Polémique sur les animaux de cirque

Une citoyenne s'est émue du sort réservé à certaines bêtes lors du passage d'un cirque en juillet. La mairie affirme avoir été trompée sur la nature du spectacle

Une Senlisienne, Anne Vertadier, a écrit au maire Pascale Loiseleur pour lui demander d'interdire les cirques sur le territoire de la commune.

Elle n'a rien contre les clowns, les acrobates ou les jongleurs. Non, ce qui provoque sa colère, ce sont les animaux en cage. « J'ai discuté avec les commerçants et les habitants du centre-ville et des alentours. Ils étaient ulcérés lors de la venue du cirque des Ch'tis cet été (ndlr : du 23 au 27 juillet).

Ils ont dû supporter la vision de ce malheureux lama, totalement épuisé par la chaleur à l'intérieur de son camion et effrayé par le tintamarre publicitaire hurlé par le conducteur... Comme image de marque pour la ville, il y a mieux ! Vous n'étiez sûrement pas là ce jour là mais j'ose espérer que cela vous aurait quelque peu ému », écrit la dame.

Dénonçant « l'exposition de ces animaux malheureux, esclaves de la cupidité humaine », elle souligne que de nombreuses villes, dont Creil, ont « interdit l'installation de ces établissements sordides », les bêtes « n'étant ni des trophées ni des clowns ».

Au passage, Anne Vertadier déplore le fait que Senlis « bat le record d'installations de cirques depuis que j'habite ici : trois en deux mois !

Si cela continue, prévoyez un chapiteau en dur, cela évitera des installations et démontages en série ! ».

Des dégâts auraient été commis, selon la municipalité Dans sa réponse datée du 29 août, Pascale Loiseleur souligne que si la ville n'entend pas interdire des manifestations qui participent du patrimoine culturel, elle se veut néanmoins vigilante. « En premier lieu, Senlis privilégie l'accueil de cirques n'utilisant pas d'animaux.

Pour les autres, présentant des animaux domestiques ou nés en captivité, il convient naturellement de contrôler les certificats sanitaires et les agréments.

Faute de produire ces documents, les cirques se voient refuser l'installation », expose le maire.

Pascale Loiseuleur révèle au passage que la Ville est en contentieux avec le cirque Ch'tis, « qui n'a pas respecté son engagement d'origine, à savoir un spectacle de clown et de magie faisant intervenir un poney et une chèvre, et qui a occasionné divers dégâts ». Un nouveau cirque a pris place ce week-end sur le parking de la gare.

John Caplot, son directeur, voudrait démontrer que son établissement n'est pas l'ennemi des animaux, bien au contraire. « Nous sommes soumis à des contrôles sanitaires et d'agrément particulièrement suivis. Et bien entendu, aucun sévice n'est toléré. Le dompteur connaît bien les fauves, et les cages et enclos sont nettoyés chaque jour », affirme-t-il.