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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
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Sainte Jeanne d'Arc
Vierge, Libératrice de la France
(1412-1431)
Une sainte guerrière
Pour nous, retenons que Jeanne d’Arc, d’une part, est sainte et, d’autre part, qu’elle a une mission politique directement ordonnée au bien commun et temporel de sa patrie.
L’histoire de sainte Jeanne d’Arc constitue la preuve historique que Dieu ne se désintéresse pas des cités terrestres, qu’il en est le Maître et que son Fils Jésus-Christ est le Roi de la société, en particulier des nations, comme il est celui des âmes. Par ses actes comme par ses paroles, Jeanne soutient le principe fondamental de la sagesse politique. Non seulement, elle conduit le Dauphin à Reims, mais elle rappelle fortement le sens du Sacre. Charles, même couronné, ne sera jamais que le lieutenant – le tenant lieu – du vrai roi de France qu’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Et Jeanne tient à ce que la leçon soit mise par écrit. Elle a bien voulu nous faire comprendre que le vrai souverain de la France était Dieu et que le roi tenait de Lui son trône en commande.
Cet enseignement était nécessaire, il l’est encore plus de nos jours, car Dieu sait si le naturalisme de la fin du Moyen Âge fait pâle figure comparé à celui dont nous souffrons. L’enseignement de sainte Jeanne d’Arc n’ayant pas été compris par son temps, le laïcisme et le naturalisme ayant multiplié leurs conquêtes à partir de la Renaissance, pour triompher dans les institutions publiques en 1789, il faudra attendre quatre siècles pour obtenir la canonisation de Jeanne.
Sainte Jeanne d’Arc nous rappelle donc le fondement de l’ordre politique : l’ordonnance à la cité de Dieu, du temporel à l’éternel, du naturel au surnaturel.
Sa vie a été l’éclatante illustration de tout ceci. L’appel à Dieu dans la prière, la pratique des sacrements, le recours à la pénitence ne dispensent pas des autres moyens où seraient mis en exercice nos vertus naturelles, nos vertus guerrières. A ce propos, certains se sont étonnés - et s’étonnent encore - qu’une sainte, vénérée par l’Eglise, soit présentée sous l’aspect d’une vierge guerrière ardente au combat, entraînant son armée au plus fort des batailles à la manière des grands capitaines dont l’histoire retient les noms prestigieux. A ceux-ci, a répondu le magnifique cri d’enthousiasme et de foi qu’au procès de canonisation, lança le cardinal Parocchi, évêque d’Albano.
« Il faut qu’elle entre dans l’Eglise comme elle entra dans Orléans, casquée, cuirassée, lance haute, par les grandes portes ouvertes et tous les ponts-levis baissés »
C’est sur cette vision sublime que Jeanne d’Arc, béatifiée il y a 100 ans, vivante synthèse des deux vertus complémentaires d’héroïsme et de sainteté, reçut la consécration suprême en la basilique Saint-Pierre de Rome.
Elle entra au Paradis comme dans l’histoire, en armes et à cheval et il est impossible de le concevoir autrement, n’en déplaise à ceux qui, aujourd’hui, jouent les vierges effarouchées, véhicules d’une charité invertébrée. Jeanne d’Arc est sainte, bien sûr, mais nous aimons retrouver en elle l’étonnante figure du chef de guerre qui la place au premier rang des grands stratèges.
Chez sainte Jeanne d’Arc, bravoure et réflexion s’allient en un parfait équilibre qui fait d’elle le modèle idéal du chef de guerre dans l’acception la plus complète et la plus juste du terme.
L’épopée de sainte Jeanne d’Arc se situe dans la ligne du plan divin sur le monde. Elle prend place dans la suite des événements-clefs qui, depuis l’événement du Christ, jalonnent la route des nations et l’histoire de l’Eglise.