Fandeloup

Se poser là dans l'ombre,petite chose invisible, inerte dans l'espace et le temps,n'être plus qu'un grand vide imprégné de silence

L'arbre frissonne enfin de ses feuilles nouvelles. La lumière s'élance au ciel pur des oiseaux . De son aile légère, la vie effleure l'air et comble de reflets, tranquille et souveraine. Le temps des floraisons redessine l'espoir en accords de violon sur l'eau de ta mémoire. L'heure a changé de sens. Mais n'est-il pas trop tard pour t'inventer des chances ? Dans l'aube délicate bleuie de grand silence

Dans une blanche solitude tu rêves à des soleils levants loin de tes nuits de lassitude qui réclament en vain le printemps .Dans l'hiver figé de tes pattes tu cherches à réchauffer ton ♥ pour éffacer tes peurs. Dans l'écho de ta voix tu laisses s'envoler les cris,et dans les plis de ta mémoire quand grimacent les souvenirs tu sèmes encore le folle espoir d'autres étés à refleurir...

J'ai, derrière mes yeux pâles, tant de canons qui grondent, des chevaux qui s'emballent, des cris qui vagabondent. J'ai, au feu de mes veines, des rues de sable d'or, des rires à perdre haleine sur des envies d'encore.

Qu'y a-t-il au-dessus du ciel qui tangue sous les vols d'oiseaux lorsque la lumière ruisselle et que palpite un jour nouveau ?

J'ai dans la tête l'écho lointain de bleus perdus sous la poussière,et dans le ♥ le vent marin ivre d'espace et de lumière.

Seul la nuit connaît mon besoin de silence quand vibre son archet sur ma désespérance. Seul le vent éfface d'une colère soudaine mon regard dans la glace ,pris aux peurs qui l'enchaînent. Pourtant la vie demeure arrogante et rebelle qui m'offre encore ces heures ou je veux croire au ciel.

La vie et ses lignes de faille... Le ♥ au bord du gouffre, la tête dans les étoiles ,atteindre l'autre rive et se laisser porter ,sur le fleuve du temps qui roule ses galets inexorablement jusqu'au noir du néant...

C'est un silence digne où se perdent les mots un espace muré ou s'écrase l'écho. C'est une attente vaine ancrée dans la mémoire

La nuit a emporté glissé sous ses paupières mon dernier rêve