Le carême

COMMENT VIVRE CONCRETEMENT LE CARËME ?

Le prendre au sérieux, c'est de le considérer avant tout au niveau le plus profond possible, comme un appel spirituel qui demande une réponse, une décision, un effort continu.

Nous savons par expérience que notre vieille vie n'est pas facilement vaincue et transformée; il n'est pas facile de rejeter un idéal de vie mesquin, de vie fait de préoccupations quotidiennes. Ce monde nous dit par tous ses moyens de diffusion: "Soyez heureux, ne vous en faites pas, prenez la voie large". Or le Christ nous dit dans l'Evangile: "Prenez la voie étroite c'est la seule qui conduit au bonheur véritable". 

C'est ici qu'intervient le carême; c'est le secours que nous offre la liturgie de l'Eglise, une école de conversion pour passer du vieux au neuf. 

Le carême a pris forme dans un temps où les chrétiens prenaient la religion au sérieux. La pénitence du temps du carême ne doit pas être seulement intérieure et individuelle, mais aussi extérieure et sociale.

 QUELQUES PISTES :

De Façon générale  

1.   créer un climat de carême. Comment faire pour que notre carême soit quelque peu visible. Comment en dehors de l'un ou l'autre petit changement apporter à notre vie de chaque jour des modifications qui créent une atmosphère de carême. 

2. comment arriver que l'on perçoive la communauté chrétienne comme une communauté en carême?

Au plan individuel:

1.   La liturgie: la liturgie du carême est d'une grande richesse. Prendre du temps chaque jour, pour s'en nourrir. Le concile "invite les fidèles à écouter la parole de Dieu et à vaquer à la prière..."(SL, no.109)

2. un temps pour ressourcer ma foi; traditionnellement le carême a toujours été d'une manière ou de l'autre un temps d'approfondissement de la foi: préparation des catéchumènes, les retraites du carême. Au plan pratique, lire un bon livre spirituel durant ce temps de carême, ou participer à des rencontres d'approfondissement de la foi, retraites etc.

3. Depuis toujours, le carême a été un temps de jeûne. Le jeûne n'est pas une pratique exclusivement chrétienne. Certains jeûnes pour des raisons thérapeutiques, même pour des raisons politiques pour faire entendre sa voix.

Il est important de discerner le contenu spécifique du jeûne chrétien. D'abord, nous ne jeûnons pas pour Dieu, mais devant Dieu.

Le jeûne veut nous rappeler que nous ne vivons pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Nous avons la tendance à faire dépendre notre vie du "pain" seulement.

Le jeûne me permet de raviver la question essentielle "de quoi ma vie dépend-elle?"

Nous voulons participer à l'expérience du Christ au désert, expérience de libération de notre entière dépendance envers la nourriture, la matière et le monde. Le jeûne physique est non seulement dépourvu de sens, mais il est vraiment dangereux s'il est coupé de l'effort spirituelle de la prière et de la concentration sur Dieu.

CONCLUSION:

Entrons dans le carême comme dans un voyage qui conduit vers Pâques. Faisons ensemble ce passage de ce monde au royaume révélé en Jésus Christ.

Dans la première lecture de la liturgie du mercredi des cendres, st Paul nous dit: "C'est Dieu lui-même qui vous adresse un appel" (2 Co 5,20). Une invitation à la réconciliation, à la conversion et à la mise en route vers Pâques.

Entrons dans ce voyage avec joie et confiance. Au loin brille déjà les lueurs de Pâques, la joie d'accueillir la vraie vie. C'est cette vision en avant qui rend radieuse la "tristesse" du carême.

 Si donc le carême est pour l'homme une redécouverte de sa foi, il est aussi une redécouverte de la vie, de son sens divin et de sa profondeur sacrée. C'est en nous restreignant sur la nourriture que nous redécouvrons sa douceur et que nous réapprenons à la recevoir de Dieu avec joie et gratitude. C'est en réduisant la musique et les divertissements, les conversations et les entretiens superficiels, que nous redécouvrons la valeur des relations humaines. Nous redécouvrons tout ceci parce que nous redécouvrons Dieu lui-même, parce que nous retournons à lui, à tout ce qu'il nous a donné, dans sa miséricorde et son amour.