Pensées de Noël.
Noël, mais c'est l'amour, la divine naissance,
La venue de l'enfant sur la paille couché.
C'est le monde à genoux plein de reconnaissance,
Qui oublie pour un jour ses plaies et le péché.
C'est la joie des bambins qui guettent la venue
Du bonhomme au traîneau galopant dans le ciel.
Ce sont les chants si beaux d'émotion contenue
Qui montent dans la nuit pour louer l'éternel.
Mais c'est hélas aussi la grande solitude
De ceux pour qui le sort ne fait pas de crédit.
Ceux qui savent déjà que la vie bien trop rude
Leur refuse ici-bas un coin de paradis.
Noël, mais qu'est-ce donc pour l'enfant bien trop tendre
Que la guerre a meurtri dans sa chair, dans son coeur.
Lui qui cette nuit là essaiera de comprendre
Pourquoi il n'apas droit à sa part de bonheur.
Noël ce sera toi, que malgré la distance,
En ce jour précieux je saurai près de moi.
Nous nous retrouverons, nous aurons cette chance,
Et je te redirai le bonheur d'être toi.
Sonnez,carillonnez cloches de mon église.
Allez dire partout qu'un sauveur nous est né.
Malgré ce monde fou, il faut que l'on se dise,
Que pour un jour encor, l'amour nous est donné
Poésies de Noel
La nuit avant Noël
C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
A l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir díun coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.
Au dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C'était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes.
Et lui chantait, afin de les encourager :
" Allez Tornade !, Allez Danseur ! Allez , Furie et Fringuant !
En avant Comète et Cupidon ! Allez Eclair et Tonnerre !
Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur !
Au galop au galop mes amis ! au triple galop ! "
Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent
Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles ,
Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête,
Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.
Peu après j'entendis résonner sur le toit
Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais,
Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.
Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet,
Etaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets,
Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.
Il avait des joues roses, des fossettes charmantes,
Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,
Une petite bouche qui souriait tout le temps,
Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.
De sa pipe allumée coincée entre ses dents,
Montaient en tourbillons des volutes de fumée.
Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond
Sautait quand il riait, comme un petit ballon.
Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin,
Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d'un clin d'oeil et d'un signe de la tête,
Il me fit comprendre que je ne risquais rien.
Puis sans dire un mot, car il était pressé,
Se hâta de remplir les bas, jusqu'au dernier,
Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez,
Avant de disparaître dans la cheminée.
Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage.
Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria :
" Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit "
Clément Moore, New York, 1822