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Publié à 09:20 par fandeloup Tags : google photo mode vie monde france belle internet animaux chien voiture rock chiens voyages
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La Slovaquie, une usine à chihuahuas

Le chihuahua Eliot lors du World Dog Show de Bratislava, en 2009. Le chihuahua Eliot lors du World Dog Show de Bratislava, en 2009. 

Le petit pays mise sur l’élevage de chiots destinés à l’export, au mépris de toute considération éthique. A la vue de l’homme, elles jappent, tremblent et tournent sur elles-mêmes. Yorki, Cupa, Smokie et Heddie sont quatre femelles Yorkshire, âgées entre 2 et 5 ans.

«Elles avaient été abandonnées près d’une maison par un éleveur qui voulait arrêter son business, explique Selma de Donnová, une jeune bénévole du refuge Sloboda Zvierat, en Slovaquie. Leur mise en quarantaine s’est achevée hier et heureusement, elles sont saines.» Elles devraient donc être adoptées dans quelques jours, en Autriche ou en Allemagne.

Elles ont eu de la chance.  Importation de chiens Cette ONG est la seule de Slovaquie à recueillir des chiens de réforme, ces animaux devenus trop vieux pour la reproduction. Située près d’une forêt en périphérie de la capitale, Bratislava, elle offre une niche à une centaine de toutous et n’a pas l’air bien riche, avec ses parpaings sans crépi. Les pensionnaires sont nourris et soignés par cinq ou six fans de hard rock, amoureux des bêtes, emmenés par une grosse dame en jogging, Romana Brezinova, toujours suivie par deux ou trois de ses protégés à quatre pattes.

«En Slovaquie, 60 000 chiens sont vendus chaque année, la plupart à l’étranger, c’est un chiffre énorme pour notre petit pays de 5,5 millions d’habitants, s’indigne-t-elle. Et ce n’est que le chiffre officiel. Au moins autant partent vers la France ou la Belgique sous le manteau.» «Cicatrices».

La Slovaquie, comme la Lituanie ou la Pologne, est donc devenue une usine à caniches, bichons et autres bull terriers. Car depuis l’adhésion du pays à l’UE en 2004, elle peut exporter dans le marché commun sans aucune barrière douanière. Un bon filon, quand on sait qu’effet de mode oblige, un chihuahua qui vaudra 400 euros en Slovaquie peut se vendre 2 000 euros sans problème en France.

Du coup, tout le monde «fait du chien», n’importe comment. Cela va du particulier, qui vend ses trois à six portées par an, au grossiste organisé, avec ses véritables élevages en batteries, où les chiennes sont épuisées par les saillies et les naissances, ne voient jamais de vétérinaire, puis sont abandonnées en décharge, noyées ou attachées à un arbre à la moindre défaillance. Sur la vingtaine d’élevages contactés, aucun n’a accepté d’ouvrir ses portes.

«Les chiots auront une belle vie, mais leurs mères sont exploitées industriellement dès leurs secondes chaleurs, alors que leur croissance n’est pas achevée, s’indigne Romana Brezinova. Ce sont des esclaves. Certaines chiennes sont élevées dans des sous-sols. On en a récupéré avec des cicatrices sur les flancs : elles avaient eu tellement de petits que les césariennes classiques n’étaient plus possibles.»

En France, les chiennes destinées à la reproduction sont utilisées six ou sept ans, contre neuf ou dix en Europe centrale, où les tumeurs mammaires et les tares sont plus fréquentes. Récemment, une grande animalerie parisienne a testé 6 000 chiots. Le résultat a surpris tout le monde : ceux importés d’Europe de l’Est subissent un taux de mortalité de 5 à 15% suivant les races, contre moins de 1% pour ceux nés en France.

«Troubles».

Pour exporter dans l’Union européenne, il faut que l’animal soit vacciné, porteur d’une puce électronique et âgé d’au moins 3 mois et demi. «Mais un chien de cet âge-là est invendable», explique Franck Verger, spécialiste des importations animales illégales à la brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire, qui dépend du ministère français de l’Agriculture.

«En fait, ils ont souvent entre 6 et 10 semaines seulement, ne sont pas sevrés correctement et développent des troubles du comportement. Ils sortent avec de faux papiers, signés par des vétérinaires véreux. C’est de la concurrence déloyale pour les éleveurs français.»

Le 23 juillet, un couple du pays d’Arles a été condamné à six mois de prison avec sursis, pour commerce intracommunautaire non conforme aux règles sanitaires et de bien-être. Il avait revendu au noir, grâce à des petites annonces sur internet, 216 chihuahuas qu’il était allé chercher en République tchèque, à raison d’une dizaine de voyages en voiture par an. Romana Brezinova s’adresse donc directement aux acheteurs qui croient naïvement les salades d’intermédiaires malhonnêtes, car ce sont de futurs propriétaires floués.

«Si vous aimez les animaux, dit-elle, alors, pitié, renseignez-vous bien sur le sérieux du vendeur, le circuit d’importation et sur la provenance du chien. Et tant qu’il n’y aura pas d’harmonisation sur les conditions d’élevage et de contrôle en Europe, n’achetez plus nos chiens !»