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Homélies- Enseignemens

Homélie sur la prière, le jeûne et l'aumône

Publié à 14:14 par jesus83marie Tags : image centerblog vie gif homme coeur mort dieu soi

 

 

Le jeûne selon saint Pierre Chrysologue

 

Saint Pierre Chrysologue, théologien, conseiller du pape Léon Ier (406-450), fut évêque de Ravenne de 433 à sa mort en 451. Le surnom de "chrysologue" ("aux paroles d'or") lui vient de son éloquence.

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Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à là porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne : les trois ne font qu'un et se donnent mutuellement la vie.

En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n'a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu'il écoute l'homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d'entendre lorsqu'on le supplie.

 


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Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu'on lui donne doit donner. C'est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu'on refuse à l'autre.

Voici la norme de la miséricorde à ton égard : si tu veux qu'on te fasse miséricorde de telle façon, selon telle mesure, avec telle promptitude, fais toi-même miséricorde aux autres, avec la même promptitude, la même mesure, la même façon.


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Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un patronage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer en notre faveur, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme.


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Ce que nous avons perdu par le mépris, nous devons le conquérir par le jeûne ; immolons nos vies par le jeûne parce qu'il n'est rien que nous puissions offrir à Dieu de plus important, comme le prouve le Prophète lorsqu'il dit : Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; le cœur qui est broyé et abaissé, Dieu ne le méprise pas.

Donne à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime sainte qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse. Parce qu'on a toujours soi-même à offrir.


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Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne vite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son coeur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit.


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Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi, s'il est privé de miséricorde; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses. En donnant au pauvre, donne à toi-même ; car ce que tu n'abandonnes pas à autrui, tu ne l'auras pas.

 

Mars 2009 ;

Pierre chrysologue : Homélie sur la prière,

le jeûne et l'aumône, (+ 451).



Christ est réssuscité ! Alléluia !!

Publié à 12:09 par jesus83marie Tags : livre vie bonne belle france dieu film mort aimer lecture bretagne

Jésus, le crucifié, est maintenant ressuscité des morts. Il est vivant. La défaite la plus radicale a été transformée en une victoire irréversible.


***

La mort s’est acharnée contre l’Oint de Dieu, le Messie. Elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour réduire à néant le courage et la fidélité du Sauveur.

Elle a tiré toutes ses flèches, tout son arsenal de haine, d’injustice, d’humiliation, de douleur. Elle a livré une bataille impressionnante, sanglante, mais le Messie de Dieu est sorti vainqueur du tombeau.


***

Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ?Cela veut tout dire, absolument tout.

La résurrection est le sceau qui valide tout ce que Jésus a dit et fait : sa prétention d’être Fils de Dieu, d’avoir autorité pour pardonner les péchés et pour rétablir la communion entre Dieu et l’homme ; son appel universel à nous défaire de l’égocentrisme pour aimer Dieu et notre prochain comme une voie vers le bonheur véritable ; sa promesse de donner sa grâce par l’Eglise qui demeurera jusqu’à la fin.


***

Si Jésus n’était pas ressuscité de morts, aucune de ces prétentions ne mériterait que l’on s’y arrête. Dans ce cas, Jésus aurait été l’un de ces hommes, un de plus, bien intentionné sans doute, mais un doux rêveur dont les rêves auraient été anéantis par la dure réalité de la vie.


***

Avez-vous remarqué que chaque fois que des gens se mettent à vivre en ignorant les enseignements et l’exemple du Christ, ils finissent toujours par mettre en doute le réalisme de sa résurrection? Après tout, si le Christ n’est pas ressuscité des morts, il n’a pas plus d’autorité sur nous que Socrate ou Confucius ou Bouddha ou Mohammet …


***

Mais Jésus est bel et bien ressuscité des morts. Sa victoire sur le mal et le mensonge, sur l’injustice et la souffrance est totale, irréfutable, et irréversible. Personne ne peut nier qu’en vingt siècles d’histoire on a pu voir un flot ininterrompu de saints, une croissance durable de l’Eglise catholique et une vitalité chrétienne qui ne se dément pas, quoi qu'en disent les médias en Occident...

***

Tous les grands conquérants de l’histoire auraient aimé vivre pour toujours, mais aucun d’entre eux n’a pu vaincre son plus grand ennemi : la mort. Le Christ seul l’a fait.


***

L’un des plus fameux d’entre eux a essayé, d’une certaine manière, de le faire. Il s’appelait Napoléon Bonaparte. Il était un officier militaire qui a pris le pouvoir en France pour rétablir l’ordre après la Révolution française. Mais il avait des ambitions qui dépassaient les frontières françaises. Il se considérait comme une sorte de Messie, destiné à établir un Empire français aussi étendu et durable que l’Empire romain.

Pendant un certain temps, il semblait pouvoir réussir. En l’espace de seulement trois années son armée avait conquis toute l’Europe continentale, depuis la frontière russe jusqu’à la Grande Bretagne. Mais la Russie et l’Angleterre résistaient. En 1812 Napoléon entreprit une nouvelle campagne et envahissait la Russie avec une armée de 600.000 hommes venant de toute l’Europe. Cette campagne fut un désastre, et bientôt une alliance des nations conquises repoussera les armées impériales pour envoyer l’Empereur en exil. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes…

Durant les douze mois qui ont suivi, le général encore jeune arrange secrètement une évasion de son exil, rassemble son ancienne armée et reconquiert la ville de Paris. Sans prendre le temps de se reposer et de savourer son succès, il lance une nouvelle attaque contre ses adversaires internationaux. Il semble alors renouer avec son invincibilité. Et voilà que toute l’Europe tremble à nouveau devant l’ombre de l’Empereur. C’était comme une résurrection.

Mais au centième jour après son retour, Napoléon connaît une lourde défaite, lourde et défintive, cette fois, lors de la bataille de Waterloo. Il est renvoyé en exil, et meurt six années plus tard, âgé de 52 ans.


***

C’est le sort de tous les royaumes terrestres, qu’ils soient militaires, politiques, académiques, économiques ou sportifs. Après une centaine de jours, ils s’évanouissent comme la fumée. Seul le Christ a fait un retour gagnant définitif, lui seul a remporté une victoire irréversible. De lui seul on peut dire : "Son règne n’aura pas de fin".

***

Aujourd’hui savourons donc cette joie pascale, et rendons grâce à Dieu de nous permettre d’avoir part à cette victoire, pour le don de l’espérance.


***

Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Ne nous contentons pas de nous réjouir, mais changeons nos cœurs. La résurrection du Christ n’est pas seulement une belle idée; c’est la puissance de la vie éternelle qui est à l’œuvre en chacun de nous.


***

Alors pourquoi ne pas prendre une bonne résolution pour les huit semaines du Temps pascal pour nous connecter à cette source d'énergie durable?


***

Nous avons à peu près tous, je pense, pris des résolutions de Carême. Nous avons pu faire des sacrifices. C’était un moyen pratique de permettre à Dieu d’agir par sa grâce dans nos cœurs.

Alors, si nous avons fait des sacrifices, si nous avons renoncé à quelque chose durant le temps de pénitence du Carême, pourquoi ne pas maintenant accueillir quelque chose comme une façon de vivre la joie du Temps pascal ?


***

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous a encourages à tendre vers « les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre ». Pourquoi ne pas prendre une résolution pascale qui pourra nous aider à le faire, qui nous aidera à garder en mémoire la vie éternelle dans le Christ qui nous attend, si nous lui sommes fidèles ?


***

Pas besoin de compliquer les choses : par exemple, en invitant un(e) ami(e) ou un membre de notre famille qui a oublié la victoire du Christ à venir à la messe un dimanche, et ensuite à déjeuner à la maison ; ou bien en regardant un beau film ensemble, en famille, chaque dimanche jusqu’à la Pentecôte, un film joyeux, qui fait du bien ; ou bien encore en prenant le temps de lire ou de relire un bon livre, un livre qui est une nourriture pour l'âme et pour l'esprit…


***

Si nous demandons au Saint Esprit de nous éclairer, il ne manquera pas de le faire. Il suffit de décider de faire quelque chose pour permettre à la grâce pascale de transformer nos cœurs.


***

Cette grâce de Pâques, nous en avons besoin autant que de la grâce du Carême, celle de la pénitence et de la contrition. L’Eglise est une maman qui fait preuve de sagesse en nous donnant six semaines de Carême et huit semaines de Temps pascal.

Aujourd’hui, en communiant au Christ ressuscité dans l’Eucharistie, promettons-lui de trouver un moyen de bénéficier de cette sagesse.



Dimanche des Rameaux

Publié à 21:46 par jesus83marie Tags : vie moi monde amour homme amis dieu soi mort jardin douceur
DIMANCHE DES RAMEAUX LUC 22

Nous sommes arrivés au terme du Carême : nous entrons dans la Semaine Sainte, qui nous conduira, à travers les ténèbres de la Passion, jusqu’à la pleine lumière de la Résurrection.

Tous les efforts de pénitence consentis durant ce temps de conversion convergent dans ces derniers jours, durant lesquels nous essayerons de suivre Jésus, qui va accomplir, seul, le grand passage, ouvrant pour nous une brèche dans le mur de la haine et de la mort qui nous sépare de Dieu.

Le récit de la Passion selon Saint Luc nous présente un Jésus qui tranche par sa sérénité au milieu de l’incompréhension de ses proches et de la haine meurtrière de ses ennemis. Ses dernières paroles : « Père, entre tes mains je remets mon esprit », résument son attitude d’abandon filial non seulement au sommet de la déréliction librement consentie, mais durant toute sa vie terrestre.

Tout comme les témoins de la crucifixion, nous ne voyons sur le Golgotha qu’un homme broyé par la souffrance, en prise avec une agonie qui le conduit vers une mort accueillie comme une délivrance. Mais si nous nous laissons éclairer par l’Esprit et par la Parole, nous découvrons au contraire le Verbe de lumière engagé par amour pour nous, dans le combat suprême contre le Prince des ténèbres, dont il triomphe en acceptant de se laisser engloutir par lui.

Pressentant le mystère de cette mort paisible au milieu de tant de haine, nous rendons gloire à Dieu en confessant comme le centurion : « Sûrement, cet homme, était un juste ! » Bien plus, tombant à genoux, l’Eglise adore l’Agneau sans tâche qui « présente son dos à ceux qui le frappent, et ses joues à ceux qui lui arrachent la barbe ; qui ne protège pas son visage des outrages et des crachats » (1ère lect.), afin de pouvoir intercéder pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Tout cela il l’a accompli dans l’incompréhension la plus totale, y compris de ses proches, soutenu seulement par la certitude « qu’il ne serait pas confondu » car « le Seigneur Dieu vient à son secours » (1ère lect.).

Aussi, répondant à son espérance, le Père l’a « réveillé au matin » du troisième jour, et « l’a élevé au-dessus de tout ». Il exerce désormais son pouvoir royal depuis le trône de gloire de la Croix où il a voulu se laisser introniser pour le salut du monde : « Amen, je te le déclare, aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».

Au moment où Jésus lance son cri de victoire, les cieux s’ouvrent, le rideau du temple - symbolisant le voile tendu entre ciel et terre après le péché des hommes – « se déchire par le milieu ». L’histoire bascule, les temps sont accomplis, un monde nouveau s’apprête à surgir, « déjà brillent les lumières du grand sabbat de Dieu » qui ne finira pas.

Comme le larron, condamné à juste titre pour ses fautes, nous aussi, conscients de nos nombreux péchés, nous tournons nos regards vers Jésus en le suppliant : « Souviens-toi de nous quand tu viendras inaugurer ton règne ».

Saisi de compassion le Seigneur nous rassure : « Pour vous qui avez tenu bon avec moi dans mes épreuves, je dispose du royaume, comme mon Père en a disposé pour moi. Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël ».

Ce banquet royal, nous pouvons dès à présent l’anticiper dans chaque Eucharistie ; car dans son immense bonté, Notre-Seigneur a voulu laisser un mémorial de sa Passion victorieuse avant de l’accomplir, de manière à ce que tout au long de notre route nous puissions disposer du viatique de son Corps et de son Sang.

Quant à « siéger sur des trônes pour juger », cela sera réservé à ceux qui auront choisi la place de serviteur, à l’image de celui qui se tient « au milieu de nous comme celui qui sert », « s’abaissant lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix» (2ème lect.).

Certes nous ne sommes pas tous appelés à vivre la crucifixion dans notre corps ; mais nous n’échapperons pas à l’exigence de crucifier notre volonté propre, à l’exemple de Jésus au Jardin de Gethsémani : « Père, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ».

Le disciple n’est pas au-dessus de son Maître ; aussi devons-nous nous attendre à ce que le démon s’acharne sur nous comme il s’en est pris au Seigneur: « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme du froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas ».

Saint Luc présente la Passion comme le dernier acte du combat décisif entre Jésus et le Prince de ce monde ; combat initié au désert (Lc 4, 1-13), mais en attente de son dénouement : « Le diable s’écarta de lui jusqu’au moment fixé » (Lc 4, 13).

Dans cet affrontement final, le Démon se sert aussi bien des amis du Seigneur que de ses ennemis pour tenter une dernière fois de lui faire renoncer au chemin de l’humble offrande de soi, et pour l’inciter à manifester sa toute-puissance par un signe éclatant.
Mais Jésus ne cède pas, reprenant Pierre qui veut le défendre par l’épée ; refusant d’accomplir un miracle spectaculaire devant Hérode ; résistant à la provocation « des chefs qui ricanent en disant : “Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même s’il est le Messie de Dieu, l’Elu !” » Même les soldats sont sollicités par le diable pour l’éprouver : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Et comble d’acharnement : « l’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : “N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec !” »

Un seul semble avoir compris que c’est en allant jusqu’au bout du consentement à la sentence injuste, que cet Innocent triompherait et recevrait tout pouvoir pour juger les vivants et les morts: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ».

Que celui que la tradition a baptisé « saint Dismas, le bon larron » nous aide à puiser dans la contemplation de la douceur et de l’humilité de l’Agneau, la force de renoncer à notre volonté propre et de nous abandonner à la toute-puissance de Dieu : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ».

Père Joseph-Marie