Paysage d'hiver en Somme -Mes photos

Premiére neige


Te voilà sur notre terre
Toi, neige de février,
Tu t'envoles, tu tombes, tu erres
Au hasard de nos sentiers !

Tu te loges sur les branches nues ,
Sais-tu la froidure qui tue
les SDF au coin des rues,
neige tenace, neige fondue ?

Mais il fallait que tu arrives
Au coeur de ta saison d'hiver,
Quand la terre se fait captive,
Toi , tu rencontres la misère !

Tu te prélasses et puis tu sombres,
Persistant à border les champs,
Le petit ru reste dans l'ombre,
Buvant tes flocons doucement !

A croire encore que tu empêches
Le chant du moineau malicieux
Et moi-même je me dépêche
Sous ton ballet souple et gracieux !

Te voilà donc, beau manteau blanc,
Sur les côteaux, sur les prairies,
A divertir tous les enfants
Qui te saluent, les doigts rougis !

Paysage d'hiver en Somme

En hiver le matin, et sous son blanc manteau,
La montagne rêve de ces nuées d'oiseaux
Qui entrainés par leurs incandescents nuages
Voguent dans les cieux, jusqu'au delà des âges.

En automne en son sein, les feuilles diluviennes
Des troncs noirs s'embrasent et forment sur la terre
Les rouges feux amers aux saveurs de lumières :
Les parfums nous distillent des saveurs indiennes.

En été c'est la fin ; et quand les fleurs nous chantent
Beautés délicieuses et espérances lentes,
Le temps a fait du val, aux charmes intrépides,
De morts florilèges aux mélancolies arides.

Et au printemps enfin, au réveil de la vie,
La montagne s'envole ! Elle atteint les étoiles,
Atteint les cieux ouverts, les riches paradis :
Et y arrache encore une sublime toile.

Paysage d'hiver en Somme_ Le parc saint Pierre - Amiens

Paysage d'hiver en Somme_ Le parc saint Pierre - Amiens

Ce n'est pas un écho
Le vent s'est assoupi
Une plainte un credo
Dans la nuit accomplie

Les linottes au bocage
Ont ravalé leurs trilles
Un avis de passage
Trouble leur séguedille

Même la rousserole
Veuve depuis l'été
Dans l'ortie caracole
De son air hébété

La hulotte clignotte
Frissonne du plumage
N'aime pas le présage
De l'intrus croque-note

Le hérisson se hâte
Pareil au tortillard
Il n'est pas acrobate
Se mue comme un vieillard

Qui trouble leur sommeil
En cette nuit d'hiver?
Une étoile vermeille
Eclaire un coin de terre

Tapie dans la bruyère
Une biche a gémi
Son faon mort à demi
Ne passera l'hiver

Et tous les habitants
Ont mis leur habit noir
Tous entonnent un chant
Au lit du reposoir

C'est la nuit de Noël
Larmes en ostensoirs
Sur la crèche mortelle
Berce les encensoirs

Ce n'est pas un écho
Le vent s'est assoupi
Une plainte un credo
Dans la nuit accomplie

Paysage d'hiver en Somme_ Le parc saint Pierre - Amiens

Douceur de la nuit tu tombes n'empêchant qu'aucune ombre
Ne vienne ralentir tes soirs d'hiver ce ne sera que ton espère

Tu la fera couler la neige de couleur blanche sans manège
Si doucement sur les maisons tu auras de bonnes raisons

Que de donner des mouvements présents sur cette terre si doucement
Fait d'un chaleureux concerto qui donnera froid dans le dos

Les arbres remplis de ce beau blanc feronts penser que c'est le temps
De se couvrir pour demain matin afin de te braver avec entrain

Alors douceur de la nuit te remercions pour ton acquit
De tants de blancs de beautés qui était seul ton souhaité.

Paysage d'hiver en Somme_ Le parc saint Pierre - Amiens

Paris au froid

Il fait moins huit degrés
Mes doigts sont trop gelés
J’arrive plus à taper
Sur mon si vieux clavier.
Alors j’ai essayé
Pour mieux les réchauffer
De mettre mes petits doigts
Dans un certain endroit
Du côté de chez toi.
Et toi tu aimes ça
Tu pries pour que le froid
S’installe durant des mois
Pour que tu gardes au chaud
Mes doigts au plus profond
De ton petit corps beau.
Mais je t’avoue au fond
Que même s’il fait plus froid
Je reviendrai parfois
Pour réchauffer mes doigts
Et mon cœur, tu vois.

Paysage d'hiver

Le brouillard de Maurice Carême

Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison.

Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre du voisin
Semble s'être envolée.

Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j'entends
Si tristement crier

Paysage d'hiver

Haïkus d’hiver


Soubresauts venteux,
S’agitent hanches timides,
L’oiseau bout picore

* * *

Dans l’ombre du ciel
neige descend les sommets,
herbe devient blanche

* * *

Vertes feuilles
Deviennent blanches de neige,
Tapis disparaît

* * *

La rive est gelée,
Le silence s’est posé,
S’endort la vie

* * *

La nuit tombe haut,
L’ombre de lune aux nuages,
Fourmis vont au chaud

* * *

Quelques bris de glace,
Sursaut de ces assoupis
Grouillent sous le lac

* * *

La peau nue frissonne,
Couteaux d’air sont avivés,
Tombent les flocons

Paysage d'hiver

Paysage d'hiver