Follevilles (SOMME)
Le château féodal de Folleville
A la limite de l'Oise, Folleville est un charmant petit village aux maisons tantôt de briques ou de pierres, et aux rues fleuries. Près de son château féodal, vous pourrez admirer un magnifique panorama sur les champs et villages alentours.
Le château de Folleville : Sur la colline, rescapés des guerres, se dressent les vestiges du château féodal de Folleville, témoignage d’une grande seigneurie.
Le château construit à la fin du 14 éme siécle, situé en bordure des plateaux calcaires de la Somme domine la
Vallée de la Noye. Ces ruines imposantes délimitées par un fossé sec présentent encore des caractéristiques de l'architecture militaire. (fossé,tours,archéres...).Les courtines sont garnies de trois tours d'angle tandis que la quatriéme,la tour du guet demeure encore entière. Dépouilles de l'histoire ,ces ruines abandonnent à la mélancolie et rappellent a la noblesse des siécles passés
La tour d'architecture trés originale s'éléve a 25 métres . Elle abrite un escalier à vis permettant d'accéder au sommet de la tour mais aux différents étages du château autrefois.
On accédait a la cave a la fois depuis la cuisine par une large trappe mais aussi depuis la grande salle basse par un escalier plus étroit. La descente large de 1m30 est couverte d'une suite d'arcs en plein cintre lesquels ont été repris entiérement en 1996
Depuis cinq siècles, la tour de guet du Château couvre la vallée. Telle une clef minérale dont la taille complexe ouvre le mécanisme du ciel, cylindrique à la base, hexagonale puis dodécagonale. Au sommet, l'horizon s'élargit jusqu'à Amiens…
Il tint bon à la guerre de Cent ans. Une demeure qui, plus tard, fut richement meublée et vécut de grandes heures avec la famille des Lannoy. Le jeu des alliances la remettra au 17ème siècle à une autre lignée de France, celle des Gondi.
Philippe Emmanuel de Gondi, Général des Galères, adopte pour précepteur de ses enfants un certain Vincent de Paul. Au delà des obligations pour la famille seigneuriale, Vincent de Paul va à la rencontre des gens de campagne. La déchristianisation et la pauvreté y règnent.
25 janvier 1617, Vincent de Paul traverse la nef de l'église de Folleville. Il sait avoir l'appui de Mme de Gondi. Dans la chaire, il mesure son souffle. Son prêche va inviter les fidèles à la confession générale. Premier sermon de sa mission. Jour symbolique.
Puis sa longue silhouette s'efface doucement.
Au fil des ans, les pierres du château s'imprègnent peu à peu de l'ombre tourmentée des arbres et des clairs-obscurs recueillis de l'église gothique toute proche.
Un siècle passe. Un autre se lève. Le seigneur du moment, Comte de Mailly, décide qu'il est temps de se loger au goût du temps. Nous sommes en 1777. Il fait disséquer le château pour en récupérer la pierre, au bénéfice d'une demeure plus seyante à Mailly-Raineval.
Vingt ans plus tard, la révolution française, balayant Mailly-Raineval, épandra plus loin encore les pierres exilées du château de Folleville.
Aujourd'hui, veille une tour de guet au coeur de la Picardie.
Une veille sur quelques pierres, et les vestiges de nos élans vers la lumière…