Il était une fois un enfant des villes qui rêvait de fleurir le monde : « Quand je serai grand, je serai jardinier pour toute la terre » disait-il.
Ses parents lui disaient qu’il pourrait avoir un petit jardin et que ça serait bien suffisant.
A l’école, malheureusement, il n’y avait pas de cours de jardinage et il s’ennuyait, sauf cette fois où la maîtresse leur a fait planter une graine de haricot sur du coton mouillé… il était fasciné de voir cette graine pousser à travers le pot en verre… et cela lui renforça son amour des plantes.
Parfois, il allait chez son grand-père qui avait un beau jardin potager, mais il n’y avait pas beaucoup de fleurs.
Et ce sont les fleurs qu’il aimait par-dessus tout.
Alors, il se mit à lire tout ce qu’il trouvait sur le jardinage et sur les fleurs.
Il imaginait et dessinait de beaux jardins et voyait déjà de nombreuses personnes repartir de chez lui avec de gros bouquets de fleurs.
Il n’y avait pas de collège horticole dans sa région alors, il passa un diplôme pour devenir peintre en bâtiment, mais il n’aimait pas ce métier
Comme beaucoup de jeunes hommes, il dut partir faire son service militaire, puis il trouva un travail dans une entreprise de peinture et pendant des années, il peint, et chaque couleur lui faisait penser à une fleur.
Trop rêveur, son patron le renvoya et ceci se représenta plusieurs fois.
Un jour, eu bord du désespoir, il parti marcher dans la nature et pensait mettre fin à sa vie, lorsqu’il vit une magnifique grande marguerite. La plus belle de sa vie.
En la voyant, il se dit ‘Voilà ce que je veux faire de ma vie ! Faire pousser d’aussi belles fleurs !’ Et, délicatement, il prit des rejets qui sortaient de la plante et les fit pousser dans un grand pot.
Il chercha du travail chez les horticulteurs du coin et impressionnait par ses connaissances.
« Dommage que tu n’aies pas de diplômes » lui disaient-il, « on ne peut pas t’embaucher »… et ils embauchaient des ‘certifiés’ qui n’aimaient pas ce qu’ils faisaient… certains auraient même préférés être peintres en bâtiment…
Il rassembla ses économies, loua un grand terrain, acheta le matériel, une serre et commença à cultiver des fleurs.
Il allait chercher des graines dans le grand voisinage et mettait tout son cœur à les faire pousser. Il créait des variétés nouvelles que beaucoup de personnes appréciaient et il avait de plus en plus de visiteurs qui rapportaient des plantes chez eux et le félicitait pour le bonheur qu’il leur donnait.
Il chantait et était très heureux et cela dura quelques années. Il avait de plus en plus de clients satisfaits. Son entreprise prenait de l’ampleur.
Un jour pas fait comme un autre, il reçu des experts mondiaux en horticulture qui avaient entendu parler de sa réussite et analysèrent sa façon de travailler.
Ils conclurent qu’il n’était pas du tout apte à faire cet emploi.
Ils constatèrent qu’il n’avait pas de diplôme et cultivait certaines plantes dangereuses comme le muguet ou le joli datura et ils estimèrent qu’il était même dangereux pour les clients.
Ils mirent tout en œuvre pour qu’il ferme son entreprise.
Dépité, il ne savait que faire : écouter les centaines de personnes heureuses de ses productions ou écouter les spécialistes ? Son moral baissait fortement et il sombra dans le désespoir. Il n’avait plus de revenus, plus de joie, plus de courage et plus d’envies.
Ses plantes mouraient les unes après les autres, car il n’avait même plus le courage de les arroser. A quoi bon ?…
Et pourtant de nombreuses personnes lui en demandaient toujours, car elles avaient quelques choses de lui, que les autres n’avaient pas…
Voyant toutes ses plantes mortes, son rêve détruit par des ‘experts’, il décida, comme des années plus tôt, d’en finir avec la vie qui ne lui faisait pas de cadeau… lorsqu’il vit, derrière des cageots, un plant de grande marguerite qui résistait.
Son cœur se réjouit et il alla vite l’arroser. Elle était encore vivante ! Et son rêve avec.
Il se souvenait de la comptine : Je t’aime, un peu, passionnément, à la folie ou pas du tout…
Tout était question de choix de pétales.
Il reprit de l’assurance, ressema, refit des plants encore plus magnifiques et continua de vivre son rêve…
La vie lui donnait son plus beau diplôme : celui de l’amour et de l’assurance d’être à sa juste place.
Il avait retrouvé foi en la vie et peu importe les jugements limités des experts, les résultats tangibles étaient là pour lui prouver le contraire.
Il comprit que ces personnes faisaient leur travail selon leur conception de la santé, dans la justesse de leurs connaissances, sans le connaître vraiment et les remercia de lui avoir permis de renforcer sa foi dans sa mission.
Sa nouvelle entreprise prit de l’ampleur. Il rencontra une jolie fleuriste, se marièrent et eurent de beaux enfants, tous amoureux des fleurs.
Il créa une société d’envoi de fleurs dans le monde entier, croisa et inventa de nouvelles variétés et eut l’honneur de rencontrer les stars marraines de ses nouveautés.
Il fonda une association pour envoyer gratuitement dans le monde, aux personnes défavorisées, des graines de fleurs et, petit à petit, à son échelle, son rêve prit forme.
Réalisant son rêve d’enfant, avec courage et passion, au-delà des peurs, à sa mesure, il fleurissait la terre.
A toutes les personnes qu’il rencontrait, il disait : « Croyez en vos rêves et quoi qu’il arrive, faites tout pour les réaliser, car ils sont l’assurance de votre bonheur