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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
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Sainte Anne - Verdelais
Les reliques de sainte Anne , à Apt
D'après la tradition, les Saintes-Maries, proches parentes de sainte Anne, emportèrent son corps lorsqu'elles quittèrent la Palestine, en compagnie de saint Lazare et des autres disciples qui devaient fonder les églises de Provence. C'est saint Auspice, premier évêque d'Apt, qui devint, en France, le gardien des reliques ; mais conduit au martyre, il les dissimula dans un souterrain dépendant sans doute de l'amphithéâtre et où les évêques réunissaient les fidèles en temps de persécution ; cette grotte, qui existe encore, forme actuellement la deuxième crypte de la basilique.
Consignons en passant la légende par laquelle une lampe, suspendue par saint Auspice devant l'armoire aux reliques, resta allumée durant six siècle jusqu'au jour de l'Invention miraculeuse. Cette Invention eut lieu sous Charlemagne, à la date de Pâques 702, selon des documents quelque peu discutés : un sourd-muet, aveugle de naissance, nommé Caseneuve de Simiane, aurait pénétré ce jour-là dans l'église, poussé par une force mystérieuse, et fait soulever une dalle pour dégager la crypte, dont le souvenir s'était perdu.
Il est difficile de vérifier l'exactitude de ces faits d'après les lettres, peut-être apocryphes, de Charlemagne et du pape Adrien, mais les deux dalles couvertes de graphites qui plafonnent la crypte prouvent, par leurs inscription, que l'Invention remonte bien au règne du grand empereur.
L'une de ces dalles porte les noms de personnages de l'époque, suivis de la désignation en abrégé SAC. VEL. CL que l'on traduit par "Gardien du Saint-Voile" (Sancti veli clavicularii), le voile en question étant celui qui enveloppait la relique ; la seconde présente le dessin d'un rameau, assez semblable à la feuille du palmier, entouré de pampres et de raisins, et c'est là l'emblème bien connu de sainte Anne.
Quant à l'authenticité des reliques, elle est attestée par les encouragements que donnèrent toujours les Souverains Pontifes, depuis Benoît XII, à la dévotion portée à sainte Anne d'Apt. Un bref du pape Clément VII, en date du 30 octobre 1533, accorde des indulgences au pèlerinage et recommande aux fidèles de réparer l'église "où reposent les corps de plusieurs saints et, notamment, celui de sainte Anne, mère de la glorieuse Vierge Marie."
Conservées pendant cinq siècles après leur Invention, dans la crypte inférieure de l'église, les reliques furent transportées, le 21 avril 1392, dans une chapelle édifiée auprès du choeur, par les soins d'Antoine Ollier, dont les aïeux pavaient déjà enrichi l'église de donations considérables ; elles y demeurèrent jusqu'au 28 juillet 1664, date à laquelle el corps de sainte Anne fut transféré en grande pompe dans la chapelle royale élevée par Anne d'Autriche.
La vaste niche à grille dorée, réservée au fond de cette nouvelle chapelle, reçut en même temps les restes de saint Auspice et de saint Castor, ceux de saint Elzéar de Sabran, comte d'Ariano, et de sainte Delphine, son épouse, ceux de sainte Marguerite, servante de la comtesse d'Ariano, ceux enfin de saint François de Sales.
Charlemagne et, plus tard, le chapitre de l'Église avaient distribué des parcelles des précieuses reliques aux abbayes de l'Ile-Barbe, près de Lyon, et d'Orcamp, près de Noyon, ainsi qu'à de nombreux sanctuaires jusqu'à Ancône et jusqu'à Naples. Ces dons s'étaient multipliés de telle sorte que le Parlement avait interdit, le 8 janvier 1621, de toucher aux reliques sans autorisation du roi, donnée par lettres patentes ; Anne d'Autriche elle-même ne put obtenir un ossement de sa sainte patronne qu'après une lettre de cachet, un ordre de Louis XIII au Parlement de Provence et la délégation d'un commissaire.
La reine ayant enfin reçu une phalange du doigt de sainte Anne en fit trois parts : la première échut à la Visitation de Paris, la seconde à Saint-Anne d'Auray, la troisième aux Prémontrés du quartier de Saint-Germain-des-Prés, nommés, depuis lors, religieux de Sainte-Anne.
Les pèlerinages célèbres.
Depuis la découverte de la crypte, en 792, le corps de sainte Anne était devenu l'objet d'une telle vénération que la grille du tombeau s'était usée peu à peu sous les baisers des pèlerins.
Les plus grands personnages, pontifes et rois, religieux et laïcs, avaient prié dans le souterrain : le pape Urbain II, prêchant en France la première croisade, et le pape Urbain V venu pour prier sur la tombe de ses parents qui avaient désiré être ensevelis auprès des saintes reliques ; le cardinal Pierre de Luxembourg, plus tard béatifié ; les souverains de Naples, puis le roi de Chypre, Guy de Lusignan...
Mais le plus fameux pèlerinage fut accompli par la reine Anne d'Autriche, en reconnaissance à sa sainte patronne, après la naissance du futur Louis XIV. Longtemps stérile, la reine de France avait envoyé une solennelle députation au sanctuaire d'Apt dans l'espoir d'obtenir un fils : son voeu ayant été exaucé, elle partit en pèlerinage, accompagnée d'une suite nombreuse et arriva dans la ville le 17 mars 1660. Anne vénéra les Saintes Reliques et établit une fondation annuelle de six messes ; elle accorda une somme de 8.000 livres pour élever une chapelle destinée à recevoir les reliques et fit présent, à l'église, d'une statue de la sainte, en or massif, d'un aigle de métal orné de pierres précieuses et d'une couronne garnie de rubis et de perles fines.
La dévotion des pèlerins se traduisait, d'ailleurs, par des présents de grande valeur et l'Administration des Beaux-Arts a fait récemment exécuter un coffre, lui-même fort beau, pour contenir le trésor de l'église, en même temps que les manuscrits, dont plusieurs remontent au XIème siècle.
Privilèges accordés.
Nous avons vu le pape Clément VII accorder au pèlerinage de précieuses indulgences. Un siècle plus tôt, le bon roi René d'Anjou avait confirmé, par lettres patentes, les privilèges du chapitre d'Apt, dépositaire des reliques de sainte Anne.
La Confrérie, fondée en 1501, reçut à son tour les faveurs du Saint-Siège : Pie IX lui décerna, le 28 juillet 1861, le titre et les privilèges d'Archiconfrérie, et Léon XIII donnait, quelques années plus tard, à cette association le pouvoir d'agréger les confréries des diocèses voisins.
L'église reçut le titre de basilique, le 8 août 1879, pour être agrégée, le 9 nombre 1880, à la basilique vaticane. Elle abritait, depuis 1873, la statue de sainte Anne offerte par Mgr Dubreuil et couronnée, le 9 septembre 1878, en présence de douze évêques et de pèlerins venus en grand nombre pour assister à cette solennité.
Les miracles.
Les guérisons merveilleuses obtenues par l'intercession de sainte Anne d'Apt sont consignées dans plusieurs actes pontificaux. Les chroniqueurs, et parmi eux l'historien Legrand, citent aussi les miracles journellement accomplis ; grâces particulières obtenues ici par une mère pour son enfant malade, là par un ouvrier pris dans un accident, ou bien faveurs collectives accordées à une famille, à un équipage de vaisseau, voire à une ville entière.
Sainte Anne d'Apt est la protectrice des navigateurs provençaux avec Notre-Dame de la Garde et les offrandes des marins rappellent combien de fois elle les secourut pendant l'orage et la tempête. Les tableaux votifs qui couvrent les murailles de la crypte et de l'église sont d'ailleurs les témoignages des innombrables grâces déversées sur les pèlerins. Ces tableaux augmentent toujours en nombre, car la dévotion à sainte Anne reste très ardente ; non seulement les voyageurs viennent visiter son humble sanctuaire, classé monument historique, mais les pèlerins confiants en son pouvoir affluent chaque 26 juillet, et souvent au cours de l'année, pour implorer la mère de la Vierge Marie
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Adam Dubienski
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