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Par Anonyme, le 18.12.2024
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Par Anonyme, le 03.12.2024
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Par le Bris, le 25.11.2024
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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
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Gustave Courbet
Torse de femme
Après quelques semaines passées dans le Jura (Le Locle, La Chaux-de-Fonds), à Neuchâtel, à Genève et dans le Valais, Courbet se rend compte que c'est sur la Riviera lémanique, grâce aux nombreux étrangers qui y séjournent, qu'il aura le plus de chance de nouer des contacts et de trouver d'éventuels débouchés pour sa peinture. Il loge brièvement à Veytaux (Château de Chillon), Clarens et Montreux, puis jette son dévolu sur la petite bourgade de La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman) et s'installe, en compagnie de Cherubino Pata, dans une maison au bord du lac du nom de Bon-Port. Ce sera le port d'attache des dernières années de sa vie. De là, il circule beaucoup et les rapports que des espions (infiltrés jusque parmi la colonie des proscrits de la Commune de Paris) envoient à la police française nous renseignent sur ses nombreux contacts et ses innombrables déplacements (Genève, Fribourg, la Gruyère, Interlaken, Lucerne, Martigny, Loèche-les-Bains, La Chaux-de-Fonds, etc.).
Durant les premières années de son exil, il écrit à sa sœur en 1876 :
« Ma chère Juliette, je me porte parfaitement bien, jamais de ma vie je ne me suis porté ainsi, malgré le fait que les journaux réactionnaires disent que je suis assisté de cinq médecins, que je suis hydropique, que je reviens à la religion, que je fais mon testament, etc. Tout cela sont les derniers vestiges du napoléonisme, c'est le Figaro et les journaux cléricaux. »Il peint, sculpte, expose et vend ses œuvres ; il organise sa défense face aux attaques du gouvernement de l'« Ordre moral » et veut obtenir justice auprès des députés français ; il participe à de nombreuses manifestations (fêtes de gymnastique, de tir et de chant) ; il est accueilli dans de nombreux cercles démocratiques confédérés et dans les réunions de proscrits.
Comme par le passé, il organise sa propre publicité et entretient des rapports sociaux tant dans les cafés qu'avec les représentants de l'establishment du pays qui l'accueille.
Gustave Courbet
Nature morte
Vase de fleurs
La Commune et la colonne Vendôme
Ses idées républicaines et socialistes lui font refuser la Légion d'honneur proposée par Napoléon III. Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est nommé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts ainsi que président de l'éphémère Fédération des Artistes.
Il propose au Gouvernement de la Défense nationale le déplacement de la Colonne Vendôme, qui évoque les guerres napoléoniennes, aux Invalides. Soutenant l'action de la Commune de Paris, il est élu au Conseil de la Commune par le VIe arrondissement aux élections complémentaires du 16 avril 1871 ; il siège à la commission de l'enseignement et vote contre la création du Comité de Salut public, il signe le manifeste de la minorité. La Commune décide, le 13 avril, d’abattre et non de déboulonner la colonne Vendôme. Courbet propose alors, puisqu’il a eu en premier l’idée d’enlever cette colonne, de payer les frais de sa réparation. Il démissionne de ses fonctions en mai 1871, protestant contre l'exécution par les Communards de Gustave Chaudey, qui, en tant que maire-adjoint, avait fait tirer sur la foule le 22 janvier 1871. Après la Semaine sanglante il est arrêté le 7 juin 1871, et le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison — qu'il purgera à Paris, à Versailles et à Neuilly — et à 500 francs d'amende.
Mais en mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi). Il est acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées. Il s'exile en Suisse, à La Tour-de-Peilz, près de Vevey. Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d'avoir payé la première traite
Gustave Courbet
Baigneuse au bord du ruisseau
Retour à Ornans et premiers chefs-d’œuvre
En 1849 Courbet revient à Ornans, ce retour aux sources va changer sa manière de peindre : il abandonne le style romantique de ses premiers autoportraits et de sa Nuit de Walpurgis. Inspiré par son terroir il crée un style qu’il qualifie lui-même de réalisme. Sa première œuvre de cette période est L’après-diner à Ornans tableau exposé au salon de 1849 qui lui vaut une médaille de seconde classe, et qui est remarqué par Ingres et Delacroix. Cette médaille le dispense de l’approbation du jury, il va s’en servir pour ébranler les codes académiques. Ses paysages dominés par l’identité de retrait et de solitude, ont une signification quasi autobiographique.
En 1850, il peint Les Paysans de Flagey revenant de la foire, musée des Beaux-arts de Besançon. L'œuvre fera scandale.
Il peint Un enterrement à Ornans, tableau ambitieux dont le grand format est habituellement destiné aux tableaux d’histoire, qui représente un enterrement où figurent plusieurs notables d'Ornans et les membres de sa famille. Au salon de 1851 lors de son exposition le tableau fait scandale auprès de la critique de même que ses Casseurs de pierres salué comme la première œuvre socialiste par Proudhon.
En 1852, il décide de se mettre à de grandes compositions de nus en vue de son prochain salon. Après avoir réformé le paysage, les scènes de guerres, le portrait, il s’attache au dernier bastion de l’académie. Les Baigneuses de 1853 a énormément choqué, on voit deux femmes, dont une nue avec un voile. C’est une femme normale (grosse, pas idéalisée), ce qui va choquer la société de l'époque. Les pieds sales de cette femme vont aussi choquer, car à cette époque on liait la saleté du corps à la saleté morale. Les portraits féminins de Courbet ont une trace de sensualité (Jo, La belle Irlandaise maîtresse de Courbet, La Belle Espagnole de 1855, La Mère Grégoire... Tous ces tableaux sont chargés d’exotisme qui célèbre le charme féminin). La Source est l’un des derniers nus de Courbet, fait en 1868. L’Origine du monde de 1866 a un drapé académique, classique et néo-classique.
En 1853, Courbet fait la rencontre déterminante d’Alfred Bruyas (1821-1876), un collectionneur montpelliérain qui lui achète Les Baigneuses et La Fileuse deux œuvres qui ont fait scandale.
En 1854, Courbet saisit l’âpre beauté des paysages du Languedoc.
En 1855, avec une série d’ambitieux tableaux, Courbet se montre sensible aux traditions (portraits, nature morte) mais aussi aux avancées des jeunes générations (Manet en tête). Il expérimente une carrière de portraitiste mondain, et apprend à s’adapter à la psychologie comme aux exigences de ses modèles, mais Courbet reste maître et inventeur de ses peintures. La série des natures mortes est réalisé en 1862, lorsqu’il séjourne en Saintonge à l’invitation du mécène éclairé Étienne Baudry. Courbet comprend l’importance de ce thème, qui ouvre la voie aux compositions impressionnistes.
En 1859, il découvre les côtes normandes : paysages puissants et tourmentés.
Gustave Courbet
Nature morte
Fruits -Pommes et Poires
Début de carrière
Le 21 juin 1840 Gustave Courbet est réformé du service militaire. Il s’installe au Quartier Latin et occupe son premier atelier rue de la Harpe. Il fréquente l'académie de Charles Suisse, à l'angle du boulevard du Palais et du quai des Orfèvres.
En 1841, Courbet découvre la mer, mais il faut attendre son passage à Montpellier pour qu’il en fasse un sujet pictural. Il préfère les termes « paysage de mer » au trop académique « marine ».
En 1842 il peint un premier autoportrait dit Autoportrait au chien noir (œuvre exposée au Salon de 1844), le chien étant un épagneul qu'il a acquis la même année ; d'autres autoportraits suivent, où il se représente en homme blessé ou en homme à la pipe. En 1845 il propose plusieurs toiles pour le Salon, le jury choisit de faire exposer le Guitarrero. Il a une relation avec Virginie Binet dont il a un enfant qu'il ne reconnaît pas.
À cette époque il fréquente la brasserie Andler, 28 rue Hautefeuille, où s'élaboraient les grandes théories et que Champfleury appelait le temple du réalisme. Il y rencontre la bohème parisienne. Courbet est au cœur de l’effervescence artistique et politique. Il se lie avec des artistes qui veulent proposer une alternative à l’antagonisme romantisme-académique (tels que Charles Baudelaire, Hector Berlioz… dont il a fait les portraits). Sous l’impulsion de Jules Champfleury, Courbet jette les bases de son propre style ; le réalisme, il veut s’inspirer des idéaux de la bohème. Jules Champfleury rédige pour le peintre la liste de ses œuvres pour le Salon de 1849.
En août 1849 il fait un voyage en Hollande où il découvre les peintures de Frans Hals et Rembrandt
Gustave Courbet
Nature morte
Asters dans un pot
Biographie
Gustave Courbet est issu d’une famille de propriétaires terriens, son père Régis Courbet possède des terres au village de Flagey où il élève des bovins et pratique l’agriculture. Il naît le 10 juin 1819 à Ornans dans le Doubs, sa mère Sylvie née Oudot donne aussi naissance à quatre filles. A l'âge de douze ans, il entre au petit séminaire d’Ornans où il reçoit un premier enseignement artistique avec un professeur de dessin disciple de la peinture préromantique d'Antoine-Jean Gros. Ensuite, il entre au collège royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts, il suit des cours de dessin d'un ancien élève de David. À cette époque, Charles-Antoine Flajoulot (1774-1840), ancien élève de Jacques Louis David, était le directeur de l'École des Beaux-Arts de BesançonAprès des études considérées comme médiocres et qu’il abandonne, il part pour Paris vers la fin de 1839. Logé par son cousin Jules Oudot, il suit des études de droit et parallèlement fréquente l’atelier du peintre Charles de Steuben. Son ami d’enfance Adolphe Marlet l’introduit à l’atelier de Nicolas-Auguste Hesse un peintre d’histoire qui l’encourage dans la voie artistique . Courbet se rend aussi au musée du Louvre pour y étudier les maîtres, en particulier les peintres de l’école espagnole du XVIIe siècle Vélasquez, Zurbaran et Ribera. Il est admiratif du clair-obscur hollandais, de la sensualité vénitienne et du réalisme espagnol. Courbet est un œil, il a un sens unique de l'alchimie visuelle. Il est aussi influencé par les œuvres de Géricault dont il copie une tête de cheval
Gustave Courbet
Portrait de Baudelaire 1848
La rencontre entre les deux hommes remonte à l'époque de la bohème réaliste, quand tous deux partagent un intérêt commun pour le réel. Baudelaire le contempleur de la vie moderne, Courbet le peintre des corps pesants et d'un monde vrai.L'iconographie de Charles Baudelaire est aussi vaste qu'abondamment diffusé; son visage saturnien, restitué par les photographies de Nadar, Carjat, hante la mémoire collective avec son front dégarni, les yeux fixes, la bouche fine, les joues creuses, les cheveux flottants, la lavallière défaite. Parmi les portraits dessinés conservés au musée du Louvre, les plus inquiétants sont ceux, criblés de hachures, que l'on doit au poète (1860), les plus doux sont ceux d'Henri Fantin-Latour, le plus fin, une délicate gravure d'Edouard Manet (1862).
Gustave Courbet
Paysage de Saintonge,
En 1870 on lui offre la légion d'honneur, ainsi qu'à Daumier mais tout deux la refusent. Courbet déclare:
<< Je suis républicain, je refuse la Légion d'honneur qui se donne aussi bien aux épiciers qu'aux ministres!>>
En 1870, il est élu président de la Commision des musées, puis conseiller communal et délégué pour les Beaux-Arts. C'est à cette époque que se situe le fameux incident de la colonne Vendôme, abattue comme symbole de la puissance impériale. courbet n'est pas directement responsable de cette fâcheuse initiative, mais il est inculpé après la chute de la Commune.
<< Vous verrez, elle m'écrasera dans sa chute>>, avait-il dit. Effectivement, en dépit du courage et de l'abnégation dont il avait fait preuve sous les bombardements pour sauver les trésors du Louvre, il est condamné pendant la Terreur contre-révolutionnaire à six mois de réclusion.
Au sortir de prison, l'obstination et la raideur toujours plus grande de ses idées le contraignent à rester en marge de la vie artistique. En 1874, le "déboulonneur" est condamné à payer les frais de restauration de la colonne Vendôme. Toutes les oeuvres, tous les biens de l'atelier de la rue Hautefeuille sont confisqués et vendus aux enchères. Aigri, désabusé, incapable de faire face aux dépenses, Courbet part en Suisse et se réfugie à la Tour-de-Peilz, près de Vevey.
Gustave Courbet
Les trois bains
Le réalisme équivalait pour beaucoup d'écrivains et de critiques à " faire du vrai", en cherchant dans la réalité la principale source d'inspiration, car, comme l'affirmait Baudelaire, il fallait réagir contre " la peinture proprette, le joli, le niais, l'entortillé et aussi les prétentieuses rapinades, les fadeurs écoeurantes et les sucreries fondantes".
<<Le réel n'est pas la même chose que le vrai>>, affirmait Courbet. La formation artistique du peintre et le début de son activité coïncidèrent avec une période où la littérature et l'art s'orientaient vers une vision plus réaliste de l'homme et de la société. Mais ses tableaux antérieurs à 1848 sont encore empreints d'une forte influence romantique. L'engagement social et politique qu'il proclamait représentait pour lui, à cette époque, une attitude plus morale et humaine qu'artistique. Cependant, dès les premières années de son séjour à Paris, il manifesta le désir de se détacher de la"routine" romantique.