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Date de création : 28.05.2009
Dernière mise à jour :
15.08.2012
5645 articles
Premier fils d'une famille de neuf enfants, Seydou Koné naît à Dimbokro en 1953. Élevé par sa grand-mère, le garçon connaît des années heureuses : portant le même prénom que le grand-père décédé, il est le « petit mari » de l'aïeule qui le cajole. Élevé parmi des femmes âgées, il en apprend notamment de nombreuses expressions dioula recherchées. Une règle importe qui marquera l'enfant pour toute sa vie : il faut « parler droit », ne pas mentir, quelles que puissent en être les conséquences.
En 1962, il retrouve sa mère à Korhogo ; celle-ci l'emmène à Odienné où son mari travaille pour la Compagnie française de Côte d'Ivoire, la CFCI. Seydou Koné passe dix ans à Odienné, où en 1972, il préside la section locale du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire (MEECI). On l'appelle Elvis Blondy. La même année, il part suivre sa seconde au lycée normal de Korhogo. Élève inscrit à l'internat, l'adolescent forme un groupe avec ses copains Price (guitare), Pop Touré (batterie) et Diallo Salia (basse) : les Atomic Vibrations jouent en matinée les week-ends, pour les beaux yeux des jeunes filles du Couvent Sainte-Elisabeth voisin...
Désireux d'apprendre l'anglais, il convainc sa mère de le laisser partir, en auto-stop, pour le Libéria voisin.
En 1973, Seydou Koné est à Monrovia. Il y reste treize mois, prenant des cours pour maîtriser la langue des Beatles et donnant des leçons de français. Mais le jeune homme veut aller plus loin. Il rentre en Côte d'Ivoire avec l'idée de partir aux États-Unis perfectionner son anglais, aller à l'université, faire de la musique et créer un groupe. À l'époque, il a en effet déjà écrit maintes chansons. « Come back Jesus », par exemple, a été écrite au Libéria (le titre sera publié en 1985 sur l'album « Apartheid is nazism »).
C'est en 1976 que le rêve devient réalité : Blondy (c'est ainsi qu'il signe les lettres envoyées aux amis restés au pays, surnom qui existe depuis le collège à Odienné) débarque à New York.
Il s'inscrit dans une première école, la Geneva School of business, où il suit pendant trois mois des leçons d'anglais commercial. Puis il use les bancs du Hunter College pour prendre des cours de langue accélérés et passer avec succès le test qui lui permet enfin de s'inscrire à l'American Language Program de Columbia University.
Pendant deux ans, le jeune ivoirien suit ce programme destiné aux étudiants étrangers. En même temps, souvent de nuit, forcément, il enchaîne les jobs alimentaires - il est notamment coursier, à 5 dollars le pli porté. À ce rythme, il tombe bientôt malade. Alors qu'un médecin lui conseille de se reposer, un ami ivoirien, Oullaï Joachim, lui suggère de venir le rejoindre à Waco, au Texas. Seydou arrête les cours et quitte New York, son climat qui peut être si froid et son rythme infernal.
À Waco, le compatriote l'aide à trouver du travail : c'est l'usine de dindons Plantation Food, puis celle de poulets. Mais les abattoirs, cela ne correspond pas si bien que ça au jeune homme qui, à New York, comme la plupart des africains, évoluait dans les milieux carribéens et notamment jamaïcains : toute la période new-yorkaise a en effet été celle d'une approche de la philosophie rasta, illustrée par le concert donné par Burning Spear en 1976 à Central Park, dont Alpha parle encore aujourd'hui comme d'une date majeure, et en quelque sorte, emblématique.[réf. nécessaire]
Après les volailles, donc, le jeune Blondy trouve un job chez le plus grand distributeur de musiques chrétiennes du monde. Pour sa part, il continue d'écrire ses titres.
Une rencontre lui donne beaucoup d'espoir : celle du Jamaïcain Clive Hunt, qui lui présente The Sylvesters, un groupe formé par une famille de dominicains qui joue régulièrement dans les petites salles de l'État de New-York. Espérant enfin réussir, Blondy quitte le Texas et commence à se produire en première partie des Sylvesters. Il chante ses propres compositions, dont «Burn down the apartheid», « Bory Samory » ( publié en 1984 sur « Cocody Rock ») ou « War », de Bob Marley, en français (publié en 1994 sur «Dieu»)...
Mais le plus grand espoir du jeune homme repose sur les 8 chansons enregistrées, sous la houlette de Clive Hunt, au studio Eagle Sound à Brooklyn. À l'époque, Clive Hunt a déjà réalisé le 1er album des Abyssinians, travaillé avec Max Romeo et enregistré un album sous le pseudonyme de Lizzard (dont une chanson, Milk and Honey, a été reprise par Dennis Brown). Le disque ne voit malheureusement jamais le jour : le réalisateur ayant des problèmes d'argent, il a, dit-on à Blondy, quitté New York pour Londres.
Déjà quatre ans passés aux États-Unis, sans résultat vraiment palpable : en 1980, Blondy décide de rentrer en Côte d'Ivoire. Peu glorieux, le retour est douloureux. Le rêve américain a tourné au cauchemar.
De retour à Abidjan, Blondy habite chez des amis. Il se met à répéter avec des musiciens ghanéens au ghetto d'Adjamé, au Bracodi Bar. Désormais, il se fait appeler Alpha, qu'il a ajouté à Blondy en signe d'espoir d'une nouvelle vie, d'un commencement.
En 1981, Roger Fulgence Kassy lui propose de passer dans l'émission qu'il présente à la télévision ivoirienne (la RTI), «Première chance». Les deux hommes se connaissent de longue date. Adolescents, ils se retrouvaient en effet à Abidjan pendant les grandes vacances, au quartier Ebrié, chacun chez son oncle (les deux oncles travaillaient à la Présidence) ; ils ont passé le BEPC la même année.
Avant le départ au Libéria, en 1973, c'est d'ailleurs ensemble qu'ils se présentent au concours d'entrée à la RTI. Fulgence réussit, et entre au studio-école de la télévision ivoirienne. Quand Blondy revient des États-Unis, Fulgence fait partie de l'équipe du studio 302, dirigée par George Benson (producteur et animateur ivoirien. A ne pas confondre avec le guitariste américain). En 1981 donc, Ful, comme l'appelle Alpha, lui propose « Première chance ». Pour le chanteur qui a bientôt trente ans, c'est plutôt la dernière chance...
Il interprète quatre chansons : « Christopher Colombus » de Burning Spear, et trois de ses compositions, « Bintou were were », « Dounougnan » et « The end ». « Tu verras, demain, ta vie va changer », avait prévenu Fulgence. Effectivement: Devant l'engouement suscité par le passage à la télévision, Georges Benson propose au chanteur de produire son premier album. Ce sera « Jah Glory », qui sort fin 1982, début 1983. C'est, au grand regret de Seydou Koné, malheureusement trop tard pour faire partager sa joie à sa grand-mère chérie.
Sur l'album, un titre que Benson hésite à mettre : « Brigadier sabari ». La chanson (dont l'intitulé peut se traduire par la supplication « Brigadier, pitié! ») dénonce les violences dont la police est coutumière. Le titre fait un tabac en Côte d'Ivoire et dans toute la région. Il accompagne jusqu'à aujourd'hui la riche carrière d'Alpha Blondy, qui compte plus de quinze albums et un nombre incalculable de concerts.
Avec son groupe le Solar System, l'artiste se produit en effet aux quatre coins de la planète, portant haut les couleurs de l'Afrique et de son pays, la Côte d'Ivoire
L'enfance de Mike De son vrai nom Moshe Brand, Mike Brant est né le 2 février 1947, à Nicosie, dans l'île de Chypre, en pleine Méditerranée. Sa mère est une Polonaise brune du nom de Bronia Rosenberg. C'est l'une des rares rescapées du camp d'Auschwitz, de triste mémoire, où toute sa famille a été exterminée par les nazis allemands. Un miracle de l'amour A la fin de la Seconde Guerre mondiale, sa mère, Bronia, peut à peine tenir debout. En 1945, quatre jours après la libération du camp par l'armée russe, elle arrive au centre d'accueil des déportés de Poking, perdu dans la campagne polonaise. Un miracle se produit. Fichel Brand, un Russe d'une quarantaine d'années, ancien résistant du maquis, l'aide, un soir de distribution de soupe, à se relever. Elle a 23 ans, elle lui sourit, Cupidon frappe très fort, et voilà ces deux miraculés de l'enfer amoureux l'un de l'autre ! Bientôt, Bronia est tellement heureuse qu'elle se remet à chanter. C'est l'amour fou. Il s'appellera Moshe Mikaêl Brand Une semaine avant la fête des amoureux, en 1945, Bronia et Fichel Brand partent pour la France et le soleil de Marseille. De là, ils embarquent pour la Palestine dans l'un des <>. Le navire, prévu pour 40 passagers, contient 200 personnes qui rêvent toutes de la Terre promise. Les Anglais, on le sait depuis le superbe film Exodus, empêchent alors tout débarquement en Terre promise. Les deux amoureux se retrouvent dans un centre d'accueil de l'île de Chypre, entre Nicosie et Limassol. C'est là, à l'hôpital de fortune du camp, que naît, le premier février 1947, un beau bébé de 4 kilos et demi, aux cheveux noirs et aux yeux bleus. Il s'appellera Moshe Mikaêl Brand. L'enfant des kibboutz La petite famille Brand débarque finalement, fin septembre 1947, à Haïfa, en Israël. De là, un vieux bus les emmène par une route poussiéreuse dans l'une de ces communautés agricoles d'une terre palestinienne qui n'est pas encore le nouvel Etat d'Israël, le kibboutz Gvat, en Galilée. Fichel et Bronia y élèvent des poulets et travaillent la terre. Ce n'est pas très facile pour eux, mais le petit Moshe peut au moins gambader, se gaver de fruits et d'oeufs et découvrir la nature. Au bout d'un an et demi, ils retournent à Haïfa et s'installent au 9, rue Kibboutz-Galouiot. Fichel travaille cette fois à la mairie du port. Un enfant muet ! Les cheveux de Moshe s'éclaircissent, le bébé est timide, mais attachant. Un petit frère, Zvi, vient rejoindre la famille. Tout pourrait aller bien pour les Brand, malgré des conditions matérielles précaires. Le petit Moshe est un enfant vif et joueur, mais il ne marche qu'à l'âge de 19 mois et, drame, il ne se décide pas à parler. Il sait rire à l'occasion, un point, c'est tout ! C'est un enfant muet ! Les parents Brand emploient les grands moyens. Ils vendent une partie de leur mobilier et font le voyage jusqu'aux Etats-Unis. Le spécialiste consulté ne les rassurent pas mais un autre, en Israël, est catégorique : Moshe parlera un jour, mais quand, nul ne peut le dire, il faut être patient. Sa mère lui accroche une pancarte autour du cou : <>. Il parle ! Le petit Moshe dessine : c'est son seul moyen de communication ! Il prononce enfin, à 5 ans, son premier mot, kerach, <>, pour réclamer un cornet de glace au marchand ambulant. Ses parents s'agenouillent pour remercier le Ciel ! Mike Brant parle enfin, c'est un miracle ! Dès lors, il n'arrête plus de gazouiller ! A 6 ans, il entre à l'école, découvre la lecture, il aide aux travaux ménagers de la maison et se prend d'une passion pour la pêche. C'est un contemplatif qui aime s'installer à la fenêtre du domicile familial pour observer silencieusement les allées et venues des oiseaux ou des chats. Mais il adore aussi faire le pitre devant ses copains de classe : <>, a depuis expliqué son frère cadet Zvi. Vedette ou clochard ! Ses parents ont bien compris qu'ils avaient affaire à un enfant original, surtout lorsque celui-ci leur dit un jour, brutalement : <> Moshe continue à égayer la table familiale, qui en a besoin, car elle est bien pauvre. La famille est gaie, unie, harmonieuse, mais l'ombre des camps pèse malgré tout, sans que les garçons Brand en aient conscience. Finalement, Moshe est renvoyé de l'école, malgré son intérêt pour l'histoire et la lecture. C'est, pour lui, sans importance ; il a découvert depuis peu, à la synagogue du quartier, le chant, la musique et tout un monde merveilleux qui est désormais le sien. A 11 ans, Moshe est le seul garçon de la chorale de son école. Au contact de la nature Ses parents envoient Moshe poursuivre sa scolarité et travaillé dans le kibboutz Gesher, au grand air, dans la vallée verdoyante du Jourdain. Il retrouve la nature, cueille les abricots, les semis de blé, trait les vaches, s'occupe de la basse-cour, tout en chantant, bien sûr, à pleine voix ! Moshe adore sa nouvelle vie. Il imite Buster Keaton, Laurel et Hardy et les grands du cinéma muet américain qu'il découvre au ciné-club. Son préféré est Charlot, Charlie Chaplin, car il parvient à l'émouvoir jusqu'aux larmes. A ce propos, Michel Jourdan à écrit dans son livre plein de tendresse, consacré à Mike, un poème touchant : <>. Moshe va suivre des cours d'art dramatique au Théâtre d'Haïfa. Il est, à la fois, l'élève le plus doué et le moins discipliné. Venez reprendre votre clown ! Au bout de deux ans, Monsieur Fichel Brant reçoit un télégramme:<> Il va chercher son fils, devenu berger, qui retrouve son ancienne école Carméli d'Haïfa et ses orangers. Il y restera jusqu'en 1960, sans faire d'éclat. Au bout du compte, papa Fichel place son bon à rien de fils dans un centre d'apprentissage. Désormais, Moshe Brand va réparer les frigos ; c'est un travail sûr dans un pays où l'on a terriblement besoin de se rafraîchir. Déjà angoissé... Moshe reste, malgré tout, une personnalité renfermée et tendue. Il est même bientôt opéré, malgré son jeune âge, d'un ulcère de l'estomac, c'est dire s'il est angoissé ! Cela le privera du service militaire, si important socialement en Israël. Après son opération, il devient guide au musée de la Marine d'Haïfa. La famille Brand déménage au 10 de la rue Sarah. Déjà chanteur... Il décide d'arrêter de chanter à la chorale de la synagogue. Sa voix est si belle qu'on lui confie des airs d'opéra, ce qu'il n'aime pas vraiment. Un soir de 1962, en rentrant chez lui, il croise dans l'escalier son frère Zvi ; celui-ci, un accordéon sous le bras, va répéter avec une bande de copains du Conservatoire de musique. Mais le petit groupe va mal, le duo piano-accordéon n'est pas bon, il manque une guitare et une voix. Zvi invite Moshe à en devenir le chanteur-guitariste : <> Mike ne se fait pas prier...... L'enfance de Mike De son vrai nom Moshe Brand, Mike Brant est né le 2 février 1947, à Nicosie, dans l'île de Chypre, en pleine Méditerranée. Sa mère est une Polonaise brune du nom de Bronia Rosenberg. C'est l'une des rares rescapées du camp d'Auschwitz, de triste mémoire, où toute sa famille a été exterminée par les nazis allemands. Un miracle de l'amour A la fin de la Seconde Guerre mondiale, sa mère, Bronia, peut à peine tenir debout. En 1945, quatre jours après la libération du camp par l'armée russe, elle arrive au centre d'accueil des déportés de Poking, perdu dans la campagne polonaise. Un miracle se produit. Fichel Brand, un Russe d'une quarantaine d'années, ancien résistant du maquis, l'aide, un soir de distribution de soupe, à se relever. Elle a 23 ans, elle lui sourit, Cupidon frappe très fort, et voilà ces deux miraculés de l'enfer amoureux l'un de l'autre ! Bientôt, Bronia est tellement heureuse qu'elle se remet à chanter. C'est l'amour fou. Il s'appellera Moshe Mikaêl Brand Une semaine avant la fête des amoureux, en 1945, Bronia et Fichel Brand partent pour la France et le soleil de Marseille. De là, ils embarquent pour la Palestine dans l'un des <>. Le navire, prévu pour 40 passagers, contient 200 personnes qui rêvent toutes de la Terre promise. Les Anglais, on le sait depuis le superbe film Exodus, empêchent alors tout débarquement en Terre promise. Les deux amoureux se retrouvent dans un centre d'accueil de l'île de Chypre, entre Nicosie et Limassol. C'est là, à l'hôpital de fortune du camp, que naît, le premier février 1947, un beau bébé de 4 kilos et demi, aux cheveux noirs et aux yeux bleus. Il s'appellera Moshe Mikaêl Brand. L'enfant des kibboutz La petite famille Brand débarque finalement, fin septembre 1947, à Haïfa, en Israël. De là, un vieux bus les emmène par une route poussiéreuse dans l'une de ces communautés agricoles d'une terre palestinienne qui n'est pas encore le nouvel Etat d'Israël, le kibboutz Gvat, en Galilée. Fichel et Bronia y élèvent des poulets et travaillent la terre. Ce n'est pas très facile pour eux, mais le petit Moshe peut au moins gambader, se gaver de fruits et d'oeufs et découvrir la nature. Au bout d'un an et demi, ils retournent à Haïfa et s'installent au 9, rue Kibboutz-Galouiot. Fichel travaille cette fois à la mairie du port. Un enfant muet ! Les cheveux de Moshe s'éclaircissent, le bébé est timide, mais attachant. Un petit frère, Zvi, vient rejoindre la famille. Tout pourrait aller bien pour les Brand, malgré des conditions matérielles précaires. Le petit Moshe est un enfant vif et joueur, mais il ne marche qu'à l'âge de 19 mois et, drame, il ne se décide pas à parler. Il sait rire à l'occasion, un point, c'est tout ! C'est un enfant muet ! Les parents Brand emploient les grands moyens. Ils vendent une partie de leur mobilier et font le voyage jusqu'aux Etats-Unis. Le spécialiste consulté ne les rassurent pas mais un autre, en Israël, est catégorique : Moshe parlera un jour, mais quand, nul ne peut le dire, il faut être patient. Sa mère lui accroche une pancarte autour du cou : <>. Il parle ! Le petit Moshe dessine : c'est son seul moyen de communication ! Il prononce enfin, à 5 ans, son premier mot, kerach, <>, pour réclamer un cornet de glace au marchand ambulant. Ses parents s'agenouillent pour remercier le Ciel ! Mike Brant parle enfin, c'est un miracle ! Dès lors, il n'arrête plus de gazouiller ! A 6 ans, il entre à l'école, découvre la lecture, il aide aux travaux ménagers de la maison et se prend d'une passion pour la pêche. C'est un contemplatif qui aime s'installer à la fenêtre du domicile familial pour observer silencieusement les allées et venues des oiseaux ou des chats. Mais il adore aussi faire le pitre devant ses copains de classe : <>, a depuis expliqué son frère cadet Zvi. Vedette ou clochard ! Ses parents ont bien compris qu'ils avaient affaire à un enfant original, surtout lorsque celui-ci leur dit un jour, brutalement : <> Moshe continue à égayer la table familiale, qui en a besoin, car elle est bien pauvre. La famille est gaie, unie, harmonieuse, mais l'ombre des camps pèse malgré tout, sans que les garçons Brand en aient conscience. Finalement, Moshe est renvoyé de l'école, malgré son intérêt pour l'histoire et la lecture. C'est, pour lui, sans importance ; il a découvert depuis peu, à la synagogue du quartier, le chant, la musique et tout un monde merveilleux qui est désormais le sien. A 11 ans, Moshe est le seul garçon de la chorale de son école. Au contact de la nature Ses parents envoient Moshe poursuivre sa scolarité et travaillé dans le kibboutz Gesher, au grand air, dans la vallée verdoyante du Jourdain. Il retrouve la nature, cueille les abricots, les semis de blé, trait les vaches, s'occupe de la basse-cour, tout en chantant, bien sûr, à pleine voix ! Moshe adore sa nouvelle vie. Il imite Buster Keaton, Laurel et Hardy et les grands du cinéma muet américain qu'il découvre au ciné-club. Son préféré est Charlot, Charlie Chaplin, car il parvient à l'émouvoir jusqu'aux larmes. A ce propos, Michel Jourdan à écrit dans son livre plein de tendresse, consacré à Mike, un poème touchant : <>. Moshe va suivre des cours d'art dramatique au Théâtre d'Haïfa. Il est, à la fois, l'élève le plus doué et le moins discipliné. Venez reprendre votre clown ! Au bout de deux ans, Monsieur Fichel Brant reçoit un télégramme:<> Il va chercher son fils, devenu berger, qui retrouve son ancienne école Carméli d'Haïfa et ses orangers. Il y restera jusqu'en 1960, sans faire d'éclat. Au bout du compte, papa Fichel place son bon à rien de fils dans un centre d'apprentissage. Désormais, Moshe Brand va réparer les frigos ; c'est un travail sûr dans un pays où l'on a terriblement besoin de se rafraîchir. Déjà angoissé... Moshe reste, malgré tout, une personnalité renfermée et tendue. Il est même bientôt opéré, malgré son jeune âge, d'un ulcère de l'estomac, c'est dire s'il est angoissé ! Cela le privera du service militaire, si important socialement en Israël. Après son opération, il devient guide au musée de la Marine d'Haïfa. La famille Brand déménage au 10 de la rue Sarah. Déjà chanteur... Il décide d'arrêter de chanter à la chorale de la synagogue. Sa voix est si belle qu'on lui confie des airs d'opéra, ce qu'il n'aime pas vraiment. Un soir de 1962, en rentrant chez lui, il croise dans l'escalier son frère Zvi ; celui-ci, un accordéon sous le bras, va répéter avec une bande de copains du Conservatoire de musique. Mais le petit groupe va mal, le duo piano-accordéon n'est pas bon, il manque une guitare et une voix. Zvi invite Moshe à en devenir le chanteur-guitariste : <> Mike ne se fait pas prier......