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Dernière mise à jour : 04.08.2023
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Cancer

Cancer

Cancer lié aux prothèses mammaires : la justice est saisie

 L'histoire de Laetitia est celle d'une vie brisée par une paire d'implants mammaires.

La jeune femme, atteinte d'un cancer rare, est aujourd'hui lourdement handicapée. Elle a décidé de porter plainte. Modèles de prothèses texturées, mises en cause dans des cas de cancers très rares, les LAGC. Modèles de prothèses texturées, mises en cause dans des cas de cancers très rares, les LAGC.

Une plainte pour "blessures involontaires" et "tromperie aggravée" doit être déposée ce 6 février 2019 au pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille par une femme atteinte d'un lymphome rare en lien avec ses implants mammaires. Le 5 février déjà, deux femmes porteuses de prothèses de marque Allergan ont saisi la justice, à Paris, pour "mise en danger de la vie d'autrui", ont appris la cellule investigation de Radio France et le journal Le Monde.

 Cancer lié aux prothèses mammaires (LAGC) : l’inertie des autorités sanitaires Ces plaintes font suite à l'enquête internationale menée en 2018 par les partenaires du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).

Les Implant files ont mis en lumière le lien probable entre une forme rare de cancer, le lymphome anaplasique à grandes cellules, et le port de prothèses mammaires à enveloppe texturée, c'est-à-dire rugueuse. Du silicone partout Trois femmes sont mortes en France de ce lymphome. Laetitia, 42 ans, se bat encore contre la maladie.

En 2007, cette habitante du Vaucluse, dynamique et sportive, avait une vie bien remplie : un travail de maîtresse d'hôtel qui la passionne, un petit ami avec qui elle projette d'avoir un enfant. La seule ombre au tableau est cette absence de poitrine qui la complexe.

Pour ses 30 ans, Laetitia s'offre donc une paire de prothèses : "Je voulais que ça fasse naturel, je ne voulais pas ressembler à une bimbo." Son chirurgien opte pour des prothèses anatomiques texturées, de marque Allergan. Laetitia est satisfaite du résultat, elle en oublie presque les boules faites de silicone dans son corps. Jusqu'en 2016, lorsqu'au travail , la maîtresse d'hôtel reçoit une lourde caisse sur la poitrine. S'en suivent des semaines de douleurs, de gênes, de tiraillements et de nuits sans sommeil. L'IRM pratiquée est sans appel : la prothèse gauche a éclaté.

Et le silicone n'est pas resté dans la capsule qui s'est formée autour de l'implant : "Il y en avait partout, c'était descendu dans les côtes, ça s'était collé sur les ganglions axillaires, mammaires, sur la plèvre. C'était un vrai carnage." Laetitia a bien du mal à trouver un chirurgien qui accepte de lui enlever ses implants. Et surtout le silicone qui s'est répandu dans son corps : "Certains médecins me disaient : 'Ne vous inquiétez pas madame, il y a des femmes qui vivent très bien avec ça !' Ça n'a pas été mon cas."

Laetitia développe une nécrose : "Ce n'est pas un trou mais un cratère que j'avais dans la poitrine, selon les chirurgiens". La jeune femme passe deux fois au bloc. Elle abandonne le paracétamol pour l'opium et la morphine. Et son calvaire ne s'arrête pas là. Les tissus autour de sa prothèse ont été analysés. Son chirurgien la convoque en urgence. C'est un cancer. Sur les comptes rendus médicaux que Laetitia nous fait voir, c'est écrit noir sur blanc : son lymphome à grandes cellules est "associé aux implants mammaires" qu'elle portait. Laetitia en veut à la terre entière.

Et d'abord à elle-même :

"Vous prenez conscience que vous avez un cancer parce que vous avez mis des prothèses. On s'offre ces implants, on donne de l'argent à des spécialistes pour qu'ils vous rendent plus belle. En fait, on vous met de la mort dans le corps, lâche-t-elle, amère. Vous payez pour qu'on vous mette de la mort dans le corps !" Extrait d'une note d'information de l'Observatoire des lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à des implants mammaires, adressée aux patientes concernées par ce cancer.

Extrait d'une note d'information de l'Observatoire des lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à des implants mammaires, adressée aux patientes concernées par ce cancer.

À l'annonce de sa maladie, les médecins lui proposent de faire congeler ses ovocytes avant de commencer les traitements. Mais le lymphome est trop agressif, il faut agir vite. Laetitia devra laisser derrière elle son désir d'enfant. La Vauclusienne passe alors deux ans de sa vie dans les hôpitaux du sud de la France, alternant séances de chimio et autogreffes en chambre stérile. À l'époque, elle n'a ni le temps, ni l'énergie pour suivre l'actualité, pour voir ces quelques alertes dans la presse au sujet d'implants mammaires qui rendraient les femmes malades.

Mais aujourd'hui, Laetitia laisse éclater sa colère. Sur la voie de la guérison, elle prend conscience de l'ampleur du scandale : "On continue à poser ces prothèses alors que le nombre de cancers augmente d'années en années. Ça ruine des vies, ça ruine des santés, mais ils continuent d'en implanter." Laetitia dénonce un business à tout prix : "On nous considère comme des billets sur pattes, ironise-t-elle. Et comme nous ne sommes pas nombreuses à tomber malade par rapport au nombre de paires d'implants posées, nous sommes considérées comme du dommage collatéral."

Les autorités sanitaires au pied du mur Laetitia, qui vit seule aujourd'hui, vient de faire une demande d'allocation adulte handicapé. Elle sait que le combat judiciaire qui s'annonce sera long et sans doute douloureux. L'affaire du cancer causé par des prothèses est, selon son avocat, le nouveau scandale sanitaire français. "La véritable question est celle de l'innocuité ou pas de ces prothèses mammaires texturées, dit le pénaliste marseillais Emmanuel Molina. Il y a nécessité que la justice, désormais, se saisisse de cette question et que des investigations extrêmement approfondies aient lieu."

Les prothèses texturées sont au centre d'une concertation publique organisée jeudi 7 et vendredi 8 février 2019 par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Des dizaines de femmes, de chirurgiens, d'experts, mais aussi d'industriels viendront donner leur point de vue sur la possible dangerosité de ces prothèses texturées, très utilisées en France- elles représentent 85 % du marché. Depuis novembre, l'ANSM recommande aux chirurgiens de ne plus les poser, dans le doute. Une recommandation qui n'est pas contraignante et qui n'a d'ailleurs pas été suivie par de nombreux chirurgiens que nous avons rencontrés. En décembre 2018, l'organisme certificateur GMed n'a pas renouvelé le marquage CE des deux modèles texturés de la marque Allergan. Ils ne peuvent plus être commercialisés et implantés dans l'Union européenne.

Avis relatif à la sécurité, sur le rappel des prothèses texturées de la marque Allergan. Avis relatif à la sécurité, sur le rappel des prothèses texturées de la marque Allergan. Sollicité au sujet des plaintes déposées par des porteuses de prothèses, le groupe Allergan, leader mondial de la médecine esthétique, nous a indiqué ne pouvoir s'exprimer sur un document dont il ignore le contenu. Les autorités sanitaires, elles, sont au pied du mur. Elles devront dire dans les prochaines semaines si elles interdisent certains types d'implants mammaires en France. En attendant, le nombre de femmes atteintes du lymphome à grandes cellules ne cesse d'augmenter. On comptait 60 cas dans le monde en 2011. Huit plus tard en 2019, on dénombre 59 femmes malades rien qu'en France. Et qui, pour certaines, comme Laetitia, demandent réparation.