A 15 ans, chef d'une société de pompes funèbres

Kevin Huguenin est le plus jeune croque-mort de Suisse. Les critiques à son égard le laissent froid.

«La compassion n'est pas une question d'expérience de vie» selon Kevin, le plus jeune entrepreneur de pompes funèbres de Suisse. (photo: Alessandro Meocci)

Depuis un an, un adolescent dirige sa propre entreprise de pompes funèbres à Seedorf dans le Seeland bernois. «Quand j'ai eu 10 ans, mon parrain est décédé», confie Kevin Huguenin. Cet événement m'a conforté dans l'envie de devenir croque-mort.

Et comme il n'a pas trouvé de place d'apprentissage, ni de filière de formation, il a décidé de monter sa propre entreprise. Adrian Hauser, responsable formation au sein de l'Association suisse des services funéraires (ASSF), le confirme: «Kevin est bien le plus jeune patron d'entreprise de pompes funèbres de Suisse.»

S'il n'y voit aucun inconvénient majeur, le formateur estime toutefois que l'ado manque d'expérience de vie afin d'accompagner de manière optimale les familles endeuillées.

Cette critique ne démonte pas Kevin Huguenin. «La compassion n'est pas une question de formation ou d'expérience de vie» estime-t-il. Par ailleurs, peu importe ce que d'autres professionnels disent. Le plus important est la satisfaction des clients. «Jusqu'à maintenant, tous les commentaires ont été très positifs» poursuit-il.

Coup de main des parents Afin de créer son entreprise, le jeune Kevin a eu besoin d'aide car il est trop jeune pour signer des contrats, ou même conduire un corbillard. «Mes parents m'ont soutenu et j'ai un employé fidèle qui officie comme chauffeur.»

En attendant, le surnom de «fossoyeur» que ses amis lui ont donné va lui coller longtemps à la peau.