Paris : la fourrière enlève sa voiture... et son fils !

Un véhicule à bord duquel dormait un enfant de 12 ans a été enlevé par la fourrière samedi dernier rue Lecourbe (XVe).

Un incident loin d'être isolé.Jean-François Débizé n'oubliera pas de sitôt cette mésaventure.

Samedi dernier au matin, ce directeur financier se dirige vers la gare d'Austerlitz (XIII e).

Son fils de 12 ans, qui doit prendre le train, somnole à l'arrière du véhicule. La veille, la famille est rentrée tard. Elle a passé la soirée chez des amis. Aussi, quand les parents font une courte halte rue Lecourbe (XV e), où ils ont un appartement en chantier, l'enfant choisit de rester dans la voiture.

« Nous redescendons cinq à dix minutes plus tard et là, notre fils a disparu », confie le quadragénaire, encore sonné. La panique gagne le couple. Jean-François Debizé se précipite à la préfourrière de Balard, située à quelques centaines de mètres.

« Je connaissais l'adresse car ma voiture avait déjà été enlevée », poursuit-il. A son arrivée, la Citroën C5 est sur la rampe.

« Mon fils dormait tranquillement à la fenêtre », raconte le père de famille. Ce dernier appelle la police pour faire constater l'« erreur monumentale » des agents de la fourrière.

« Les vitres sont un peu fumées, mais quelqu'un qui aurait regardé à l'intérieur l'aurait forcément vu, s'agace-t-il.

Un policier m'a même dit : Je vous ai trouvé super calme, parce que moi j'aurais tout pété ! » Au commissariat, où il souhaite porter plainte pour « enlèvement et mise en danger », on lui explique qu'il n'y a « pas de raison valable », rapporte-il, furieux.

« J'ai dû payer 136 € d'amende alors que la fourrière bénéficie d'une totale impunité. C'est incroyable ! »

La préfecture de police, qui reconnaît qu'il y a eu « un problème », a ouvert une enquête administrative et spécifie que les règles relatives aux contrôles avant tout enlèvement seront rappelées au personnel. « L'erreur est humaine, explique-t-on.

On la déplore mais elle est humaine. » Un appel à la vigilance avait pourtant été passé après une série d'incidents similaires. En juillet 2013, une Chrysler avec à son bord une fillette de 10 ans avait été enlevée un soir sur les Champs-Elysées (VIII e).

Les mises en fourrière sont assurées par trois prestataires privés. Un fonctionnement critiqué depuis de nombreuses années par l'UMP. Lors du dernier Conseil de Paris, Philippe Goujon, le maire du XV e arrondissement, avait dénoncé un système où les grutiers, payés au nombre de mises en fourrière, « sont dans une course au rendement ».

A sa demande, l'Hôtel de Ville a accepté d'étudier la mise en place d'un service public des mises en fourrière.