*Hoso-Doko est la concrétisation de nombreuses années de pratique instrumentale, de travail d’écriture et d’arrangement, nécessaires à la fusion de deux cultures musicales :
jazz et musique traditionnelle malgache.
Ce duo de guitare, constitué de Rija Randrianivosoa et Stéphane Dassieu,
est accompagné par de nombreux invités de la scène française et malgache:
Voix: Maeva Michel, Yannique Emonides, Beby, Nina et Lova.
Saxophone: Jim Célestin
Percussions: Frantz “Fandzi” Fléreau
Sources : http://www.sonaraudio.com/hosodoko/#
**Sonar Audio France has just completed recording and mixing the new Hoso-Doko album. Hoso-Doko means painting in Malgache. The album is a collaboration between the famous Madagascan guitarist, Rija, and Stephane Dassieu, a composer, guitarist & long standing member of the Bordeaux Jazz scene.
The pair created the album together over a 3 year period, mixing their personal styles with Jazz & electronic elements. The album features a multitude of international talents including Maeva Michel, Yannique Emonides, Beby, Nina and Lova on vocal duties, Frantz Flereau on percussion & many other artists from Jazz to traditional Madagascan.
Stephane: 'The music is performed in 6/8 and contains many traditional Madagascan rhythms. This album is a real fusion between our two cultures. We tried not to use the theme/improvisation/theme or AABA structures you tend to find in almost all jazz albums.. and instead tried to develop the theme and the improvisation at the same time. The theme is a part of the improvisation and vice versa.'
SOUCES : http://www.sonaraudio.com/eng/
*Pour ceux qui connaissent un peu les conditions de vie des artistes en Afrique, l'histoire de Miary n'aura rien d'exotique !
Miary Lepiera est originaire du Sud -Ouest de Madagascar. Dans son village, les seuls instruments de musique sont des instruments traditionnels que les artistes fabriquent eux-mêmes. Le plus célèbre est le marovany, un parallélogramme en bois qui présente un double encordage; avec au total une trentaine de cordes. On en joue assis par terre. C'est essentiellement de cet instrument que vient le jeu de guitare qui commence à être connu comme typiquement malgache. On l'appelle Korapaky, on joue en picking en changeant les accordages.
A l'âge de 9 ans, Miary construit lui aussi sa première mandoline. Il apprend seul à jouer. A 12 ans, il retrouve la famille de son père, une famille de musiciens modernes, chez qui il découvre les instruments acoustiques et électriques qui viennent d'Europe. Un guitariste fauché lui revend ce qui sera sa première guitare et qui l'accompagnera dans ses galères en Europe: C'est une Godin semi-acoustique.
A l'âge de 18 ans, il arrive en effet en Europe pour accompagner un groupe malgache qui tourne dans l'Europe entière. Mais les reprises de morceaux traditionnels ne sont pas de son goût. Bouleversé par le bouillon de culture musical qu'il trouve en Europe, il veut réaliser sa propre musique: celle qui lui vient du village de son enfance, mais passée au travers de son dépaysement européen.
C'est le grand guitariste belge Philip Catherine qui lui conseille de développer son identité culturelle. Alors Miary va abandonner son projet de jouer comme Georges Benson et va développer le Korapaky en multipliant les rencontres musicales (jazz, afrojazz, soukouss, pop…).
Son second album "Soro" illustre la conception large et créative qu'il se fait de la musique de son pays. Avant tout, il a le désir de mettre en valeur ce jeu de guitare typique dans une orchestration large. Ses arrangements intègrent une recherche sonore électronique à une base rythmique trépidante et typiquement malgache..
Un son unique, un univers à découvrir. L'album sort aux USA sous le label Tinder Records.
*ALBUMS : MIARY LEPIERA : comme on dit en Afrique "méfions-nous des eaux tranquilles"! Ne vous fiez pas à son apparence toute en fragilité! Son nouvel album "Soro" renferme une jungle d'effets sonores, de percussions aux rythmes envoûtants, de jeux de guitares virtuoses, d'arrangements très fouillés... bref, un univers musical africain riche et moderne qui ne déplairait pas à des avant-gardistes comme les Deep Forest ou autre Peter Gabriel !
Tout sur RALO GAMANA
Son nom n’est connu que de quelques mélomanes, amoureux de la guitare et amateurs de sons issus d’instruments naturels. Pourtant, que ce soit avec sa Godin ou un kabosy, cette figure emblématique de la scène acoustico - traditionnelle malgache, Rola Gamana transporte toujours le public dans un univers sonore envoûtant. Sur scène ou en studio, il est toujours en symbiose avec sa guitare et ses instruments « naturels » pour arriver à transposer une musique hors du commun. Guitariste virtuose, Rola Gamana est, aujourd’hui « le » guitariste que les artistes malgaches s’arrachent. Cela est dû au fait que l’artiste crée, sinon invente, ses instruments et ses sons. Koloina.com a l’habitude de présenter des cas uniques aux lecteurs du site, c’est pourquoi nous avons choisi d’interviewer Rola Gamana qui est plus qu’un musicien, un « sorcier » du son.
Koloina.com : Qui est donc Rola Gamana ?
Roland Denis Rasolofonirina est mon vrai nom et « Gamana », qui signifie Gasy Manambara, vient du nom d’un groupe que j’ai créé en 1996. Rola vient d’une ascendance des premiers habitants de l’Itasy (Moyen Ouest), plus précisément à Marotsiazo (entre Ampefy et Soavinandriana) et est issu d’une famille de pêcheur sur le lac.
Koloina.com : Comment est venue ta passion pour la musique ?
Depuis mon jeune âge, j’ai été influencé par ma famille de musiciens. Mon grand-père est un joueur et un fabricant de Valiha. Mon père, lui aussi, est un instrumentiste qui a confectionné ma première guitare (que j’ai conservé jusqu'à aujourd’hui). De ma mère, je retiens aussi le «Vako-drazana» comme le Vonin’Avoko et le « Marakaly » (une pratique musicale typique de l’Ouest), ainsi que le « Rango » (pratique musicale masculine qui ressemble au Vakisaova merina et se joue seulement avec des voix, des percussions, en plein air et sous la pleine lune. Le Rango tient aussi de la pratique du Hira Gasy qui est un défi entre deux groupes). Mais celui qui m’a influencé le plus dans ma musique est mon cousin, qui joue de l'accordéon lors des Fomba dans les Doany et un colocataire guitariste « pop » dans un internat à Tsiroanomandidy. Issu d’une famille conservatrice et traditionaliste, je n’étais pas de ceux qui jouaient de la guitare dans la rue dans le style « teny ambony tamboho ». En effet, selon le « Fomba Malagasy », on doit donner du « Hasina » aux instruments et de ce fait on ne devrait pas jouer aux instruments hors de la maison. Et pire encore, pas de musique en dehors du « Rango ».
Koloina.com : Comment as-tu réussi à transformer ce brut en art ?
Apres l’internat, j’ai passé mon BEPC en classe de quatrième. C'est à ce moment là que mon père m'a confectionné une guitare. Je suis allé à l'université pour pouvoir monter à Tana. Une fois dans la capitale, j’ai habité chez un oncle que j’admirais pour ces allées et venues à l'étranger. Je lui ai dit « Ny gitara no hitondra ahy ho any ». Par la suite, j’ai confectionné mon propre matos et j’ai été contacté par Rajery en 1993. J’ai ainsi tourné avec le groupe Rajery de 1993 à 1995. En 1996, j’ai créé mon propre groupe « Gasy Manambara » avec Mbala (marovany/ lokanga), Tina Rainitelo (percussions) et Baby (basses/ percussions). On a enregistré l’album « Le Marija » en 1997, 51 minutes 28 secondes de musique malgache. Il a de suite été catégorisé "Musique du Monde". Le groupe a effectué des tournées jusqu’en 2000. Entre temps j’ai collaboré avec de nombreux artistes comme Lego, Samoela, Olombelo Ricky, Ghomi Rahamefy, Vaovy, la flûtiste japonaise Makiko Harada, l’américaine Gudrun.S.Gram-Drach, Axel Lecourt, ainsi que beaucoup d’autres. Sans oublier le chorégraphe Ariry Andriamarotsiresy, le peintre Hemerson, Fy Ratsifasoamanana metteur en scène malgache, Dj Oil et Jeff Sharel (dj’s éléctro français), Robin Frédéric, ainsi que ceux qui ont concocté la pièce théâtrale « Farce(s) ».
Koloina.com : De là Rola Gamana devient guitariste, en quoi diffères-tu des autres?
J’ai adopté mon style avec mon nom Rola Gamana, en donnant à ma musique la couleur sonore que je voulais : avec une prédominance de guitare. Je ne me sens pas différent des autres mais je joue ma guitare à ma façon. Je ne peux pas dire que je ressemble à D’Gary, ni à Miary Lepiera, ni à Eric Manana ou à quelqu’un d’autre mais j’ai en moi le doigté et le son malgache, le Fitendry Gasy. Je ne suis pas d’accord avec certains qui affirment que l’open CGDGBE ou « Bà Gasy », qui n’est même pas du tuning, est une manière exclusive aux malgaches alors que c’est un standard dans le monde. Ceci dit Rola Gamana est un guitariste comme les autres tout en réussissant à créer un son qui lui est propre.
Koloina.com : Tu as créé ton son et tu crées toi-même tes instruments, qui sont qualifiés de « naturels », pourquoi ?
Mes instruments sont qualifiés de « naturels », parce que ça vient vraiment de la nature «Miainga amin’ny natiora malagasy ». J’utilise entre autres des potirons garnis de haricots pour mes percussions. Tiré tout droit de son environnement naturel, l’instrument est tout de suite séché et ne reçoit aucun traitement chimique ni transformation technique. Je les garde secrètement pour en faire usage pour ma musique. J’ai entre autre créé le revolutionnaire bâton de pluie circulaire « Orantavo » qui donne un son infini. Puis le « Gamabe » (instrument à percussions en bambou qui a la particularité de contenir 4 sons simultanés), le « Malaky » (instrument à cordes plus amponga tany) et le « Gamakely » un instrument à cordes en cuir. Ces instruments ont été qualifiés d’authentique par des musicologues, lors du festival «Bambou Libre» en décembre dernier.
Koloina.com : Que penses-tu de la musique malgache et de la culture malgache en général ?
En tant que musicien perfectionniste, je crois que la musique malgache est riche et unique en son genre. Cela même si de nos jours l’acculturation universelle et la globalisation nous ont aussi atteint. Mais la musique, surtout malgache, est sans frontière. Cette théorie de diversité et d’unicité, je la démontre dans « Jangoany » un titre de mon album « Ravity ».
Textes recueillis par RIJA GASY sur :
http://www.koloina.com/kooliana/index.php?option=com_content&task=view&id=200&Itemid=313
http://www.ethiquemusique.com/Rola.html