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la ferme des mille vaches

Publié à 17:25 par fandeloup Tags : photo vie france société belle mort travail heureux nuit animaux horreur
la ferme des mille vaches

Exclusif: nous avons pénétré dans la ferme des mille vaches

Et les portes s’ouvrent, celles de la plus grande ferme de France à Ducrat, près d’Abbeville.

Derrière le projet « 1 000 vaches » campe le procès de l’industrialisation de l’agriculture et la défense de la paysannerie traditionnelle.

Ce que nous avons vu pose l’enjeu du lait le plus agro-industriel du pays. Une première.

Voici la plus grande ferme de France, à Ducrat, près d’Abbeville : la ferme des 1000 vaches.

« La première vache est entrée toute seule sur le manège de traite, sans aucun stress. J’en ai pleuré, après tout ce travail et toutes ces histoires… ».

Michel Welter dirige aujourd’hui le projet agricole le plus contesté de France, celui des 1000 vaches, né dans l’esprit de Michel Ramery, capitaine d’industrie du bâtiment dans le Nord, dont le père était fermier à Erquinghem-Lys, près de Lille.

Un dirigeant qui a dû se battre contre une opposition de trois ans, résolue à faire obstacle à cette industrialisation du lait, encore inédite en France, le pays des verts pâturages et des petites étables de la ruralité profonde.

Et le débat fait rage. Le premier litre de lait est sorti de la « ferme-usine » dans la nuit du 15 septembre, encore avant le petit jour et sous haute surveillance policière. Un lait qui faillit bouillir ! Michel Ramery était présent à la première traite.

Ils étaient une poignée à voir avec lui les 133 vaches faire leur travail derrière la toute première, 133 vaches venues des élevages pilotés dans le secteur d’Abbeville par les neuf associés de la société civile Lait-pi-carde, dont deux fermes appartenant à Michel Ramery.

Le bilan, déjà ?

Trois animaux de perdus pendant le transport, beaucoup de stress et au final un acte fondateur d’un élevage laitier qui passe à l’ère industrielle contre les préconisations de la nouvelle politique agricole du ministre de l’agriculture, grand écouteur de l’opinion publique…

Alors quoi ?

Le changement de dimension fut vécu dans la presque stricte intimité, les opposants étant confinés dehors par une escorte de CRS. Une heure aura suffi pour traire les 133 premières vaches, elles sont environ 400 aujourd’hui, la ferme étant configurée – restreinte après arbitrage gouvernemental – à en accueillir 500 (sans les génisses et les veaux). Au-delà, il faudra retravailler un dossier, repartir en procédure et sans doute mener une nouvelle enquête publique. On n’en est pas encore là, même si les choses vont vite.

Objectif 30 litres par vache et par jour en moyenne, contre 25 litres ces jours-ci, c’est déjà beaucoup mais insuffisant. Le manège géant est capable d’en traire 300 à l’heure trois fois par jour, c’est une cadence proprement industrielle. Déjà plus de 8 000 litres de lait sortent de Drucat chaque jour, Michel Welter en espérant 27 000 avec 1 000 vaches. Reste ce que nous avons vu.

Pas franchement le pire des univers concentrationnaires, mais des conditions d’élevage proprement hors normes. La ferme est immense, presque trois terrains de football. Elle est ouverte au vent (« pour éviter les odeurs »).

Les animaux ne sont pas attachés et disposent, ratio établi, de 11 m2 d’espace par tête. Des bâches sont pilotées par une station météo pour les protéger de la pluie ou des vents trop violents. Les bêtes ne verront jamais un brin d’herbe, elles ne danseront jamais pour aller au pré. Vache de vie.

Mille vaches, comment ça marche?

Des montbéliardes (« têtes blanches ») et des Prim’Holstein composent le grand troupeau de la ferme des 1000 vaches, traites toutes les huit heures par un manège à 54 places avec robots de traites automatiques. Les bêtes arrivent à la queue leu leu pour occuper une longette de traite. Une fois en place, l’un des onze employés de la ferme-usine nettoie les pis, un autre place le robot de traite.

Le manège est une machine de guerre qui peut tourner sans arrêt, libérant les vaches comme elles sont arrivées, une par une. Elles rejoignent leur place dans la ferme, dans des longettes où elles pourront se coucher et se mouvoir sans se blesser (les séparateurs – en vert – sont en plastique souple et non en métal).

La ferme dispose de 954 places pour les laitières sur un site de 6 hectares. La traite aura duré 2,5 heures pour un record de 185 vaches à l’heure (50 le premier jour). Le lait recueilli est placé dans une salle spéciale attenante avant d’être livré à l’acheteur.

Lequel ?

Les opposants ont parlé du groupe Senoble (crèmes et desserts), la direction de la ferme ne fait aucun commentaire, ne livrant aucun nom. De l’électricité à partir des bouses Un méthaniseur sera construit dans un an près de la ferme.

Son rôle :

produire de l’électricité en valorisant le méthane issu des lisiers. Ce méthaniseur devait produire 1,4 Mwh en traitant d’autre déchets que ceux de la ferme. Les opposants ont gagné sur ce point : la puissance sera réduite à 0,6 Mwh avec des déchets 100 % végétaux.

L’opposition gagne une bataille dans la guerre au lait industriel On parle d’un petit Notre-Dame-des-Landes lorsqu’il s’agit d’évaluer la mobilisation des opposants au projet. Au départ, une ferme de 234 mètres de long aussi haute qu’une nef d’usine métallurgique avec 1 750 animaux, dont 1 000 vaches laitières à 27 centimes le litre contre 35 en moyenne ailleurs.

Pour Antoine Jean, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Nord-Pas-de-Calais, c’est une horreur, un contre sens et la mort annoncée des petits éleveurs, voire des plus gros dans la région. Une grande région de lait : 182 000 vaches y produisent 1,33 milliard de litres, c’est une brique de lait sur sept et un yaourt sur sept produits en France.

Quant à Novissen, l’association formée il y a trois ans pour s’opposer aux Mille vaches, elle mobilise 2 500 membres tout ronds depuis vendredi dernier.

« On est fatigués mais heureux aujourd’hui », résume Marc Caron, son secrétaire général. Il pense à cette réunion décrochée le 16 septembre au ministère à Paris après quatre jours de blocus à Drucat. « On n’aura pas le méthaniseur qui était prévu par Ramery et c’est déjà une belle victoire », explique Claude Dubois, vice-président de Novissen.

« Il devait traiter les lisiers mais aussi les boues d’épuration, des graisses industrielles et des déchets d’hôpitaux ou de grandes surfaces », dit-il.

Derrière une vache il doit y avoir un éleveur, un paysan, ajoute Antoine Jean. Voilà pourquoi le projet choque les gens, sans parler des 70 gendarmes présents lors du blocus, les 300 prises d’ADN sur place, pour nous confondre ».

Le procès des opposants confondus aura lieu le 28 octobre à Amiens. On attend jusqu’à 2 000 manifestants devant le tribunal. Y. B.