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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
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Fille de neige ou (Snégourotchka)
Au fur et à mesure que le printemps approchait, les jours devenaient plus longs, le soleil commençait à taper de plus en plus fort et Snegourotchka était obligée de rester à la maison, car elle avait peur de fondre. Elle était triste de ne pas pouvoir jouer au soleil avec ses amis, elle se sentait différente car elle était faite de neige. Elle ne pouvait sortir que le soir seulement, quand il faisait assez froid.
Fille de neige ou (Snégourotchka)
Snegourotchka commença donc à vivre chez eux, et ils formaient tous ensemble une famille heureuse, comme les autres familles du village. Snegourotchka était très sage, très douée et gentille. Elle se fit beaucoup d’amis, car tout le monde l’appréciait. Avec la compagnie de Snegourotchka à la maison, l’hiver passa très vite.
Fille de neige ou (Snégourotchka)
Le lendemain, la femme se leva tôt. Elle regarda par la fenêtre, mais à sa grande surprise leur fille de neige n’était plus à sa place. La femme appela alors son mari et quand tous deux sortirent dehors, ils découvrirent la petite fille de neige assise sur la balançoire! Ils n’en croyaient pas leurs yeux : la fille qu’ils avaient sculpté hier soir était devenue vivante, une jolie petite fille .
« - Mon Dieu ! C’est un miracle! s'exclama la femme.
- Bonjour Snegourotchka (fille de neige) dit l’homme, je suis ton père et voici ta mère. Nous sommes tellement contents de te voir !
- Je sais, dit-elle en souriant, vous aviez tellement envie d’avoir un enfant, que vous m’avez donné la vie. »
Fille de neige ou (Snégourotchka)
Ils sortirent dans le jardin et se mirent à faire une grosse boule de neige. Après l’avoir modelée, cela commençait à ressembler à une petite fille. Ils passèrent encore des heures à la sculpter soigneusement pour la faire ressembler le plus possible à une vraie petite fille, sans même remarquer que la nuit tombait déjà. Mais comme ils sentaient fatigués ils décidèrent d’aller se coucher, en rêvant qu’un jour ils pourraient avoir une petite fille comme la fille de neige qu’ils avaient créée.
Fille de neige ou (Snégourotchka)
Il était une fois un homme et une femme âgés. Ils vivaient ensemble depuis des années, mais il leur manquait quand même une chose : ils n’avaient pas d’enfants. Cela les rendait tristes et malheureux, et ils ne savaient pas comment se consoler.
Un jour d’hiver, alors qu’il neigeait très fort, tous les enfants du village sortirent de leurs maisons pour aller jouer et faire des boules de neige. La femme en regardant tous ces enfants par la fenêtre qui s’amusaient avec la neige, eut une idée et elle dit à son mari :
« - Écoutes, nous pourrions essayer de sculpter une petite fille avec de la neige, à la façon d’un bonhomme de neige, qu’est que tu en penses ?
- Oui, pourquoi pas dit le mari, on ne sait jamais, on peut toujours essayer. »
Baba-Yaga
Baba-Yaga fut bien obligée de s'arrêter. Elle grince des dents, roule des yeux jaunes, court à sa maison, fait sortir ses trois boeufs et les amène ; et les boeufs boivent toute l'eau jusqu'à la dernière goutte ; et Baba-Yaga reprend sa poursuite. La petite fille est loin. Elle colle l'oreille contre la terre ; elle entend le pilon sur la route ; elle jette le peigne... Et voilà que le peigne se change en une forêt touffue ! Baba-Yaga essaie d'y entrer, de scier les arbres avec ses dents.. Impossible !
La petite fille écoute : plus rien. Elle n'entend que le vent qui souffle entre les sapins verts et noirs de la forêt. Pourtant elle continua de courir très vite parce qu'il commençait à faire nuit, et elle pensait : "Mon papa doit me croire perdue".
Le vieux paysan était revenu du marché. Il avait demandé à sa femme :
- Où est la petite ?
- Qui le sait ! - répondit la marâtre. Voilà trois heures que je l'ai envoyée faire une commission chez sa tante.
Enfin, la petite fille, les joues plus roses que jamais d'avoir couru, arriva chez son père. Il lui demanda :
- D'où viens-tu, ma petite ?
- Ah ! - dit-elle, - petit père, ma mère m'a envoyée chez ma tante chercher une aiguille et du fil pour me coudre une chemise ; mais ma tante, figure-toi que c'est Baba-Yaga, la cruelle ogresse !
Et elle raconta toute son histoire. Le vieil homme était en colère. Il prit son fusil de chasse et tua la marâtre.
Depuis ce temps, la petite fille et son père vivent en paix. Je suis passé dans leur village ; ils m'ont invité à leur table, le repas était très bon et tout le monde était content.
Le Tsar des mers et Vassilissa la sage
Le prince choisit Vassilissa la Sage; on les marie aussitôt et l'on festoie joyeusement trois jours d'affilée. Au bout d'un certain temps, Ivan-tsarévitch a envie de revoir ses parents, son pays natal.
- Pourquoi cet air triste, mon prince?
- Ah, chère Vassilissa, je m'ennuie de mon père, de ma mère, de mon pays.
- Le voilà, le vrai malheur! Si nous partons, on nous poursuivra; le tsar des mers se mettra en colère et nous tuera. Il faut ruser!
Elle crache dans trois coins, verrouille ses portes et s'enfuit avec le prince. Le lendemain, à la première heure, des messagers du tsar des mers viennent réveiller les jeunes mariés, pour les inviter à se rendre au palais. Ils frappent à la porte:
- Réveillez-vous! Votre père vous demande.
- Il est trop tôt, nous avons sommeil, revenez plus tard, - répond l'un des crachats. Les messagers s'en vont, attendent une heure ou deux et frappent de nouveau à l'huis:
- Ce n'est plus l'heure de dormir, levez-vous!
- Patientez un peu; le temps de nous lever, de nous habiller, - répond le deuxième crachat. Les messagers viennent une troisième fois et disent que le tsar des mers leur en veut de lambiner comme ça.
- On arrive! - répond le troisième crachat. Les messagers, à bout de patience, frappent encore... pas de réponse! Ils forcent la porte et voient l'appartement vide. Le tsar, informé, se met en colère et lance une troupe nombreuse à la poursuite des fugitifs.
Mais Vassilissa la Sage et Ivan-tsarévitch sont déjà loin, très loin! Ils galopent sans arrêt sur d'alertes coursiers.
- Mon prince, couche-toi à terre pour savoir si l'on nous fait la chasse.
Ivan-tsarévitch descend de son cheval, colle son oreille au sol et dit:
- J'entends des voix et un piétinement de chevaux!
- On nous poursuit! - s'écrie Vassilissa. Aussitôt elle change leurs montures en un pré verdoyant, le prince en vieux berger, et se transforme elle-même en douce brebis.
Les poursuivants arrivent:
- Hé, bonhomme! Tu n'as pas vu passer un vaillant guerrier et une belle jeune fille?
- Non, mes bons messieurs, je n'ai rien vu, - répond le prince. - Depuis quarante ans que je garde les moutons en ce lieu, nul oiseau, nulle bête ne sont passés!
Les poursuivants s'en retournent auprès du tsar:
- Votre Majesté! On n'a rejoint personne, on n'a vu qu'un berger et une brebis.
- Que ne les avez-vous attrapés? C'étaient eux! - clame le tsar des mers, et il envoie une autre troupe à la poursuite des fugitifs. Mais Ivan-tsarévitch et Vassilissa la Sage ont repris depuis longtemps leur course.
- Mon prince, couche-toi à terre pour savoir si le tsar des mers nous fait poursuivre.
Le prince descend de son cheval, colle son oreille au sol et dit:
- J'entends des voix et un piétinement de chevaux.
- On nous poursuit! - s'écrie Vassilissa; elle devient église, change le prince en vieux pope, et les chevaux en arbres.
Les poursuivants arrivent:
- Hé, mon père! Tu n'as pas vu passer un berger et une brebis?
- Non, braves gens, je n'ai rien vu; depuis quarante ans que j'officie dans cette église, nul oiseau, nulle bête ne sont passés.
Les poursuivants reviennent:
- Votre Majesté! On n'a pas retrouvé le berger et la brebis; on n'a vu en chemin qu'une église et un vieux pope.
- Que n'avez-vous démoli l'église et arrêté le pope? C'étaient eux! - crie le tsar des mers et il se lance lui-même à la poursuite des fugitifs. Mais eux ont déjà fait du chemin.
Vassilissa la Sage dit:
- Mon prince! Couche-toi à terre pour savoir si on nous poursuit.
Le prince descend de son cheval, colle son oreille au sol et déclare:
- J'entends une voix et un piétinement plus fort que jamais.
- C'est le tsar en personne qui galope.
Vassilissa change leurs chevaux en lac, le prince en canard, et se transforme elle-même en cane. Le tsar des mers arrive à fond de train et comprend tout de suite qui sont ces oiseaux; il s'abat sur le sol et devient un aigle. En vain tente-t-il de les tuer; il prend de la hauteur, veut se laisser choir sur le canard, qui plonge aussitôt; il s'attaque à la cane, mais elle disparaît sous l'eau à son tour! Il s'évertue, s'efforce en pure perte. Lassé, il regagne son royaume sous-marin, tandis que Vassilissa et Ivan-tsarévitch se dirigent vers le pays natal du prince.
Au bout d'un certain temps, ils y parviennent.
- Attends-moi dans ce bosquet, - dit le prince à sa compagne. - Le temps que je me présente à mes parents.
- Tu m'oublieras, mon prince!
- Non, non.
- Mais si, mon prince, je t'assure! Repense au moins à moi lorsque deux pigeons battront des ailes contre la fenêtre!
Ivan-tsarévitch arrive au palais; ses parents se jettent à son cou, l'embrassent, le cajolent; dans sa joie, il oublie Vassilissa la Sage. Un jour, deux jours se passent, et au troisième il projette de demander la main d'une autre princesse.
Vassilissa se rend à la ville et s'engage chez une boulangère. Les voici donc qui font des pains bénis; elle prend deux poignées de pâte, les façonne en forme de pigeons et les met au four.
- Devine, patronne, ce qu'il adviendra de ces pigeons?
- Ben, nous les mangerons, un point c'est tout!
- Ah, non, tu n'as pas deviné
Vassilissa ouvre le four, et au même instant deux pigeons s'envolent droit au palais pour battre des ailes contre la fenêtre; les domestiques ont beau essayer de les chasser. C'est alors seulement que Ivan-tsarévitch se souvient de Vassilissa; il envoie un peu partout des courriers qui cherchent, se renseignent et finissent par la trouver chez la boulangère. Le prince la prend par ses blanches mains, l'embrasse sur ses lèvres vermeilles, l'amène à ses parents.
Depuis lors, ils vivent ensemble dans l'aisance et l'abondance.
Le Tsar des mers et Vassilissa la sage
Dans un certain pays, dans un certain royaume il était un tsar et une tsarine qui n'avaient pas d'enfants. Le tsar part pour les pays étrangers, va d'un royaume à l'autre, et son absence se prolonge; la tsarine, entre-temps, met au monde un fils, le petit Ivan-tsarévitch, sans que son époux le sache. Sur le chemin du retour, aux abords de son pays, le tsar est surpris par une chaleur torride. Dévoré de soif, il rêve d'eau claire! Il promène son regard à la ronde et voit un grand lac dans le voisinage; il s'y dirige, met pied à terre, se couche à plat ventre et boitl'eau fraîche. Comme il est là, sans méfiance, le tsar des mers le saisit par la barbe.
- Lâche-moi, - supplie le tsar.
- Je te tiens, toi, qui oses boire sans ma permission!
- Relâche-moi, je te paierai n'importe quelle rançon!
- Donne-moi ce que tu ignores avoir au palais.
Le tsar se demande ce que cela pourrait bien être. Il croit savoir tout ce qu'il a et accepte le marché. Ne se sentant plus retenu par la barbe, il se relève, monte en selle et s'en retourne chez lui.
La tsarine, radieuse, l'accueille avec leur fils; le tsar, apprenant la naissance du prince, pleure à chaudes larmes. Il raconte sa mésaventure à la tsarine, qui mêle ses larmes aux siennes; mais ils n'y peuvent rien... Le prince grandit, grandit à vue d'oeil, et le voilà déjà grand.
- Quoi qu'il en coûte, - songe le tsar, - la séparation est inévitable!
Il prend son fils par la main et le conduit au bord du lac.
- Cherche mon anneau par ici, je l'ai perdu hier.
Puis il s'en retourne au palais, laissant Ivan-tsarévitch seul.
Le prince se met à chercher l'anneau, il longe la grève, et voici qu'une petite vieille vient à sa rencontre.
- Où vas-tu, Ivan-tsarévitch?
- Laisse-moi donc tranquille, tu m'agaces, vieille sorcière! Je suis assez ennuyé comme ça!.
- Bon, comme tu voudras!
Et la vieille s'éloigne. Quant au prince, il regrette son humeur:
- Pourquoi l'ai-je rudoyée? Mieux vaut la rappeler; les gens âgés sont malins et avisés. Peut-être saura-t-elle me conseiller.
Il hèle donc la vieille:
- Reviens, grand-mère, et pardonne-moi ma sottise! J'ai parlé par dépit: mon père m'a ordonné de retrouver son anneau et je le cherche, mais en vain!
- Ce n'est pas à cause de l'anneau que tu es là; ton père t'a cédé au tsar des mers, qui sortira du lac tout à l'heure pour t'emmener dans son royaume sous-marin.
Le prince fond en larmes.
- Ne te désole pas, Ivan-tsarévitch. La chance te sourira à ton heure; tu n'as qu'à m'écouter. Cache-toi derrière ce groseiller et ne bouge plus. Douze colombes arriveront, qui sont autant de belles jeunes filles, puis il en viendra une treizième; pendant qu'elles se baigneront dans le lac, emporte la chemise de la dernière et ne la lui rends qu'après qu'elle t'aura donné sa bague. Si tu échoues, tu es perdu: le palais du tsar des mers est entouré d'une haute palissade de trois lieues, dont chaque pieu porte un crâne humain; un seul est inoccupé, prends garde de ne pas le couronner!
Le prince remercie la vieille, se tapit derrière le groseiller et attend les événements.
Arrivent les douze colombes; elles s'abattent sur le sol et se changent en jeunes filles d'une beauté inouïe, indescriptible, inimaginable, toutes, tant qu'elles sont! Elles se dévêtent et entrent dans l'eau; elles batifolent, barbotent, avec des rires et des chansons. Une treizième colombe arrive à son tour; elle s'abat sur le sol et se change en belle jeune fille, ôte sa chemise et va se baigner; elle est encore plus accorte, plus belle que les autres! Le prince, ensorcelé, n'en finit plus de l'admirer; puis il se ressouvient des instructions de la vieille, s'approche en tapinois et prend la chemise.
La belle sort de l'eau... plus de chemise, elle a disparu. Toutes s'empressent de la chercher, mais elles ont beau s'activer, la chemise demeure introuvable.
- Ne cherchez pas, mes soeurs chéries! Retournez chez nous; c'est ma faute, à moi seule de répondre de mon inattention.
Les autres jeunes filles s'abattent sur le sol, redeviennent colombes et s'envolent. Celle qui est restée promène un regard à la ronde et dit:
- Qui que tu sois, ravisseur de ma chemise, montre-toi; si tu es vieux, tu seras mon bon père; si tu es entre deux âges, tu seras mon cher frère; si tu es jeune comme moi, tu seras mon bien-aimé!
A peine a-t-elle achevé de parler que Ivan-tsarévitch se présente. Elle lui donne une bague en or et dit:
- Oh, Ivan-tsarévitch! Tu as bien tardé! Le tsar des mers est fâché contre toi. Voici le chemin du royaume sous-marin; suis-le sans crainte! Tu m'y reverras, car je suis la fille du tsar des mers, Vassilissa la Sage.
Elle redevient colombe et quitte le prince. Et lui, il prend le chemin du royaume sous-marin. Là il voit la même lumière que sur terre ferme; des champs, des prés, des bocages verdoyants, un soleil caressant. Il arrive auprès du tsar des mers qui gronde:
- Pourquoi as-tu tardé à ce point? En punition, je t'impose une corvée: j'ai deux mille arpents de terre inculte, toute en combes, en ravines, en pierraille! Que dans la nuit elle soit nivelée et ensemencée de seigle qui, au petit matin, aura poussé assez haut pour dissimuler une corneille. Sinon, tu auras la tête tranchée!
Ivan-tsarévitch se retire en pleurant à chaudes larmes. Vassilissa la Sage qui l'a vu d'une fenêtre de son palais, l'interpelle:
- Bonjour, mon prince! Pourquoi pleures-tu?
- Comment ne pas pleurer? - répond-il. - Le tsar des mers m'ordonne de niveler, dans la nuit, un terrain raviné et pierreux et d'y semer du seigle qui, au petit matin, aura suffisamment poussé pour dissimuler une corneille.
- Ce n'est pas encore le vrai malheur. Dors en paix; la nuit porte conseil, tout sera fait!
Le prince une fois couché, Vassilissa sort sur le perron et crie d'une voix forte:
- Ohé, mes fidèles serviteurs! Nivelez les ravines profondes, enlevez la pierraille, semez du seigle abondant qui aura mûri au matin.
Ivan-tsarévitch, réveillé à l'aube, voit le travail accompli: plus de combes ni de ravines, le terrain est parfaitement uni et du seigle y resplendit, assez haut pour dissimuler une corneille. Il s'en va rendre compte au tsar des mers.
- Je te remercie, - lui répond le tsar, - de t'être acquitté de cette tâche. Mais en voici une autre: j'ai trois cents meules de bon froment, de trois cents moyettes chacune; bats-le pour demain jusqu'au dernier grain, sans défaire meules ni moyettes. Sinon, tu auras la tête tranchée!
- A vos ordres, Votre Majesté! - répond Ivan-tsarévitch. Et il retraverse la cour en pleurant.
- Pourquoi pleures-tu? - lui demande Vassilissa la Sage.
- Comment ne pas pleurer? Le tsar m'ordonne de battre dans la nuit toutes ses meules, sans perdre un grain et sans défaire meules ni moyettes.
- Ce n'est pas encore le vrai malheur! Dors en paix; la nuit porte conseil.
Le prince une fois couché, Vassilissa sort sur le perron et crie d'une voix forte:
- Ohé, mes fourmis diligentes! Venez toutes, tant que vous êtes, et séparez un par un le grain des meules de mon père.
Au matin, le tsar des mers mande le prince:
- As-tu accompli ta tâche?
- Oui, Votre Majesté!
- Allons voir.
Arrivés sur l'aire, ils y trouvent les meules intactes. Entrés dans les granges, ils les trouvent remplies de grain.
- Merci, mon brave! - dit le tsar des mers. - Fais-moi donc une église entièrement en cire pour demain matin: ce sera là ta dernière tâche.
Le prince retraverse de nouveau la cour en pleurant.
- Pourquoi pleures-tu? - demande Vassilissa du haut de son palais.
- Comment ne pas pleurer? Le tsar des mers m'ordonne de faire, dans la nuit, une église entièrement en cire.
- Bah, ce n'est pas encore le vrai malheur. Va dormir; la nuit porte conseil.
Le prince une fois couché, Vassilissa la Sage sort sur le perron et crie d'une voix forte:
- Ohé, mes abeilles laborieuses! Venez toutes, tant que vous êtes, et modelez une sainte église en cire pour le lendemain matin.
Ivan-tsarévitch, à son réveil, aperçoit une église entièrement en cire et s'en va rendre compte au tsar des mers.
- Je te remercie, Ivan-tsarévitch! Tu es le plus habile des serviteurs que j'aie jamais eus. En récompense, je te nomme mon héritier, protecteur du royaume des eaux; prends pour femme l'une de mes treize filles, à ton choix.
Baba-Yaga
Sans faire de bruit, la petite fille se lève, va à la porte... Mais le chat est là, maigre, noir, et effrayant ! De ses yeux verts il regarde les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sort ses griffes pour les lui crever.
Mais elle lui donne un morceau de jambon cru et lui demande doucement :
- Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ?
Le chat mange d'abord tout le morceau de jambon, puis il lisse ses moustaches et répond :
- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre en courant. Colle l'oreille contre la terre. Si tu l'entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la route, jette le peigne et tu verras
La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et s'enfuit. Mais à peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, tout prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.
Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermer pour l'empêcher de sortir de l'enclos ; mais la petite maligne lui versa toute une burette d'huile sur les gonds et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer. Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux ; mais elle le noua d'un ruban rouge ; et voilà que le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut.
Pendant ce temps, le chat s'était mis à tisser. De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
- Je tisse, ma vieille tante, je tisse, - répondit le chat d'une grosse voix.
Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille !
Elle rossa le chat et cria :
- Pourquoi ne lui as-tu pas crevé les yeux, traître ?
- Eh ! - dit le chat, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du jambon !
Baba-Yaga rossa les chiens.
- Eh ! - dirent les chiens, - voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre !
Baba-Yaga secoua la barrière.
- Eh ! - dit la barrière, - voilà longtemps que je suis à ton service et tu ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une pleine burette !
Baba-Yaga s'en prend au bouleau.
- Eh ! - dit le bouleau, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a paré d'un beau ruban de soie !
- Et moi, - dit la servante, - à qui pourtant on ne demandait rien, et moi, depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli fichu rouge !
Baba-Yaga - jambe osseuse - sauta dans un mortier, et jouant du pilon, effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à travers la campagne. La petite fille colle son oreille contre la terre : elle entend que Baba-Yaga approche. Alors elle jette la serviette, et voilà que la serviette se transforme en une large rivière !
Baba-Yaga
Dans la maisonnette d'un village vivait une petite fille qui n'avait plus de maman. Son père, qui était déjà assez vieux, se remaria; mais il ne sut pas bien choisir. Sa nouvelle femme n'était pas une vraie maman, c'était une marâtre. Elle détestait la petite fille et la traitait mal. "Comment faire pour m'en débarrasser ?" - songeait la marâtre.
Un jour que son mari s'était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille :
- Va chez ma soeur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise.
La petite fille mit son joli fichu rouge et partit. En route, comme elle était maligne, elle se dit : "J'ai une gentille tante, c'est vrai, mais qui n'est pas la soeur de ma marâtre : c'est la soeur de ma vraie maman. J'irai d'abord lui demander conseil."
Sa tante la reçut avec beaucoup de plaisir.
- Tante, dit la petite fille, la femme de mon papa m'a envoyée chez sa soeur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil.
- Tu as eu raison. La soeur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez Baba-Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux, noue-le d'un ruban. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets-lui de l'huile sur les gonds. Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon.
- Merci bien, ma tante, répondit la petite fille.
Elle marcha longtemps puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga.
Baba-Yaga était en train de tisser.
- Bonjour, ma tante.
- Bonjour, ma nièce.
- Ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me couse une chemise.
- Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc. En attendant assieds-toi à ma place et tisse.
La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente. Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour :
- Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner.
La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûches et des fagots et de pleins seaux d'eau. Alors elle fit un grand effort pour prendre une voix aimable et gaie et elle dit à la servante :
- Eh ! ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, sers-toi plutôt d'une passoire !
Et elle donna son fichu à la servante.
La petite fille regardait autour d'elle de tous les côtés. Le feu commençait à flamber dans la cheminée. Il avait beau être un feu d'ogresse, sa flamme était vive et claire. Et l'eau commençait à chanter dans le chaudron ; et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson. Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
- Je tisse, ma tante, je tisse