Contes ,légendes et traditions Picardes

Les « crops-marks » ou Danses-des-fées- Somme,

 

Nous arrivons sur la Somme, qui s'appelait en gaulois Samara, eau tranquille (de sam- tranquille, et -ara, eau). Au 5ème siècle, un nom latin s'y substitue : Somena, du latin summum, le plus élevé, d'où source. Des villages à la source de rivières s'appellent ainsi Somme : Fonsomme (source de la Somme), Somme-Suippe (source de la Suippe), etc.

A Daours (prononcer Dour), les arbres étaient chétifs et grêles là où les fées se donnaient rendez-vous, et les puits tournis donnaient parfois des soucis aux extracteurs de tourbe. Les fées dansaient à Aubigny au lieu-dit la Ronde-des-Fées ou Grand-Rond, avant que les sorcières ne s'y assemblent pour le sabbat. Depuis, l'herbe ne pousse plus. En échange de leur âme, Satan et ses suppôts offraient aux sorcières de plantureux repas. Les tables étaient servies et desservies comme par enchantement. Encore au dix-neuvième siècle, Rose d'Aubigny était connue pour jeter des poux et distribuer de l'argent à ses compagnes du sabbat.

Le souvenir de la danse des fées s'est conservé à Longpré-lès-Amiens où, au Camp-de-la-Danse, les cultures sont plus belles. Longpré eut ses puits tournants dans le marais, appelés ici fontaines bleues. Puits tournants et ronds des fées : cela tourne bien en Amiénois. Nous terminerons par le lieu peut-être le plus intéressant du périple : la Zone Industrielle d'Amiens, qui l'eût cru ? Roger Agache, lors de ses prospections aériennes, dans les années 1950-1960, y a détecté huit crops-marks (ronds de céréales), ancêtres des modernes crop-circles, au Champ-de-la-Danse, au Champ-Pendu, à la Croix-Savoyard, aux Pommettes et en d'autres points non nommés. La crop-mark du Champ de la Danse établit un lien entre les crop-marks et les si fréquents ronds des fées.