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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
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Sainte Thérese de l'enfant Jesus
Au début de l'année 1893, mère Agnès demande à Thérèse de composer un cantique. Cette première poésie religieuse sera suivie de nombreuses autres, dans lesquelles la religieuse exprime le fond de son cœur
En janvier 1894, c'est une récréation théâtrale qu'elle doit écrire pour la fête de la prieure. Elle choisit le thème de Jeanne d'Arc, qu'elle considère comme sa « sœur chérie » et dont la béatification est alors en cours. Elle est applaudie par les carmélites qui découvrent son talent et la sollicitent désormais fréquemment, la considérant comme le « poète de la communauté »
L'année suivante, elle écrit et met en scèneJeanne d'Arc accomplissant sa mission, une pièce spectaculaire avec seize personnages costumés. Elle-même joue le rôle de Jeanne, puis pose pour Céline, que la prieure a autorisée à conserver son appareil photographique, fait exceptionnel dans un carmel à cette époque .
Pendant sa vie religieuse, Thérèse a également écrit de nombreuses lettres qui nous éclairent sur le développement de sa spiritualité, en particulier celles adressées à sa sœur Céline et à ses frères spirituels : les pères Roulland et Bellière
Alitée les dernières semaines de sa vie, Thérèse consacre plus de temps à l'écriture, mais la maladie l'épuise et, le 16 juillet, elle rédige ses dernières lettres d'adieu . Mère Agnès, qui veille la malade, note sur un petit carnet jaune les paroles de Thérèse, jusqu'à son dernier jour
Elle a ainsi écrit plus de 250 lettres, 62 poésies, 8 récréations pieuses (pièces de théâtre), et 21 prières . À partir de 1971, les écrits de Sainte Thérése sont publiés conformément aux originaux
La rosée divine ou le lait Virginal de Marie
Mon doux Jésus, sur le sein de ta Mère
Tu m'apparais tout rayonnant d'amour ;
Daigne à mon coeur révéler le mystère
Qui t'exila du céleste séjour.
Ah ! laisse-moi me cacher sous le voile
Qui te dérobe à tout regard mortel
Près de toi seule, ô matinale étoile,
Mon âme trouve un avant-goût du ciel !
Quand, au réveil d'une nouvelle aurore,
Du soleil d'or on voit les premiers feux,
La tendre fleur qui commence d'éclore
Attend d'en haut un baume précieux
C'est du matin la perle étincelante,
Mystérieuse et pleine de fraîcheur,
Qui, produisant une sève abondante,
Tout doucement fait entr'ouvrir la fleur.
C'est toi, Jésus, la Fleur à peine éclose.
Je te contemple à ton premier éveil ;
C'est toi, Jésus, la ravissante rose,
Le frais bouton, gracieux et vermeil.
Les bras si purs de ta Mère chérie
Forment pour toi : berceau, trône royal.
Ton doux soleil, c'est le sein de Marie,
Et ta rosée est le lait virginal
Mon Bien-Aimé, mon divin petit Frère,
En ton regard je vois tout l'avenir
Bientôt pour moi tu quitteras ta Mère
Déjà l'amour te presse de souffrir !
Mais sur la croix, ô Fleur épanouie !
Je reconnais ton parfum matinal ;
Je reconnais les perles de Marie
Ton sang divin c'est le lait virginal !
Cette rosée, elle est au sanctuaire,
L'Ange voudrait s'en abreuver aussi ;
Offrant à Dieu sa sublime prière,
Comme saint Jean il redit : « Le Voici ! »
Oui, le voici ce Verbe fait Hostie,
Prêtre éternel, Agneau sacerdotal !
Le Fils de Dieu, c'est le Fils de Marie...
Le Pain de l'Ange est le lait virginal!
Le Séraphin se nourrit de la gloire,
Du pur amour et du bonheur parfait;
Moi, faible enfant, je ne vois au ciboire
Que la couleur, la figure du lait.
Mais c'est le lait qui convient à l'enfance,
Du Coeur divin, l'amour est sans égal...
O tendre amour, insondable puissance !
Ma blanche Hostie est le lait virginal !
2 février 1893
Mon Ciel à moi
Pour supporter l'exil de la vallée des larmes
Il me faut le regard de mon Divin Sauveur
Ce regard plein d'amour m'a dévoilé ses charmes
Il m'a fait pressentir le Céleste bonheur
Mon Jésus me sourit quand vers Lui je soupire
Alors je ne sens plus l'épreuve de la foi
Le Regard de mon Dieu, son ravissant Sourire,
Voilà mon Ciel à moi !…
Mon Ciel est de pouvoir attirer sur les âmes
Sur l'Eglise ma mère et sur toutes mes sœurs
Les grâces de Jésus et ses Divines flammes
Qui savent embraser et réjouir les cœurs.
Je puis tout obtenir lorsque dans le mystère
Je parle cœur à cœur avec mon Divin Roi
Cette douce Oraison tout près du Sanctuaire
Voilà mon Ciel à moi !...
Mon Ciel, il est caché dans la petite Hostie
Où Jésus, mon Epoux, se voile par amour
A ce Foyer Divin je vais puiser la vie
Et là mon Doux Sauveur m'écoute nuit et jour
" Oh ! quel heureux instant lorsque dans la tendresse
Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi
Cette union d'amour, cette ineffable ivresse
Voilà mon Ciel à moi !... "
Mon Ciel est de sentir en moi la ressemblance
Du Dieu qui me créa de son Souffle Puissant
Mon Ciel est de rester toujours en sa présence
De l'appeler mon Père et d'être son enfant
Entre ses bras Divins, je ne crains pas l'orage
Le total abandon voilà ma seule loi.
Sommeiller sur son Cœur, tout près de son Visage
Voilà mon Ciel à moi !...
Mon Ciel, je l'ai trouvé dans la Trinité Sainte
Qui réside en mon cœur, prisonnière d'amour
Là, contemplant mon Dieu, je lui redis sans crainte
Que je veux le servir et l'aimer sans retour.
Mon Ciel est de sourire à ce Dieu que j'adore
Lorsqu'Il veut se cacher pour éprouver ma foi
Souffrir en attendant qu'Il me regarde encore
Voilà mon Ciel à moi !...
Une rose effeuillée
Jésus, quand je te vois soutenu par ta Mère. Quitter ses bras
Essayer en tremblant sur notre triste terre Tes premiers pas
Devant toi je voudrais effeuiller une roseEn sa fraîcheur,
Pour que ton petit pied bien doucement repose Sur une fleur.
Cette rose effeuillée est la fidèle image, Divin enfant !
Du cœur qui veut pour toi s’immoler sans partage
A chaque instant. Seigneur, sur tes autels plus d’une fraîche rose Aime à briller ;
Elle se donne à toi, mais je rêve autre chose : C’est m’effeuiller...
La rose en son éclat peut embellir ta fête, Aimable Enfant !
Mais la feuille effeuillée on l’oublie, on la jette Au gré du vent...
La rose, en s’effeuillant, sans recherche se donne Pour n’être plus.
Comme elle, avec bonheur, à toi je m’abandonne, Petit Jésus !
L’on marche sans regret sur des feuilles de roses,
Et ces débris Sont un simple ornement que sans art on dispose.Je l’ai compris...
Jésus, pour ton amour j’ai prodigué ma vie, Mon avenir ; Aux regards des mortels, rose à jamais flétrie, Je dois mourir !
Pour toi je dois mourir, Jésus, beauté suprême, Oh quel bonheur !
Je veux en m’effeuillant te prouver que je t’aime De tout mon cœur
Sous tes pas enfantins je veux avec mystère Vivre ici-bas ; Et voudrais encore adoucir au calvaire Tes derniers pas ...
Le poème est composé en mai 1897.
Au Sacré-CœurAuprès du Tombeau, sainte Madeleine,Cherchant son Jésus, se baissait en pleurs.Les Anges voulaient adoucir sa peine,Mais rien ne pouvait calmer ses douleurs.Votre doux éclat, lumineux Archanges,Ne suffisait pas à la contenter ;Elle voulait voir le Seigneur des Anges,Le prendre en ses bras, bien loin l’emporter.Au Sépulcre Saint, restant la dernière,Marie était là, bien avant le jour ;Son Dieu vint aussi, voilant sa lumière.Elle ne pouvait le vaincre en amour...Lui montrant alors sa Face bénie,Bientôt un seul mot jaillit de son Coeur ;Murmurant le nom si doux de « Marie »,Jésus lui rendit la paix, le bonheur.Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,J’ai voulu te voir, m’approcher de toi ;Mon regard plongeait dans l’immense plaineDont je recherchais le Maître et le Roi.Et je m’écriais, voyant l’onde pure,L’azur étoilé, la fleur et l’oiseauSi je ne vois Dieu, brillante nature,Tu n’es rien pour moi qu’un vaste tombeau.J’ai besoin d’un coeur brûlant de tendresse,Restant mon appui sans aucun retour ;Aimant tout en moi, même ma faiblesse,Ne me quittant pas la nuit et le jour.Je n’ai pu trouver nulle créatureQui m’aimât toujours sans jamais mourir ;Il me faut un Dieu prenant ma nature,Devenant mon frère et pouvant souffrir.Tu m’as entendue, oh ! l’Epoux que j’aime...Pour ravir mon coeur, te faisant mortel,Tu versas ton sang, mystère suprême !Et tu vis encor pour moi sur l’Autel.Si je ne puis voir l’éclat de ta l’ace,Entendre ta voix pleine de douceur,Je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce,Je puis reposer sur ton Sacré-Coeur !O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,C’est toi mon bonheur, mon unique espoir !Toi qui sus bénir, charmer ma jeunesse,Reste auprès de moi jusqu’au dernier soir.Seigneur, à toi seul j’ai donné ma vie,Et tous mes désirs te sont bien connus.C’est en ta bonté toujours infinieQue je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !Ah ! je le sais bien, toutes nos justicesN’ont, devant tes yeux, aucune valeur ;Pour donner du prix à mes sacrifices,Je veux les jeter en ton divin Coeur.Tu n’as pas trouvé tes Anges sans tache ;Au sein des éclairs tu donnas ta loi ;En ton Cœur Sacré, Jésus, je me cache,Je ne tremble pas : ma vertu c’est toi !Afin de pouvoir contempler ta gloire,Il faut, je le sais, passer par le feu.Et moi, je choisis pour mon purgatoireTon amour brûlant, ô Cœur de mon Dieu !Mon âme exilée, en quittant la vie,Voudrait faire un acte de pur amour,Et puis, s’envolant au ciel, sa patrie,Entrer dans ton Coeur, sans aucun détour !...
Octobre 1895.
Poéme en l'honneur de Sainte Cécile
Sainte bien-aimée, je contemple ravie
Le sillon lumineux qui demeure après toi
Je crois entendre encore ta douce mélodie.
Oui, ton céleste chant arrive jusqu'à moi
De mon âme exilée écoute la prière
Laisse-moi reposer sur ton cœur virginal
Ce lys immaculé qui brilla sur la terre
D'un éclat merveilleux et presque sans égal.
O très chaste Colombe, en traversant la vie
La Face de Jésus te montrait sa lumière,
L'Evangile sacré reposait sur ton cœur ...
Je veux que le vrai Dieu habite dans mon âme,
Cécile, mon amour sera digne du tien !...
Cécile, prête-moi ta douce mélodie
Je voudrais convertir à Jésus tant de cœurs !
Je voudrais comme toi sacrifier ma vie
Je voudrais lui donner et mon sang et mes pleurs
Obtiens-moi de goûter sur la rive étrangère
Le parfait abandon, ce doux fruit de l'amour.
O ma Sainte chérie! Bientôt, loin de la terre,
Obtiens-moi de voler près de toi sans retour.
Sur une poésie de Sainte Thérèse de Lisieux
A mon ange gardien
De son grand combat spirituel Ste Thérèse a su faire une poésie, une chanson :
Mes Armes
"Du Tout-Puissant j’ai revêtu les armes
Sa main divine a daigné me parer
Rien désormais ne me cause d’alarmes
De son amour qui peut me séparer ?
A ses côtés, m’élançant dans l’arène
Je ne craindrai ni le fer ni le feu
Mes ennemis sauront que je suis reine
Que je suis l’épouse d’un Dieu !
O mon Jésus, je garderai l’armure.
Que je revêts sous tes yeux adorés
Jusqu’au soir de la vie, ma plus belle parure
Seront mes Vœux sacrés !
O Pauvreté, mon premier sacrifice
Jusqu’à la mort tu me suivras partout
Car je le sais, pour courir dans la lice
L’Athlète doit se détacher de tout
Goûtez, mondains, le remords et la peine
Ces fruits amers de votre vanité.
Joyeusement, moi je cueille en l’arène
Les palmes de la Pauvreté.
Jésus a dit : " C’est par la violence
Que l’on ravit le royaume des Cieux. "
Eh bien ! la Pauvreté me servira de Lance
De Casque glorieux.
La Chasteté me rend la sœur des anges
De ces Esprits purs et victorieux.
J’espère un jour voler en leurs phalanges
Mais dans l’exil je dois lutter comme eux.
Je dois lutter sans repos et sans trêve
Pour mon Epoux le Seigneur des seigneurs
La Chasteté c’est le céleste Glaive
Qui peut lui conquérir les cœurs
La Chasteté c’est mon arme invincible
Mes ennemis par elle sont vaincus
Par elle je deviens, ô bonheur indicible !
L’Epouse de Jésus.
L’ange orgueilleux au sein de la lumière
« S’est écrié : » Je n’obéirai pas !
« Moi je m’écrie dans la nuit de la terre »Je veux toujours obéir ici-bas"
Je sens en moi naître une sainte audace
De tout l’enfer je brave la fureur
L’Obéissance est ma forte Cuirasse
Et le Bouclier de mon cœur
Dieu des Armées, je ne veux d’autres gloires
Que de soumettre en tout ma volonté
Puisque l’Obéissant redira ses victoires
Toute l’Eternité.
Si du Guerrier j’ai les armes puissantes
Si je l’imite et lutte vaillamment
Comme la Vierge aux grâces ravissantes
Je veux aussi chanter en combattant
Tu fais vibrer de ta lyre les cordes
Et cette lyre, ô Jésus, c’est mon cœur
Alors je puis de tes Miséricordes
Chanter la force et la douceur
En souriant je brave la mitraille
Et dans tes bras, ô mon Epoux Divin
En chantant je mourrai sur le champ de bataille
Les Armes à la main !… "
Thérèse ajoute à sa poésie :
« Je vous ai fait sourire…en chantant »mes Armes« , eh bien ! je vais vous faire sourire encore en vous disant que j’ai, dans mon enfance, rêvé de combattre sur les champs de bataille. Lorsque je commençais à apprendre l’histoire de France, le récit des exploits de Jeanne d’Arc me ravissait ; je sentais en mon cœur le désir et le courage de l’imiter, il me semblait que le Seigneur me destinait aussi à de grandes choses. Je ne me trompais pas, mais au lieu de voix du Ciel m’invitant au combat, j’entendis au fond de mon âme une voix plus douce, plus forte encore, celle de l’époux des vierges qui m’appelait à d’autres exploits, à des conquêtes plus glorieuses et dans la solitude du Carmel j’ai compris que ma mission n’était pas de faire couronner un roi mortel mais de faire aimer le Roi du Ciel, de lui soumettre le royaume des cœurs. »
Oui, Elle a vécu ce combat dès son enfance ...
Notre Dame du Mont Carmel
Aux premiers instants de ma vie
Vous m'avez prise dans vos bras
Depuis ce jour, Mère chérie
Vous me protégez ici bas
Pour conserver mon innocence
Vous m'avez mise en un doux nid
Vous avez gardé mon enfance
A l'ombre d'un cloître béni Plus tard, aux jours de ma jeunesse
De Jésus, j'entendis l'appel
Dans votre ineffable tendresse
Vous m'avez montré le Carmel
"Viens mon enfant, sois généreuse"
Me disiez-vous avec douceur
"Près de moi, tu seras heureuse
Viens t'immoler pour ton Sauveur" Notre Dame du Mont Carmel
Accordez-moi d'être fidèle
A mon divin Sauveur Jésus
Afin d'être parmi les élus Près de vous, ô ma tendre Mère
J'ai trouvé le repos du coeur
Je ne veux plus rien sur la terre
Jésus seul est mon bonheur
Si parfois je sens la tristesse
La crainte qui vient m'assaillir
Toujours soutenant ma faiblesse
Mère, vous daignez me bénir
Cantique pour obtenir la glorification de Jeanne d'Arc
Composé par la Bienheureuse en 1894.
Air : Pitié, mon Dieu.
O Dieu vainqueur ! l'Eglise tout entière
Voudrait bientôt honorer sur l'autel
Une martyre, une vierge guerrière
Dont le doux nom retentit dans le ciel.
Par ta puissance,
O Roi du ciel !
Donne à Jeanne de France
L'auréole et l'autel.
Un conquérant pour la France coupable,
Non, ce n'est pas l'objet de son désir;
De la sauver Jeanne seule est capable
Tous les héros pèsent moins qu'un martyr!
Jeanne, Seigneur, est ton oeuvre splendide.
Un coeur de feu, une âme de guerrier,
Tu les donnas à la vierge timide,
La couronnant de lis et de laurier.
Elle entendit, dans son humble prairie,
Des voix du ciel l'appeler aux combats ;
Partant alors pour sauver la patrie,
Son seul aspect ébranla les soldats.
Des fiers guerriers, Jeanne gagna les âmes
L'éclat divin de cet ange des cieux,
Son pur regard, ses paroles de flammes,
Surent courber les fronts audacieux.
Par un prodige unique dans l'histoire,
On vit alors un monarque tremblant
Reconquérir sa couronne et sa gloire
Par le moyen d'un faible bras d'enfant.
Ce ne sont pas de Jeanne les victoires
Que nous voulons célébrer en ce jour;
Nous appelons ses véritables gloires
La pureté, le martyre et l'amour.
En combattant elle sauva la France,
Mais il fallait à ses grandes vertus
Le sceau divin d'une amère souffrance,
Cachet béni de son Epoux, Jésus.
Sur le bûcher, sacrifiant sa vie,
Jeanne entendit la voix des bienheureux,
Elle quitta l'exil pour la patrie.
L'ange sauveur remonta vers les cieux !...
Enfant, c'est toi notre douce espérance;
Nous t'en prions, daigne entendre nos voix;
Descends vers nous !
Viens convertir la France,
Viens la sauver une seconde fois !
Par la puissance
Du Dieu vainqueur,
Sauve, sauve la France,
Ange libérateur !
Chassant l'Anglais hors du pays de France,
Fille de Dieu, que tes pas étaient beaux !
Mais souviens-toi qu'aux jours de ton enfance,
Tu ne gardais que de faibles agneaux.
Prends la défense
Des impuissants,
Conserve l'innocence
Dans le coeur des enfants.
Douce martyre, à toi nos monastères !
Tu le sais bien, les vierges sont tes soeurs
Et, comme toi, l'objet de leurs prières
C'est de voir Dieu régner dans tous les coeurs.
Sauver les âmes
Est leur désir,
Ah ! donne-leur tes flammes
D'apôtre et de martyr !
Bien loin de nous s'enfuira toute crainte,
Quand nous verrons l'Eglise couronner
Le front si pur de Jeanne notre sainte;