Poémes que j'aime
Les sabots de Noël
Sur la terre d'Orient, loin, bien loin de l'autre côté des mers et des montagnes, par une nuit bleue où l'on entendait voler les anges, vint au monde, comme vous savez, le Petit Jésus de Bethléem.
Il vint au monde, et ce fut dans une étable parce que son père n'était qu'un pauvre ouvrier charpentier.
Et parce que saint Joseph était pauvre, sa naissance fut tout d'abord annoncée aux pauvres gens : des bergers et des bergères qui gardaient leurs moutons dans la campagne. C'est un ange du ciel qui vint avec une harpe, leur chanter le message. Il avait une robe de neige, des cheveux dorés, un diadème d'argent avec une étoile à cinq branches, et une voix musicale. Il chantait d'une façon si mélodieuse que les bergers se mirent debout, tout remplis d'allégresse. Mais avant de courir vers l'étable, comme ils avaient le cœur généreux et qu'ils connaissaient les usages, ils garnirent leur bissac de fromages de chèvre, d’œufs frais, de pommes mûres et de gâteaux de miel.
Liseth, la pastoure, n'avait pour tout bien qu'une tourterelle captive. Elle aurait voulu l'offrir à l'Enfant-Dieu. Mais le chef des bergers lui donna à entendre que les parents du nouveau-né n'auraient que faire d'un oiseau roucoulant. Et Liseth suivit les bergers, le coeur gros parce qu'elle avait les mains vides.
En arrivant devant l'étable, le groupe des bergers menait grand bruit. Il y avait des cris, des rires pleins de fête, des airs de galoubet. Dans la lumière de l'étoile, on entendait le concert des anges. Liseth, en bonne petite fille qu'elle était, se disait : « On va réveiller le petit poupon! n Et comme ses sabots de bois claquaient : clic! clac! clic! clac! sur le sol sec, Liseth, de peur de tirer de son sommeil l'Enfant-Dieu, sur le seuil abandonna ses deux sabots.
Se poussant les uns les autres pour bien vite admirer le nouveau-né, les bergers entrèrent; et Liseth, déchaussée, les suivit. Elle voyait à peine, car elle était petite et au dernier rang. Les plus âgés et les plus bavards étaient juste devant la crèche, dépliant les mouchoirs à carreaux pour déposer l'humble offrande du pauvre. Le chef présenta un agneau. Un autre joua un air de cornemuse. Liseth, qui n'avait pu apporter sa tourterelle, n'avait rien à donner que son cœur de fillette et le silence dévotieux de ses petits pieds nus.
Après qu'ils eurent beaucoup questionné Marie qui devenait lasse et joseph tout chenu dont la tête s'appesantissait, les bergers se retirèrent louant Dieu et toujours chantants.
Liseth était si émue en même temps que si déçue de n'avoir pu regarder de près le Petit Jésus qu'elle en oublia ses sabots. Marie, qui s'était levée après le départ des bergers pour changer les langes de son fils, vit sur le seuil de l'étable les petits sabots abandonnés.
« Ils appartiennent à cette petite fille qui se tenait derrière les autres, dit-elle à Joseph. Elle a le cœur gentil, l'âme compatissante et déjà maternelle puisqu'elle s'est déchaussée afin de ne pas éveiller l'Enfant. Pour l'adorer, elle est demeurée les pieds nus sur la terre froide. En vérité, en vérité, je vous le dis, pour l'amour de cette fillette, les petits sabots seront bénis ».
Et Marie prit les humbles chaussures de bois qu'elle déposa sur la crèche.
A ce moment, on frappa discrètement à la porte de l'étable. Joseph, quoiqu'il fût bien las, s'empressa d'aller ouvrir. Dans le carré de lumière apparut alors une petite fille qui, timide, roulait un coin de sa robe entre ses doigts. C'était Liseth qui venait rechercher ses sabots. Elle les vit entre les mains de jésus; et leurs sourires se rencontrèrent si beaux, si lumineux que le visage de la petite pastoure devint aussitôt plus resplendissant que celui du plus beau séraphin du chœur céleste.
Marie fit signe à la petite fille de s'approcher; et comme elle allait lui rendre les deux petits sabots, voici que l'Enfant-Dieu fit son premier miracle. Des roses, des violettes, des lys des champs, des hyacinthes et des mélisses fleurirent et embaumèrent, pour Liseth, la double conque des sabots de bois. Et Liseth, après avoir baisé doucement les boucles blondes du nouveau-né, s'en fut, avec les sabots sur son cœur et de la joie pour toujours .
Vous saurez que , depuis ce temps-là, tous les ,petits enfants du monde mettent leurs sabots dans la cheminée. Et parce qu'Il se souvient de l'attention gentille de la petite pastoure, l'Enfant Jésus, du haut du ciel, continue de remplir de ses bénédictions et de ses présents vos petits sabots de Noël.
Publié à 12:20 par lusile17
Pierrot et Colombine
e suis un simple pierrot qui aime une colombine;
Je suis un simple lunaire qui n'aime d'éphémère.
Voici mon chant ma douce, écoute cette comptine
Elle est pour toi que je rêve ; pour toi que j'espère.
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Parce que je ne vis mes rêves que dans l'irréel
Car mes rêves sont si vrai; si beaux, si réel.
Parce que je vis mon amour à travers mes songes,
Car ma vie est une longue tresse de mensonge.
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Parce que je suis un éternel pierrot lunaire
Car cette lune est la plus douce des aires.
Parce que je vogue dans mes délires et prie
Pour que ceux-ci deviennent vrai; prennent vie.
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Parce que j’ai toujours peur de ce qui pourrait être
Et que je n’arrive pas à voir ni à vivre ce qui est,
Parce que je n’ose pas te parler pour dire qu’être
Près de toi c’est le plus sincère de mes souhaits.
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Parce que je suis, ma colombine, un maudit, un rêveur
Je n'ai pas su te dire comme mon amour est sincère.
Comme il me fait mal aujourd'hui et l'a fait hier;
Comme tu me feras mal demain et comme j’ai peur.
Mais…
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Dit, colombine, que peut faire un pierrot,
Qui sans cesse à peur d'entendre les mots,
Que pourrait lui dire la belle lunaire,
Qui retournerait, seule, vivre sur terre?
En attendant…
Quand tu souris mon cœur sourit: Je suis heureux,
Car mon cœur de toi, colombine, est tombé amoureux.
Publié à 14:49 par lusile17
Publié à 00:32 par lusile17
LE PAPILLON
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l' aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S' enivrer de parfums, de lumière et d' azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S' envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté !
Il ressemble au désir, que jamais ne se pose,
Et sans satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté !
Alphonse de LAMARTINE
Publié à 00:28 par lusile17
Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
Théophile GAUTIER (1811-1872)
Publié à 23:33 par lusile17
“La jeune Tarentine”1785-1787
Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d’hyménée
Et l’or dont au festin ses bras seraient parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L’enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.
Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine.
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d’un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de la cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
L’élèvent au-dessus des demeures humides,
Le portent au rivage, et dans ce monument
L’ont, au cap du Zéphir, déposé mollement.
Puis de loin à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes,
Toutes frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent : « hélas ! » autour de son cercueil.
Hélas ! chez ton amant tu n’es point ramenée.
Tu n’as point revêtu ta robe d’hyménée.
L’or autour de tes bras n’a point serré de nœuds.
Les doux parfums n’ont point coulé sur tes cheveux.
Chénier
poéme appris en primaire
Publié à 21:54 par lusile17
L'enfant de la misère
L'enfant n'a pas six ans
Et jamais un sourire
N'adoucit en passant
Son visage de cire
Ces yeux profonds et bleus
n'ont pas l'air de comprendre
Qu'on soit si malheureux
A un âge si tendre
C'est l'enfant de la misère
que l'on vient de ramasser
Et qui reçoit de sa mère
que des injures et des coups
On la prend on la console
On la met dans un lit blanc
Et pour elle, la vie s'envole
Pour la pauvre petite enfant
Sa mère encore plus ivre
La prend brutalement
L'attache au lit de cuivre
Elle se mit à frapper
A larges coups sonores
Sur le corps éplorée
de l'enfant qui l'implore
C'est l'enfant de la misère
que l'on vient de ramasser
Et qui reçoit de sa mère
que des injures et des coups
On la prend on la console
On la met dans un lit blanc
Et pour elle, la vie s'envole
Pour la pauvre petite enfant
Dans une chambre blanche,
un homme en blanc s'approche
de l'enfant et lui demande :
"est ce que c'est ta maman qui t'a fait ça?
Et l'enfant de la misère,
Répondit tout doucement
Pour ne pas trahir sa mère
Non ce n'est pas ma maman
Et l'enfant de la misère
répondit tout doucement
Avant de quitter la terre
Je veux revoir ma maman
Quand comprendra-t-on que l'enfant est le bien le plus précieux qu'on puisse avoir sur cette terre?
Malheureusement ces choses là existe.
Publié à 19:49 par lusile17
Dis-moi petite, qui t’a blessée?
Dis-moi petite, qui t'a blessée?
…Je ne puis le dire sans rougir
Dis-moi petite, qui t'a humiliée?
.. Je ne puis le dire sans mourir
Dis-moi petite, qui t'a touchée?
…Je dois me taire et le cacher
Peux-tu encore aimer?
Non, je veux me refermer et bien loin m'envoler
Pour pouvoir échapper à ce maudit “secret”
Texte trouve sur le net
Publié à 19:44 par lusile17
Je connais des bateaux
Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
A ne jamais risquer une voile au dehors.
Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
Leur voyage est fini avant de commencer.
Je connais des bateaux tellement enchaînés
Qu'ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter
Pour être vraiment surs de ne pas se quitter
Je connais des bateaux qui s'en vont deux par deux
Affronter le gros temps quand l'orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.
Je connais des bateaux qui n'ont jamais fini
De s'épouser encore chaque jour de leur vie,
Et qui ne craignent pas, parfois, de s'éloigner
L'un de l'autre un moment pour mieux se retrouver.
Je connais des bateaux qui reviennent au port
Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils
Quand ils ont partagé des années de soleil.
Je connais des bateaux qui reviennent d'amour
Quand ils ont navigué jusqu'à leur dernier jour,
Sans jamais replier leurs ailes de géants
Parce qu'ils ont le cœur à taille d'océan.
Publié à 19:30 par lusile17
L’enfant de misère
Toi l ' enfant de misère, qui vis sur cette terre
Tu arpentes les trottoirs, et sans aucun espoir.
Tu avances tête baissée, sans vraiment espérer
Les regards te fond peur, et te blessent le coeur.
Toi l ' enfant de misère, qui n ' a pas de mère
Tu marches dans la nuit, en cherchant un abri
Le corps trop épuisé, tu ne cesses de marcher
Sans savoir où tu vas, tu guides tes pas.
Toi l ' enfant de misère, qui n ' a pas de père
Tous tes rêve sont partis, et ton âme est meurtrie
Devant l ' indifférence, on ne te laisse aucune chance
Tu dois seule affronter, la vie qu ' on t ' a donné.
Toi l ' enfant de misère, que la vie indiffère.
Les jambes fatiguées, tu cesses d ' avancer
Tu te poses un instant, le regard nonchalant
Et le froid et la faim, a tracé ton chemin
Toi l ' enfant de misère, sans loi ni repère
Le ciel vient te chercher, tu as cessé de pleurer
Tu t ' en vas sans un bruit, le combat est fini
Et l ' enfant de misère, a quitté cette terre.
L'enfant de la terre, a quitté la misère.......