Le faisan vénéré a une tête blanche avec un large bandeau noir au niveau du front, partant des yeux jusqu'à la nuque. Une petite tache blanche macule l'arrière de l'oeil. La tête est séparée du corps par un étroit collier noir. Le reste du plumage est brun doré, avec des plumes liserées de noir. La base des ailes est blanche, l'extrémité des ailes étant liserée de marron. La queue est constituée de vingt plumes, les deux centrales barrées de noir, les autres roux-cannelle, plus ou moins barrées.
Le faisan vénéré criaille, glapit, piaille.
Dans la zone où les forêts tempérées de la Chine du Nord-Est entrent en contact avec la végétation subtropicale du Sud-Est et du centre,on peut trouver le faisan de Reeves dans différents types de forêts situées à des altitudes variant entre 400 et 2600 mètres. Cependant, son taux d'occupation optimal se situe aux alentours de 1000 mètres. Il fréquente surtout les forêts à larges feuilles dominées par les chênes qu'ils soient à feuilles caduques ou persistantes et pourvues d'une canopée assez dense et d'un sous-bois plutôt clairsemé. A cet endroit, son aire de répartition chevauche alors celle du faisan d'Eliott (qui réside exclusivement dans les boisements subtropicaux). Dans les zones de forêts strictement tempérées, le faisan de Reeves fréquente des altitudes analogues (400-2600m) et deux types de boisements : d'une part des forêts mixtes de conifères et de feuillus, les essences les plus courantes étant les pins, les cyprès et les chênes parsemées de buissons de rhododendrons ; d'autre part des forêts de feuillus dominées par les chênes entrecoupées d'arbustes bas. Comme dans la première zone, les incursions sont courantes dans les cultures limitrophes de blé, de maïs, de pois ou de soja. Sont également affectés les champs de pommes de terre, de seigle et de sarrasin. En hiver, les migrations altitudinales sont rares, excepté lorsque la couverture neigeuse importante rend difficle la quête de nourriture. Dans ce cas, les faisans peuvent descendre dans les vallées jusqu'à 300 mètres.
Le faisan vénéré se nourrit souvent à terre, par contre il se perche pour dormir. Son vol rapide lui permet d'échapper aux prédateurs. L'espèce est en déclin car elle est considérée comme une peste pour l'agriculture et chassée pour ses magnifiques plumes ornementales. Cependant, la prise de mesures spécifiques comme l'interdiction des armes à feu et la mise en place de vastes aires protégées permettent raisonnablement de penser que son avenir est assuré d'autant que l'on n'a pas constaté d'atteintes à son habitat.
Le faisan vénéré est une espèce peu grégaire. Alors que les bandes sont évaluées à 10 individus ou plus en hiver, entre 4 et 8 au printemps, il niche souvent en couple pendant la saison de reproduction qui intervient entre mi-mars et mi-juillet. Habituellement, il est silencieux, mais le mâle peut parfois marquer son territoire par une combinaison de cris et de vrombissements d'ailes. Le mâle est normalement monogame mais il peut pratiquer exceptionellement la polygamie. Le nid est placé à terre, habituellement sous un buisson ou dans l'herbe. Il est construit d'aiguilles de pin, d'herbes et de feuilles. Dans le Ghizou, la taille des pontes varie de 6 à 10 oeufs dont l'incubation est assurée par la femelle seule. Au début de la couvaison, cette dernière peut facilement abandonner sa nichée en cas d'alertes excessives, par contre elle est très vindicative et elle la défend avec acharnement plus la période d'éclosion approche.
Le faisan vénéré est omnivore, mais il se nourrit principalement de fruits et de graines, plus spécialement de glands mais il consomme également des bourgeons, des feuilles fraiches, des fleurs et des rhizomes. Son régime se complète de quelques insectes, de petits serpents et de vers de terre. En hiver, il penètre dans les fermes et sur les terres cultivées proches de la lisière des forêts pour y prélever des haricots, des graines de céréales ou des racines de jeunes plantes récemment semées.