afrique alphabet ange anime banniere scintillante belle belle image blog cadeau cadre chat
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· BELLE IMAGES creas divers (7102)
· Cadres (2571)
· Cadeau des amis et amies recu merci (2210)
· Femmes (1498)
· Visage de femme (1611)
· Stars (1230)
· TUBE COOKIE (1017)
· GIF ANIMAUX ANIMES (1136)
· FOND D ECRAN DRAGON (575)
· GIF SCTILLANT (617)
salut livraison de cocaïne top qualité sur paris et sa banlieue 60€ le g contactez nous sur whatsapp au 07
Par Anonyme, le 26.12.2024
salut à tous livraison coke bresillienne dans paris et sa banlieue un seul numéro 07 53 33 06 06 sur whatsapp
Par Air cocaïne 75, le 24.12.2024
joli blog bonne soiree
Par Anonyme, le 22.12.2024
oi eugostei muito eupago1.000000 000000
Par Anonyme, le 04.10.2024
hý.u.oool
Par Anonyme, le 16.09.2024
· tatouage et peinture
· FOND D ECRAN D ILES PARADISIAQUES
· FOND D ECRAN TIGRE
· parchemin
· mdr
· recette pate a sel
· ongles jaunes
· tuning
· gifs scintillant
· tatouage et peinture
· recette pour la colle
· fond d ecran
· chevaux
· gagnant du loto
· scintillant
Date de création : 07.05.2008
Dernière mise à jour :
30.06.2017
122498 articles
Patria
(Musique de Beethoven)
Là-haut qui sourit ?
Est-ce un esprit ?
Est-ce une femme ?
Quel front sombre et doux !
Peuple, à genoux !
Est-ce notre âme
Qui vient à nous ?
Cette figure en deuil
Paraît sur notre seuil,
Et notre antique orgueil
Sort du cercueil.
Ses fiers regards vainqueurs
Réveillent tous les coeurs,
Les nids dans les buissons,
Et les chansons.
C’est l’ange du jour ;
L’espoir, l’amour
Du coeur qui pense
Du monde enchanté
C’est la clarté.
Son nom est France
Ou Vérité.
Bel ange, à ton miroir
Quand s’offre un vil pouvoir,
Tu viens, terrible à voir,
Sous le ciel noir.
Tu dis au monde : Allons !
Formez vos bataillons !
Et le monde ébloui
Te répond : Oui.
C’est l’ange de nuit.
Rois, il vous suit,
Marquant d’avance
Le fatal moment
Au firmament.
Son nom est France
Ou Châtiment.
Ainsi que nous voyons
En mai les alcyons,
Voguez, ô nations,
Dans ses rayons !
Son bras aux cieux dressé
Ferme le noir passé
Et les portes de fer
Du sombre enfer.
C’est l’ange de Dieu.
Dans le ciel bleu
Son aile immense
Couvre avec fierté
L’humanité.
Son nom est France
Ou Liberté !
Etait-ce un rêve ? étais-je éveillé ? jugez-en.
Un homme, – était-il grec, juif, chinois, turc, persan ? -
Un membre du parti de l’ordre, véridique
Et grave, me disait : « Cette mort juridique
Frappant ce charlatan, anarchiste éhonté,
Est juste. Il faut que l’ordre et que l’autorité
Se défendent. Comment souffrir qu’on les discute ?
D’ailleurs les lois sont là pour qu’on les exécute.
Il est des vérités éternelles qu’il faut
Faire prévaloir, fût-ce au prix de l’échafaud.
Ce novateur prêchait une philosophie.
Amour, progrès, mots creux, et dont je me défie.
Il raillait notre culte antique et vénéré.
Cet homme était de ceux qui n’ont rien de sacré,
Il ne respectait rien de tout ce qu’on respecte.
Pour leur inoculer sa doctrine suspecte,
Il allait ramassant dans les plus méchants lieux
Des bouviers, des pêcheurs, des drôles bilieux,
D’immondes va-nu-pieds n’ayant ni sou ni maille ;
Il faisait son cénacle avec cette canaille.
Il ne s’adressait pas à l’homme intelligent,
Sage, honorable, ayant des rentes, de l’argent,
Du bien ; il n’avait garde. Il égarait les masses
Avec des doigts levés en l’air et des grimaces,
Il prétendait guérir malades et blessés
Contrairement aux lois. Mais ce n’est pas assez.
L’imposteur, s’il vous plaît, tirait les morts des fosses.
Il prenait de faux noms et des qualités fausses,
Et se faisait passer pour ce qu’il n’était pas.
Il errait au hasard, disant : – Suivez mes pas, -
Tantôt dans la campagne et tantôt dans la ville.
N’est-ce pas exciter à la guerre civile,
Au mépris, à la haine entre les citoyens ?
On voyait accourir vers lui d’affreux payens,
Couchant dans les fossés et dans les fours à plâtre,
L’un boiteux, l’autre sourd, l’autre un oeil sous l’emplâtre
L’autre râclant sa plaie avec un vieux tesson.
L’honnête homme indigné rentrait dans sa maison
Quand ce jongleur passait avec cette séquelle.
Dans une fête, un jour, je ne sais plus laquelle,
Cet homme prit un fouet, et criant, déclamant,
Il se mit à chasser, mais fort brutalement,
Des marchands patentés, le fait est authentique,
Très braves gens tenant sur le parvis boutique,
Avec permission, ce qui, je crois, suffit,
Du clergé qui touchait sa part de leur profit.
Il traînait à sa suite une espèce de fille
Il allait, pérorant, ébranlant la famille,
Et la religion, et la société ;
Il sapait la morale et la propriété ;
Le peuple le suivait, laissant les champs en friches ;
C’était fort dangereux. Il attaquait les riches,
Il flagornait le pauvre, affirmant qu’ici-bas
Les hommes sont égaux et frères, qu’il n’est pas
De grands ni de petits, d’esclaves ni de maîtres,
Que le fruit de la terre est à tous ; quant aux prêtres,
Il les déchirait ; bref, il blasphémait. Cela
Dans la rue. Il contait toutes ces horreurs-là
Aux premiers gueux venus, sans cape et sans semelles.
Il fallait en finir, les lois étaient formelles,
On l’a crucifié. »
Ce mot, dit d’un air doux,
Me frappa. Je lui dis : « Mais qui donc êtes-vous ? »
Il répondit : « Vraiment, il fallait un exemple.
Je m’appelle Elizab, je suis scribe du temple.
- Et de qui parlez-vous ? » demandai-je. Il reprit :
« Mais ! de ce vagabond qu’on nomme Jésus-Christ. »
Lorsque Abd-el-Kader dans sa geôle
Vit entrer l’homme aux yeux étroits
Que l’histoire appelle – ce drôle, -
Et Troplong – Napoléon trois ; -
Qu’il vit venir, de sa croisée,
Suivi du troupeau qui le sert,
L’homme louche de l’Elysée,
Lui, l’homme fauve du désert ;
Lui, le sultan né sous les palmes,
Le compagnon des lions roux,
Le hadji farouche aux yeux calmes,
L’émir pensif, féroce et doux ;
Lui, sombre et fatal personnage
Qui, spectre pâle au blanc burnous,
Bondissait, ivre de carnage,
Puis tombait dans l’ombre à genoux ;
Qui, de sa tente ouvrant les toiles,
Et priant au bord du chemin,
Tranquille, montrait aux étoiles
Ses mains teintes de sang humain ;
Qui donnait à boire aux épées,
Et qui, rêveur mystérieux,
Assis sur des têtes coupées,
Contemplait la beauté des cieux ;
Voyant ce regard fourbe et traître,
Ce front bas, de honte obscurci,
Lui, le beau soldat, le beau prêtre,
Il dit : Quel est cet homme-ci ?
Devant ce vil masque à moustaches,
Il hésita ; mais on lui dit :
« Regarde, émir, passer les haches !
Cet homme, c’est César bandit.
» Ecoute ces plaintes amères
Et cette clameur qui grandit.
Cet homme est maudit par les mères,
Par les femmes il est maudit ;
» Il les fait veuves, Il les navre
Il prit la France et la tua,
Il ronge à présent son cadavre. »
Alors le hadji salua.
Mais au fond toutes ses pensées
Méprisaient le sanglant gredin
Le tigre aux narines froncées
Flairait ce loup avec dédain.
Quand l’eunuque régnait à côté du césar,
Quand Tibère, et Caïus, et Néron, sous leur char
Foulaient Rome, plus morte, hélas ! que Babylone,
Le poëte saisit ces bourreaux sur leur trône ;
La muse entre deux vers, tout vivants, les scia.
Toi, faux prince, cousin du blême hortensia,
Hidalgo par ta femme, amiral par ta mère,
Tu règnes par décembre et tu vis sur brumaire,
Mais la muse t’a pris ; et maintenant, c’est bien,
Tu tressailles aux mains du sombre historien.
Pourtant, quoique tremblant sous la verge lyrique,
Tu dis dans ton orgueil : – Je vais être historique. -
Non, coquin ! le charnier des rois t’est interdit.
Non, tu n’entreras point dans l’histoire, bandit !
Haillon humain, hibou déplumé, bête morte,
Tu resteras dehors et cloué sur la porte.
Puisque le juste est dans l’abîme,
Puisqu’on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu’on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays ;
Ô République de nos pères,
Grand Panthéon plein de lumières,
Dôme d’or dans le libre azur,
Temple des ombres immortelles,
Puisqu’on vient avec des échelles
Coller l’empire sur ton mur -
Puisque toute âme est affaiblie,
Puisqu’on rampe, puisqu’on oublie
Le vrai, le pur, le grand, le beau,
Les yeux indignés de l’histoire,
L’honneur, la loi, le droit, la gloire,
Et ceux qui sont dans le tombeau ;
Je t’aime, exil ! douleur, je t’aime !
Tristesse, sois mon diadème !
Je t’aime, altière pauvreté !
J’aime ma porte aux vents battue.
J’aime le deuil, grave statue
Qui vient s’asseoir à mon côté.
J’aime le malheur qui m’éprouve,
Et cette ombre où je vous retrouve,
Ô vous à qui mon coeur sourit,
Dignité, foi, vertu voilée,
Toi, liberté, fière exilée,
Et toi, dévouement, grand proscrit !
J’aime cette île solitaire,
Jersey, que la libre Angleterre
Couvre de son vieux pavillon,
L’eau noire, par moments accrue,
Le navire, errante charrue,
Le flot, mystérieux sillon.
J’aime ta mouette, Ô mer profonde,
Qui secoue en perles ton onde
Sur son aile aux fauves couleurs,
Plonge dans les lames géantes,
Et sort de ces gueules béantes
Comme l’âme sort des douleurs.
J’aime la roche solennelle
D’où j’entends la plainte éternelle,
Sans trêve comme le remords,
Toujours renaissant dans les ombres,
Des vagues sur les écueils sombres,
Des mères sur leurs enfants morts.
Oh ! je sais qu’ils feront des mensonges sans nombre
Pour s’évader des mains de la Vérité sombre,
Qu’ils nieront, qu’ils diront : ce n’est pas moi, c’est lui.
Mais, n’est-il pas vrai, Dante, Eschyle, et vous, prophètes ?
Jamais, du poignet des poëtes,
Jamais, pris en collet, les malfaiteurs n’ont fui.
J’ai fermé sur ceux-ci mon livre expiatoire ;
J’ai mis des verrous à l’histoire ;
L’histoire est un bagne aujourd’hui.
Le poëte n’est plus l’esprit qui rêve et prie ;
Il a la grosse clef de la conciergerie.
Quand ils entrent au greffe, où pend leur chaîne au clou,
On regarde le prince aux poches, comme un drôle,
Et les empereurs à l’épaule ;
Macbeth est un escroc, César est un filou.
Vous gardes des forçats, ô mes strophes ailées !
Les Calliopes étoilées
Tiennent des registres d’écrou.
II
Ô peuples douloureux, il faut bien qu’on vous venge !
Les rhéteurs froids m’ont dit : Le poëte, c’est l’ange,
Il plane, ignorant Fould, Magnan, Morny, Maupas ;
Il contemple la nuit sereine avec délices… -
Non, tant que vous serez complices
De ces crimes hideux que je suis pas à pas,
Tant que vous couvrirez ces brigands de vos voiles,
Cieux azurés, soleils, étoiles,
Je ne vous regarderai pas !
Tant qu’un gueux forcera les bouches à se taire,
Tant que la liberté sera couchée à terre
Comme une femme morte et qu’on vient de noyer,
Tant que dans les pontons on entendra des râles,
J’aurai des clartés sépulcrales
Pour tous ces fronts abjects qu’un bandit fait ployer ;
Je crierai : Lève-toi, peuple ! ciel, tonne et gronde !
La France, dans sa nuit profonde,
Verra ma torche flamboyer !
III
Ces coquins vils qui font de la France une Chine,
On entendra mon fouet claquer sur leur échine.
Ils chantent : Te Deum, je crierai : Memento !
Je fouaillerai les gens, les faits, les noms, les titres,
Porte-sabres et porte-mitres ;
Je les tiens dans mon vers comme dans un étau.
On verra choir surplis, épaulettes, bréviaires,
Et César, sous mes étrivières,
Se sauver, troussant son manteau !
Et les champs, et les prés, le lac, la fleur, la plaine,
Les nuages, pareils à des flocons de laine,
L’eau qui fait frissonner l’algue et les goëmons,
Et l’énorme océan, hydre aux écailles vertes,
Les forêts de rumeurs couvertes,
Le phare sur les flots, l’étoile sur les monts,
Me reconnaîtront bien et diront à voix basse
C’est un esprit vengeur qui passe,
Chassant devant lui les démons !
On dit : — Soyez prudents. — Puis vient ce dithyrambe :
« … Qui veut frapper Néron
Rampe, et ne se fait pas précéder d’un ïambe
Soufflant dans un clairon.
» Souviens-toi d’Ettenheim et des pièges célèbres ;
Attends le jour marqué.
Sois comme Chéréas qui vient dans les ténèbres,
Seul, muet et masqué.
» La prudence conduit au but qui sait la suivre.
Marche, d’ombre vêtu… »
C’est bien ; je laisse à ceux qui veulent longtemps vivre
Cette lâche vertu.
Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure.
Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit.
Vous qui tremblez, venez à lui, car il sourit.
Vous qui passez, venez à lui, car il demeure.
Aventurier conduit par le louche destin,
Pour y passer la nuit, jusqu’à demain matin,
Entre à l’auberge Louvre avec ta rosse Empire.
Molière te regarde et fait signe à Shakspeare ;
L’un te prend pour Scapin, l’autre pour Richard trois.
Entre en jurant, et fais le signe de la croix.
L’antique hôtellerie est toute illuminée.
L’enseigne, par le temps salie et charbonnée,
Sur le vieux fleuve Seine, à deux pas du Pont-Neuf,
Crie et grince au balcon rouillé de Charles neuf ;
On y déchiffre encor ces quelques lettres : – Sacre ; -
Texte obscur et tronqué, reste du mot Massacre.
Un fourmillement sombre emplit ce noir logis.
Parmi les chants d’ivresse et les refrains mugis,
On rit, on boit, on mange, et le vin sort des outres.
Toute une boucherie est accrochée aux poutres.
Ces êtres triomphants ont fait quelque bon coup.
L’un crie : assommons tout ! et l’autre : empochons tout !
L’autre agite une torche aux clartés aveuglantes.
Par places sur les murs on voit des mains sanglantes.
Les mets fument ; la braise aux fourneaux empourprés
Flamboie ; on voit aller et venir affairés,
Des taches à leurs mains, des taches à leurs chausses,
Les Rianceys marmitons, les Nisards gâte-sauces ;
Et, – derrière la table où sont assis Fortoul,
Persil, Piétri, Carlier, Chapuys le capitoul,
Ducos et Magne au meurtre ajoutant leur paraphe,
Forey dont à Bondy l’on change l’orthographe,
Rouher et Radetzky, Haynau près de Drouyn, -
Le porc Sénat fouillant l’ordure du grouin.
Ces gueux ont commis plus de crimes qu’un évêque
N’en bénirait. Explore, analyse, dissèque,
Dans leur âme où de Dieu le germe est étouffé,
Tu ne trouveras rien. – Sus donc, entre coiffé
Comme Napoléon, botté comme Macaire.
Le général Bertrand te précède ; tonnerre
De bravos. Cris de joie aux hurlements mêlés.
Les spectres qui gisaient dans l’ombre échevelés
Te regardent entrer et rouvrent leurs yeux mornes
Autour de toi s’émeut l’essaim des maritornes,
A beaucoup de jargon mêlant un peu d’argot ;
La marquise Toinon, la duchesse Margot,
Houris au coeur de verre, aux regards d’escarboucles.
Maître, es-tu la régence ? on poudrera ses boucles
Es-tu le directoire ? on mettra des madras.
Fais, ô bel étranger, tout ce que tu voudras.
Ton nom est million, entre ! – Autour de ces belles
Colombes de l’orgie, ayant toutes des ailes,
Folâtrent Suin, Mongis, Turgot et d’Aguesseau,
Et Saint-Arnaud qui vole autrement que l’oiseau.
Aux trois quarts gris déjà, Reibell le trabucaire
Prend Fould pour un curé dont Sibour est vicaire.
Regarde, tout est prêt pour te fêter, bandit.
L’immense cheminée au centre resplendit.
Ton aigle, une chouette, en blasonne le plâtre.
Le boeuf Peuple rôtit tout entier devant l’âtre
La lèchefrite chante en recevant le sang ;
A côté sont assis, souriant et causant,
Magnan qui l’a tué, Troplong qui le fait cuire.
On entend cette chair pétiller et bruire,
Et sur son tablier de cuir, joyeux et las,
Le boucher Carrelet fourbit son coutelas.
La marmite budget pend à la crémaillère.
Viens, toi qu’aiment les juifs et que l’église éclaire,
Espoir des fils d’Ignace et des fils d’Abraham,
Qui t’en vas vers Toulon et qui t’en viens de Ham,
Viens, la journée est faite et c’est l’heure de paître.
Prends devant ce bon feu ce bon fauteuil, ô maître.
Tout ici te vénère et te proclame roi ;
Viens ; rayonne, assieds-toi, chauffe-toi, sèche-toi,
Sois bon prince, ô brigand ! ô fils de la créole,
Dépouille ta grandeur, quitte ton auréole ;
Ce qu’on appelle ainsi dans ce nid de félons,
C’est la boue et le sang collés à tes talons,
C’est la fange rouillant ton éperon sordide.
Les héros, les penseurs portent, groupe splendide,
Leur immortalité sur leur radieux front ;
Toi, tu traînes ta gloire à tes pieds. Entre donc,
Ote ta renommée avec un tire-bottes.
Vois, les grands hommes nains et les gloires nabotes
T’entourent en chantant, ô Tom-Pouce Attila !
Ce boeuf rôtit pour toi ; Maupas, ton nègre, est là ;
Et, jappant dans sa niche au coin du feu, Baroche
Vient te lécher les pieds tout en tournant la broche.
Pendant que dans l’auberge ils trinquent à grand bruit,
Dehors, par un chemin qui se perd dans la nuit,
Hâtant son lourd cheval dont le pas se rapproche,
Muet, pensif, avec des ordres dans sa poche,
Sous ce ciel noir qui doit redevenir ciel bleu,
Arrive l’avenir, le gendarme de Dieu.
On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ;
Et l’on a Lambessa, n’ayant plus Montfaucon.
On forge pour le peuple une chaîne ; on enferme,
On exile, on proscrit le penseur libre et ferme ;
Tout succombe. On comprime élans, espoirs, regrets,
La liberté, le droit, l’avenir, le progrès,
Comme faisait Séjan, comme fit Louis onze,
Avec des lois de fer et des juges de bronze.
Puis, – c’est bien, – on s’endort, et le maître joyeux
Dit : l’homme n’a plus d’âme et le ciel n’a plus d’yeux.-
Ô rêve des tyrans ! l’heure fuit, le temps marche,
Le grain croît dans la terre et l’eau coule sous l’arche.
Un jour vient où ces lois de silence et de mort
Se rompant tout à coup, comme, sous un effort,
Se rouvrent à grand bruit des portes mal fermées,
Emplissent la cité de torches enflammées.
o