amour ange anges animaux art artiste background bébé belle belle image belles images bonne
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Images pieuses( Tous les Saints) (384)
· Cartes humour (divers) (499)
· Bébés droles (473)
· Peintres et peintures divers (1) (500)
· Peintres et peintures divers (501)
· Images pieuses, icones( la vierge Marie) (420)
· Enfants en noir et blanc (364)
· Belles illusts -gifs et images de Noël (1083)
· Illustrations - Contes et fables divers (412)
· Poésies de Noël (33)
(function( w,d,s,l,i){w[l ]=w[l]||[];w[l ].push({'gtm.s tart':
n
Par Anonyme, le 22.12.2024
(function( w,d,s,l,i){w[l ]=w[l]||[];w[l ].push({'gtm.s tart':
n
Par Anonyme, le 22.12.2024
(function( w,d,s,l,i){w[l ]=w[l]||[];w[l ].push({'gtm.s tart':
n
Par Anonyme, le 22.12.2024
(function( w,d,s,l,i){w[l ]=w[l]||[];w[l ].push({'gtm.s tart':
n
Par Anonyme, le 22.12.2024
natalya zakonova
Par Anonyme, le 21.12.2024
· Poésies de Noël- Le sapin de Noël
· Gif et image de chat
· Poèmes de la Saint Valentin
· Poésie -Le bonhomme de neige
· Poémes(Le paradis des mamans )
· Lady DIANA
· Carte humour de chasseur
· Alice au pays des Merveilles (Disney)
· La Belle au Bois Dormant (Disney)
· Peintre célèbre -Claude Monet
· Contes de Grimm - Boucles d'Or et les trois ours
· Peintre célèbre -Claude Monet
· Peintre célèbre -Claude Monet
· Conte de Perrault - Le petit Poucet
· Lady DIANA
Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
124619 articles
Jorinde et Joringel
Joringel se tourna vers Jorinde. Elle était transformée en rossignol qui chantait " Tsitt, Tsitt ". Une chouette aux yeux de braise vola trois fois autour d’elle et par trois fois cria " hou, hou, hou ". Joringel ne pouvait plus bouger : il restait là comme une pierre, il ne pouvait ni pleurer, ni parler, ni remuer la main ou le pied. A présent, le soleil s’était couché : la chouette vola dans le buisson, et aussitôt après une vieille femme en sortit, jaune, maigre et voûtée avec de grands yeux rouges et un nez crochu dont le bout lui atteignait le menton. Elle marmonna, attrapa le rossignol et l’emporta sur son poing. Joringel ne put rien dire, ne put pas avancer : le rossignol était parti.
Enfin, la femme revint et dit d’une voix sourde : " Je te salue, Zachiel, si la lune brille sur la corbeille, détache-le, Zachiel, au bon moment. " Alors Joringel fut délivré. Il tomba à genoux devant la femme et la supplia de lui rendre sa Jorinde, mais elle déclara qu’il ne l’aurait plus jamais et s’en alla. Il appela, pleura et se lamenta, mais ce fut en vain.
Joringel s’en fut et finit par arriver dans un village inconnu où il resta longtemps à garder les moutons. Il allait souvent tourner autour du château, mais pas trop près. Enfin, une nuit, il rêva qu’il trouvait une fleur rouge sang avec une belle et grosse perle en son coeur. Il cueillait cette fleur et l’emportait pour aller au château : tout ce qu’il touchait avec la fleur était délivré de l’enchantement, et il rêva aussi qu’il avait trouvé Jorinde de cette manière.
En se réveillant la matin, il se mit en quête par monts et par vaux d’une fleur semblable : il chercha jusqu’au neuvième jour, et voilà qu’à l’aube il trouva la fleur rouge sang. En son cœur, il y avait une grosse goutte de rosée, aussi grosse que la perle la plus belle
suite................
IL était une fois une adorable petite fille que tout le monde aimait rien qu’à la voir, et plus que tous, sa grand-mère, qui ne savait que faire ni que donner comme cadeaux à l’enfant. Une fois, elle lui donna un petit chaperon de velours rouge et la fillette le trouva si joli, il lui allait si bien, qu’elle ne voulut plus porter autre chose et qu’on ne l’appela plus que le Petit Chaperon rouge. Un jour, sa mère lui dit :
Tiens, Petit Chaperon rouge, voici un morceau de galette et une bouteille de vin : tu iras les porter à ta grand-mère ; elle est malade et affaiblie, et elle va bien se régaler. Fais vite, avant qu’il fasse trop chaud. Et sois bien sage en chemin, et ne va pas sauter de droite et de gauche, pour aller tomber et me casser la bouteille de grand-mère, qui n’aurait plus rien. Et puis, dis bien bonjour en entrant et ne regarde pas d’abord dans tous les coins.
Je serai sage et je ferai tout pour le mieux, promit le Petit Chaperon rouge à sa mère, avant de lui dire au revoir et de partir.
Mais la grand-mère habitait à une bonne demi-heure du village, tout là-bas, dans la forêt ; et lorsque le Petit Chaperon rouge entra dans la forêt, ce fut pour rencontrer le loup. Mais elle ne savait pas que c’était une si méchante bête et elle n’avait pas peur.
Bonjour, Petit Chaperon rouge, dit le loup.
Merci à toi, et bonjour aussi, loup.
Où vas-tu de si bonne heure, Petit Chaperon rouge ?
Chez grand-mère.
Que portes-tu sous ton tablier, dis-moi ?
De la galette et du vin, dit le Petit Chaperon rouge ; nous l’avons cuite hier et je vais en porter à grand-mère, parce qu’elle est malade et que cela lui fera du bien.
Où habite-t’elle, ta grand-mère, Petit Chaperon rouge ? demanda le loup
Plus loin dans la forêt, à un quart d’heure d’ici ; c’est sous les trois grands chênes, et juste en dessous, il y a des noisetiers, tu reconnaîtras forcément, dit le Petit Chaperon rouge.
Fort de ce renseignement, le loup pensa : " Un fameux régal, cette mignonne et tendre jeunesse ! Grasse chère, que j’en ferai : meilleure encore que la grand-mère, que je vais engloutir aussi. Mais attention, il faut être malin si tu veux les déguster l’une et l’autre. " Telles étaient les pensées du loup tandis qu’il faisait un bout de conduite au Petit Chaperon rouge. Puis il dit, tout en marchant :
Toutes ces jolies fleurs dans le sous-bois, comment se fait-il que tu ne les regardes même pas, Petit Chaperon rouge ? Et les oiseaux, on dirait que tu ne les entends pas chanter ! Tu marches droit devant toi comme si tu allais à l’école, alors que la forêt est si jolie ! Le Petit Chaperon rouge donna un coup d’oeil alentour et vit danser les rayons du soleil à travers les arbres, et puis partout, partout des fleurs qui brillaient. " Si j’en faisais un bouquet pour grand- mère, se dit-elle, cela lui ferait plaisir aussi. Il est tôt et j’ai bien le temps d’en cueillir. " Sans attendre, elle quitta le chemin pour entrer dans le sous-bois et cueillir des fleurs ; une ici, l’autre là, mais la plus belle était toujours un peu plus loin, et encore plus loin dans l’intérieur de la forêt. Le loup, pendant ce temps, courait tout droit à la maison de la grand-mère et frappait à sa porte.
Qui est là ? cria la grand-mère.
C’est moi, le Petit Chaperon rouge, dit le loup ; je t’apporte de la galette et du vin, ouvre-moi !
Tu n’as qu’à tirer le loquet, cria la grand-mère. Je suis trop faible et ne peux me lever.
Le Loup tira le loquet, poussa la porte et entra pour s’avancer tout droit, sans dire un mot, jusqu’au lit de la grand-mère, qu’il avala. Il mit ensuite sa chemise, s’enfouit la tête sous son bonnet de dentelle, et se coucha dans son lit, puis tira les rideaux de l’alcôve.
Le Petit Chaperon rouge avait couru de fleur en fleur, mais à présent son bouquet était si gros que c’était tout juste si elle pouvait le porter. Alors elle se souvint de sa grand-mère et se remit bien vite en chemin pour arriver chez elle. La porte ouverte et cela l’étonna. Mais quand elle fut dans la chambre, tout lui parut de plus en plus bizarre et elle se dit : " Mon dieu, comme tout est étrange aujourd’hui ! D’habitude, je suis si heureuse quand je suis chez grand-mère ! " Elle salua pourtant :
Bonjour, grand-mère ! Mais comme personne ne répondait, elle s’avança jusqu’au lit et écarta les rideaux. La grand-mère y était couchée, avec son bonnet qui lui cachait presque toute la figure, et elle avait l’air si étrange.
Comme tu as de grandes oreilles, grand-mère !
C’est pour mieux t’entendre.
Comme tu as de gros yeux, grand-mère !
C’est pour mieux te voir, répondit-elle.
Comme tu as de grandes mains !
C’est pour mieux te prendre, répondit-elle.
Oh ! grand-mère, quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as !
C’est pour mieux te manger, dit le loup, qui fit un bond hors du lit et avala le pauvre Petit Chaperon rouge d’un seul coup. Sa voracité satisfaite, le loup retourna se coucher dans le lit et s’endormit bientôt, ronflant de plus en plus fort. Le chasseur, qui passait devant la maison l’entendit et pensa : " Qu’a donc la vieille femme à ronfler si fort ? Il faut que tu entres et que tu voies si elle a quelque chose qui ne va pas. " Il entra donc et, s’approchant du lit, vit le loup qui dormait là.
C’est ici que je te trouve, vieille canaille ! dit le chasseur. Il y a un moment que je te cherche... Et il allait épauler son fusil, quand, tout à coup, l’idée lui vint que le loup avait peut-être mangé la grand-mère et qu’il pouvait être encore temps de la sauver. Il posa son fusil, prit des ciseaux et se mit à tailler le ventre du loup endormi. Au deuxième ou au troisième coup de ciseaux, il vit le rouge chaperon qui luisait. Deux ou trois coups de ciseaux encore, et la fillette sortait du loup en s’écriant :
Ah ! comme j’ai eu peur ! Comme il faisait noir dans le ventre du loup ! Et bientôt après, sortait aussi la vieille grand-mère, mais c’était à peine si elle pouvait encore respirer. Le Petit Chaperon rouge se hâta de chercher de grosses pierres, qu’ils fourrèrent dans le ventre du loup. Quand celui-ci se réveilla, il voulut bondir, mais les pierres pesaient si lourd qu’il s’affala et resta mort sur le coup.
Tous les trois étaient bien contents : le chasseur prit la peau du loup et rentra chez lui ; la grand-mère mangea la galette et but le vin que le Petit Chaperon rouge lui avait apportés, se retrouvant bientôt à son aise. Mais pour ce qui est du Petit Chaperon elle se jura : " Jamais plus de ta vie tu ne quitteras le chemin pour courir dans les bois, quand ta mère te l’a défendu."
Il était une fois......trois ours qui vivaient dans une confortable maison au fond des grands bois. Il y avait un gros Papa-Ours un peu bourru, une Maman-Ours de moyenne taille et un tout petit Bébé-Ours.
Chacun possédait sa chaise et son bol.
Dans la chambre il y avait trois lits, un très grand pour papa ours, un moyen pour maman ours et un tout petit pour bébé ours.
Un jour, maman ours fit une délicieuse bouillie d'avoine et en versa dans chacun des bols.
" Nous ne pouvons pas la manger tout de suite, dit-elle, c'est beaucoup trop chaud ! "
" Si nous allions faire un petit tour dans les bois en attendant que cela refroidisse, proposa Bébé-Ours, Oh oui ! allons-y ! "
" C'est une bonne idée ! "dit Papa-Ours.
Maman-Ours approuva elle aussi.
Et les trois ours s'enfoncèrent dans les grands bois, humant l'air frais le long des sentiers. Pendant que les trois ours s'amusaient, une petite fille aux magnifiques cheveux blonds passait par là. Elle s'appelait Boucles d'Or.
Lorsqu'elle aperçut la maison des ours, elle y entra car elle était bien fatiguée et avait grand faim.
" Oh! Oh ! Y a-t-il quelqu'un ? " cria-t-elle, mais personne ne répondit.
" Huum ! Huum ! Comme ça sent bon ! " s'exclama Boucles d'Or en voyant les trois bols sur la table. Elle grimpa sur un tabouret pour goûter la bouillie de Papa-Ours. " Aie ! Elle est trop chaude ! " fit-elle en reposant la cuillère. Elle goûta ensuite celle de la Maman-Ours. " Oh ! Elle est trop froide ! " dit-elle en repoussant la cuillère. Elle goûta enfin la bouillie du Bébé-Ours et la trouva tout à fait bien. Elle la mangea toute, sans en laisser une seule bouchée. Boucles d'Or aperçut alors les trois chaises et voulut grimper sur celle de Papa-Ours. Mais il n'y avait même pas un coussin et elle la trouva beaucoup trop dure. Elle essaya celle de Maman-Ours, mais cette fois il y avait trop de coussins et elle la trouva trop confortable. Elle s'installa enfin sur celle de bébé-Ours. Elle était juste comme il faut, confortable et bien rembourrée. Et Boucles d'Or s'amusa à sauter et à rebondir tant et si bien qu'elle défonça la chaise et tomba par terre.
" Je suis fatiguée " soupira Boucles d'Or en voyant les trois lits dans la chambre. Elle grimpa sur le lit du Papa-Ours, mais redescendit aussitôt. Il était beaucoup trop dur. Elle essaya ensuite celui de Maman-Ours, mais celui-là était trop mou et plein de bosses. Elle monta enfin sur le lit de Bébé-Ours, il était tout à fait bien. Boucles d'Or s'y laissa tomber et s'endormit aussitôt.
Au bout d'un moment, les trois ours, très contents de leur promenade dans la forêt, rentrèrent à la maison et s'aperçurent que l'on avait touché à leurs bols.
" Quelqu'un a goûté à ma bouillie ! " dit le Papa-Ours de sa grosse voix bourrue.
" Quelqu'un a goûté à ma bouillie ! " fit la Maman-Ours de sa moyenne voix.
" Quelqu'un a goûté à ma bouillie et l'a toute mangée ! " cria Bébé-Ours de sa toute petite voix.
" Quelqu'un s'est assis sur ma chaise ! " gronda Papa-Ours de sa grosse voix bourrue. " Quelqu'un s'est assis sur ma chaise ! " dit Maman-Ours de sa moyenne voix.
" Quelqu'un s'est assis sur la mienne et l'a défoncée ! " pleurnicha Bébé-Ours de sa toute petite voix.
Ils allèrent ensuite dans leur chambre:
" On s'est couché sur mon lit ! " s'écria le Papa-Ours de sa grosse voix.
" On s'est couché sur le mien ! " dit Maman-Ours de sa moyenne voix.
" Venez voir ! Quelqu'un est couché dans mon petit lit ! " s'exclama le Bébé-Ours tout surpris. Papa-Ours avait une si grosse voix, que Boucles d'Or entendit en rêve le barrissement d'un éléphant. Quand Maman-Ours prit la parole, elle crut qu'un corbeau croassait. En entendant Bébé-Ours, elle crut être piquée à l'oreille par un gros bourdon velu, et elle s'éveilla en sursaut. Elle aperçut alors les trois ours. Aussitôt, elle bondit hors du lit et s'enfuit à toutes jambes. Elle ne s'arrêta de courir que lorsqu'elle atteignit sa maison à la lisière des grands bois.
Alors, Papa-Ours répara la petite chaise qui fut bientôt toute neuve. Maman-Ours remit un peu d'ordre dans la chambre, et ils s'installèrent devant trois bols de bouillie d'avoine, qui n'était plus ni trop chaude, ni trop froide, mais juste à point.
Hansel et Gretel Partie I
Àl’orée d’une grande forêt vivaient un pauvre bûcheron, sa femme et ses deux enfants. Le garçon s’appelait Hansel et la fille Gretel. La famille ne mangeait guère. Une année que la famine régnait dans le pays et que le pain lui-même vint à manquer, le bûcheron ruminait des idées noires. Une nuit, dans son lit, alors qu’il remâchait ses soucis, il dit à sa femme :
- Qu’allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants quand nous n’avons plus rien pour nous-mêmes ?
- Eh bien, mon homme, dit la femme, sais-tu ce que nous allons faire ? Dès l’aube, nous conduirons les enfants au plus profond de la forêt, nous leur allumerons un feu et leur donnerons à chacun un petit morceau de pain. Puis, nous irons à notre travail et les laisserons seuls. Ils ne retrouveront plus leur chemin et nous en serons débarrassés.
- Non, femme, dit le bûcheron. je ne ferai pas cela ! Comment pourrais-je me résoudre à laisser nos enfants tout seuls dans la forêt ! Les bêtes sauvages ne tarderaient pas à les dévorer.
- Oh ! fou, rétorqua-t-elle, tu préfères donc que nous mourions de faim tous les quatre ? Alors, il ne te reste qu’à raboter les planches de nos cercueils.
Elle n’eut de cesse qu’il n’acceptât ce qu’elle proposait.
- Mais j’ai quand même pitié de ces pauvres enfants, dit le bûcheron.
Les deux petits n’avaient pas pu s’endormir tant ils avaient faim. Ils avaient entendu ce que la marâtre disait à leur père. Gretel pleura des larmes amères et dit à son frère :
- C’en est fait de nous.
- Du calme, Gretel, dit Hansel. Ne t’en fais pas ; je trouverai un moyen de nous en tirer.
Quand les parents furent endormis, il se leva, enfila ses habits, ouvrit la chatière et se glissa dehors. La lune brillait dans le ciel et les graviers blancs, devant la maison, étincelaient comme des diamants. Hansel se pencha et en mit dans ses poches autant qu’il put. Puis il rentra dans la maison et dit à Gretel :
- Aie confiance, chère petite sœur, et dors tranquille. Dieu ne nous abandonnera pas.
Et lui-même se recoucha. Quand vint le jour, avant même que le soleil ne se levât, la femme réveilla les deux enfants :
- Debout, paresseux ! Nous allons aller dans la forêt pour y chercher du bois.
Elle leur donna un morceau de pain à chacun et dit :
- Voici pour le repas de midi ; ne mangez pas tout avant, car vous n’aurez rien d’autre.
Comme les poches de Hansel étaient pleines de cailloux, Gretel mit le pain dans son tablier. Puis, ils se mirent tous en route pour la forêt. Au bout de quelque temps, Hansel s’arrêta et regarda en direction de la maison. Et sans cesse, il répétait ce geste. Le père dit :
- Que regardes-tu, Hansel, et pourquoi restes-tu toujours en arrière ? Fais attention à toi et n’oublie pas de marcher !
- Ah ! père dit Hansel, Je regarde mon petit chat blanc qui est perché là-haut sur le toit et je lui dis au revoir.
La femme dit :
- Fou que tu es ! ce n’est pas le chaton, c’est un reflet de soleil sur la cheminée.
Hansel, en réalité, n’avait pas vu le chat. Mais, à chaque arrêt, il prenait un caillou blanc dans sa poche et le jetait sur le chemin. Quand ils furent arrivés au milieu de la forêt, le père dit :
- Maintenant, les enfants, ramassez du bois ! je vais allumer un feu pour que vous n’ayez pas froid.
Hansel et Gretel amassèrent des brindilles au sommet d’une petite colline. Quand on y eut mit le feu et qu’il eut bien pris, la femme dit :
- Couchez-vous auprès de lui, les enfants, et reposez-vous. Nous allons abattre du bois. Quand nous aurons fini, nous reviendrons vous chercher.
Hansel et Gretel s’assirent auprès du feu et quand vint l’heure du déjeuner, ils mangèrent leur morceau de pain. Ils entendaient retentir des coups de hache et pensaient que leur père était tout proche. Mais ce n’était pas la hache. C’était une branche que le bûcheron avait attachée à un arbre mort et que le vent faisait battre de-ci, de-là. Comme ils étaient assis là depuis des heures, les yeux finirent par leur tomber de fatigue et ils s’endormirent. Quand ils se réveillèrent, il faisait nuit noire. Grethel se mit à pleurer et dit :
- Comment ferons-nous pour sortir de la forêt ?
Hansel la consola :
- Attends encore un peu, dit-il, jusqu’à ce que la lune soit levée. Alors, nous retrouverons notre chemin.
Lire la suite du conte.......
Alexander Zick
Quand la pleine lune brilla dans le ciel, il prit sa sœur par la main et suivit les petits cailloux blancs. Ils étincelaient comme des écus frais battus et indiquaient le chemin. Les enfants marchèrent toute la nuit et, quand le jour se leva, ils atteignirent la maison paternelle. Ils frappèrent à la porte. Lorsque la femme eut ouvert et quand elle vit que c’étaient Hansel et Gretel, elle dit :
- Méchants enfants ! pourquoi avez-vous dormi si longtemps dans la forêt ? Nous pensions que vous ne reviendriez jamais.
Leur père, lui, se réjouit, car il avait le cœur lourd de les avoir laissés seuls dans la forêt.
Peu de temps après, la misère régna de plus belle et les enfants entendirent ce que la marâtre disait, pendant la nuit, à son mari :
- Il ne nous reste plus rien à manger, une demi-miche seulement, et après, finie la chanson ! Il faut nous débarrasser des enfants ; nous les conduirons encore plus profond dans la forêt pour qu’ils ne puissent plus retrouver leur chemin ; il n’y a rien d’autre à faire.
Le père avait bien du chagrin. Il songeait qu’il vaudrait mieux partager la dernière bouchée avec les enfants. Mais la femme ne voulut n’en entendre. Elle le gourmanda et lui fit mille reproches. Qui a dit « A » doit dire « B ». Comme il avait accepté une première fois, il dut consentir derechef.
Les enfants n’étaient pas encore endormis. Ils avaient tout entendu. Quand les parents furent plongés dans le sommeil, Hansel se leva avec l’intention d’aller ramasser des cailloux comme la fois précédente. Mais la marâtre avait verrouillé la porte et le garçon ne put sortir. Il consola cependant sa petite sœur :
- Ne pleure pas, Gretel, dors tranquille ; le bon Dieu nous aidera.
Tôt le matin, la marâtre fit lever les enfants. Elle leur donna un morceau de pain, plus petit encore que l’autre fois. Sur la route de la forêt, Hansel l’émietta dans sa poche ; il s’arrêtait souvent pour en jeter un peu sur le sol.
- Hansel, qu’as-tu à t’arrêter et à regarder autour de toi ? dit le père. Va ton chemin !
- Je regarde ma petite colombe, sur le toit, pour lui dire au revoir ! répondit Hansel.
- Fou ! dit la femme. Ce n’est pas la colombe, c’est le soleil qui se joue sur la cheminée.
Hansel, cependant, continuait à semer des miettes de pain le long du chemin. La marâtre conduisit les enfants au fin fond de la forêt, plus loin qu’ils n’étaient jamais allés. On y refit un grand feu et la femme dit :
- Restez là, les enfants. Quand vous serez fatigués, vous pourrez dormir un peu nous allons couper du bois et, ce soir, quand nous aurons fini, nous viendrons vous chercher.
À midi, Gretel partagea son pain avec Hansel qui avait éparpillé le sien le long du chemin. Puis, ils dormirent et la soirée passa sans que personne ne revînt auprès d’eux. Ils s’éveillèrent au milieu de la nuit, et Hansel consola sa petite sœur, disant :
- Attends que la lune se lève, Grethel, nous verrons les miettes de pain que j’ai jetées ; elles nous montreront le chemin de la maison.
Quand la lune se leva, ils se mirent en route. Mais de miettes, point. Les mille oiseaux des champs et des bois les avaient mangées. Les deux enfants marchèrent toute la nuit et le jour suivant, sans trouver à sortir de la forêt. Ils mouraient de faim, n’ayant à se mettre sous la dent que quelques baies sauvages. Ils étaient si fatigués que leurs jambes ne voulaient plus les porter. Ils se couchèrent au pied d’un arbre et s’endormirent.
Trois jours s’étaient déjà passés depuis qu’ils avaient quitté la maison paternelle. Ils continuaient à marcher, s’enfonçant toujours plus avant dans la forêt. Si personne n’allait venir à leur aide, ils ne tarderaient pas à mourir. À midi, ils virent un joli oiseau sur une branche, blanc comme neige. Il chantait si bien que les enfants s’arrêtèrent pour l’écouter. Quand il eut fini, il déploya ses ailes et vola devant eux. Ils le suivirent jusqu’à une petite maison sur le toit de laquelle le bel oiseau blanc se percha. Quand ils s’en furent approchés tout près, ils virent qu’elle était faite de pain et recouverte de gâteaux. Les fenêtres étaient en sucre.
- Nous allons nous mettre au travail, dit Hansel, et faire un repas béni de Dieu. Je mangerai un morceau du toit ; ça a l’air d’être bon !
Hansel grimpa sur le toit et en arracha un petit morceau pour goûter. Gretel se mit à lécher les carreaux. On entendit alors une voix suave qui venait de la chambre.
- Langue, langue lèche ! Qui donc ma maison lèche ?
Les enfants répondirent :
- C’est le vent, c’est le vent. Ce céleste enfant.
Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Gretel découpa une vitre entière, s’assit sur le sol et se mit à manger. La porte, tout à coup, s’ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s’appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Gretel eurent si peur qu’ils laissèrent tomber tout ce qu’ils tenaient dans leurs mains. La vieille secoua la tête et dit :
- Eh ! chers enfants, qui vous a conduits ici ? Entrez, venez chez moi ! Il ne vous sera fait aucun mal.
Lire la suite du conte........
Hansel et Gretel Partie III
Alexander Zick
Elle les prit tous deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un bon repas, du lait et des beignets avec du sucre, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits. Hansel et Gretel s’y couchèrent. Ils se croyaient au Paradis. Mais l’amitié de la vieille n’était qu’apparente. En réalité, c’était une méchante sorcière à l’affût des enfants. Elle n’avait construit la maison de pain que pour les attirer. Quand elle en prenait un, elle le tuait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c’était alors jour de fête. La sorcière avait les yeux rouges et elle ne voyait pas très clair. Mais elle avait un instinct très sûr, comme les bêtes, et sentait venir de loin les êtres humains. Quand Hansel et Gretel s’étaient approchés de sa demeure, elle avait ri méchamment et dit d’une voix mielleuse :
- Ceux-là, je les tiens ! Il ne faudra pas qu’ils m’échappent !
À l’aube, avant que les enfants ne se soient éveillés, elle se leva. Quand elle les vit qui reposaient si gentiment, avec leurs bonnes joues toutes roses, elle murmura :
- Quel bon repas je vais faire !
Elle attrapa Hansel de sa main rêche, le conduisit dans une petite étable et l’y enferma au verrou. Il eut beau crier, cela ne lui servit à rien. La sorcière s’approcha ensuite de Gretel, la secoua pour la réveiller et s’écria :
- Debout, paresseuse ! Va chercher de l’eau et prépare quelque chose de bon à manger pour ton frère. Il est enfermé à l’étable et il faut qu’il engraisse. Quand il sera à point, je le mangerai. Gretel se mit à pleurer, mais cela ne lui servit à rien. Elle fut obligée de faire ce que lui demandait l’ogresse. On prépara pour le pauvre Hansel les plats les plus délicats. Gretel, elle, n’eut droit qu’à des carapaces de crabes. Tous les matins, la vieille se glissait jusqu’à l’écurie et disait :
- Hansel, tends tes doigts, que je voie si tu es déjà assez gras.
Mais Hansel tendait un petit os et la sorcière, qui avait de mauvais yeux, ne s’en rendait pas compte. Elle croyait que c’était vraiment le doigt de Hansel et s’étonnait qu’il n’engraissât point. Quand quatre semaines furent passées, et que l’enfant était toujours aussi maigre, elle perdit patience et décida de ne pas attendre plus longtemps.
- Holà ! Gretel, cria-t-elle, dépêche-toi d’apporter de l’eau. Que Hansel soit gras ou maigre, c’est demain que je le tuerai et le mangerai.
Ah, comme elle pleurait, la pauvre petite, en charriant ses seaux d’eau, comme les larmes coulaient le long de ses joues !
- Dieu bon, aide-nous donc ! s’écria-t-elle. Si seulement les bêtes de la forêt nous avaient dévorés ! Au moins serions-nous morts ensemble !
- Cesse de te lamenter ! dit la vieille ; ça ne te servira à rien !
De bon matin, Gretel fut chargée de remplir la grande marmite d’eau et d’allumer le feu.
- Nous allons d’abord faire la pâte, dit la sorcière. J’ai déjà fait chauffer le four et préparé ce qu’il faut. Elle poussa la pauvre Gretel vers le four, d’où sortaient de grandes flammes.
- Faufile-toi dedans ! ordonna-t-elle, et vois s’il est assez chaud pour la cuisson.
Hosemann
Elle avait l’intention de fermer le four quand la petite y serait pour la faire rôtir. Elle voulait la manger, elle aussi. Mais Gretel devina son projet et dit :
- Je ne sais comment faire, comment entre-t-on dans ce four ?
- Petite oie, dit la sorcière, l’ouverture est assez grande, vois, je pourrais y entrer moi-même.
Et elle y passa la tête. Alors Gretel la poussa vivement dans le four, claqua la porte et mit le verrou. La sorcière se mit à hurler épouvantablement. Mais Gretel s’en alla et cette épouvantable sorcière n’eut plus qu’à rôtir. Gretel, elle, courut aussi vite qu’elle le pouvait chez Hansel. Elle ouvrit la petite étable et dit :
- Hansel, nous sommes libres ! La vieille sorcière est morte !
Hansel bondit hors de sa prison, aussi rapide qu’un oiseau dont on vient d’ouvrir la cage. Comme ils étaient heureux ! Comme ils se prirent par le cou, dansèrent et s’embrassèrent ! N’ayant plus rien à craindre, ils pénétrèrent dans la maison de la sorcière. Dans tous les coins, il y avait des caisses pleines de perles et de diamants.
- C’est encore mieux que mes petits cailloux ! dit Hansel en remplissant ses poches.
Et Gretel ajouta :
- Moi aussi, je veux en rapporter à la maison !
Et elle en mit tant qu’elle put dans son tablier.
- Maintenant, il nous faut partir, dit Hansel, si nous voulons fuir cette forêt ensorcelée.
Au bout de quelques heures, ils arrivèrent sur les bords d’une grande rivière.
- Nous ne pourrons pas la traverser, dit Hansel, je ne vois ni passerelle ni pont.
- On n’y voit aucune barque non plus, dit Gretel. Mais voici un canard blanc. Si Je lui demande, il nous aidera à traverser.
Elle cria :
- Petit canard, petit canard, Nous sommes Hansel et Grethel. Il n’y a ni barque, ni gué, ni pont. Fais-nous passer avant qu’il ne soit tard.
Le petit canard s’approcha et Hansel se mit à califourchon sur son dos. Il demanda à sa sœur de prendre place à côté de lui.
- Non, répondit-elle, ce serait trop lourd pour le canard. Nous traverserons l’un après l’autre.
La bonne petite bête les mena ainsi à bon port. Quand ils eurent donc passé l’eau sans dommage, ils s’aperçurent au bout de quelque temps que la forêt leur devenait de plus en plus familière. Finalement, ils virent au loin la maison de leur père. Ils se mirent à courir, se ruèrent dans la chambre de leurs parents et sautèrent au cou de leur père. L’homme n’avait plus eu une seule minute de bonheur depuis qu’il avait abandonné ses enfants dans la forêt. Sa femme était morte. Gretel secoua son tablier et les perles et les diamants roulèrent à travers la chambre. Hansel en sortit d’autres de ses poches, par poignées. C’en était fini des soucis. Ils vécurent heureux tous ensemble.
Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm
Blanche-Neige Partie I
Il était une fois, en plein hiver, quand les flocons descendaient du ciel comme des plumes et du duvet, une reine qui était assise et cousait devant une fenêtre qui avait un encadrement en bois d’ébène, noir et profond. Et tandis qu’elle cousait négligemment tout en regardant la belle neige au-dehors, la reine se piqua le doigt avec son aiguille et trois petites gouttes de sang tombèrent sur la neige. C’était si beau, ce rouge sur la neige, qu’en le voyant, la reine songea :
- Oh! si je pouvais avoir un enfant aussi blanc que la neige, aussi vermeil que le sang et aussi noir de cheveux que l’ébène de cette fenêtre !
Bientôt après, elle eut une petite fille qui était blanche comme la neige, vermeille comme le sang et noire de cheveux comme le bois d’ébène, et Blanche-Neige fut son nom à cause de cela. Mais la reine mourut en la mettant au monde.
Au bout d’un an, le roi prit une autre femme qui était très belle, mais si fière et si orgueilleuse de sa beauté qu’elle ne pouvait supporter qu’une autre la surpassât. Elle possédait un miroir magique avec lequel elle parlait quand elle allait s’y contempler :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume qui est la femme la plus belle ?
Et le miroir lui répondait :
- Vous êtes la plus belle du pays, Madame.
Alors la reine était contente, car elle savait que le miroir disait la vérité. Blanche-Neige cependant grandissait peu à peu et devenait toujours plus belle. Quand elle eut sept ans, elle était belle comme le jour et bien plus belle que la reine elle même. Et quand la reine, un jour, questionna son miroir :
- Miroir, gentil miroir, dis moi, dans le royaume, quelle est de toutes la plus belle ?
Le miroir répondit:
- Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige l’est mille fois plus que vous.
La reine sursauta et devint jaune, puis verte de jalousie. À partir de ce moment là, elle ne pouvait plus voir Blanche-Neige sans que le cœur lui chavirât dans la poitrine tant elle la haïssait. La haine poussa dans son cœur, avec la jalousie, comme pousse la mauvaise herbe, ne lui laissant aucun repos ni de jour, ni de nuit.
Franz Jüttner, 1905
Un jour, elle appela un chasseur et lui dit:
- Tu vas prendre l’enfant et l’emmener au loin dans la forêt. Je ne veux plus la voir devant mes yeux. Tu la tueras et tu me rapporteras son foie et ses poumons en témoignage.
Le chasseur obéit et emmena l’enfant. Mais quand il tira son couteau de chasse pour plonger dans le cœur innocent de Blanche-Neige, elle se mit à pleurer et lui dit :
- Oh ! Laisse-moi la vie sauve, mon bon chasseur ! Je m’enfuirai à travers bois et ne reparaîtrai jamais !
Elle était si,belle que le chasseur s’apitoya et lui dit :
- Sauve toi ma pauvre petite !
Il était certain, au dedans de lui-même, que les bêtes sauvages auraient tôt fait de la dévorer . Mais il n’en avait pas moins le cœur soulagé d’un gros poids en évitant ainsi de la tuer de sa main. Comme un marcassin passait par là, il l’abattit et le dépouilla rapportant son foie et ses poumons à la reine, en guise de preuve. Il fallut que le cuisinier les mît au sel et les fît cuire, après quoi la mauvaise femme les mangea, en croyant se repaître du foie et des poumons de Blanche-Neige.
Dans la vaste forêt, la malheureuse fillette était désespérément seule et tellement apeurée qu’elle regardait, pour ainsi dire, derrière chaque feuille sur les arbres, ne sachant que faire ni que devenir. Elle commença à courir, s’écorchant aux épines et sur les pierres pointues, voyant sauter devant elle les bêtes sauvages qui venaient la frôler, mais qui ne lui faisaient pas de mal. Tant que ses petits pieds voulurent bien la porter, elle courut ainsi droit devant, et quand tomba la nuit, n’en pouvant plus, elle eut la chance de voir une toute petite maison où elle entra pour se reposer. Tout était petit dans cette maison en miniature, mais si propre et si charmant que c’est impossible de le dire. Il y avait une petite table qui était déjà mise, avec sa nappe blanche et sept petites assiettes ayant chacune son couvert : le petit couteau, la petite cuiller, la petite fourchette et le petit gobelet. Sept petits lits s’alignaient côte à côte le long du mur, bien faits, et tous avec de beaux draps blancs et frais. Blanche-Neige avait si grand-faim et si terriblement soif qu’elle prit et mangea un petit peu dans chaque petite assiette, puis but une gorgée de vin dans chaque petit gobelet; à chaque place aussi, elle avait pris une bouchée de pain. Après, comme elle était si fatiguée, elle voulut se coucher, mais aucun des petits lits n’était à sa taille. Celui-ci était trop long, celui-là trop court, un autre trop étroit. Elle les essaya tous et le septième enfin lui alla parfaitement. Elle y resta couchée, fit sa prière et s’endormit.
Lire la suite du conte..........
Blanche-Neige Partie II
Franz Jüttner, 1905
Les maîtres du logis ne rentrèrent chez eux que lorsqu’il faisait déjà nuit noire. C’étaient les sept nains qui piochent et creusent les montagnes pour trouver les filons de minerais. Ils allumèrent leur petite bougie et s’aperçurent, avec la lumière que quelqu’un était entré chez eux, parce que tout n’était pas parfaitement en ordre ni exactement comme ils l’avaient laissé en partant.
- Qui s’est assis sur ma chaise ? demanda le premier.
- Qui a mangé dans ma petite assiette ? fit le second.
- Qui a pris un morceau de mon petit pain ? dit le troisième.
- Qui m’a pris un peu de ma petite potée ? s’étonna le quatrième.
- Qui a sali ma petite fourchette ? questionna le cinquième.
- Qui s’est servi de mon petit couteau ? interrogea le sixième.
- Qui a bu dans mon petit gobelet ? s’inquiéta le septième enfin.
Le premier, en regardant un peu partout autour de lui, vit alors qu’il y avait un creux dans son lit et il s’exclama :
- Qui s’est allongé sur mon petit lit?
Les six autres accoururent et s’écrièrent tous, les uns après les autres :
- Dans mon petit lit aussi quelqu’un s’est couché!
Tous, sauf le septième toutefois qui arriva devant son lit et vit Blanche-Neige qui était couchée et qui dormait. Il appela les autres qui se précipitèrent jusqu’à lui et poussèrent des cris de surprise et d’admiration et levant haut leur petit bougeoir pour éclairer Blanche-Neige.
- Ô mon dieu! Ô mon dieu! s’exclamaient-ils tous, la belle enfant ! Comme elle est mignonne ! Comme elle est jolie !
Leur joie était si grande qu’ils ne voulurent pas la réveiller et la laissèrent dormir dans le lit où elle était. Le septième nain s’en alla dormir avec ses compagnons, une heure avec chacun et la nuit fut passée. Au jour, quand Blanche-Neige se réveilla elle eut grand peur en voyant les sept nains ; mais ils se montrèrent très amicaux avec elle et lui demandèrent :
- Comment t’appelles-tu ?
- Je m’appelle Blanche-Neige, leur répondit-elle.
- Comment es-tu venue dans notre maison ?
Elle leur raconta que sa marâtre avait voulu la faire mourir, mais que le chasseur lui avait laissé la vie sauve et qu’elle avait couru toute la journée sans s’arrêter, jusqu’au moment qu’elle avait trouvé leur maisonnette.
- Veux-tu prendre soin de notre ménage ? lui demandèrent les nains. Tu ferais la cuisine, les lits, la lessive, la couture, le tricot, et si tu tiens tout bien propre et bien en ordre, nous pourrions te garder avec nous et tu ne manquerais de rien.
- Oh! oui, de tout mon cœur! dit Blanche-Neige.
Et elle resta avec eux. Elle leur faisait le ménage et leur tenait la petite maison bien propre et bien en ordre, et les nains s’en allaient le matin chercher dans la montagne les minéraux et l’or. Ils ne revenaient qu’à la nuit, et il fallait alors que leur repas fût prêt. Toute la journée Blanche-Neige restait seule, et les gentils petits nains l’avertirent prudemment et lui dirent :
- Tiens-toi bien sur tes gardes à cause de ta belle-mère. Elle ne tardera pas à savoir que tu es ici. Ne laisse donc entrer personne !
Lire la suite du conte........
Blanche-Neige Partie III
Franz Jüttner, 1905
La reine, en effet, quand elle crut avoir mangé le foie et les poumons de Blanche-Neige, ne douta plus dans sa pensée d’être de nouveau la première et la plus belle du royaume. Elle s’en alla devant son miroir et lui parla :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume quelle est de toutes la plus belle ?
Alors le miroir répondit:
- Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige sur les monts là-bas, chez les sept nains, est belle plus que vous, et mille fois au moins !
Elle frémit, car elle savait que le miroir ne pouvait pas dire un mensonge, et elle sut ainsi que le chasseur l’avait trompée et que Blanche-Neige vivait toujours. Alors elle se mit à réfléchir et à réfléchir encore au moyen de la supprimer, car si la reine n’était pas la plus belle de tout le pays, la jalousie la dévorait et ne la laissait pas en repos. Et pour finir, elle se barbouilla le visage et se rendit méconnaissable en s’habillant comme une vieille colporteuse :
- De beaux articles à vendre ! Rien que du beau, je vends !
Blanche-Neige vint regarder à la fenêtre et cria :
- Bonjour, ma bonne dame, qu’est-ce que vous vendez ?
- Du bel article, du bon article, répondit-elle, du lacet de toutes les couleurs!
En même temps elle en tirait un pour montrer: un beau lacet tressé de soie multicolore. Cette brave femme, pensa Blanche-Neige, je peux la laisser entrer ! Elle déverrouilla la porte et la fit entrer pour lui acheter le beau lacet multicolore qu’elle voulait mettre à son corset.
Franz Jüttner, 1905
- Mais mon enfant, de quoi as-tu l’air ? s’exclama la vieille. Viens ici, que je lace proprement !
Blanche-Neige, sans méfiance, vint se placer devant la vieille et la laissa lui mettre le nouveau lacet. Mais la vieille passa si vite le lacet et le serra si fort que Blanche-Neige ne put plus respirer, suffoqua et tomba comme morte.
- Et voilà pour la plus belle ! ricana la vieille qui sortit précipitamment.
Le soir venu les sept nains rentrèrent à la maison. Quel ne fut pas leur effroi en voyant leur chère Blanche-Neige qui gisait sur le sol, inerte et immobile comme si elle était morte ! Ils la redressèrent tout d’abord, et en voyant comme elle était sanglée dans son corset, ils se hâtèrent d’en couper le lacet. Le souffle lui revint petit à petit et elle se ranima peu à peu. Lorsque les nains apprirent ce qui lui était arrivé, ils lui dirent :
- Cette vieille colporteuse n’était nulle autre que la maudite reine. À l’avenir, garde-toi bien et ne laisse entrer nul être vivant quand nous n’y sommes pas!
La méchante femme, de son côté, aussitôt rentrée chez elle s’en alla devant son miroir et le questionna :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume quelle est de toutes la plus belle ?
Et le miroir répondit comme devant :
- Dame la reine, ici, vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige sur les monts là-bas, chez les sept nains, est plus belle que vous, et mille fois au moins !
Son sang s’arrêta quand elle entendit ces paroles qui lui révélaient que Blanche-Neige, une fois encore, avait pu échapper à la mort. À présent, pensa-t-elle, je vais composer quelque chose à quoi tu n’échapperas pas ! Recourant alors aux artifices des sorcières qu’elle connaissait bien, elle fabriqua un peigne empoisonné. Ensuite elle se grima et s’habilla en vieille femme, mais avec un autre air que la fois précédente. Ainsi travestie, elle passa les sept montagnes pour aller jusque chez les sept nains, frappa à la porte et cria :
- Beaux articles à vendre ! Beaux articles !
Blanche-Neige regarda dehors et cria :
- Allez vous-en plus loin ! Je ne dois laisser entrer personne dans la maison !
- Il n’est pas défendu de regarder ! répondit la fausse vieille en tirant le peigne empoisonné pour le lui faire voir à travers la fenêtre.
La petite le trouva si beau qu’elle ne put pas résister et qu’elle ouvrit la porte pour acheter le peigne à cette vieille femme.
- Et à présent laisse-moi faire, lui dit la vieille, je vais te peigner un peu comme il faut!
La pauvre Blanche-Neige, sans réfléchir, laissa faire la vieille, qui lui passa le peigne dans les cheveux. Mais à peine avait-elle commencé que le poison foudroya Blanche-Neige, qui tomba de tout son long et resta là, sans connaissance.
- Et voilà pour toi, merveille de beauté ! ricana la vieille qui s’éloigna bien vite.
Par bonheur, la nuit ne tarda pas à venir et les sept nains à rentrer. En voyant Blanche-Neige étendue sur le sol, ils pensèrent tout de suite à l’affreuse marâtre, cherchèrent ce qu’elle avait bien pu faire et trouvèrent le peigne empoisonné. Dès qu’ils l’eurent ôté de ses cheveux, Blanche-Neige revint à elle et leur raconta ce qu’il lui était arrivé. De nouveau, ils la mirent en garde et lui recommandèrent de ne jamais plus ouvrir la porte à qui que ce soit. Quand à la reine, aussitôt de retour, elle alla s’asseoir devant son miroir et demanda :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume quelle est de toutes la plus belle ?
Et le miroir répondit encore comme devant :
- Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige sur les monts là-bas, chez les sept nains, est plus belle que vous, et mille fois au moins !
Quand le miroir eut ainsi parlé, la reine trembla de rage et de fureur et s’écria :
- Il faut que Blanche-Neige meure, même si je dois y laisser ma vie
Blanche-Neige Partie IV
Franz Jüttner, 1905
Alors, elle alla s’enfermer dans une chambre secrète où personne n’entrait jamais, et là, elle confectionna un terrible poison avec lequel elle fit une pomme empoisonnée ! Extérieurement, elle était très belle, bien blanche avec des joues rouges, et si appétissante que nul ne pouvait la voir sans en avoir envie. Mais une seule bouchée, et c’était la mort. Lorsque ses préparatifs furent achevés avec la pomme, la reine se brunit la figure et se costuma en paysanne, puis se rendit chez les sept nains en passant les sept montagnes. Quand elle eut frappé à la porte, Blanche-Neige passa la tête par la fenêtre et lui dit :
- Je ne peux laisser entrer personne au monde. Les sept nains me l’ont défendu.
- Cela m’est égal, dit la paysanne, je saurai bien me débarrasser quand même de mes pommes. Tiens, je vais t’en donner une !
- Non, merci, dit Blanche-Neige. Je ne dois rien accepter non plus.
- Aurais-tu peur du poison ? dit la paysanne. Regarde, je coupe la pomme en deux ; la moitié rouge, c’est pour toi, et la blanche, je la mange moi.
La pomme avait été faite si astucieusement que la moitié rouge était seule empoisonnée. Blanche-Neige avait grande envie de cette belle pomme, et quand elle vit la paysanne croquer à belles dents dans sa moitié de pomme, elle ne put pas résister et tendit le bras pour prendre l’autre moitié. Mais à peine la première bouchée fut-elle dans sa bouche qu’elle tomba morte sur le plancher. La reine l’examina avec des regards cruels et partit d’un grand éclat de rire, en s’écriant cette fois avec satisfaction :
- Blanche comme neige, rouge comme sang, noire comme le bois d’ébène, ce coup-ci les nains ne pourront plus te ranimer !
Et dès qu’elle fut devant son miroir, elle le questionna :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi dans le royaume quelle est de toutes la plus belle ?
Alors et enfin, le miroir répondit :
- Vous êtes la plus belle du pays, Madame !
Et là, son cœur envieux fut apaisé autant que peut être apaisé un cœur envieux. Les nains, quand ils revinrent le soir à la maison, trouvèrent Blanche-Neige étendue sur le plancher. Mais cette fois elle n’avait plus de souffle et elle était vraiment morte. Ils la relevèrent, ils cherchèrent bien partout s’ils ne trouvaient pas quelque chose d’empoisonné, ils lui défirent son corset, ils peignèrent ses cheveux, ils la lavèrent avec de l’eau, puis avec du vin. Mais rien de tout cela n’y fit. Morte elle était, la chère petite, et morte elle resta. Ils la couchèrent sur une civière, et tous les sept, ils restèrent à côté et la pleurèrent pendant trois jours. Puis ils pensèrent à l’enterrer. Mais elle était encore aussi fraîche que si elle eût été vivante et elle avait encore toutes ses couleurs et ses belles joues rouges.
- Nous ne pouvons pas l’enfouir comme cela dans la terre noire! dirent-ils.
Alors ils lui firent faire un cercueil de verre afin qu’on pût la voir de tous les côtés, puis ils l’y couchèrent et écrivirent dessus son nom en lettres d’or, en grandes, belles lettres capitales, sous lesquelles ils écrivirent encore qu’elle était une princesse, fille de roi. Ensuite, ils portèrent le cercueil en haut de la montagne. Depuis ce moment là il y eut toujours l’un des sept nains qui y resta pour la garder. Et les bêtes y venaient aussi et pleuraient Blanche-Neige : d’abord ce fut une chouette, puis un corbeau, et une colombe en dernier.
Longtemps, longtemps Blanche-Neige resta là, dans son cercueil de verre, sans changer du tout. Le temps passa et passa, mais elle était toujours aussi fraîche, aussi blanche que neige, aussi vermeille que le sang, aussi noire de cheveux que l’ébène poli, et elle avait l’air de dormir.
Et puis un jour, il arriva qu’un prince, qui s’était égaré dans la forêt, passa la nuit dans la maison des nains. Il vit sur la montagne le cercueil dans lequel était exposée Blanche-Neige, qu’il admira beaucoup, et il lut aussi ce qui était écrit dessus en grandes lettres d’or. Alors il dit aux nains :
- Laissez-moi emporter le cercueil : je vous donnerai en échange ce que vous voudrez.
- Pour tout l’or du monde, tu ne pourras nous l’acheter ! répondirent-ils.
- Alors donnez-le moi, reprit le prince, parce que je ne puis pas vivre sans admirer Blanche-Neige, et je la traiterai et la vénérerai comme ma bien aimée, comme ce que j’ai de plus cher au monde !
Les bons nains, en entendant ses paroles, s’émurent de compassion pour lui et lui donnèrent le cercueil. Le prince le fit prendre par ses serviteurs, qui le chargèrent sur leurs épaules et l’emportèrent. Mais voilà qu’ils trébuchèrent contre une racine en la portant, et la secousse fit rendre à Blanche-Neige le morceau de pomme qui lui était resté dans le gosier. Ainsi libérée, elle ouvrit les yeux soulevant le couvercle de verre et se redressa, ayant retrouvé la vie.
Franz Jüttner
- Ô mon dieu, mais où suis-je? s’exclama-t-elle.
- Tu es près de moi ! lui répondit le prince tout heureux, avant de lui raconter ce qui s’était passé. Puis il dit :
- Je t’aime et tu m’es plus chère que tout au monde. Viens, accompagne-moi au château de mon père : tu seras mon épouse.
Alors Blanche-Neige s’éprit de lui et elle l’accompagna, et leurs noces furent célébrées dans la magnificence et la somptuosité. Mais à ce grand mariage princier, la reine terrible et maudite marâtre de Blanche-Neige fut invitée aussi. Quand elle se fut richement habillée et parée elle alla devant son miroir pour lui poser sa question :
- Miroir, gentil miroir, dis-moi, dans le royaume qui est la femme la plus belle ?
Et le miroir lui répondit :
- Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais la nouvelle reine est mille fois plus belle.
Franz Jüttner
Un juron échappa à l’horrible femme qui fut prise d’effroi, d’un tel effroi qu’elle ne savait plus que devenir. Pour commencer, son idée fut de ne pas aller du tout aux fêtes du mariage. Mais elle ne put y tenir et il fallut qu’elle y allât, dévorée par la jalousie pour voir cette jeune reine. Lorsqu’elle fit son entrée, elle reconnut immédiatement Blanche-Neige, et la peur qu’elle en eut la cloua sur place, sa terreur l’empêcha de bouger. Mais on lui avait préparé des souliers de fer qui étaient sur le feu, à rougir. On les lui apporta avec des tenailles et on les mit devant elle, l’obligeant à s’en chausser et à danser dans ces escarpins de fer rouge jusqu’à sa mort, qui suivit bientôt.
Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm