemple.
Tandis que nous, martyrs du droit, nous expions,
Avec les Périclès, avec les Scipions,
Sur les frises où sont les victoires aptères,
Au milieu des césars trainés par des panthères,
Vêtus de pourpre et ceints du laurier souverain,
Parmi les aigles d’or et les louves d’airain,
Comme un astre apparaît parmi ses satellites,
Voici qu’à la hauteur des empereurs stylites,
Entre Auguste à l’oeil calme et Trajan au front pur,
Resplendit, immobile en l’éternel azur,
Sur vous, ô panthéons, sur vous, ô propylées,

Robert Macaire avec ses bottes éculées !

belle image

Publié à 13:15 par chouky39 Tags : image belle belle image

POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:05 par chouky39 Tags : bonne amour homme moi fond chez coeur france dieu carte soi enfant bleu papier chiens

Ainsi les plus abjects, les plus vils, les plus minces
Vont régner ! ce n’était pas assez des vrais princes
Qui de leur sceptre d’or insultent le ciel bleu,
Et sont rois et méchants par la grâce de Dieu !
Quoi ! tel gueux qui, pourvu d’un titre en bonne forme,
A pour toute splendeur sa bâtardise énorme,
Tel enfant du hasard, rebut des échafauds,
Dont le nom fut un vol et la naissance un faux,
Tel bohème pétri de ruse et d’arrogance,
Tel intrus entrera dans le sang de Bragance,
Dans la maison d’Autriche ou dans la maison d’Est,
Grâce à la fiction légale is pater est,
Criera : je suis Bourbon, ou : je suis Bonaparte,
Mettra cyniquement ses deux poings sur la carte,
Et dira : c’est à moi ! je suis le grand vainqueur !
Sans que les braves gens, sans que les gens de coeur
Rendent à Curtius ce monarque de cire !
Et, quand je dis : faquin ! l’écho répondra : sire !
Quoi ! ce royal croquant, ce maraud couronné,
Qui, d’un boulet de quatre à la cheville orné,
Devrait dans un ponton pourrir à fond de cale,
Cette altesse en ruolz, ce prince en chrysocale,
Se fait devant la France, horrible, ensanglanté,
Donner de l’empereur et de la majesté,
Il trousse sa moustache en croc et la caresse,
Sans que sous les soufflets sa face disparaisse,
Sans que, d’un coup de pied l’arrachant à Saint-Cloud,
On le jette au ruisseau, dût-on salir l’égout !

- Paix ! disent cent crétins. C’est fini. Chose faite.
Le Trois pour cent est Dieu, Mandrin est son prophète.
Il règne. Nous avons voté ! Vox populi. -
Oui, je comprends, l’opprobre est un fait accompli.
Mais qui donc a voté ? Mais qui donc tenait l’urne ?
Mais qui donc a vu clair dans ce scrutin nocturne ?
Où donc était la loi dans ce tour effronté ?
Où donc la nation ? Où donc la liberté ?
Ils ont voté !

Troupeau que la peur mène paître
Entre le sacristain et le garde champêtre
Vous qui, pleins de terreur. voyez, pour vous manger,
Pour manger vos maisons, vos bois, votre verger,
Vos meules de luzerne et vos pommes à cidre,
S’ouvrir tous les matins les mâchoires d’une hydre
Braves gens, qui croyez en vos foins, et mettez
De la religion dans vos propriétés ;
Âmes que l’argent touche et que l’or fait dévotes
Maires narquois, traînant vos paysans aux votes ;
Marguilliers aux regards vitreux ; curés camus
Hurlant à vos lutrins : Dæmonem laudamus ;
Sots, qui vous courroucez comme flambe une bûche ;
Marchands dont la balance incorrecte trébuche ;
Vieux bonshommes crochus, hiboux hommes d’état,
Qui déclarez, devant la fraude et l’attentat,
La tribune fatale et la presse funeste ;
Fats, qui, tout effrayés de l’esprit, cette peste,
Criez, quoique à l’abri de la contagion ;
Voltairiens, viveurs, fervente légion,
Saints gaillards, qui jetez dans la même gamelle
Dieu, l’orgie et la messe, et prenez pêle-mêle
La défense du ciel et la taille à Goton ;
Bons dos, qui vous courbez, adorant le bâton ;
Contemplateurs béats des gibets de l’Autriche
Gens de bourse effarés, qui trichez et qu’on triche ;
Invalides, lions transformés en toutous ;
Niais, pour qui cet homme est un sauveur ; vous tous
Qui vous ébahissez, bestiaux de Panurge,
Aux miracles que fait Cartouche thaumaturge ;
Noircisseurs de papier timbré, planteurs de choux,
Est-ce que vous croyez que la France, c’est vous,
Que vous êtes le peuple, et que jamais vous eûtes
Le droit de nous donner un maître, ô tas de brutes ?
Ce droit, sachez-le bien, chiens du berger Maupas,
Et la France et le peuple eux-mêmes ne l’ont pas.
L’altière Vérité jamais ne tombe en cendre.
La Liberté n’est pas une guenille à vendre,
Jetée au tas, pendue au clou chez un fripier.
Quand un peuple se laisse au piège estropier,
Le droit sacré, toujours à soi-même fidèle,
Dans chaque citoyen trouve une citadelle ;
On s’illustre en bravant un lâche conquérant,
Et le moindre du peuple en devient le plus grand.
Donc, trouvez du bonheur, ô plates créatures,
A vivre dans la fange et dans les pourritures,
Adorez ce fumier sous ce dais de brocart,
L’honnête homme recule et s’accoude à l’écart.
Dans la chute d’autrui je ne veux pas descendre.
L’honneur n’abdique point. Nul n’a droit de me prendre
Ma liberté, mon bien, mon ciel bleu, mon amour.
Tout l’univers aveugle est sans droit sur le jour.
Fût-on cent millions d’esclaves, je suis libre.
Ainsi parle Caton. Sur la Seine ou le Tibre,
Personne n’est tombé tant qu’un seul est debout.
Le vieux sang des aïeux qui s’indigne et qui bout,
La vertu, la fierté, la justice, l’histoire,
Toute une nation avec toute sa gloire
Vit dans le dernier front qui ne veut pas plier.
Pour soutenir le temple il suffit d’un pilier ;
Un français, c’est la France ; un romain contient Rome,
Et ce qui brise un peuple avorte aux pieds d’un homme.

4 mai 1853. Jersey.

POEME VICTOR HUGO

Publié à 13:00 par chouky39 Tags : monde fond dieu femmes nuit livre pensée neige

« Vraiment, notre siècle est étrangement délicat. S’imagine-t-il donc que la cendre des bûchers soit totalement éteinte ? qu’il n’en soit pas resté le plus petit tison pour allumer une seule torche ? Les insensés ! en nous appelant jésuites, ils croient nous couvrir d’opprobre ! Mais ces jésuites leur réservent la censure, un bâillon et du feu… Et, un jour, ils seront les maîtres de leurs maîtres… »

(LE PÈRE ROOTHAAN, GÉNÉRAL DES JÉSUITES, À LA CONFÉRENCE DE CHIÉRI.)

Ils ont dit : « Nous serons les vainqueurs et les maîtres.
Soldats par la tactique et par la robe prêtres,
Nous détruirons progrès, lois, vertus, droits, talents.
Nous nous ferons un fort avec tous ces décombres,
Et pour nous y garder, comme des dogues sombres,
Nous démusèlerons les préjugés hurlants.

» Oui, l’échafaud est bon ; la guerre est nécessaire ;
Acceptez l’ignorance, acceptez la misère ;
L’enfer attend l’orgueil du tribun triomphant ;
L’homme parvient à l’ange en passant par la buse.
Notre gouvernement fait de force et de ruse
Bâillonnera le père, abrutira l’enfant.

» Notre parole, hostile au siècle qui s’écoule,
Tombera de la chaire en flocons sur la foule
Elle refroidira les cœurs irrésolus,
Y glacera tout germe utile ou salutaire,
Et puis elle y fondra comme la neige à terre,
Et qui la cherchera ne la trouvera plus.

Seulement un froid sombre aura saisi les âmes ;
Seulement nous aurons tué toutes les flammes
Et si quelqu’un leur crie, à ces français d’alors
Sauvez la liberté pour qui luttaient vos pères !
Ils riront, ces français sortis de nos repaires,
De la liberté morte et de leurs pères morts.

« Prêtres, nous écrirons sur un drapeau qui brille
- Ordre, Religion, Propriété, Famille. -
Et si quelque bandit, corse, juif ou payen,
Vient nous aider avec le parjure à la bouche,
Le sabre aux dents, la torche au poing, sanglant, farouche
Volant et massacrant, nous lui dirons : c’est bien !

« Vainqueurs, fortifiés aux lieux inabordables,
Nous vivrons arrogants, vénérés, formidables.
Que nous importe au fond Christ, Mahomet, Mithra !
Régner est notre but, notre moyen proscrire.
Si jamais ici-bas on entend notre rire,
Le fond obscur du cœur de l’homme tremblera.

» Nous garrotterons l’âme au fond d’une caverne.
Nations, l’idéal du peuple qu’on gouverne,
C’est le moine d’Espagne ou le fellah du Nil.
À bas l’esprit ! à bas le droit ! vive l’épée !
Qu’est-ce que la pensée ? une chienne échappée.
Mettons Jean-Jacques au bagne et Voltaire au chenil.

» Si l’esprit se débat, toujours nous l’étouffâmes.
Nous parlerons tout bas à l’oreille des femmes.
Nous aurons les pontons, l’Afrique, le Spielberg.
Les vieux bûchers sont morts, nous les ferons revivre
N’y pouvant jeter l’homme, on y jette le livre ;
À défaut de Jean Huss, nous brûlons Gutenberg.

» Et quant à la raison, qui prétend juger Rome,
Flambeau qu’allume Dieu sous le crâne de l’homme,
Dont s’éclairait Socrate et qui guidait Jésus,
Nous, pareils au voleur qui se glisse et qui rampe,
Et commence en entrant par éteindre la lampe,
En arrière et furtifs, nous soufflerons dessus.

« Alors dans l’âme humaine obscurité profonde.
Sur le néant des cœurs le vrai pouvoir se fonde.
Tout ce que nous voudrons, nous le ferons sans bruit.
Pas un souffle de voix, pas un battement d’aile
Ne remuera dans l’ombre, et notre citadelle
Sera comme une tour plus noire que la nuit.

» Nous régnerons. La tourbe obéit comme l’onde.
Nous serons tout-puissants, nous régirons le monde
Nous posséderons tout, force, gloire et bonheur ;
Et nous ne craindrons rien, n’ayant ni foi ni règles…
- Quand vous habiteriez la montagne des aigles,
Je vous arracherais de là, dit le Seigneur !

8 novembre. Jersey.o

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Publié à 12:59 par chouky39 Tags : belle image belle image wallpaper blog centerblog

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Publié à 12:58 par chouky39 Tags : centerblog blog gif wallpaper

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Publié à 12:52 par chouky39 Tags : image belle belle image
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