Lafleur c'est la gouaille, le rire, la joie de vivre. Et même dans les moments les plus difficiles, quand « chés cadoreux » (2) sont à ses trousses, il étonne toujours Tchot Blaise (3), son compagnon : « J'ai assies braie ein arrivant au mone, éj' pux bien rire ein molé ein m'ein allaint (chi j' doés moérir d'èch' coeup-lo !) » (4)

Il faut ici rendre hommage à ceux, qui de génération en génération, savent prolonger la magie de cette tradition qui a fait rire et fait encore rire les fervents admirateurs de Lafleur, menteur, buveur et mangeur impénitent, batailleur, éternel reflet du picard qui s'amuse de la devise de la marionnette : « Bien boere, bien matcher, pis n'rien foere » (5)
(1) Les cabotins
(2) Les gendarmes
(3) Petit Blaise
(4) J'ai assez pleuré en arrivant au monde, je peux bien rire un peu en m'en allant (si je dois mourir de ce coup-là)
(5) Bien boire, bien manger, et puis ne rien faire

Quand j'étais petite, nous allions mes fréres et moi ,régulièrement à PLACHY, une commune située à coté de la notre . C'est dans ce village qu'est née ma grand-mère paternelle,et mon pére . Nous allions souvent chez nos tantes , (les 2 soeurs de ma grand mére ) .
En ces temps-là (fin des années 55 j'avais 10 ans), c'était la campagne . Pas de salle de bains, on se lavait dans la bassine de la cuisine. Pas de toilettes, une cabane dans la cour, avec un trou surmonté d'une planche percée, essuyage avec le journal de la semaine passée. Pas de lave linge, on y faisait encore la lessive une fois par semaine dans la lessiveuse qui bouillait toute la journée sur la cuisinière à bois, en remuant le linge régulièrement avec un bâton.
Je ne vous parle pas du XVIIe ou du XIXe siècle ! C'était il y a 58 ans. Personne ne s'en plaignait pourtant. Mais là n'est pas mon propos.
Un des souvenirs que j'en garde, c'est que dans cet endroit reculé, on parlait encore un bon patois picard. J'avoue que je dans le début je ne comprenais qu'une phrase sur deux, et quand on me questionnait, je répondais parfois au pif ! mais part la suite j'ai compris . Ca sentait tellement bon le terroir, les racines ancestrales, que j'en ai toujours leurs accents inscrits dans la mémoire.

En souvenir de ce bon vieu temp, voici un poème touvé sur le net ,de Marie-Ange Merlier, rapporté par Guy Dubois dans:

« Commint qu'i dijot pépère ? »


L'colombe et l'fourmisse

« Donne chu qu'tas, j'té donn'rai chu qu'j'ai ! »
In nou temps, ch'est comme cha qu'in vit
In fait des écanges intr'amis :
Faut bien s'intr'aider... pas vrai ?
J'aime bin ch'l'histoire d'La Fontaine,
L'colombe et l'fourmi.
Chelle-chi, all' s'étot noïée dins l'fontaine
Dù qu'ch'est qu'el colombe, qu'in li dit,
Qu'all' buvot... All' veïot l'pauv' tiote bête
Qu'all allot périr,
Qu'all faijot d'z'efforts pour n'point mourir.
L'colombe, qu'all'l'arvette,
All' i fait charité.
All' i fait d' un pont d'herbe comme eun' jetée
Par dù que l'fourmisse s'agrippe et qu'all's' déquinpette...
V'là un bonhomme avec s'n'arbalète
Qui vot l'colombe... i s'dit « All' s'ra pour min dîner ! »
L'fourmiche all' i pique sin talon.
Pindant qu'i fait un bond,
L'colombe s'a involée.

Té vos qu'ches bêtes i sav'rent s'aider !
Pourquoi qu'nous z'autes qu'in érot moins d'bonté ?

Chés Cabotans d'Amiens

Souvenirs de mon enfance - Ma langue Picarde

Je ne veus  vous faire connaitre l'histoire de " chés cabotans" d'Amiens et leur théatre, dont je suis" fan "depuis toute petite. Premier theatre de marionnette qui ont fait un spectacle dans mon village; j'etais encore a l'école donc plu de 50 ans . A part guignol que j'avais vu a l'école, je ne connaissais pas ces marionnettes .
Il faut vous dire aussi que j'ai compris la langue de chez nous , j'ai baigné la dedans avec mes grands parents paternels et maman quand elle se lachait et qui m 'a apprise des chansons Picarde
J' ai emmené mes petites filles en aout .2008, elles ont aimé mais pas compris grand choses. Il est vrai que notre lange a ete tabou pendant un certain temps comme si notre ("langue" ) etait une langue honteuse .
MERCI !! a Madame Rose et a Dany Boun !!

Chés Cabotans d'Amiens -Lafleur

Les Cabotans, marionnettes à tringle et à fils existent depuis le 17ème siècle à Amiens. Lafleur, apparu en 1811 devient le personnage principal. C'est un joyeux drille décrivant avec un humour mordant la société contemporaine. Habillé d'une livrée de laquais rouge, d'un tricorne et de bas rayés.

Lafleur se caractérise, en dehors de sa langue : le picard, par :

son franc parler et son esprit frondeur et moqueur, 
ses querelles et ses travers (boire, manger et ne rien faire), 
les réprimandes que lui adresse régulièrement sa compagne, Sandrine, 
ses démêlés avec l'autorité, incarnée par des gendarmes, souvent ridiculisés, et qu'il rudoie à grands coups de pied, jambe tendue. Ses charges (un peu comme des ruades vers l'avant, ou des assauts d'escrimeur) parsèment le scenario comme un refrain. 
On peut parfois mettre en parallèle son espièglerie et sa « combativité » face à l'uniforme avec celles du personnage qu'incarna, au cinéma, Charlie Chaplin.

Chés Cabotans d'Amiens

On peut se procurer un authentique cabotan chez Jean-Pierre Facquier, sculpteur des marionnettes depuis des années dans son atelier situé rue du Don dans le quartier Saint Leu, à Amiens. 

Chés Cabotans d'Amiens

Sur la photo Madame Françoise Rose- Auvet 

L'épopée de la troupe de Chés Cabotans d'Amiens

 Héritière des quelques quatre-vingts théâtres de cabotans qui firent d'Amiens au XIXème siècle la capitale de la marionnette à tringle et à fils, la compagnie de « Chés cabotans d'Amiens », fondée en 1933 par Maurice Domon, fut municipalisée, sur avis du Ministre de la Culture en 1965 et consacrée le 5 février 1967 « Théâtre officiel du Musée d'Art Local et d'Histoire Régionale, Théâtre de Marionnettes Permanent de la ville d'Amiens ». En 1969, Maurice Domon transmit le flambeau à Françoise Rose qu'il avait choisie, en 1966, pour interpréter le rôle de Sandrine. Depuis 1997, un théâtre spécifique à Chés Cabotan nent de la ville d'Amiens ». Elle est avec sa troupe une des principales ambassadrices de la Culture Picarde en France comme à l'étranger

Chés Cabotans d'Amiens

Chés Cabotans d'Amiens - Lafleur

On peut se procurer un authentique cabotan chez Jean-Pierre Facquier, sculpteur des marionnettes depuis des années dans son atelier situé rue du Don dans le quartier Saint Leu, à Amiens. 

Chés Cabotans d'Amiens

Le théatre et ses expositions

Etrange comme les idées reçues pèsent sur certaines villes. Pour beaucoup Amiens est une ville triste du Nord de l'Ile-de-France, coinçée entre Paris et Lille. Halte aux jugements hâtifs : la capitale picarde mérite le détour.
Venez vous rendre compte par vous meme et vous verrez que notre Picardie n'est pas plus triste que la Normandie , le centre de la France et meme la Bretagne et d'autres encore

La.curiosité parmi bien d'autre ; la tradition des marionnettes, du 15 juillet au 21 août. Ches Cabotans d'Amiens proposent des spectacles traditionnelles picardes, avec des marionnettes à tringle et à fils . 
Compagnie existant depuis 1977 : rémunérée par une association de loi 1901. Auparavant, de 67 à 77, employée par la ville d'Amiens en tant que marionnettistes auxiliaires-municipaux. Actuellement, 7 membres dont 2, secrétariat, comptabilité, accueil du public et relations publiques, et 5 pour la partie artistique (comédiens-marionnettistes, techniciens, scénographe et metteur en scène avec direction de comédiens et manipulateurs.

Chés Cabotans d'Amiens

Les Cabotans, marionnettes à tringle et à fils existent depuis le 17ème siècle à Amiens. Lafleur, apparu en 1811 devient le personnage principal. C'est un joyeux drille décrivant avec un humour mordant la société contemporaine. Habillé d'une livrée de laquais rouge, d'un tricorne et de bas rayés.

Lafleur se caractérise, en dehors de sa langue : le picard, par :

son franc parler et son esprit frondeur et moqueur, 
ses querelles et ses travers (boire, manger et ne rien faire), 
les réprimandes que lui adresse régulièrement sa compagne, Sandrine, 
ses démêlés avec l'autorité, incarnée par des gendarmes, souvent ridiculisés, et qu'il rudoie à grands coups de pied, jambe tendue. Ses charges (un peu comme des ruades vers l'avant, ou des assauts d'escrimeur) parsèment le scenario comme un refrain. 
On peut parfois mettre en parallèle son espièglerie et sa « combativité » face à l'uniforme avec celles du personnage qu'incarna, au cinéma, Charlie Chaplin.

Au 19ème siècle, les théâtres de Cabotans sont très nombreux dans la ville et peuvent posséder chacun entre 40 et 120 marionnettes.
Bien que le cinéma et les guerres mondiales aient provoqué la fermeture de la plupart d'entre eux, le Théâtre d'animation Picard poursuit toujours la tradition jouant des pièces anciennes et modernes mettant en scène Lafleur, sa fiancée Sandrine et son compère T'chot Blaise.