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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
124619 articles


Illust - Contes et fables divers 1

Fable de La Fontaine

Publié à 16:15 par lusile17 Tags : roman chez amour mort chien air oiseaux background
Fable de La Fontaine

Les Vautours et les Pigeons
Fable de Jean de la Fontaine
Illustration de Jean Baptiste Oudry

 

 Mars autrefois mit tout l'air en émute.

Certain sujet fit naître la dispute 
Chez les oiseaux, non ceux que le printemps 
Mène à sa cour, et qui, sous la feuillée, 
Par leur exemple et leurs sons éclatants, 
Font que Vénus est en nous réveillée;
Ni ceux encor que la mère d'Amour 
Met à son char; mais le peuple vautour, 
Au bec retors, à la tranchante serre, 
Pour un chien mort se fit, dit-on, la guerre.
Il plut du sang: je n'exagère point.
Si je voulais conter de point en point 
Tout le détail, je manquerais d'haleine.
Maint chef périt, maint héros expira;
Et sur son roc Prométhée espéra 
Dé voir bientôt une fin à sa peine.
C'était plaisir d'observer leurs efforts;
C'était pitié de voir tomber les morts.
Valeur, adresse, et ruses, et surprises, 
Tout s'employa. Les deux troupes, éprises
D'ardent courroux, n'épargnaient nuls moyens 
De peupler l'air que respirent les ombres:
Tout élément remplit de citoyens.
Le vaste enclos qu'ont les royaumes sombres.
Cette fureur mit la compassion 
Dans les esprits d'une autre nation 
Au col changeant, au cœur tendre et fidèle.
Elle employa sa médiation 
Pour accorder une telle querelle:
Ambassadeurs par le peuple pigeon 
Furent choisis, et si bien travaillèrent 
Que les vautours plus ne se chamaillèrent.
Ils firent trêve; et la paix s'ensuivit.
Hélas! ce fut aux dépens de la race 
A qui la leur aurait dû rendre grâce.
La gent maudite aussitôt poursuivit 
Tous les pigeons, en fit ample carnage, 
Et dépeupla les bourgades, les champs. 
Peu de prudence eurent les pauvres gens 
D'accommoder un peuple si sauvage.

Tenez toujours divisés les méchants:
La sûreté du reste de la terre 
Dépend de là. Semez entre eux la guerre, 
Ou vous n'aurez avec eux nulle paix.
Ceci soit dit en passant: je me tais.

Fable de La Fontaine

Publié à 16:15 par lusile17 Tags : roman chez amour mort chien air oiseaux background animal hiver neige moi
Fable de La Fontaine

Le Villageois et le Serpent

Illustration de S.Moisan

 

Esope conte qu'un Manant,
Charitable autant que peu sage,
Un jour d'Hiver se promenant
A l'entour de son héritage,
Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
N'ayant pas à vivre un quart d'heure.
Le Villageois le prend, l'emporte en sa demeure,
Et sans considérer quel sera le loyer
D'une action de ce mérite,
Il l'étend le long du foyer,
Le réchauffe, le ressuscite.
L'Animal engourdi sent à peine le chaud,
Que l'âme lui revient avec que la colère.
Il lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt,
Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut
Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père.
Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire ?
Tu mourras. À ces mots, plein de juste courroux,
Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête,
Il fait trois Serpents de deux coups,
Un tronçon, la queue, et la tête.
L'insecte , sautillant, cherche à se réunir,
Mais il ne put y parvenir.

Il est bon d'être charitable ;
Mais envers qui ? C’est là le point.
Quant aux ingrats, il n'en est point
Qui ne meure enfin misérable.

 

Fable de La Fontaine

Publié à 16:15 par lusile17 Tags : air chien mort amour chez oiseaux moi roman animal hiver neige background pouvoir
Fable de La Fontaine

 

La Vieille et les deux Servantes

 

Il était une vieille ayant deux Chambrières.
Elles filaient si bien que les sœurs filandières
Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci.
La Vieille n’avait point de plus pressant souci
Que de distribuer aux Servantes leur tâche.
Dès que Téthis chassait Phébus aux crins dorés,
Tourets entraient en jeu, fuseaux étaient tirés ;
Deçà, delà, vous en aurez ;
Point de cesse, point de relâche.
Dès que l’Aurore, dis-je, en son char remontait,
Un misérable Coq à point nommé chantait.
Aussitôt notre Vieille encor plus misérable
S’affublait d’un jupon crasseux et détestable,
Allumait une lampe, et courait droit au lit
Où de tout leur pouvoir, de tout leur appétit,
Dormaient les deux pauvres Servantes.
L’une entr’ouvrait un œil, l’autre étendait un bras ;
Et toutes deux, très malcontentes,
Disaient entre leurs dents : Maudit Coq, tu mourras.
Comme elles l’avaient dit, la bête fut grippée.
Le réveille-matin eut la gorge coupée.
Ce meurtre n’amenda nullement leur marché.
Notre couple au contraire à peine était couché
Que la Vieille, craignant de laisser passer l’heure,
Courait comme un Lutin par toute sa demeure.
C’est ainsi que le plus souvent,
Quand on pense sortir d’une mauvaise affaire,
On s’enfonce encor plus avant :
Témoin ce Couple et son salaire.
La Vieille, au lieu du Coq, les fit tomber par là
De Charybde en Scylla

Conte de Madame Leprince de Beaumont

Conte de Madame Leprince de Beaumont

 Madame Leprince de Beaumont

 

Il y avait une veuve, assez bonne femme, qui avait deux filles, toutes deux fort aimables ; l'aînée se nommait Blanche, la seconde Vermeille. On leur avait donné ces noms, parce qu'elles avaient, l'une le plus beau teint du monde, et la seconde des joues et des lèvres vermeilles comme du corail. Un jour la bonne femme, étant près de sa porte, à filer, vit une pauvre vieille, qui avait bien de la peine à se traîner avec son bâton.

« Vous êtes bien fatiguée, dit la bonne femme à la vieille. Asseyez-vous un moment pour vous reposer » ; et aussitôt, elle dit à ses filles de donner une chaise à cette femme. Elles se levèrent toutes les deux ; mais Vermeille courut plus fort que sa sœur, et apporta la chaise. «Voulez-vous boire un coup ? dit la bonne femme à la vieille.

- De tout mon cœur, répondit-elle ; il me semble même, que je mangerais bien un morceau, si vous pouviez me donner quelque chose pour me ragoûter.

- Je vous donnerai tout ce qui est en mon pouvoir, dit la bonne femme ; mais, comme je suis pauvre, ce ne sera pas grand-chose. »

En même temps, elle dit à ses filles de servir la bonne vieille, qui se mit à table : et la bonne femme commanda à l'aînée d'aller cueillir quelques prunes qu'elle avait planté elle-même et qu'elle aimait beaucoup. Blanche, au lieu d'obéir de bonne grâce à sa mère, murmura contre cet ordre, et dit en elle- même : Ce n'est pas pour cette vieille gourmande que j'ai eu tant de soin de mon prunier. Elle n'osa pourtant pas refuser quelques prunes, mais elle les donna de mauvaise grâce et à contrecœur.

" Et vous, Vermeille dit la bonne femme, à la seconde de ses filles, vous n'avez pas de fruit à donner à cette bonne dame, car vos raisins ne sont pas mûrs.

- Il est vrai, dit Vermeille, mais j'entends ma poule qui chante, elle vient de pondre un œuf, et si madame veut l'avaler tout chaud, je le lui offre de tout mon cœur. "

En même temps, sans attendre la réponse de la vieille, elle courut chercher son œuf ; mais dans le moment qu'elle le présentait à cette femme, elle disparut, et l'on vit à sa place une belle dame, qui dit à la mère:

« Je vais récompenser vos deux filles selon leur mérite. L'aînée deviendra une grande reine, et la seconde une fermière » ; et en même temps, ayant frappé la maison de son bâton, elle disparut, et l'on vit à la place une jolie ferme. « Voilà votre partage, dit-elle à Vermeille. Je sais que je vous donne à chacune ce que vous aimez le mieux. »

La fée s'éloigna, en disant ces paroles ; et la mère, aussi bien que les deux filles, restèrent fort étonnées. Elles entrèrent dans la ferme, et furent charmées de la propreté des meubles. Les chaises n'étaient que de bois ; mais elles étaient si propres, qu'on s'y voyait comme dans un miroir. Les lits étaient de toiles, blanches comme la neige. Il y avait dans les étables vingt moutons, autant de brebis, quatre bœufs, quatre vaches ; et dans la cour, toutes sortes d'animaux; comme des poules, des canards, des pigeons et autres. Il y avait aussi un joli jardin, rempli de fleurs et de fruits. Blanche voyait sans jalousie le don qu'on avait fait à sa sœur, et elle n'était occupée que du plaisir qu'elle aurait d'être reine. Tout d'un coup, elle entendit passer des chasseurs, et étant allée sur la porte pour les voir, elle parut si belle aux yeux du roi, qu'il résolut de l'épouser. Blanche, étant devenue reine, dit à sa sœur Vermeille :

« Je ne veux pas que vous soyez fermière ; venez avec moi, ma sœur, je vous ferai épouser un grand seigneur.

- Je vous suis bien obligée, ma sœur, répondit Vermeille ; je suis accoutumée à la campagne, et je veux y rester.»

La reine Blanche partit donc, et elle était si contente, qu'elle passa plusieurs nuits sans dormir de joie. Les premiers mois, elle fut si occupée de ses beaux habits, des bals, des comédies, qu'elle ne pensait à autre chose. Mais bientôt elle s'accoutuma à tout cela, et rien ne la divertissait plus ; au contraire, elle eut de grands chagrins. Toutes les dames de la cour lui rendaient de grands respects, quand elles étaient devant elle ; mais elle savait qu'elles ne l'aimaient pas, et qu'elles disaient, « voyez cette petite paysanne, comme elle fait la grande dame ; le roi a le cœur bien bas, d'avoir pris telle femme ». Ce discours fit faire des réflexions au roi. Il pensa qu'il avait eu tort d'épouser Blanche ; et comme son amour pour elle était passé, il eut un grand nombre de maîtresses. Quand on vit que le roi n'aimait plus sa femme, on commença à ne plus lui rendre aucun devoir. Elle était très malheureuse, car elle n'avait pas une seule bonne amie, à qui elle pût conter ses chagrins. Elle voyait que c'était la mode, à la cour, de trahir ses amis par intérêt ; de faire bonne mine à ceux que l'on haïssait, et de mentir à tout moment. Il fallait être sérieuse, parce qu'on lui disait qu'une reine doit avoir un air grave et majestueux. Elle eut plusieurs enfants ; et pendant tout ce temps, elle avait un médecin auprès d'elle, qui examinait tout ce qu'elle mangeait, et lui ôtait toutes les choses qu'elle aimait. On ne mettait point de sel dans ses bouillons ; on lui défendait de se promener, quand elle en avait envie ; en un mot, elle était contredite depuis le matin jusqu'au soir. On donna des gouvernantes à ses enfants, qui les élevaient tout de travers, sans qu'elle eût la liberté d'y trouver à redire. La pauvre Blanche se mourait de chagrin, et elle devint si maigre, qu'elle faisait pitié à tout le monde. Elle n'avait pas vu sa sœur, depuis trois ans qu'elle était reine, parce qu'elle pensait qu'une personne de son rang serait déshonorée, d'aller rendre visite à une fermière ; mais, se voyant accablée de mélancolie, elle résolut d'aller passer quelques jours à la campagne, pour se désennuyer. Elle en demanda la permission au roi, qui la lui accorda de bon cœur, parce qu'il pensait qu'il serait débarrassé d'elle pendant quelque temps. Elle arriva sur le soir à la ferme de Vermeille, et elle vit de loin, devant la porte, une troupe de bergers et de bergères, qui dansaient et se divertissaient de tout leur cœur.

« Hélas ! dit la reine, en soupirant, où est le temps que je me divertissais comme ces pauvres gens ? Personne n'y trouvait à redire. »

D'abord qu'elle parut, sa sœur accourut pour l'embrasser. Elle avait un air si content, elle était si fort engraissée, que la reine ne put s'empêcher de pleurer en la regardant. Vermeille avait épousé un jeune paysan, qui n'avait pas de fortune, mais il se souvenait toujours que sa femme lui avait donné tout ce qu'il avait, et il cherchait par ses manières complaisantes à lui en marquer sa reconnaissance. Vermeille n'avait pas beaucoup de domestiques, mais ils l'aimaient, comme s'ils eussent été ses enfants, parce qu'elle les traitaient bien. Tous ses voisins l'aimaient aussi, et chacun s'empressait à lui en donner des preuves. Elle n'avait pas beaucoup d'argent, mais elle n'en avait pas besoin ; car elle recueillait dans ses terres, du blé, du vin et de l'huile. Ses troupeaux lui fournissaient du lait, dont elle faisait du beurre et du fromage. Elle filait la laine de ses moutons pour se faire des habits, aussi bien qu'à son mari, et à deux enfants qu'elle avait. Ils se portaient à merveille, et le soir, quand le temps du travail était passé, ils se divertissaient à toutes sortes de jeux.

« Hélas ! s'écria la reine, la fée m'a fait un mauvais présent, en me donnant une couronne. On ne trouve point la joie dans les palais magnifiques, mais dans les occupations innocentes de la campagne. » A peine eut-elle dit ces paroles, que la fée parut.

« Je n'ai pas prétendu vous récompenser, en vous faisant reine, lui dit la fée, mais vous punir, parce que vous m'aviez donné vos prunes à contrecœur. Pour être heureux, il faut comme votre sœur, ne posséder que les choses nécessaires, et n'en point souhaiter davantage.

- Ah ! madame, s'écria Blanche, vous vous êtes assez vengée; finissez mon malheur.

- Il est fini, reprit la fée. Le roi, qui ne vous aime plus, vient d'épouser une autre femme ; et demain, ses officiers viendront vous ordonner de sa part, de ne point retourner à son palais. »

 

Cela arriva comme la fée l'avait prédit : Blanche passa le reste de ses jours avec sa sœur Vermeille, avec toutes sortes de contentements et de plaisirs ; et elle ne pensa jamais à la cour, que pour remercier la fée de l'avoir ramenée dans son village.

Fable de La Fontaine

Publié à 14:26 par lusile17 Tags : background pouvoir
Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

" Les Grenouilles qui demandent un roi"

 

Les Grenouilles, se lassant
De l'état Démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir Monarchique.
Il leur tomba du Ciel un Roi tout pacifique :
Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau ;
Or c'était un Soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui de le voir s'aventurant
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant.
Une autre la suivit, une autre en fit autant,
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
Le bon Sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue.
Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue.
Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir,
Et Grenouilles de se plaindre ;
Et Jupin de leur dire : Eh quoi ! votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre Gouvernement ;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.

Fable de La Fontaine

Publié à 14:26 par lusile17 Tags : background pouvoir chiens nuit
Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

"Le cerf se voyant dans l'eau"

 

 

Dans le cristal d'une fontaine 
Un Cerf se mirant autrefois 
Louait la beauté de son bois, 
Et ne pouvait qu'avecque peine 
Souffrir ses jambes de fuseaux, 
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux. 
Quelle proportion de mes pieds à ma tête ! 
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur : 
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte ; 
Mes pieds ne me font point d'honneur. 
Tout en parlant de la sorte, 
Un Limier le fait partir ; 
Il tâche à se garantir ; 
Dans les forêts il s'emporte. 
Son bois, dommageable ornement, 
L'arrêtant à chaque moment, 
Nuit à l'office que lui rendent 
Ses pieds, de qui ses jours dépendent. 
Il se dédit alors, et maudit les présents 
Que le Ciel lui fait tous les ans.

Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile ; 
Et le beau souvent nous détruit. 
Ce Cerf blâme ses pieds qui le rendent agile ; 
Il estime un bois qui lui nuit.

Fable de La Fontaine

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Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

"Le rat qui c'est retiré du monde"

 

Les Levantins en leur légende
Disent qu'un certain Rat las des soins d'ici-bas,
Dans un fromage de Hollande
Se retira loin du tracas.
La solitude était profonde,
S'étendant partout à la ronde.
Notre ermite nouveau subsistait là-dedans.
Il fit tant de pieds et de dents
Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage
Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?
Il devint gros et gras ; Dieu prodigue ses biens
A ceux qui font voeu d'être siens.
Un jour, au dévot personnage
Des députés du peuple Rat
S'en vinrent demander quelque aumône légère :
Ils allaient en terre étrangère
Chercher quelque secours contre le peuple chat ;
Ratopolis était bloquée :
On les avait contraints de partir sans argent,
Attendu l'état indigent
De la République attaquée.
Ils demandaient fort peu, certains que le secours
Serait prêt dans quatre ou cinq jours.
Mes amis, dit le Solitaire,
Les choses d'ici-bas ne me regardent plus :
En quoi peut un pauvre Reclus
Vous assister ? que peut-il faire,
Que de prier le Ciel qu'il vous aide en ceci ?
J'espère qu'il aura de vous quelque souci.
Ayant parlé de cette sorte.
Le nouveau Saint ferma sa porte.
Qui désignai-je, à votre avis,
Par ce Rat si peu secourable ?
Un Moine ? Non, mais un Dervis :
Je suppose qu'un Moine est toujours charitable.

 

 

Fable de La Fontaine

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Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

"L'homme et la puce"

 

Par des vœux importuns nous fatiguons les Dieux :
Souvent pour des sujets même indignes des hommes.
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d'avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu'il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l'Olympe et tous ses citoyens,
Comme s'il s'agissait des Grecs et des Troyens.
Un Sot par une puce eut l'épaule mordue.
Dans les plis de ses draps elle alla se loger,
Hercule, se dit-il, tu devais bien purger
La terre de cette Hydre au printemps revenue.
Que fais-tu, Jupiter, que du haut de la nue
Tu n'en perdes la race afin de me venger ?
Pour tuer une puce il voulait obliger
Ces Dieux à lui prêter leur foudre et leur massue.

 

 

 

 

Fable de La Fontaine

Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

"Le lion et l'âne chassant"

 

Le roi des animaux se mit un jour en tête
De giboyer. Il célébrait sa fête.
Le gibier du Lion, ce ne sont pas moineaux,
Mais beaux et bons Sangliers, Daims et Cerfs bons et beaux.
Pour réussir dans cette affaire,
Il se servit du ministère
De l'Ane à la voix de Stentor.
L'Ane à Messer Lion fit office de Cor.
Le Lion le posta, le couvrit de ramée,
Lui commanda de braire, assuré qu'à ce son
Les moins intimidés fuiraient de leur maison.
Leur troupe n'était pas encore accoutumée
A la tempête de sa voix ;
L'air en retentissait d'un bruit épouvantable ;
La frayeur saisissait les hôtes de ces bois.
Tous fuyaient, tous tombaient au piège inévitable
Où les attendait le Lion.
N'ai-je pas bien servi dans cette occasion ?
Dit l'Ane, en se donnant tout l'honneur de la chasse.
- Oui, reprit le Lion, c'est bravement crié :
Si je connaissais ta personne et ta race,
J'en serais moi-même effrayé.
L'Ane, s'il eût osé, se fût mis en colère,
Encor qu'on le raillât avec juste raison :
Car qui pourrait souffrir un Ane fanfaron ?
Ce n'est pas là leur caractère.

 

Fable de La Fontaine

Fable de La Fontaine

Jean de la Fontaine

 

"Le mal marié"

 

Que le bon soit toujours camarade du beau, 
Dès demain je chercherai femme; 
Mais comme le divorce entre eux n'est pas nouveau, 
Et que peu de beaux corps, hôtes d'une belle âme, 
Assemblent l'un et l'autre point, 
Ne trouvez pas mauvais que je ne cherche point. 
J'ai vu beaucoup d'hymens; aucuns d'eux ne me tentent : 
Cependant des humains presque les quatre parts 
S'exposent hardiment au plus grand des hasards; 
Les quatre parts aussi des humains se repentent. 
J'en vais alléguer un qui, s'étant repenti, 
Ne put trouver d'autre parti 
Que de renvoyer son épouse, 
Querelleuse, avare, et jalouse. 
Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut : 
On ne levait trop tard, on se couchait trop tôt; 
Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose. 
Les valets enrageaient! l'époux était à bout : 
" Monsieur ne songe à rien, Monsieur dépense tout, 
Monsieur court, Monsieur se repose. " 
Elle en dit tant, que Monsieur, à la fin, 
Lassé d'entendre un tel lutin, 
Vous la renvoie à la campagne 
Chez ses parents. La voilà donc compagne 
De certaines Philis qui gardent les dindons 
Avec les gardeurs de cochons. 
Au bout de quelque temps, qu'on la crut adoucie, 
Le mari la reprend. " Eh bien! qu'avez-vous fait? 
Comment passiez-vous votre vie? 
L'innocence des champs est-elle votre fait? 
- Assez, dit-elle! mais ma peine 
Était de voir les gens plus paresseux qu'ici : 
Ils n'ont des troupeaux nul souci. 
Je leur savais bien dire, et m'attirais la haine 
De tous ces gens si peu soigneux. 
- Eh! Madame, reprit son époux tout à l'heure, 
Si votre esprit est si hargneux, 
Que le monde qui ne demeure 
Qu'un moment avec vous et ne revient qu'au soir 
Est déjà lassé de vous voir, 
Que feront des valets qui toute la journée 
Vous verront contre eux déchaînée?

Et que pourra faire un époux 
Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous? 
Retournez au village : adieu. Si, de ma vie, 
Je vous rappelle et qu'il m'en prenne envie, 
Puissé-je chez les morts avoir pour mes péchés 
Deux femmes comme vous sans cesse à mes côtés! "