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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
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Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Publié à 22:01 par lusile17 Tags : vie moi bonne chez femme belle travail heureux argent fille voyage cadeaux amoureux hiver
Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

Au matin, Vassilissa enterra le crâne, ferma la maison et s'en alla en ville où une vieille femme la recueillit en attendant le retour de son père. Un jour, Vassilissa dit à la vieille :

- Je m'ennuie à ne rien faire, grand-mère! Achète-moi du beau lin, je vais le filer.

La vieille lui apporta du lin et Vassilissa se mit au travail. Le fil s'étire sous ses mains, fin et solide. Elle eut vite fini de filer, voulut se mettre à tisser, mais aucun métier n'était assez fin pour son fil. C'est encore sa poupée qui l'aida, qui lui fabriqua un beau métier.

Vassilissa se remit à l'ouvrage et à la fin de l'hiver la toile était tissée, si mince, si fine qu'on aurait pu la faire passer par le chas d'une aiguille ! Au printemps on fit blanchir la toile, et Vassilissa dit à la vieille femme :

- Va au marché, grand-mère. Vends cette toile et garde l'argent.

Mais la vieille se récria :

- Tu n'y songes pas, ma fille ! Une telle marchandise je vais la porter chez le tsar.

Elle s'installa devant le palais, commença à aller et venir à côté des fenêtres. Le tsar la remarqua et l'appela :

- Que fais-tu là, bonne vieille ? Que veux-tu ?

- Je t'apporte une denrée rare, comme Votre Majesté n'est pas près d'en voir.

Le tsar fit entrer la vieille et s'émerveilla de la toile :

- Combien en demandes-tu, bonne vieille ?

- Une toile pareille n'a pas de prix ! Nul ne peut l'acheter, le tsar seul peut la porter. Je te l'offre en présent !

Le tsar remercia la vieille qui partit, chargée de cadeaux.

Le tsar donna la toile à ses tailleurs pour qu'ils lui en fassent des chemises. Ces chemises, ils les coupèrent, mais pour ce qui est de les coudre rien à faire ! Ni tailleurs, ni lingères n'osaient oeuvrer une toile aussi fine. Le tsar, impatient, envoya chercher la vieille femme et dit :

- Puisque tu as su tisser la toile, tu sauras coudre mes chemises !

- Cette toile ne sort pas de mes mains. Ma fille adoptive l'a filée et tissée.

- Eh bien, elle n'a qu'à coudre mes chemises !

Quand la vieille lui rapporta l'affaire, Vassilissa sourit :

- Je me doutais bien que c'était travail pour mes mains !

Et elle se mit à coudre ; la douzaine de chemises fut prête en un rien de temps. La vieille les emporta chez le tsar et Vassilissa qui avait son idée, se baigna, se peigna, s'habilla richement et s'installa devant la fenêtre. Peu après elle vit arri-ver un envoyé du tsar qui dit à la vieille :

- Où est cette habile couturière ? Sa Majesté le tsar veut la récompenser de ses mains.

Vassilissa se rendit au palais. Et quand elle entra, quand le tsar la regarda, il en tomba amoureux sur-le-champ :

- Je ne te laisserai pas partir, ma douce beauté ! Sois ma femme !

Le tsar prit par la main Vassilissa la-très-belle, la fit asseoir à ses côtés et on célébra leurs noces sans plus tarder.

Bientôt le père de Vassilissa revint de voyage, il fut tout heureux du bonheur de sa fille et resta vivre près d'elle, la vieille femme demeura aussi avec eux. Et toute sa vie la tsarine Vassilissa porta sa poupée sur elle, dans sa poche.