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Date de création : 09.08.2009
Dernière mise à jour : 31.01.2016
113496 articles


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Publié à 15:42 par angeoudemongif Tags : image belle belle image
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les deux mulets

Publié à 15:42 par angeoudemongif Tags : moi belle
les deux mulets

Deux Mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé,
L’autre portant l’argent de la Gabelle.
Celui-ci, glorieux d’une charge si belle,
N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchait d’un pas relevé,
Et faisait sonner sa sonnette :
Quand l’ennemi se présentant,
Comme il en voulait à l’argent,
Sur le Mulet du fisc une troupe se jette,
Le saisit au frein et l’arrête.
Le Mulet, en se défendant,
Se sent percer de coups : il gémit, il soupire.
« Est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis ?
Ce Mulet qui me suit du danger se retire,
Et moi j’y tombe, et je péris.
- Ami, lui dit son camarade,
Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut Emploi :
Si tu n’avais servi qu’un Meunier, comme moi,

Tu ne serais pas si malade. «

le berger et son troupeau

Publié à 15:42 par angeoudemongif Tags : monde nuit
le berger et son troupeau

Quoi ? toujours il me manquera
Quelqu’un de ce peuple imbécile !
Toujours le Loup m’en gobera !
J’aurai beau les compter : ils étaient plus de mille,
Et m’ont laissé ravir notre pauvre Robin ;
Robin mouton qui par la ville
Me suivait pour un peu de pain,
Et qui m’aurait suivi jusques au bout du monde.
Hélas ! de ma musette il entendait le son !
Il me sentait venir de cent pas à la ronde.
Ah le pauvre Robin mouton !
Quand Guillot eut fini cette oraison funèbre
Et rendu de Robin la mémoire célèbre.
Il harangua tout le troupeau,
Les chefs, la multitude, et jusqu’au moindre agneau,
Les conjurant de tenir ferme :
Cela seul suffirait pour écarter les Loups.
Foi de peuple d’honneur, ils lui promirent tous
De ne bouger non plus qu’un terme.
Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton
Qui nous a pris Robin mouton.
Chacun en répond sur sa tête.
Guillot les crut, et leur fit fête.
Cependant, devant qu’il fût nuit,
Il arriva nouvel encombre,
Un Loup parut ; tout le troupeau s’enfuit :
Ce n’était pas un Loup, ce n’en était que l’ombre.
Haranguez de méchants soldats,
Ils promettront de faire rage ;
Mais au moindre danger adieu tout leur courage :

Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas.

l homme entre deux ages

Publié à 15:41 par angeoudemongif Tags : homme coeur nature art
l homme entre deux ages

Un homme de moyen âge,
Et tirant sur le grison,
Jugea qu’il était saison
De songer au mariage.
Il avait du comptant,
Et partant
De quoi choisir. Toutes voulaient lui plaire ;
En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant ;
Bien adresser n’est pas petite affaire.
Deux veuves sur son coeur eurent le plus de part :
L’une encor verte, et l’autre un peu bien mûre,
Mais qui réparait par son art
Ce qu’avait détruit la nature.
Ces deux Veuves, en badinant,
En riant, en lui faisant fête,
L’allaient quelquefois testonnant,
C’est-à-dire ajustant sa tête.
La Vieille à tous moments de sa part emportait
Un peu du poil noir qui restait,
Afin que son amant en fût plus à sa guise.
La Jeune saccageait les poils blancs à son tour.
Toutes deux firent tant, que notre tête grise
Demeura sans cheveux, et se douta du tour.
Je vous rends, leur dit-il, mille grâces, les Belles,
Qui m’avez si bien tondu ;
J’ai plus gagné que perdu :
Car d’Hymen point de nouvelles.
Celle que je prendrais voudrait qu’à sa façon
Je vécusse, et non à la mienne.
Il n’est tête chauve qui tienne,

Je vous suis obligé, Belles, de la leçon.

pendant que le marin

Publié à 15:40 par angeoudemongif Tags : moi nuit anges
pendant que le marin

Pendant que le marin, qui calcule et qui doute
Demande son chemin aux constellations ;
Pendant que le berger, l’œil plein de visions,
Cherche au milieu des bois son étoile et sa route ;
Pendant que l’astronome, inondé de rayons,

Pèse un globe à travers des millions de lieues,
Moi, je cherche autre chose en ce ciel vaste et pur.
Mais que ce saphir sombre est un abîme obscur !
On ne peut distinguer, la nuit, les robes bleues

Des anges frissonnants qui glissent dans l’azur.

un soir que le regardais le ciel

Publié à 15:39 par angeoudemongif Tags : monde fond coeur belle femme sourire dieu mer nature fleurs ange pensées coeurs
un soir que le regardais le ciel

Elle me dit, un soir, en souriant:
– Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse
Le jour qui fuit, ou l’ombre qui s’abaisse,
Ou l’astre d’or qui monte à l’orient?
Que font vos yeux là-haut? je les réclame.
Quittez le ciel; regardez dans mon âme!

Dans ce vaste ciel, ombre où vous vous plaisez,
Où vos regards démesurés vont lire,
Qu’apprendrez-vous qui vaille mon sourire?
Qu’apprendras-tu qui vaille nos baisers?
Oh! de mon coeur lève les chastes voiles.
Si tu savais comme il est plein d’étoiles!

Que de soleils! vois-tu, quand nous aimons,
Tout est en nous un radieux spectacle.
Le dévouement, rayonnant sur l’obstacle,
Vaut bien Vénus qui brille sur les monts.
Le vaste azur n’est rien, je te l’atteste;
Le ciel que j’ai dans l’âme est plus céleste!

C’est beau de voir un astre s’allumer.
Le monde est plein de merveilleuses choses.
Douce est l’aurore, et douces sont les roses.
Rien n’est si doux que le charme d’aimer!
La clarté vraie est la meilleure flamme,
C’est le rayon qui va de l’âme à l’âme!

L’amour vaut mieux, au fond des antres frais,
Que ces soleils qu’on ignore et qu’on nomme.
Dieu mit, sachant ce qui convient à l’homme,
Le ciel bien loin et la femme tout près.
Il dit à ceux qui scrutent l’azur sombre:
-Vivez! aimez! le reste, c’est mon ombre!-

Aimons! c’est tout. Et Dieu le veut ainsi.
Laisse ton ciel que de froids rayons dorent!
Tu trouveras, dans deux yeux qui t’adorent,
Plus de beauté, plus de lumière aussi!
Aimer, c’est voir, sentir, rêver, comprendre.
L’esprit plus grand s’ajoute au coeur plus tendre.

Viens! bien-aimé! n’entends-tu pas toujours
Dans nos transports une harmonie étrange?
Autour de nous la nature se change
En une lyre et chante nos amours!
Viens! aimons-nous! errons sur la pelouse.
Ne songe plus au ciel! j’en suis jalouse! –

Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait,
Avec son front posé sur sa main blanche,
Et l’oeil rêveur d’un ange qui se penche,
Et sa voix grave, et cet air qui me plaît;
Belle et tranquille, et de me voir charmée,
Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée.

Nos coeurs battaient; l’extase m’étouffait;
Les fleurs du soir entr’ouvraient leurs corolles…
Qu’avez-vous fait, arbres, de nos paroles?
De nos soupirs, rochers, qu’avez-vous fait?
C’est un destin bien triste que le nôtre,
Puisqu’un tel jour s’envole comme un autre!

O souvenir! trésor dans l’ombre accru!
Sombre horizon des anciennes pensées!
Chère lueur des choses éclipsées!
Rayonnement du passé disparu!
Comme du seuil et du dehors d’un temple,
L’oeil de l’esprit en rêvant vous contemple!

Quand les beaux jours font place aux jours amers,
De tout bonheur il faut quitter l’idée;
Quand l’espérance est tout à fait vidée,
Laissons tomber la coupe au fond des mers.
L’oubli! l’oubli! c’est l’onde où tout se noie;

C’est la mer sombre où l’on jette sa joie.

les soupirs du servant de dakar

Publié à 15:38 par angeoudemongif Tags : moi amour nuit femmes mort couples
les soupirs du servant de dakar

C’est dans la cagnat en rondins voilés d’osier
Auprès des canons gris tournés vers le nord
Que je songe au village africain
Où l’on dansait où l’on chantait où l’on faisait l’amour
Et de longs discours
Nobles et joyeux

Je revois mon père qui se battit
Contre les Achantis
Au service des Anglais
Je revois ma soeur au rire en folie
Aux seins durs comme des obus
Et je revois
Ma mère la sorcière qui seule du village
Méprisait le sel
Piler le millet dans un mortier
Je me souviens du si délicat si inquiétant
Fétiche dans l’arbre
Et du double fétiche de la fécondité
Plus tard une tête coupée
Au bord d’un marécage
Ô pâleur de mon ennemi
C’était une tête d’argent
Et dans le marais
C’était la lune qui luisait

C’était donc une tête d’argent
Là-haut c’était la lune qui dansait
C’était donc une tête d’argent
Et moi dans l’antre j’étais invisible
C’était donc une tête de nègre dans la nuit profonde
Similitudes Pâleurs
Et ma soeur
Suivit plus tard un tirailleur
Mort à Arras

Si je voulais savoir mon âge
Il faudrait le demander à l’évêque
Si doux si doux avec ma mère
De beurre de beurre avec ma soeur
C’était dans une petite cabane
Moins sauvage que notre cagnat de canonniers-servants
J’ai connu l’affût au bord des marécages
Où la girafe boit les jambes écartées
J’ai connu l’horreur de l’ennemi qui dévaste
Le Village
Viole les femmes
Emmène les filles
Et les garçons dont la croupe dure sursaute
J’ai porté l’administrateur des semaines
De village en village
En chantonnant

Et je fus domestique à Paris
Je ne sais pas mon âge
Mais au recrutement
On m’a donné vingt ans
Je suis soldat français on m’a blanchi du coup
Secteur 59 je ne peux pas dire où
Pourquoi donc être blanc est-ce mieux qu’être noir
Pourquoi ne pas danser et discourir
Manger et puis dormir
Et nous tirons sur les ravitaillements boches
Ou sur les fils de fer devant les bobosses
Sous la tempête métallique
Je me souviens d’un lac affreux
Et de couples enchaînés par un atroce amour
Une nuit folle
Une nuit de sorcellerie
Comme cette nuit-ci
Où tant d’affreux regards

Éclatent dans le ciel splendide

le cochet le chat et le souriceau

Publié à 15:34 par angeoudemongif Tags : moi coeur animaux chat animal
le cochet le chat et le souriceau

Un Souriceau tout jeune, et qui n’avait rien vu,
Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l’aventure à sa mère :
J’avais franchi les Monts qui bornent cet Etat,
Et trottais comme un jeune Rat
Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux :
L’un doux, bénin et gracieux,
Et l’autre turbulent, et plein d’inquiétude.
Il a la voix perçante et rude,
Sur la tête un morceau de chair,
Une sorte de bras dont il s’élève en l’air
Comme pour prendre sa volée,
La queue en panache étalée.
Or c’était un Cochet dont notre Souriceau
Fit à sa mère le tableau,
Comme d’un animal venu de l’Amérique.
Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras,
Faisant tel bruit et tel fracas,
Que moi, qui grâce aux Dieux, de courage me pique,
En ai pris la fuite de peur,
Le maudissant de très bon coeur.
Sans lui j’aurais fait connaissance
Avec cet animal qui m’a semblé si doux.
Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance ;
Un modeste regard, et pourtant l’oeil luisant :
Je le crois fort sympathisant
Avec Messieurs les Rats ; car il a des oreilles
En figure aux nôtres pareilles.
Je l’allais aborder, quand d’un son plein d’éclat
L’autre m’a fait prendre la fuite.
- Mon fils, dit la Souris, ce doucet est un Chat,
Qui sous son minois hypocrite
Contre toute ta parenté
D’un malin vouloir est porté.
L’autre animal tout au contraire
Bien éloigné de nous mal faire,
Servira quelque jour peut-être à nos repas.
Quant au Chat, c’est sur nous qu’il fonde sa cuisine.
Garde-toi, tant que tu vivras,

De juger des gens sur la mine.

gif rihanna

Publié à 15:33 par angeoudemongif Tags : gif
gif rihanna

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