A la table du restaurant

Les Négociants, autour des Halles, mercredi 12 mars 2014, David Lanaud du Gray feuillette fébrilement ses notes.

Le candidat sans étiquette n’est pas habitué aux conférences de presse, il semble presque impressionné.

Pourtant, cette fois-ci, il est dans le grand bain.

Le 23 mars prochain, il se soumettra aux suffrages des Dijonnais. Lui qui a si souvent été décrit comme un trublion de la vie politique, un candidat fantasque.

“Je suis enfin pris au sérieux, mes idées sont reprises”, se félicite-t-il. Avec ses colistiers, il débute une tournée des bars de Dijon, pour faire campagne.

Un candidat “vraiment” sans étiquette Il sort son smartphone et montre que son affiche de campagne et son slogan ont attiré l’œil de la rédaction de BFM TV. Les couleurs sont multiples.

“Pour ne pas montrer l’appartenance à tel ou tel parti politique”. Une tour Eiffel vient rappeler la proposition qui lui a permis de percer sur internet et son slogan est volontairement provocateur. “Il faut toujours des propositions-chocs, buzzables, pour attirer les regards, les médias.

C’était donc le sens de mon idée de rapatrier la tour Eiffel à Dijon”, explique-t-il.

“Grâce à ça, plein de personnes ont découvert que l’ingénieur était de notre ville”. Pourtant, tout le monde ne voit pas d’un bon œil sa candidature. Sur les réseaux sociaux, de chaque côté, on dénonce son côté amateur et non sérieux. Plusieurs candidats l’auraient contacté, avant le début de la campagne. Il explique avoir refusé. Mais que fera-t-il au second tour ?

“Rien”, répond-il. “Les voix ne m’appartiennent pas. Mes colistiers sont d’anciens électeurs de gauche, de droite, beaucoup d’abstentionnistes. Ce serait trahir le sens de ma candidature que de me rallier derrière quelqu’un”.

“Pour percer en politique, tout le monde considère qu’il faut avoir une étiquette. Merde non. J’ai des idées et je ne compte pas entrer dans la guéguerre classique entre la droite et la gauche au conseil municipal”. Mais avant d’y entrer, il faudra faire campagne. Après avoir abandonné en 2008, invoquant des menaces de mort, l’homme au chapeau, c’est donc bien lancé cette fois-ci.

“Au-delà de toute idéologie, j’ai un véritable amour pour Dijon. Je suis dans l’humain et la totalité de mon équipe exerce une profession, vie dans la vraie vie”.

La surprise du 1er tour ? La veille au soir, ils ont “ba-dijonnez” les affiches de colle pour recouvrir les panneaux électoraux. Une première victoire pour lui.

“Je vois qu’au fil de ma campagne, des propositions que je formulais ont été reprises, comme l’ouverture des halles le dimanche, la création d’un label Made in Dijon ou la reconstruction du centre Dauphine. C’est encourageant”.

Alain Houpert a même parlé de créer un musée Gustave Eiffel dans la ville sur l’antenne d’Europe 1. Lui est convaincu de faire plus que les 5% qu’un récent sondage lui a attribués. “Je suis tous les jours dans la ville, je ne dois pas attendre la campagne pour faire mon marché le samedi”, lance-t-il.

Alors quand nous lui demandons si ces propositions ne sont pas loin des préoccupations principales des citoyens, il se défend. “Je veux créer de l’emploi.

Le tourisme est source d’emploi non délocalisable et permet de drainer de nouveaux acheteurs dans les rues du centre-ville”.

A 41 ans, ce fils d’artisan, s’excuse, dans son tract de campagne de ne pas avoir fait l’Ena ou Sciences Po.

“Je veux faire de Dijon la ville qui investit le plus auprès des jeunes créateurs d’entreprises et des jeunes talents en créant une pépinière, à la Xavier Niel”, le fondateur de Free et vice-président de sa maison mère Iliad. “Il n’y aura pas de surprise au second tour alors il faut en créer une au premier tour”, conclut-il.