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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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vignes

Publié à 11:07 par fandeloup Tags : fleurs article france mode travail cadre oiseaux extrait animaux
vignes

Aujourd'hui, un viticulteur encourt 30 000 euros d'amende et 6 mois d'emprisonnement pour avoir refuser de traiter, à titre préventif, sa propre production avec des pesticides .

Retour sur une affaire étonnante qui révèle l'incompatibilité et l'incompréhension entre deux modes de production agricole :

le conventionnel et la biodynamie. Juin 2013 : dans le cadre de la lutte contre un insecte vecteur d'une maladie de la vigne, la cicadelle (Scaphoideus titanus), agent vecteur de la flavescence dorée, un arrêté préfectoral impose "dans toutes les vignes en production ou non (...) une application unique d'un insecticide disposant d'une autorisation de mise sur le marché pour cet usage

." Ceci sur "l'ensemble des vignobles de la Côte d'Or excepté ceux du Châtillonnais et de l'Auxois".

Emmanuel Giboulot, viticulteur engagé en biodynamie, un mode de culture relativement proche de l'Agriculture Biologique, exploite 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits.

Or, la biodynamie rejette catégoriquement l'épandage préventif de pesticides.

Conformément a son mode de production, il refuse de traiter ses vignes contre la flavescence dorée au début de l'été 2013, comme l'exige l'arrêté. Comme d'autres viticulteurs qui s'y opposent, il s'expose alors aux dispositions pénales prévues à l'article L 251-20 du code rural et de la pêche maritime, c'est à dire "six mois d'emprisonnement" et "30 000 euros d'amende", rien que ça.

Emmanuel Giboulot, exploitant bio, est alors contrôlé par la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), fin juillet et fait aujourd'hui l'objet d'une convocation devant le délégué du procureur de la République du tribunal d'instance de Beaune pour infraction au Code rural. 

Quand la biodynamie est rattrapée par le système productiviste et conventionnel 

Emmanuel Giboulot se défend : utiliser un insecticide tuerait aveuglément tous les insectes de ses vignes, or son mode de production se base notamment sur des auxiliaires pour prévenir les ravageurs et certaines maladies.

De plus, son exploitation n'utilise aucun pesticide depuis 43 ans et n'a jamais contribué à la propagation de la flavescence dorée. Enfin, il s'agit d'un traitement préventif et non curatif :

"Je ne voulais pas utiliser de produits chimiques dans mes parcelles, que ma famille cultive en bio depuis 1970", indique Emmanuel Giboulot, soulignant le dilemme auquel sont confrontés nombre d'exploitants. Pour les viticulteurs bio,un seul insecticide permet de lutter contre la cicadelle tout en conservant leur label :

le Pyrevert, à base de pyrèthre naturel – extrait des fleurs séchées du chrysanthème. "Mais cet insecticide n'est pas sélectif : il tue non seulement la cicadelle mais aussi la faune auxiliaire nécessaire aux équilibres naturels dans le vignoble, dénonce le viticulteur.

Il détruit par exemple le typhlodrome, un acarien prédateur naturel des araignées rouges qui se nourrissent de la sève de la vigne." Or, "le Pyrevert, même s'il est d'origine naturelle, est nuisible pour l'environnement : c'est un neurotoxique qui peut affecter les insectes, mais aussi les oiseaux, les animaux et même les viticulteurs selon les doses utilisées", confirme Denis Thiery, directeur de l'unité santé et agroécologie du vignoble à l'INRA.

Mais pour Olivier Lapôtre, chef de service à la Draaf Bourgogne, "cette maladie, la flavescence dorée, est la plus grave de la vigne. Elle ne contribue pas à faire baisser le rendement, elle est tout simplement mortelle".

11 hectares de vignes ont été arrachées en 2012 à cause d'elle et il n'est pas question de prendre le moindre risque pour les vignobles voisins alors que trois cas ont détecté trois cas en Côte d'Or cette année.

Pour Séverin Barioz, directeur de la confédération des appellations de Bourgogne (CAVB), les viticulteurs ne peuvent se soustraire au traitement : "Cela ne fait plaisir à personne de traiter.

Mais il faut éradiquer cette maladie afin de stopper la propagation. D'ailleurs, cette problématique est aussi présente pour les côtes-du-rhône qui vont être obligés d'arracher des ceps."

Aujourd'hui la profession est divisée. D'un côté, elle est apeurée par les ravages de la flavescence dorée qui peuvent anéantir des années de travail, ils voient donc d'un mauvais oeil le "laxisme" de leurs collègues engagés en agriculture bio ou biodynamique qui refusent la mesure préventive.

En effet, ceux-ci pourraient favoriser l'extension de la maladie et rendre son contrôle difficile avec des dégâts importants. D'un autre côté, le risque n'est peut-être pas aussi étendu qu'annoncé, en témoignent les 40 ans d'exploitation sans traitement d'Emmanuel Giboulot.

Mais c'est surtout la peine encourue qui est clairement disproportionnée : comment peut-on sérieusement infliger une sanction aussi lourde à un viticulteur qui n'a finalement rien fait de mal, alors que sur des affaires bien plus dramatiques, le laxisme pénal est devenu monnaie courante en France?

D'un autre côté, le risque n'est peut-être pas aussi étendu qu'annoncé, en témoignent les 40 ans d'exploitation sans traitement d'Emmanuel Giboulot.

La justice tranchera cette question mais cette affaire montre une fois de plus l'incompatibilité flagrante entre le mode de production conventionnel, relativement simpliste dans sa démarche : tout risque est écarté par un traitement phytosanitaire préventif, massif et large (peu importe les conséquences sur les écosystèmes et les populations) et des modes de production bien plus pertinents, exigeants et durables et qui ont nourri l'humanité avec un certain succès pendant des millénaires.

En attendant, une page Facebook de soutien au viticulteur a été mise en place par l'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle (IPSN), ainsi qu'une pétition Le viticulteur bio passera au tribunal correctionnel La mobilisation citoyenne est restée vaine :

Emmanuel Giboulot était convoqué le 24 décembre 2013 pour un arrangement amiable avec le procureur, mais celui-ci a annulé ce rendez-vous au dernier moment. Pire, le procureur a finalement décidé de renvoyer le viticulteur devant le tribunal correctionnel le 24 février 2014 ! Selon ses soutiens, "Emmanuel Giboulot sera donc jugé aux côtés de délinquants sexuels et de cambrioleurs endurcis, qui forment la population habituelle des audiences correctionnelles."

L'IPSN appelle à une mobilisation plus forte et propose de signer une déclaration de soutien.