Église Saint-Jean-Baptiste de Péronne
Église construite sur le site d'une petite chapelle qui existait déjà en 1101, l'église Saint-Jean-Baptiste de Péronne, consacrée en 1525, est le seul édifice de style gothique flamboyant que compte encore Péronne au début du XXe siècle.
Détruite en partie par le feu prussien en 1870, le XXe siècle commençant lui réserve d’autres menaces et souffrances.
L’église Saint Jean-Baptiste entre pourtant dans le XXe siècle avec les honneurs : le 25 septembre 1901, les grilles en fer forgé de son chœur (XVIIIe siècle) sont en effet classées monuments historiques. Elles proviennent d’un don effectué en 1775 par un lieutenant criminel du bailliage de Péronne. De même, le 4 avril 1907, Aristide Briand, alors ministre de l’Instruction publique, inscrit aux Monuments historiques l’église elle-même, ainsi que son principal mobilier (deux tableaux, une peinture murale du XVIe siècle, et deux retables
Dès octobre 1914, les Allemands occupent l’église et surtout le clocher, qui devient un poste principal d’observation du front relativement proche. Ils y montent même une mitrailleuse lourde pour la défense anti-aérienne de la ville.
À la fin du mois de janvier 1916, l’église Saint-Jean se transforme temporairement en prison. Elle reçoit près de 500 prisonniers français capturés sur le front à Frise.
Au milieu de l’année 1916, Saint-Jean-Baptiste est en fait épargnée par la guerre, jusqu'aux bombardements alliés précédant la Bataille de la Somme. Le 7 juillet 1916, la façade Saint-Jean reçoit ses premiers éclats alors que le centre-ville croule sous les obus : ses vitraux sont brisés, plusieurs sculptures de la façade s’effondrent rue Saint-Jean.
Après l’armistice de 1918, les paroissiens péronnais retrouvent une église fantôme : seuls les murs ont résisté, ainsi qu’une seule voûte où l’on retrouve encore aujourd’hui la peinture murale du XVIe siècle, « la Belle Mort ».
Enfin, le dimanche 10 juillet 1932, la bénédiction solennelle de la troisième église Saint-Jean est effectuée par Mgr Lecomte, évêque d’Amiens.
La Seconde Guerre mondiale
L’église Saint-Jean-Baptiste est heureusement épargnée par les ravages de la Seconde Guerre mondiale. Alors que la ville de est de nouveau détruite à plus de 30%, seuls les vitraux de Saint-Jean sont cassés par l’explosion d’un wagon de munitions en 1944.
À part les restaurations partielles de 1972 et 1983, la réfection de ses orgues en 1987, et la destruction de son presbytère pour cause de vétusté, Saint-Jean-Baptiste, restée le symbole religeux majestueux à Péronne, et ayant retrouvé la sérénité qui convient si bien aux édifices religieux, est un monument visité chaque année par près de 5 000 personnes.