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Faut-il fermer les abattoirs ?

Publié à 10:47 par fandeloup Tags : france animaux animal mode histoire mort société article homme monde vie paris
Faut-il fermer les abattoirs ?

Faut-il fermer les abattoirs ?

Le 7 juin à Toulouse et le 14 juin à Paris aura lieu la troisième édition de la marche pour la fermeture des abattoirs.

Cet événement "s'inscrit dans un mouvement qui souhaite une société attentive aux besoins de tous les êtres sensibles à l'opposé des courants prônant discrimination, haine ou xénophobie" comme on peut le lire sur le site de l'organisation.

"Abolir la viande" serait le moyen de mettre fin à l'une des plus grandes formes d'injustice institutionnalisées de notre histoire. Mais pourquoi les animaux devraient bénéficier de notre compassion? "Ce à quoi je dois veiller, à tout le moins, c'est à ne pas me prêter au mal que je condamne" .

Cette règle formulée en 1849 par Henry David Thoreau pourrait paraître comme une évidence. Nombreux sont ceux qui éprouvent un sentiment d'indignation lors de la médiatisation de faits de maltraitance sur des animaux familiers. Ces personnes ne songeraient, à aucun moment, à encourager, directement ou indirectement, les sévices faits sur ces animaux.

Ce "mal", auquel notre sens moral s'oppose, est pourtant quotidiennement alimenté par nos choix, même de manière indirecte. Ce "mal", c'est l'enfer opaque des abattoirs et de l'exploitation animale en général.

Car comment qualifier autrement cette aliénation infernale qu'est la condition des animaux asservis aux intérêts des hommes? Ce court-métrage réunit des images filmées dans des élevages et abattoirs français.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: 63 milliards d'animaux terrestres tués, 1000 milliards de poissons pêchés et 80 milliards de poissons d'élevage abattus chaque année dans le monde pour satisfaire les intérêts d'une seule espèce. Cette entreprise de la mort, presque personne n'ose la voir.

Mais tous la côtoient et l'entretiennent. Une violence nécessaire?

Les études récentes mettent de plus en plus à mal l'idée, pourtant toujours répandue (particulièrement en France), que consommer des produits d'origine animale serait nécessaire pour la santé.

Au contraire, la hausse croissante à travers le monde de maladies cardiovasculaires, de cancers ou du diabète, laisse à penser que l'alimentation "standard", riche en viande et autres produits d'origine animale, n'est pas la plus optimale sur le plan de la santé.

S'il nous était impossible de nous passer de produits d'origine animale pour assurer notre survie, les questions morales ne pourraient sérieusement se poser. Le cannibalisme de survie, par exemple, est rarement condamnable, comme en témoigne le cas des rescapés de la cordillère des Andes.

L'exploitation des animaux, en cas de nécessité, ne serait pas immorale mais a-morale, c'est-à-dire étranger au domaine de la morale. En l'absence de nécessité, qu'est-ce qui explique que nous continuions malgré tout à consommer des animaux?

La perception que nous nous faisons des animaux explique une partie du problème. Ceux-ci sont perçus tantôt comme des animaux d'"agrément", tantôt comme des aliments qui nous procurent du plaisir. Seule la destination que nous attribuons aux animaux transformés en aliment justifie leur exploitation.

C'est la raison pour laquelle beaucoup s'imaginent avoir le "choix" de pouvoir continuer à consommer des animaux puisque ces personnes les perçoivent comme des aliments parmi d'autres.

La différence avec d'autres aliments est que ces animaux, auxquels nous avons attribué cette étiquette de manière aléatoire, sont des êtres vivants doués de sensibilité.

À partir de ce constat, une exigence s'impose: celle de prendre leur sensibilité en considération. Comment expliquer de manière rationnelle l'exploitation et la mise à mort d'êtres sensibles alors même que cela n'est pas nécessaire?

Quand tuer devient la norme Salomon Asch effectue dans les années 50 une expérience qui révolutionne la psychologie sociale. Des sujets devaient évaluer la taille de plusieurs lignes et choisir quelle ligne correspondait à la ligne modèle. Un exercice d'une grande simplicité. Seulement, des complices, présents dans la salle, donnaient intentionnellement des réponses erronées afin de constater la réaction des autres sujets.

Résultat:

un grand nombre tombe dans le piège et se conforme aux réponses erronées données par les complices. L'indifférence à l'égard de l'exploitation des animaux repose sur des mécanismes psychologiques similaires. Depuis l'enfance, nous apprenons que consommer des animaux est "normal", qu'il s'agit d'un "mal nécessaire".

Là où nous voyons un choix, il y a en fait un choix par défaut. Cette expérience démontre à quel point nos jugements peuvent se laisser influencer par l'opinion commune, quand bien même celle-ci ne repose sur aucune une structure rationnelle.

Exploiter des animaux devient une habitude que la norme justifie pleinement. Des bêtes au service de l'homme La norme est pourtant un dogme bien fragile. L'idée de réduire des hommes à l'esclavage paraît aujourd'hui comme immorale.

L'esclavage était pourtant, durant la majeure partie de l'histoire humaine, institutionnalisé par le droit. Le Code noir de 1685, dans son article 44, faisait des esclaves des "meubles", à l'instar des animaux. Le Conseil d'État décide d'ailleurs dans un arrêt de 1684 que "les nègres et les bestiaux sont réputés meubles, quoique insaisissables" 

L'esclave, en étant animalisé, devient de manière légale une chose appropriable. L'esclave, comme l'animal, est celui qui "de fait ou droit est ou est placé hors du groupe légitime de référence" .

Ce "groupe légitime de référence", c'est celui qui se considère de manière unilatérale comme supérieur et s'autorise, par là même, à exploiter ceux auxquels il attribue une valeur moindre. C'est celui qui réduit des hommes à l'état d'esclave, des animaux à l'état de moins-que-rien. L'exploitation animale n'est pas, par conséquent, de l'ordre du "naturel".

Au même titre que l'esclavage n'a rien à voir avec l'idée de naturalité, malgré les arguments de ses partisans qui voyaient dans cette institution une pratique immémoriale, donc naturelle. L'exploitation des animaux ne s'explique aujourd'hui que par les choix aléatoires d'un "groupe légitime de référence", c'est-à-dire l'homme autoproclamé comme supérieur.

Comme l'écrivait Schopenhauer, "le monde n'est pas une fabrique et les animaux ne sont pas des produits à l'usage de nos besoins" . Puisqu'il n'est pas nécessaire d'exploiter les animaux, nous devons mettre fin à une injustice qui a trop longtemps été excusée.

Il est possible de ne pas encourager ce système qui institutionnalise la mort de milliards d'animaux sensibles en adoptant un mode de vie végan.

La marche pour la fermeture des abattoirs est le symbole d'une société qui tend progressivement à considérer les animaux, non plus comme des produits, mais comme ce qu'ils sont, à savoir des êtres sensibles dont la vie n'a pas à être évaluée en fonction de critères illusoires.