Bernadette Soubirous
Quatrième apparition: le Vendredi 19 février 1858 - 2e jour de la quinzaine
Après la messe, vers 7 heures, nous voyons Bernadette, sa maman, sa tante Bernarde Castérot, Mme Millet et quelques autres femmes à la Grotte. Bernadette fait son beau signe de croix, qu'elle a vu faire à la Dame, et récite son chapelet. Les témoins la voient dès le troisième Ave "ravie" pendant environ une demi-heure. Ils admirent "les ondées de joie" qui passent sur sa face, "les sourires qui illuminent son visage". La mère voyant sa fille transfigurée s'écrie: "Oh! mon Dieu, je vous en conjure, ne me l'enlevez pas." "Oh! qu'elle est belle!", entend-on dire. Et qu'a dit Marie ? Cela semble être si peu et pourtant c'est si important dans la formation d'une âme. "Elle m'a remerciée d'être venue." La Reine et Mère qui dit "merci"! "Elle m'a, dit que plus tard elle aurait des révélations à me faire." Il fallait préparer Bernadette à une plus grande intimité. Tandis que les hommes ne constatent que bien tard l'importance de ce qui vient d'en haut, l'enfer le devine bien plus tôt. Bernadette révélera ceci: "Pendant que je priais, des voix m'ont appelée, on aurait dit mille personnes en colère. C'était horrible. La voix la plus forte a crié: "Sauve-toi! Sauve-toi!" Mais la Dame a regardé vers le Gave en fronçant les sourcils et les voix se sont évanouies."
Cinquième apparition: le Samedi 20 février 1858 - 3e jour de la quinzaine
Avec sa mère, sa tante Basile, Bernadette descend tout de suite après la messe vers la Grotte. Il y a cette fois une trentaine de témoins. "Le matin de la cinquième apparition, Bernadette arriva à Massabielle vers 6 heures 30. Elle ne fut ni étonnée ni émue d'y trouver la foule qui l'y attendait. Elle se présenta avec le même air que si elle eût été simple spectatrice et elle alla s'agenouiller à sa place ordinaire. Sans faire attention aux yeux fixés sur elle, elle prit naturellement son chapelet et se mit à prier."
"Le visage de la voyante, disaient des témoins, devient tout à coup si clair, si transfiguré, si éclatant, si imprégné de rayons divins que ce reflet merveilleux que nous apercevons nous donne la pleine assurance du centre lumineux que nous n'apercevons pas." On voyait ce jour-là Bernadette comme bouleversée tantôt de joie, tantôt de crainte; son corps comme mû et attiré en avant, vers en haut; ses mains jointes, levées, tendues; son visage tout bleu et émacié; ses yeux agrandis remplis de larmes qui coulaient sur le visage, des larmes tout autres que celles que nous versons, des larmes venant d'une douleur pure. Quelle grâce dans les gestes, dans les inclinations de tête, dans ses saluts, dans ses sourires, dans ses regards! Ce n'était plus la fille de Louise Soubirous, mais la fille d'une mère céleste! Bernadette après ces quarante minutes d'extase, rentrant avec sa mère terrestre lui confia que la Dame "eut la bonté de lui apprendre mot à mot une prière pour elle toute seule", prière qu'elle récitera fidèlement chaque jour de sa vie sans la faire jamais connaître.