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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
124619 articles
Le Noël de Tacotin, le peti Lutin
Tacotin, le petit lutin, a décoré son sapin.
Il a placé ses souliers au pied de l'arbre.
Et, à présent, il attend le Père Noël.
Mais quel est ce bruit dans la cheminée ?
Et qui est ce vieux monsieur tout habillé de rouge qui atterrit sur le tapis ?
Tacotin a un peu peur mais il reconnaît vite la barbe blanche et le gros bonnet fourré.
Le Père Noël, car c'est bien lui, est très pressé.
Son traîneau est cassé et il a oublié sa boîte à outils.
Il faut dire que le Père Noël est un grand étourdi. Alors il demande à Tacotin son marteau et ses clous. Le petit lutin est ravi de rendre service au Père Noël et il court vite chercher sa boîte à outils. Le Noël de Tacotin, le peti Lutin
De la neige pour Noël
C'était un hiver comme on n'en avait jamais vu : un hiver où il faisait presque chaud !
Les gens ne mettaient pas de manteau et les rouges-gorges n'avaient pas besoin de chercher des miettes près des maisons.
Dans les stations de ski, on patientait les bras croisés en regardant le ciel.
Des enfants faisaient de la luge sur l'herbe et attendaient la neige avec impatience.Le Père Noël, lui, guettait les premiers signes de l'hiver. Tout en regardant le thermomètre, il pensait :
"Saperlipopette ! Il faut faire quelque chose : Noël avec un temps de printemps, ce n'est pas Noël !"
Le Père Noël prépara son traîneau en veillant à ne rien oublier.
Puis il alla consulter Roni, le plus vieux de ses rennes, celui que l'on appelait Roni-Météo.
Celui-ci avait une curieuse façon de regarder d'où venait le vent, en clignant des yeux et en grattant du sabot, avant de dire quel temps il ferait dans les jours à venir.
II ne se trompait jamais.
Ce jour là, il annonça an Père Noël :
"Ce sera un Noël sans neige, à moins que...
- A moins que quoi ?" interrogea le Père Noël, très inquiet.
Le Vieux renne se racla la gorge et dit :
"A moins que tu n'appelles Perce-neige !"
Perce-neige était une adorable fée très coquette qui ne pensait qu'à ses robes, ce qui agaçait beaucoup le Père Noël.
Elle avait souvent la tête dans la lune et faisait des bêtises plus grosses qu'elle.
Au dernier Noël, par exemple, elle lui avait donné de la poudre à éternuer pour soigner son rhume !
"Non, non et non, elle se trompe trop souvent ! dit le Père Noël à Roni.
- Mais elle est gentille !" répondit le renne.
Justement, la fée Perce-neige venait faire admirer son nouveau chapeau.
- De la neige pour Noël ?
Facile ! s'écria t elle en levant sa baguette magique :
Aglaglacadabra ! L'hiver le voici, le voilà !" dit-elle en faisant tournoyer sa jupe.
Aussitôt, l'air se rafraîchit et il se mit à tomber des glaçons gros comme des citrons.
"Aïe ! cria le Père Noël qui en reçut sur la tête. Qu'as-tu encore inventé, Perce-neige ?
- Abracadastop ! Suffit les dégâts !" cria la fée avant de faire mille excuses au père Noël.
Le Père Noël jeta un regard de reproche à Roni, qui baissa les yeux sur ses sabots.
Mais Perce-neige promit d'arranger tout ça.
Elle prit soin d'abord de couvrir ses épaules d'une fourrure scintillante, puis elle leva sa baguette et dit :
"Aglaglacadabra ! L'hiver est là et bien là !"
Aussitôt, tout devint de givre.
La moindre goutte de rosée était gelée.
Les sapins semblaient décorés de perles blanches.
"Et maintenant, gronda le Père Noël, mes bottes sont prises dans la glace !
- Abracadastop ! Suffit les dégâts !" cria la fée avant de faire mille excuses au Père Noël.
Perce-neige sourit au Père Noël en promettant d'arranger tout ça.
Elle serra encore plus fort sa baguette et dit :
"Aglaglacadabra ! L'hiver viendra, l'hiver viendra !"
Aussitôt, la glace se mit à fondre.
Et bientôt, tout le monde eut les pieds dans l'eau.
Les sapins semblaient pleurer de toutes leurs aiguilles.
Le Père Noël se fâcha tout rouge :
"Dans trois heures, je dois partir. Je refuse de faire ma tournée en bateau. Perce-neige tu m'entends bien ?"
La petite fée fit mille et mille excuses au Père Noël et lui promit d'arranger ça.
Perce-neige lança sa baguette au-dessus de sa tête.
La baguette se courba et devint un anneau doré qu'elle passa à son doigt.
Elle fit un signe d'adieu au Père Noël étonné de la voir s'élever dans les airs.
Alors, le ciel se remplit de papillons blancs.
"Regarde, dit Roni en riant, ces papillons blancs sont des flocons de neige !
- Ouf ! Il était grand temps !" dit le Père Noël en souriant.
Et il courut atteler ses rennes.
Lorsque le traîneau commença à glisser sur la neige, il soupira :
«Un Noël tout blanc, c'est quand même beaucoup mieux pour les enfants !"
de Françoise Bobe
LE MARCHAND DE CIERGES
Emportés par le vent frais de décembre, les savoureux parfums de boudin grillé et de vin chaud se faufilaient entre les chalets accueillants du marché de Noël.
Joliment présentés à l'abri de ceux-ci, les multiples produits des artisans locaux scintillaient de mille cristaux et les couleurs de la fête dansaient dans un décor d'or et d'argent au rythme des traditionnels grelots de « Jingle bells ».
Etourdis par la ronde des jouets du bon Père Noël, les bambins chaudement emmitouflés ne savaient où poser leurs yeux écarquillés et tentaient adroitement d'attendrir l'autorité paternelle devant l'étal aux alléchantes friandises.
Merveilleuse ambiance de fête, certes, mais j'aurais aimé y trouver, en cette veille de Noël, ce peu d'émotion qui nous rend réceptifs au sens profond des réelles valeurs.
Perdu quelques secondes au-delà de ma réflexion, je m'étais arrêté inconsciemment devant une crèche artisanale réalisée avec un talent incontestablement animé d'une motivation particulière.
Mon regard croisa celui de l'artisan et, en guise de bonjour, je lui adressai un sourire amical.
« Elle est jolie, n'est-ce-pas ? », me dit-il d'une voix chaude et profonde.
« Superbe ! Les personnages sont extraordinaires; on dirait qu'ils vont prendre vie ! »
Tout en sortant les mains des poches de son vieux manteau râpé, l'artisan ajouta : « Elle n'est pas à vendre, mais tenez, ceci devrait vous intéresser ! »
Il me tendit une jolie boîte couleur ciel, aux étoiles dorées, contenant un cierge blanc comme la neige.
Un peu surpris, je lui répondis : « Eh bien oui, pourquoi pas ? », et portant instinctivement la main au portefeuille, je lui demandai combien je lui devais.
« Rien, me dit-il, vous me l'avez déjà payé ! »
J'insistai, naturellement, et tentai en vain de lui glisser un billet.
Il s'assit sur sa vieille chaise cannée, abrita ses mains sous les revers de l'épais manteau et, faisant mine de de s'endormir, me rendit mon sourire avec un émouvant « Joyeux Noël ! ».
Sur la route du retour, j'étais toujours sous le charme de ce que je venais de vivre.
Dans le quartier commerçant aux lumineuses vitrines décorées pour la circonstance, la densité de la circulation m'obligea à retrouver toute mon attention et la garder jusqu'au domicile où l'on préparait fébrilement la soirée de réveillon.
« C'était bien, ce marché de Noël ? », me demanda ma petite famille.
Afin d'échapper à une interminable série de questions, je répondis un peu distraitement : « Oh oui, vous savez, comme chaque année ! ».
Sur la table du salon, quelques gâteries apéritives attendaient devant le feu de bois l'arrivée de nos invités.
Au milieu de celles-ci, dressé sur son socle de fer forgé, un cierge patientait jusqu'à l'ambiance du soir pour emprunter à l'allumette la flamme de la fête.
Poussé par je ne sais quelle intuition, je le rangeai dans un tiroir du buffet et le remplaçai par le cierge de l'artisan à la crèche.
Il me fascinait, là, entre la télé que les enfants n'avaient pas débranchée et le fauteuil dans lequel je venais de m'asseoir.
Sur l'écran, les images d'une année de lourdes incertitudes, l'album honteux des photos de tous ces évènements qui font de l'homme le plus redoutable prédateur de l'humanité.
Un long métrage de douze mois de violence et de corruption, l'histoire d'un veau d'or qui partout dans le monde engendre le plus réaliste des films d'horreur.
Le feuilleton d'une société aux urgences, malade de sa vanité, de sa gourmandise de pouvoir et dont les premières victimes sont ceux qui souffrent le plus de l'égoïsme des autres.
Et moi, comme tant d'autres, j'étais là, dans le confort de mon fauteuil et de ma famille, prêt à fêter avec des amis l'éternelle renaissance de l'amour et de la paix entre hommes de bonne volonté ! Quel paradoxe !
Mal à l'aise, je saisis le boîtier de télécommande et mis fin à la terrible rétrospective.
Instinctivement, je craquai une allumette et donnai vie au cierge de l'artisan.
La flamme chaude et lumineuse vacilla quelques secondes et puis se dressa, belle et régulière devant l'écran que j'avais volontairement aveuglé.
Complètement étranger au brouhaha des enfants et à l'intense activité de ma maîtresse de maison préférée, je me mis alors à comprendre le message du cierge de l'artisan du marché de Noël.
La flamme de ce cierge était lumineuse comme le soleil de l'autre côté d'un tunnel :
elle était l'ESPOIR .
La flamme de ce cierge était chaude comme le bien-être d'un véritable foyer :
elle était la FAMILLE.
La flamme de ce cierge était droite et semblait vouloir m'éclairer le temps qu'il faudrait :
elle était la BONNE VOLONTE.
La flamme de cierge était pure, sans fumée, sans odeur, sans bruit :
elle était le RESPECT.
La flamme de ce cierge m'avait réconforté :
elle était la PAIX.
Toute cette nuit de Noël, elle diffuserait sa lumière au sein de notre famille, et à tous ceux qui ne la percevraient pas, je raconterais mon histoire du marchand de cierges.
Lorsque je me suis arrêté devant sa crèche, cet artisan savait que je pourrais comprendre le message du cierge de Noël.
Lorsque je lui ai souri, il avait estimé que je l'avais payé.
Le message de Noël ne se vend pas, il se donne, il se partage.
Pour tout homme capable d'oublier quelques instants son statut de consommateur pour offrir un sourire ou tendre une main, il y aura toujours un cierge de Noël.
Tout cela finalement était très simple.
Simple comme une flamme de bougie mais que l'émotion de Noël peut doter de la plus belle des facultés, celle de ranimer l'espoir...
Le livre d'or du Pére Noël
Soigneusement calligraphié en lettres dorées, ce titre magique resplendissait sur la couverture du mystérieux album que Julien venait de découvrir parmi les cadeaux disposés pêle-mêle au pied du grand sapin.
Avec la curiosité et la frénésie d'un enfant de son âge, il s'allongea sur le tapis du salon pour découvrir le contenu de cet ouvrage inattendu. Les premières pages recelaient de magnifiques histoires, riches en poésies et en illustrations colorées.
Parti loin déjà dans ses rêves, Julien fut cependant attiré par l'une d'entre elles. Un bon Père Noël au regard généreux invitait à travers sa barbe immaculée le jeune lecteur à lui dessiner son vœu le plus cher. Julien se précipita dans sa chambre, réveilla vivement son cartable engourdi par les vacances scolaires, et muni de ses crayons de couleur, revint à son bonheur.
Devant l'espace blanc offert à l'imagination de l'artiste en herbe, celui-ci resta un moment perplexe : « Mon vœu le plus cher ? ». Il ferma les yeux et un émouvant souvenir surgit du plus profond de son âme d'enfant. C'était en juillet, sur la plage. Il avait rencontré ce petit garçon au visage triste, victime de l'éclatement du noyau familial. Il avait ressenti le terrible désarroi qui tenaillait cet ami d'un jour, et ce soir encore il en avait le frisson.
Il observa avec tendresse son père disposer adroitement quelques bûches dans le foyer du feu ouvert. Les flammes ainsi réanimées jouaient au joaillier avec les parures de l'arbre de Noël. Julien tendit l'oreille et perçut la voix douce de sa maman, inondant de câlins la petite dernière, émerveillée par ce décor de fête. Il ressentit alors un immense bonheur, et conscient de la chance qu'il avait, il saisit ses crayons, et en faisant le vœu que cela dure toujours, il dessina une famille.
Les pages centrales du livre d'or du Père Noël offraient à Julien une image digne des plus beaux rêves d'enfant. Dans un immense jardin d'étoiles et de planètes, une ronde de marmots manifestait sa joie autour d'un globe terrestre resplendissant de couleurs. Si tous les héritiers de la terre paraissaient différents par leur peau ou leurs vêtements, ils semblaient tous cependant animés du même enthousiasme, et main dans la main, de la même foi en l'avenir.
Julien se redressa, saisit délicatement son précieux livre, et en veillant à le garder ouvert à la même page, s'installa confortablement sur les genoux de son père. Conscient qu'il devait dès cet instant s'attendre à une giboulée de « pourquoi ? », celui-ci déposa, avec le respect qu'il méritait, son verre de vieux bourgogne, et accorda à son fils sa plus paternelle attention.
Julien lui fit part du doute qui l'envahissait face à ce message d'harmonie mondiale, en évoquant les images qu'il avait perçues lors de récentes informations télévisées : enfants désemparés dans des camps de réfugiés, sur le chemin de l'exode, fuyant la bestialité de soldats indignes de ce nom, larmes d'enfants devant les désastres qu'engendrent fanatisme et racisme. Pourquoi tant de vies brisées ? Pourquoi ?
Avec toute la simplicité qui s'imposait, son père lui expliqua que si les enfants avaient cette extraordinaire faculté de tendre la main vers les autres et d'ouvrir tout naturellement leur cœur, il n'en était hélas pas toujours de même avec les adultes. Julien fixa le regard de son père, et avec l'honnête spontanéité de l'enfant, émit cette sincère interrogation : « Pourquoi devient-on adulte ? »
A la dernière question de son fils, le papa de Julien n'avait su que répondre. Un long silence complice avait suivi leur conversation et tous deux regardaient en rêvant les flammes effectuant dans le foyer crépitant leur danse bienfaisante. La voix de maman mit un terme à leur méditation en rappelant que le marchand de sable était de connivence avec le Père Noël.
Julien ne se fit pas prier. Il referma son nouveau livre et l'emmena sous la couette en décrétant qu'il serait désormais le compagnon de ses rêves. Rêves d'enfant ou rêves d'adulte ? Chaque fois que la magie de Noël envahit nos foyers, n'avons-nous pas au fond de nous-mêmes l'irrésistible envie de redevenir enfant ? Ne faisons-nous pas inconsciemment le vœu de rencontrer un bon Père Noël qui, d'un coup de barbe blanche, balayerait de ce monde la bêtise humaine ? Et s'il nous demandait de dessiner notre vœu le plus cher, aurions-nous l'humilité de le faire avec notre cœur d'enfant ? Voilà une question que nous pourrions nous poser.
Jean Marcelle
Les araignées de Noel
C'était un 24 décembre. Nous rentrions de la messe. Un fin grésil nous
piquait le nez, mais la seconde partie du réveillon nous attendait et nous
chantions en patois, de vieux noëls qui faisaient paraître le chemin plus
court.
Ecoute, Djeann, mai mie,
Novelle tchaincenate:
C'â les aindges di cie
Que tc haintant yos bellâtes.
Es tchaintant tus: gloria!
Per ensouène: alleluia!
Gloire en l'Eternel
Et paix detchu lai tierre!
(1)
Ecoute , Jeanne, ma mie,
Nouvelle chansonnette:
Ce sont les anges du ciel
Qui chantent leurs cantiques:
Ils chantent tous: gloria!
Tous ensemble: alleluia!
Gloire à l'Eternel
Et paix sur la terre!
Il y avait avec nous, cette année-là, une jeune suisse allemande qui
venait apprendre le français. Elle était arrivée au printemps et se
débrouillait déjà fort bien pour communiquer avec les Welches.
Vers deux heures du matin nous étions tous assis autour de la grande
cheminée de la cuisine. La conversation languissait. Les vecques cornus* et
les cafés plus ou moins arrosés circulaient sur un plateau quand une voix
s'est élevée:
- Eh Anna, si tu nous en racontais une de chez toi?
- Une quoi?
- Une histoire de Noël, bien sûr.
Elle a dû penser tout de suite au conte des araignées, Anna. On a vu
comme une lueur d'enfance qui brillait dans ses yeux un peu écartés.
Il y a eu un court silence et elle a commencé . . . .
" C'était aussi un 24 décembre, comme aujourd'hui, mais tôt dans l'après-midi. Dans une grande maison blanche, on terminait les nettoyages de Noël. Il fallait que la demeure reluise des cuisines jusqu'aux chambres de bonnes pour accueillir dignement Celui qui devait naître dans quelques heures, l'Enfant Divin.
La maîtresse de maison, une femme aimante, un peu débordée par ses huit enfants, s'était enfin assise dans son fauteuil et regardait le soleil rougissant disparaître entre les sapins. Toute la maison et ses habitants respiraient le bonheur du devoir accompli.
Toute la maison? Pas vraiment. Dans le galetas où elles s'étaient réfugiées, chassées par les balais, les pattes à poussière et l'énergie nettoyeuse des femmes, les araignées se désolaient.
- Quelle horrible journée! Qu'avons-nous donc fait pour être pourchassées de la sorte, disait l'une.
- Traquées, anéanties, mais pourquoi donc? se plaignait une seconde.
- Il y a un mystère là-dessous. Je propose que ce soir, quand tout dormira, nous explorions la maison jusqu'au salon, pour essayer de le découvrir.
Sa proposition a été acceptée. Le temps, lentement, lentement, s'est égoutté jusqu'au moment où enfin, on n'a plus entendu dans la maison que les bruits du sommeil. Alors, en file indienne, les araignées sont descendues jusqu'au salon. La porte était entr'ouverte. Le réverbère à gaz de l'avenue projettait sa douce lumière jusque dans la pièce.
Ah quelle merveille ! Quelle beauté ! Les noires petites bêtes en sont restées figées !
Dans un angle, s'élevant vers les stucs du plafond, un sapin du vert le plus profond : il était décoré de mille splendeurs. Des boules multicolores aux ors
mats, des angelots d'argent, des pommes brillantes, des noix, des biscuits d'anis, des biberlis pendaient à ses branches, attachés par des fils d'or.
La première, la hardie est sortie de sa contemplation et s'est dirigée vers l'arbre. Puis elle a regardé ses soeurs.
Oseront-elles? Elles ont osé.
Avec douceur, pleines d'émerveillement, elles ont parcouru l'arbre dans tous
les sens, s'arrêtant qui sur une boule bleu acier, qui sur un ânon de papier
ou une aiguille odorante.
Elles arrivaient au terme de leur chemin. Le roi de la forêt était maintenant recouvert du haut en bas d'un entrelac d'affreuses toiles grises.
A ce moment là, on a entendu comme un grand vent dans la cheminée et le Père Noël est apparu, les bras chargés de paquets. Il a vu les araignées et les a saluées d'un sourire plein de tendresse puis il a installé les cadeaux sous l'arbre.
C'est en se relevant qu'il s'est rendu compte du désastre. Il a imaginé la maman et ses enfants, au matin de Noël, devant l'arbre, des larmes de déception inondant leurs visages. Non, il ne laisserait pas faire ça. Il a tendu ses mains ridées et il a béni le travail des insectes velus. Un léger grésillement s'est fait entendre. Sous leurs yeux stupéfaits, les araignées ont vu l'arbre se métamorphoser, leur fils si ternes et gris se mettant à briller comme des étoiles. Elles sont remontées dans leur galetas, toujours
en file indienne, les yeux plein de la lumière de Noël.
On dit que depuis ce jour-là, de scintillantes guirlandes d'or et d'argent garnissent, elles aussi, notre arbre de Noël."
Le feu s'était presque éteint dans la cheminée. Les petits s'étaient endormis sur les genoux de leur mère. Nous sommes tous montés nous coucher. Depuis cette année-là, à chaque Noël, dans la vieille cuisine, on raconte l'histoire d'Anna.
Pirouette et l’Hiver
Je vais vous conter la belle histoire de Pirouette et l’Hiver.
« Connaissez-vous Pirouette ? C’est une petite fille, une marionnette, aux yeux noisette, au nez en trompette, des tâches de rousseur plein les joues et de longs cheveux roux.
On l’appelle Pirouette, car toujours elle danse et fait des pirouettes.
C’est une petite fille très joyeuse, comme vous, et pourtant Pirouette habite un drôle de pays.
Un pays où le temps n’existe pas. Il ne s’est jamais installé ici.
Ici, c’est un pays où il n’y a pas de saison : pas d’automne, pas d’hiver, pas de printemps, pas d’été.
Jamais le vent ne souffle, ni la pluie, ni la neige ne tombent. Le ciel n’a pas de couleur.
Parfois des nuages passent, doucement dans le ciel, mais sans déranger le temps.
On peut porter tous les jours les mêmes habits et les arbres ont toujours des fruits, beaux et bons. Quand on cueille une pomme, hop ! une autre pomme pousse immédiatement, comme par enchantement, toute aussi bonne et toute aussi juteuse.
Voilà le beau pays de Pirouette où rien ne semblait devoir changer.
Et pourtant, un jour, Pirouette trouve un livre à la bibliothèque, et elle lit ….
« L’histoire du Papa Noël »
Le Papa Noël habite loin, loin, dans un pays où il fait très froid. Toute l’année, avec ses lutins, il fabrique des jouets, pour tous les enfants du monde. Puis, le soir de Noël, il charge tous ces jouets dans son traîneau et il les apporte aux enfants endormis… »
Cà alors ! s’écrit Pirouette, mais le Papa Noël n’est jamais venu ici.
Alors Pirouette se met à rêver. Comme elle aimerait que le Papa Noël lui apporte des jouets. Mais pour cela, il faudrait que l’hiver s’installe dans son pays et fasse tomber de la belle neige, bien blanche.
Alors Pirouette appelle l’Hiver : Hiver où es-tu ? Hiver que fais-tu ?
Tout d’abord, ce ne fut qu’un nuage, une brume qui s’enroula au pied du lit de Pirouette. Puis un long ruban couleur arc en ciel déploya des bras, noueux comme des branches. Un corps de terre où miroitaient des feuilles, des mers et des forêt s’éleva et tout en haut un visage rayonnait, tel un soleil.
Pirouette éberluée demande d’une voix tremblante : « mais qui es-tu ? »
- Tu m’as appelé, je suis le Temps. J’ai la tête dans les étoiles et les pieds dans les profondeurs de la terre. Tu as demandé l’Hiver, alors me voilà. C’est moi qui fait les saisons. Je suis donc très important ; tout le monde parle de moi :
« Bonjour ! Quel temps fait-il ?
Quel beau temps !
Je n’aurai jamais le temps !
Quel temps de chien ! »
Même à la télé, on essaie de savoir le temps qu’il fera. Mais je suis imprévisible ! je fais ce qui me plait. Je souffle parfois le chaud, parfois le froid. Cela dépend de mon humeur. Bref, je fais la pluie et le beau temps !
- Mais, dit Pirouette intimidée, j’avais demandé juste l’hiver !
- Ah, Ah, Ah ! s’esclaffe le temps, mais l’hiver tout seul n’existe pas ! il lui faut l’automne qui fait tomber les feuilles des arbres. Il lui faut le printemps pour réchauffer la terre que l’hiver a glacée, mes saisons ont besoin les unes des autres. Ensemble, elles se donnent la main et forment une ronde éternelle.
- Mais pourquoi donc veux-tu l’hiver ?
- Je voudrais qu’il fasse froid pour que le Papa Noël passe cette nuit. Mais tu le connais toi, le Papa Noël ? ».
- Bien sûr que je le connais ! Nous travaillons ensemble depuis bien longtemps. Je peux lui demander de venir ici, mais je dois d’abord installer mes saisons. Et que me donneras-tu en échange ?
- Je n’ai pas grand chose. Je suis une toute petite fille. Et qu’est-ce qui pourrait te faire plaisir, à toi qui est si grand, si puissant ?
- J’aime quand les enfants chantent des chansons qui parlent de moi, ou bien me disent des poésies. Car vois-tu, je suis un peu poète.
Alors Pirouette réfléchit et se met à chanter : « Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver, qui s’en va soufflant crachant dans les grands sapins verts…. »
A la fin de chanson, le Temps charmé lui dit : « merci Petite fille. Tu m’as fait grand plaisir. Maintenant, tu vas aller te coucher, car il est tard. Pose tes chaussures au pied de ton lit et ferme tes yeux. Fais de beaux rêves et si tu rêves du Papa Noël, peut être il passera cette nuit… ».
Et le temps s’enfuit, laissant l’hiver derrière lui. La neige se mit à tomber et au milieu de la nuit, on entendit au loin une musique qui s’approchait. C’était les clochettes du traîneau du Papa Noël.
Depuis ce jour là, le temps s’est installé au pays de Pirouette et le Papa Noël passe chaque année.
Merci Pirouette d’avoir charmé le temps!
Rikiki
Les êtres surnaturels ont toujours occupé une grande place dans la vie des gens de la campagne. Les feux follets, les loups-garous semaient l’effroi sur les routes désertes. Mais les lutins, petits êtres facétieux, jouaient des tours plutôt que de faire peur. Ils se glissaient dans les écuries, s’emparaient des meilleurs chevaux et leur faisaient faire pendant la nuit des courses furibondes. Cette histoire d’un lutin fanfaron et rigolard nous vient de la vallée du Richelieu et se passe la veille de Noël.
Le terme « habitant » qui définit le héros, Jean-Mathurin Sansfaçon, est particulier au Québec. Dès 1617, on désignait ainsi celui qui se fixait à demeure en Nouvelle-France. Par contraste, les Français qui occupaient un poste d’administrateur, d ‘officier ou de missionnaire, étaient appelés des
« hivernants » car ils retournaient en France après un certain séjour dans la colonie naissante.
Ce soir-là, la veille de Noël, Jean-Mathurin Sansfaçon n’avait pas le cœur à la fête. Terré près de son âtre dans lequel pétillait une maigre bourrée* de hêtre, ce pauvre habitant parlait à son chien, Finaud. Il avait envoyé sa femme, Julie, et les quatre petiots se reposer là -haut en attendant la messe de minuit. Lui qui cultivait honorablement son petit lopin de terre sur les bords du Richelieu avait eu une bien mauvaise année.
Une petite récolte de pas grand-chose à cause de la grêle et des pois à moitié pourris dont un quêteux* ne voudrait point. Et la boucherie d’il y a trois semaines :
- Deux pauvres gorets maigrichons qui m’ont donné du lard maigre et jaune que c’en est une vraie pitié, racontait-il à son chien.
Tandis qu’une méchante pluie froide fouettait les carreaux, Jean-Mathurin Sansfaçon, rallumant sa pipe, lança à Finaud d’un air découragé :
- Et pas une goutte de Jamaïque* pour recevoir les amis ! Juste des cretons* pour le réveillon ! Et puis, as-tu regardé le temps qu’il fait dehors, Finaud ? Il mouille à siaux* et nous sommes dans la boue, la veille de Noël, au lieu d’être dans la belle et bonne neige du bon Dieu ! C’est pas tout, continua-t-il. Y a encore ce lutin de malheur, qu’est toujours à me faire endêver. Encore ce matin j’ai trouvé mon cheval Fend l’Air tout blanc d’écume, tremblant sur ses jambes avec la queue et la crinière tout emmêlées. Il a dû galoper toute la nuit jusqu'à Chambly, aller et retour. Ces lutins-là, vois-tu Finaud, c’est pire que tous les fifollets* et les loups-garous mis ensemble. On n’arrive même pas à s’en débarrasser. Ah ! si je pouvais en tenir un, une bonne fois dans le creux de ma main, je lui tordrais le cou avec plaisir, surtout celui qui ne me lâche pas et qui est toujours à se promener sur Fend l’Air !
Jean-Mathurin s’aperçut tout à coup qu’un courant d’air froid lui coulait sur le dos. La porte arrière venait de s’ouvrir et quelque chose hors du commun s’y glissait, car Finaud était allé se blottir piteusement dans un coin, la queue entre les jambes. Jean-Mathurin n’était pas un couard et pourtant il ne pouvait pas se décider à tourner la tête. Et voici qu’il entendit une petite voix, légère comme un son de flûte, qui paraissait venir de dessous la terre et qui disait à peu près ceci :
- Bien le bonsoir et joyeux Noël à mon ami Mathurin !
Jean-Mathurin finit par se retourner et voici ce qu’il vit : un petit homme pas plus haut qu’une botte qui, juché sur un tabouret, fixait sur lui des petits yeux de furet aiguisés comme une flamme et animés d’une lueur narquoise et moqueuse. En somme, la plus drôle de petite frimousse qu’on pût imaginer. Et il faut voir comment cette personne était vêtue. Manteau de velours vert semé de fleurs de lis, justaucorps de soie rose lamé argent, veste de satin orange, culotte et bas de soie blancs avec des amours de petits escarpins vernis, rien que ça !
Jean-Mathurin en resta tout ébahi et il n’avait d’yeux que pour la coquine de petite moustache, dont les deux pointes pouvaient faire deux fois le tour de la tête du petit bonhomme.
- Eh bien ! fit l’apparition, tu as fini de me reluquer ? Tu as voulu me voir, me voici ! Et alors, tu vas me mettre dans le creux de ta main, et couic ! Comme tu disais tout à l’heure, plus de lutin et Fend l’Air pourra désormais passer ses nuits tranquille à
l’écurie !
Mon Dieu !
c’était le lutin ! En oui ! cette petite merveille vêtue de velours et de satin était là devant lui. Et dire que Jean-Mathurin s’était tout le temps imaginé que ce devait être plutôt une sorte de petit griffon noir avec les pieds fourchus et une barbe de bouc ! Mais il savait bien que c’était quand même le mauvais esprit qui se dissimulait sous cet attirail plaisant.
Alors il s’élança et étendit la main avec le geste de faire « couic » au diablotin, comme il se l’était promis.
Sa main s’abattit dans le vide. Du lutin, plus la moindre trace. Pftt ! la vision avait disparu et Jean-Mathurin, promenant son regard autour de lui, ne vit plus rien que Finaud qui poussait de petits hurlements plaintifs dans le coin.
- Eh bien, voyons. C’est donc comme ça qu’on reçoit ses amis ! fit la même petite voix de flûte. Et moi qui, cette veille de Noël, pour te faire honneur, ai sorti mon costume de gala au grand complet.
C’était le lutin, de nouveau en chair et en os, plus fringant et plus moqueur que jamais. Sans attendre, il se mit à parler tandis que Jean-Mathurin restait cloué sur place par la terreur et la stupéfaction.
- Tu ne sais donc pas que je suis le prince Rikiki, fit le lutin, investi de l’autorité suprême sur tous les lutins du Richelieu et qu’alors je peux rendre visite à des personnages bien plus importants que toi. Quand je veux, je me fais invisible et plus rien ne peut m’atteindre. Les lutins, vois-tu, se glissent partout, sur terre, dans l’air et dans les eaux. Et avec le petit bâton que je tiens dans la main, je possède le don de te rendre invisible toi aussi, Mathurin, en dépit de ta grosse carapace. Tu dois être raisonnable et rentrer ta colère. Tout ça pour quelques promenades qu’il m’a pris fantaisie de faire sur le dos de ton Fend l’Air qui, entre nous, est une vieille rosse et ne fend plus rien du tout depuis longtemps. L’autre nuit, c’était moi qui étais le plus mal monté, à tel point qu’au retour je fus laissé en route. Tous les autres, chevauchant de beaux poulains pleins de feu, sont rentrés bien avant moi, le prince Rikiki auquel tout doit obéir en ces parages.
Puis il s’attendrit et continua :
- Mais c’est égal, Jean-Mathurin, je t’aime tout de même parce que tu es la meilleure pâte d’habitant que je connaisse à dix lieues à la ronde. Et sache que je te protège, sans que rien n’y paraisse. Te souviens-tu du jour où ton petit dernier, le Jules à la tignasse frisée, avait failli se faire encorner par un taureau ? En bien ! c’est moi qui ai sauté sur le cou de la bête et grâce à mes pouvoirs lui ai fait passer l’envie de se jeter sur le petit. Et ce soir même, je viens encore te prouver mon bon vouloir en t’apportant un beau présent de Noël. Regarde. Le lutin sortit de sous son manteau un sac de toile et en tira sous le regard émerveillé de Jean-Mathurin du beau boudin bien gras.
- Du boudin ! s’écria Jean-Mathurin, non sans une nuance de dépit qui n’échappa pas au lutin.
- Eh bien, oui, du boudin, et du beau, je m’en flatte ! Mais tu n’es pas content ? Je t’apporte un réveillon de roi et tu ne me sautes pas au cou ?
- Du boudin, dit le pauvre homme ! Ce n’est pas un présent de Noël.
- T’imagines-tu, reprit le lutin, que j’allais t’apporter un sac de pièces d’or ?
- La richesse ne fait pas mal, répondit Jean-Mathurin, quand on sait s’en servir. Prends en exemple le seigneur de Saint-Charles qui me donne envie d’être à sa place quand je le vois passer avec ses deux beaux chevaux noirs.
- Sais-tu que j’ai le goût de te prendre au mot, Jean-Mathurin, et de t’y mettre, à la place du seigneur de Saint-Charles...
Il hésita un moment puis, rejetant brusquement son manteau il continua son discours :
- Je vais faire encore mieux que ça pour te prouver que les lutins aiment à rendre service, à plus forte raison la veille de Noël. Tu peux formuler trois souhaits et tu les auras. Le premier est déjà tout trouvé puisque tu veux être à la place du seigneur de Saint-Charles, poursuivit-il en lançant un petit rire aigu.
- Ça ne fait pas de mal de le souhaiter, dit Jean-Mathurin.
- Bon, c’est accordé. Et le deuxième souhait ?
- Eh bien, si ça ne te fait pas de différence, je voudrais de l’élixir de longue vie dont on parle dans les livres et qui fait vivre aussi longtemps que Mathusalem.
- Holà ! s’écria le lutin. Pourquoi pas me demander de t’apporter la lune, tant que tu y es. Mais j’ai promis, je tiendrai parole. Va pour l’élixir. Et le troisième ?
- C’est simple : je voudrais être heureux. Mais là, tu sais, heureux pour de vrai, comme qui dirait sans penser à rien, sans soucis, comme Finaud quand il a mangé tout son plein et qu’il dort auprès du feu.
- Pas mal imaginé, riposta le lutin. Qui aurait jamais cru que tu voulais tout ça dans ta grosse caboche ? Me voilà bien pris, moi, qui t’ai promis mer et monde. Mais, foi de lutin, je n’en démordrai pas. Allons d’abord chez le seigneur de Saint-Charles.
Jean-Mathurin sortit avec le lutin. Le temps se mettait rapidement à la gelée et dans le ciel piqué d’étoiles, les derniers nuages noirs s’enfuyaient, chassés par un vent de tempête.
- Joli temps pour voyager, observa Rikiki. D’autant plus que le vent porte du côté de Saint-Charles et que nous y serons dans un instant. Mais je ne pense pas qu’il soit souhaitable de te transporter dans les airs, ça te tournerait les sangs. Grimpe donc sur Fend l’Air avec moi derrière et allons à Saint-Charles !
Fend l’Air pour une fois mérita son nom et détala comme une ripousse*. Sur la grande route durcie par le gel, les sabots du cheval résonnaient d’un martèlement sonore et cadencé. En une petite demi-heure on était rendu et l’instant d’après on était sous les fenêtres brillamment illuminées du seigneur de Saint-Charles. Et comme Jean-Mathurin, après avoir attaché son cheval sous une remise, faisait mine de vouloir entrer, le lutin dit :
- Un instant, espère un peu, tu ne t’imagines pas qu’on entre comme ça chez le seigneur ! Et avant d’entrer, je veux d’abord te montrer si la chose en vaut la peine. Et pour cela nous allons nous rendre invisibles et entrer sans être vus.
Le lutin toucha Jean-Mathurin du bout de son bâton et subitement le brave homme se sentit évanouir en fumée. Puis, le lutin à son tour disparu, ils se trouvèrent tous les deux subitement transportés à l’étage supérieur du manoir, dans la chambre même du seigneur.
Sa Seigneurie sommeillait dans un fauteuil, l’un de ses pieds posé sur une chaise et tout enveloppé de bandages qui en faisaient une chose informe. Un domestique en livrée mettait la dernière main aux préparatifs du souper de son maître et d’en bas venaient les échos d’une jolie musique mêlée à des éclats de voix et de verres. Suivant les traditions d’antan, on célébrait là la veillée de Noël en bonne compagnie.
Les deux nouveaux arrivés se tenaient immobiles dans leur coin, invisibles à tous, et Jean-Mathurin se demandait bien quel tour lui réservait encore une fois son compagnon quand un énergique juron de Sa Seigneurie lui fit soudain dresser les oreilles.
- Enfer et damnation ! clamait le seigneur, a-t-on juré de me laisser crever de faim !
- Que Votre Seigneurie prenne patience, répondit le domestique.
Aussitôt arriva un autre domestique portant sur un plateau d’argent plusieurs petits plats couverts.
- Que m’apportes-tu ? demanda le seigneur en guignant d’un œil soupçonneux les plats fumants.
- Ce soir de veille de Noël, le médecin vous permet, en plus du biscuit et du verre de lait habituel, une assiette de gruau.
Le domestique n’acheva pas ses paroles car le seigneur, oubliant son attaque de goutte, se leva d’un bond de son fauteuil et asséna un formidable coup de canne au plateau en envoyant voler les plats à tous les coins de la chambre. Le pauvre serviteur se courba pour les ramasser mais le seigneur fit pleuvoir sur son dos une grêle de coups en hurlant :
- Cornes du diable ! Corbleu ! On me donne du gruau. La peste t’étouffe avec ta
tisane ! Ventre-saint-gris, c’est un salmis de canard qu’il me faut ce soir et avec du bourgogne ! Tu entends, suppôt d’enfer ? Ah ! tu m’apportes du gruau pour mon souper de Noël !
Et les coups de canne de pleuvoir avec un redoublement de fureur sur le pauvre serviteur qui tentait de se protéger du mieux qu’il pouvait avec le plateau d’argent.
Attirés par le bruit, les gens d’en bas accoururent avec, à leur tête, madame la seigneuresse elle-même et ses deux filles. Elles eurent toutes les peines du monde à coucher Sa Seigneurie dans son lit, elle dont les traits convulsés et la bouche couverte d’écume témoignaient de la violence de la crise par laquelle elle venait de passer.
- En bien, demanda Rikiki à Jean-Mathurin, t’y mets-tu, oui ou non, à sa place ?
- Allons-nous-en, fit ce dernier. Je te tiens quitte.
- Et d’un, observa Rikiki.
Jean-mathurin et Rikiki redevinrent visibles et enfourchèrent Fend l’Air pour retourner à Saint-Denis. Au bout d’un certain temps, Jean-Mathurin dit :
- Ah ! On peut dire qu’il jure en grand celui-là ! Quel discours !
- Un homme dans sa position ne peut se contenter d’un pauvre « batêche »* comme toi. Il a des mots à sa hauteur, le seigneur de Saint-Charles.
- Et moi qui voulais me mettre à sa place ! s’écria Jean-Mathurin. J’aime mieux m’occuper de l’élixir.
Fend l’Air reprit son train d’enfer et Rikiki le mena dans une sorte de chemin perdu qui avait l’air d’aller nulle part. Au bout, une pâle lumière clignotait dans une petite maison basse. Rikiki arrêta son cheval devant la maison et Jean-Mathurin s’écria :
- Mais, c’est la maison du père Corriveau ! Et mon élixir!!
- Tu vas l’avoir, fit Rikiki, et tu vivras tant et tant que le ménage Corriveau te semblera de la première jeunesse. Tiens, approche de la fenêtre et regarde ces vieux-là ! Hein ? C’est beau la vie !
Jean-Mathurin mit son nez à la fenêtre. Il vit devant la cheminée un homme et une femme tous deux si courbés, si maigres et si ratatinés qu’on aurait pu croire que leurs os allaient bientôt se rejoindre et dégringoler par terre. La peau sur leurs os étaient jaune comme un vieux parchemin et sur leur crâne se dressaient quelques touffes de cheveux blancs. Les yeux avaient un regard d’une fixité effrayante. La femme était assise et l’homme debout parlait tout haut. Rikiki et son compagnon tendirent l’oreille.
- Encore un Noël, ma femme , disait le vieux, où le bon Dieu n’a pas voulu de nous. Quand donc viendra-t-il nous chercher, depuis le temps qu’on l’attend ? Nos enfants sont tous partis et maintenant, personne ne s’occupe de nous. Ah ! quel malheur. Même la mort nous oublie...
Rikiki se sentit tiré par un pan de son manteau.
- Allons-nous-en ! souffla Jean-Mathurin.
Ils quittèrent donc la maison. Rikiki ne cachait pas son enthousiasme :
- Ah ! c ‘est beau de vivre vieux. Te vois-tu débriscaillé* comme ce vieil homme, toi qui fauches encore tes deux arpents entre les deux soleils ? Tu vas battre, avec l’élixir, les cent ans bien sonnés du père Corriveau.
- Assez de l’élixir. Je te tiens quitte aussi de ce souhait-là, cria Jean-Mathurin. Je préfère aller retrouver tous mes gens au cimetière quand mon tour sera venu. Si le troisième souhait qu’il me reste n’est pas plus drôle, j’aime autant m’en retourner chez nous.
- Pas du tout ! lança le lutin. Le dernier souhait, j’y tiens. Tu en seras si heureux que tu en crieras d’aise.
Et comme le lutin faisait mine de détaler sur Fend l’Air sans l’emmener, Jean-Mathurin cria :
- Bougre de sort ! Tu ne vas pas me laisser sur le chemin sans monture ?
- La marche au grand air te fera du bien, répondit Rikiki. Tu trouveras ton cheval à l’écurie. Bonne nuit !
Jean-Mathurin eut beau pester et tempêter, le lutin disparut avec son cheval dans la nuit.
Notre homme mit près d’une heure avant d’atteindre le dernier bout de la route qui menait chez lui. Il se doutait bien que l’heure était tardive et il se dépêcha car il lui fallait aller chercher Julie et ses trois petits pour les mener à la messe de minuit.
Un froid sec et piquant le talonnait et il ressentait une jolie rage contre le lutin qui lui avait fait rater deux souhaits sur trois et qui maintenant le laissait en plan sur la grande route en plein cœur de minuit.
Tout à coup il ressentit un élancement à la joue comme si on lui avait enfoncé une aiguille dans la chair. Surpris, il s’arrêta net et se tint le visage dans la paume.
« Le froid, sans doute, pensa-t-il, ou quelque rhumatisme. » Il accéléra la marche car il lui tardait d’arriver à la maison. Il n’avait pas fait trente pas qu’un second élancement le cloua sur place. Cette fois, c’était un coup d’épée qui lui transperçait la joue. Il se tint la tête à deux mains en gémissant. La douleur lui serrait la mâchoire et il ne put s’empêcher de crier :
- Aïe ! Aïe ! qu’est-ce que j’ai là !
Puis, soudain, il se souvint de sa femme qui s’était ainsi lamentée à tous les saints un soir d’hiver, aux prises avec un méchant mal de dents. Mais ce n’était pas possible : ses trente-deux dents étaient bien saines ... et pourtant l’horrible douleur le tenaillait. Tout en continuant de souffrir il se mit à imaginer que c’était peut-être encore un tour de Rikiki. À cette pensée, il redoubla de rage.
- Ah ! le galapiat ! Si je le tiens, je vais lui tordre le cou ! Il courut d’une seule traite jusqu'à sa maison dont il ouvrit la porte d’une violente poussée.
- Qu’est-ce que t’as, mon vieux ? demanda Julie qui finissait d’habiller les petits près de l’âtre.
- Ce que j’ai...
Et il ne termina pas car il venait d’apercevoir, juché sur l’escabeau, cet infernal Rikiki qui riait et riait jusqu’aux pointes de ses petites moustaches et se tapait les cuisses de bonheur, rien qu’à voir la face ahurie de Jean-Mathurin.
- Ah ! mon crapoussin* s’écria celui-ci, c’est ce que tu appelles me mettre à l’aise : j’en ai la bouche emportée !
- Attends pour voir...
Rikiki esquiva le coup que lui destinait Jean-Mathurin et demanda :
- Tu te sentirais donc bien heureux si tu étais débarrassé de ton mal ?
- Batêche* ! Finiras-tu, un jour, de faire endêver* le pauvre monde ?
- Mais, bougre de bêta, fit le lutin, tu oublies ton troisième souhait. Tu voulais être heureux ? En bien ! c’est fait.
Le mal de Jean-Mathurin disparut subitement et il resta là, au milieu du plancher, les yeux agrandis d’un bonheur indicible.
- N’ai-je pas tenu parole ? Pour bien apprécier ton bonheur, il te fallait d’abord passer par l’épreuve ; et cette épreuve je te l’ai donnée en te gratifiant d’un mal de dents... de cheval ! Et maintenant que te voilà redevenu gai luron comme avant, j’espère que tu feras honneur à mon réveillon ?
Le boudin ! Jean-Mathurin l’avait oublié. Il en avait maintenant l’eau à la bouche. Mais il fallait partir :
- Vite, les enfants, faut y aller !
- À l’année prochaine, fit le lutin qui s’apprêtait à prendre congé.
- Si tu veux, dit Jean-Mathurin. Mais les souhaits c’est fini : Je n’en formulerai plus.
Ah ! ça non, je te le promets.
- À la bonne heure, dit le lutin. Vois-tu, mon cher Mathurin, pour être heureux en somme, rien ne vaut la bonne vieille recette qui consiste à être tout bonnement content de son bonhomme de sort.
Ces paroles dites, Rikiki sauta de l’escabeau et enfilant la cheminée, il disparut dans un peu de fumée.
Le Noël de Jean-Mathurin et de sa petite famille fut, bien que modeste, la plus heureuse des fêtes....
Tina la poupée de chiffon
Tina était une poupée de chiffon qui avait 3 mois et qui savait parler, marcher, écrire. Tina avait été construit par le Père Noël en personne. Elle avait des cheveux bleu, des yeux d'un vert profond et était fort jolie.
Seulement, Tina voulait être offerte précisément à une petite fille aux yeux noir de jais, aux cheveux roux, qui avait six ans et qui s'appelait Mélanie. Seulement, le Père Noël n'était pas content et elle serait offerte à une petite fille soit blonde, brune aux yeux vert ou bleu peu importe ce serait ainsi !
Pauvre Tina, elle était très triste. Elle décida alors qu'elle serait une vulgaire poupée de chiffon sans vie.
Un jour, le Père Noël trouva une lettre si joliment décorée et très bien écrite, qu'il eut l'envie de l'ouvrir tout de suite. C'était une petite fille qui s'appelait Mélanie, elle était rousse, aux yeux noir de jais et avait six ans. Elle voulait une poupée de chiffon aux cheveux bleus et aux yeux d'un vert profond.
Tina entendît tout car le Père Noël lisait à voix haute. Elle sauta au plafond et attendit avec impatience la nuit de Noël car elle allait être offert à Mélanie.
La veille de Noël arriva enfin et le Père Noël plaça Tina dans une boîte à trou pour qu'elle puisse respirer. Et enfin le jour tant attendu arriva : Mélanie se précipita devant cette boîte mystérieuse où Tina attendait avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Mélanie ouvrit la boîte et ne put retenir un cri de joie. Elle la prit dans ses bras et l'emporta dans sa chambre, c'est là que Tina dit la vérité Mélanie : qu'elle était une poupée de chiffon qui savait parler, écrire et marcher.
Depuis, Mélanie et Tina vivent heureuses toutes les deux et passent de bons moments ensemble.
Bernie et Étincelle
Le soir, lorsque les enfants sont couchés et que la nuit a volé les couleurs dans toute la maison, vient pour les jouets l'heure d'un repos bien mérité.
Finies les guéguerres sur la moquette du salon, les rase-mottes d'avion au-dessus des plantes vertes... Les poupées ferment leurs petits yeux de porcelaine, les dînettes cessent de tintinnabuler, et les petites autos rentrent au garage, sous les franges du canapé. Puis tout le monde sombre dans un profond sommeil.
Mais ce soir, dans la chambre de Kelly et Valentine, bien sagement assis sur une étagère, deux petits jouets ne trouvent pas le sommeil. Deux petits pantins de tissu et de peluche, qui ont le cœur gros ; de ne pas avoir été regardés de la journée, de ne plus plaire et d'être abandonnes, là, depuis des jours et des jours.
Les jouets sont comme ça : ils sont nés pour jouer, ils aiment rire, ils aiment que les enfants les aiment. Quelle tristesse pour eux de se sentir abandonnés !
Eh oui ! Bernie et Étincelle ont le cœur gros ce soir. Il y a trop longtemps qu'ils s'ennuient sur cette étagère, figés dans l'oubli et la poussière.
Bernie ? C'est l'ours en peluche, un bel ours brun, comme ceux de la forêt, avec de beaux yeux ronds et noirs comme du charbon, un gros nœud rouge autour du cou. Avant c'était le roi des jouets, aujourd'hui c'est tout juste s'il ne sert pas de ballon de foot ou de chiffon pour essuyer le tableau.
Étincelle est un petit pantin de tissu, joyeux et turbulent. Dans son bel habit bleu électrique, il brille comme une étincelle. Il a, bien dessiné au coin des lèvres, son éternel sourire de charme, mais le cœur n'y est plus, son habit est passé, et il a le regard triste des jouets abandonnés. Tous deux sont là, blottis l'un contre l'autre, et pensent la même chose : "Il y a tellement de jouets, et il y a tellement de jouets maltraités, ce n'est pas juste qu'il y ait tant de malheureux !"
Alors, un beau soir de pleine lune, Bernie et Étincelle ont décidé de changer leur destin.
Ils sont descendus de leur étagère ; à pas de velours, ils ont traversé la chambre endormie, puis, sans un bruit, se sont glissés par la fenêtre dans le jardin enneigé, pour s'enfoncer dans la nuit froide, ne laissant derrière eux que les traces menues de deux petites peluches fuyant une maison qui ne les aime plus.
Au contact de cet air de liberté, Bernie retrouva les instincts sauvages de ses ancêtres. Et nos petits amis pénétrèrent les bois noirs qui bordaient le village.
La liberté se paya cher ; les premiers jours furent terribles. Transis et fatigués, les deux compères traversèrent des forêts immenses au péril de leur vie.
La nuit, Bernie, avec son épaisse fourrure, protégeait Étincelle du froid, et lorsqu'ils trouvaient du bois sec, Étincelle, qui portait bien son nom, allumait un petit feu.
Il en fut ainsi longtemps. Jusqu'au soir où, alors qu'ils n'en pouvaient plus de fatigue, ils se trouvèrent nez-à-nez avec une pauvre maisonnette, croulant sous un épais chapeau de neige.
Curieux, ils s'approchèrent. Par la fenêtre où filtrait une chaude lueur, ils virent un vieil homme. Qu'il avait l'air vieux avec sa grande barbe blanche, ses longs cheveux bouclés, son habit rouge et ses grandes bottes ! Il était assis devant sa cheminée, l'air bien triste, et de grosses larmes coulaient sur ses vieilles joues.
Comme il avait l'air gentil et bien malheureux, Bernie et son copain s'approchèrent.
- Pourquoi pleures-tu, grand-père ? Pourquoi es-tu si malheureux ?
- Vois-tu petit, répondit le vieux d'une voix chaude, je suis le père Noël des enfants pauvres. Noël n'est plus très loin, et tous attendent que je remplisse leurs souliers. Mais je suis moi-même si pauvre, que je n'ai plus de jouets à leur donner ; je suis un père Noël sans jouets pour ses petits, voilà pourquoi je suis triste.
Bernie devint songeur. "Pauvres gosses", pensa-t-il. Mais il eut soudain une idée géniale qu'il soumit illico au père Noël.
- Formidables, vous êtes formidables !
Le père Noël sautait de joie, dansait, chantait...
- Vite, au traîneau, Noël est dans deux jours, il n'y a pas une minute à perdre, je veux être à l'heure pour ce qui sera le plus beau Noël de mes petits chéris.
Comme une comète, dans un nuage d'étoiles, le beau traîneau rouge et or du père Noël fendit la nuit en direction du village.
Ce qui se passa ensuite n'arrive que dans les contes...
Maison après maison, Bernie et Étincelle invitèrent tous les jouets abandonnés à les suivre. Et l'on vit bientôt, venant de toutes parts, des tas et des tas de jouets escalader le traîneau. Peluches, soldats de plomb, poupées et camions de bois...
Le père Noël fut submergé, et c'est à peine si les rennes purent s'envoler à nouveau avec leur précieuse cargaison.
De retour chez le père Noël, sans perdre une seconde, tout le monde se mit au travail. On sortit colle, peinture, ciseaux, marteaux... Tous se mirent au boulot. L'atelier du père Noël bourdonnait comme une ruche ; on peignait un soldat par-ci, on réparait un avion par-là, ici on habillait une poupée... Les valides aidaient les estropiés et tous ces petits jouets étaient ravis de s'entraider pour retrouver un air de neuf.
Quand Noël arriva, le père Noël avait une hotte pleine jusqu'au ciel de jouets, tous plus beaux les uns que les autres, de quoi faire pâlir d'envie le plus riche des pères Noël.
La fête fut merveilleuse pour tous les enfants pauvres. Debout sur les toits, notre vieux père Noël entendait monter par les cheminées les cris de joie des enfants, ivres de bonheur. Ils étaient heureux et riaient, et les jouets étaient heureux et riaient aussi.
Fatigué mais ravi, le père Noël, à la fin de la nuit rentra chez lui. Mission accomplie ! Mais de nouveau seul, il eut soudain un gros coup de cafard.
- Personne ne fait jamais de cadeau au père Noël, se dit-il, et c'est bien triste, me voilà de nouveau seul jusqu'à l'année prochaine.
À peine avait-il fini sa phrase que nos deux héros apparurent dans la pièce. Et Étincelle annonça :
- Ne sois pas triste père Noël, Bernie et moi sommes décidés à rester avec toi. Et chaque année, nous irons dire aux jouets que l'on abandonne de venir nous rejoindre pour faire le bonheur des petits enfants pauvres.