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la bienveillance envers les animaux

Publié à 14:14 par fandeloup Tags : vie monde homme france société mort histoire dieu animal animaux chien livre tendresse
la bienveillance envers les animaux

Matthieu Ricard et la bienveillance envers les animaux

 Après son best-seller Plaidoyer pour l'altruisme, Matthieu Ricard, docteur en génétique cellulaire et moine bouddhiste, publie ce qu'il décrit comme une suite "logique et nécessaire" : un Plaidoyer pour les animaux, en librairie ce jeudi 9 octobre.

Les questions relatives aux traitements que nous infligeons quotidiennement aux animaux prennent progressivement une place dans le débat public. Paradoxalement, les chiffres de la production animale pour la consommation humaine augmentent significativement chaque année, en raison de la demande croissante des pays émergents. Inférioriser les animaux pour mieux les dominer

La raison?

Principalement la perception même que nous avons des animaux d'élevage et l'omnipotence de l'Homme sur ceux qu'il dévalorise arbitrairement, qu'il s'agisse d'animaux humains ou non humains.

Matthieu Ricard note que, reprenant l'observation de James Serpell, professeur d'éthique animale à l'université de Pennsylvanie, "seules les cultures ayant domestiqué des animaux défendent la thèse de leur infériorité par rapport à l'Homme".

Par un processus d'infériorisation, l'animal comme moyen, devient l'objet de nos satisfactions (pécuniaires pour les industriels, gustatives pour les consommateurs).

C'est le même procédé qui a toujours été utilisé pour justifier les tueries de masse. Matthieu Ricard se réfère à l'exemple du massacre de Nankin en 1937. Les généraux japonais disaient à leurs troupes : "Vous ne devez pas considérer les Chinois comme des êtres humains, mais plutôt comme quelque chose d'une valeur inférieure à un chien ou un chat".

Une fois la rupture morale effectuée, tous les traitements injustes et arbitraires sont, de facto, légitimés. "L'un des avantages d'être une créature raisonnable est de trouver une justification à tout ce que l'on a envie de faire." Manger des animaux par habitude Après tout, on a toujours exploité les animaux.

Pourquoi devrait-on chambarder notre quotidien?

En réalité, l'habitude ne justifie jamais la moralité de nos actions. Citant Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Matthieu Ricard précise que cet "alibi historique" qui consiste à affirmer que l'homme était, de par ses origines lointaines, carnivore et chasseur, et donc, à justifier l'utilisation des animaux pour les humains, n'a pas de sens : "il était aussi parfois cannibale, et nous n'en déduisons pourtant pas qu'il est acceptable d'être cannibale aujourd'hui".

La tradition n'est pas non plus un argument pertinent pour justifier l'injustice faite aux animaux : "Les Aztèques sacrifiaient jusqu'à quarante personnes par jour au dieu du Soleil".

De nos jours, il serait impensable de se permettre d'invoquer une tradition pour justifier des sacrifices humains. L'ambiguïté de notre sens moral

Comment peut-on passer de la tendresse envers les animaux familiers à l'indifférence envers les animaux d'élevage?

Selon Matthieu Ricard, "nous passons d'une attitude à l'autre comme si de rien n'était, comme s'il s'agissait de choix anodins, alors que pour les animaux eux-mêmes, il s'agit d'une question de vie ou de mort".

L'affaire "Farid de la Morlette", personnage s'étant filmé il y a quelques mois en train de jeter un chaton, a suscité effroi et indignation sur les réseaux sociaux.

Pourtant, rappelle Matthieu Ricard, "le jour même où Farid a martyrisé le chaton, en France, près de 500.000 animaux étaient abattus au terme d'une courte vie de souffrances innomables dans l'indifférence quasi générale".

La plupart des personnes rétorqueront que tuer un animal pour le consommer et torturer un animal pour le plaisir sont deux choses distinctes.

C'est omettre un détail important : l'animal ne fait pas la distinction entre l'amusement idiot et l'agrément gustatif. Dans les deux cas, on peut parler de cruauté inutile.

Nous avons cette habitude de tout rapporter à notre point de vue. L'obligation morale que nous avons de ne pas occasionner des souffrances vaines sur autrui n'a rien d'une injonction.

Comme le souligne Matthieu Ricard, "il ne s'agit pas d'imposer l'interdiction du massacre d'innocents, mais de les protéger dudit massacre". Si vous étiez sous un régime esclavagiste, diriez-vous que les abolitionnistes sont importuns car essayant d'imposer leurs convictions ? Ceux qui s'opposent à l'injustice n'imposent rien, ils essaient tant bien que mal d'établir un équilibre et une cohérence dans notre société.

Tout un chapitre du Plaidoyer pour les animaux est consacré au rapprochement entre les génocides et la tuerie de masse des animaux (sujet également développé dans l'ouvrage Un éternel Treblinka de Charles Patterson).

Il s'agit certainement du chapitre le plus audacieux du livre, s'agissant d'une matière aussi épineuse. Matthieu Ricard fait bien attention à faire le point sur les différences et les ressemblances entre les génocides appliqués aux humains et l'abattage des animaux, préférant le terme de "zoocide".

Par exemple, le génocide a un objectif déterminé : l'extermination d'un groupe ethnique. Quant au massacre des animaux, il s'agit de le maintenir et de l'accroître afin d'en tirer un maximum de profit. L'auteur affirme que nous avons affaire à un "négationnisme" qui dénie toute importance à la tuerie des animaux à l'échelle industrielle.

Il existe pourtant des similitudes frappantes entre, par exemple, l'Holocauste et l'abattage industriel : "la magnitude et l'organisation méthodique de la tuerie, la dévalorisation de la vie d'autres êtres et, enfin, l'ignorance opportune dont font preuve les populations environnantes".

L'élevage traditionnel, dont beaucoup vantent les mérites, n'est pas en reste : "même dans ces conditions beaucoup plus vivables, les animaux subissent toutes sortes de sévices - castrations avec ou sans anesthésie, séparation des mères et des petits, élimination des poussins mâles dès la naissance, "réforme" (c'est-à-dire mise à mort) des poules qui pondent moins afin de ne plus avoir à s'en occuper, etc.".

L'intérêt de faire systématiquement référence à un élevage plus "humain" comme alternative à l'élevage industriel ne serait selon les défenseurs des droits des animaux "qu'une échappatoire pour se donner meilleure conscience tout en poursuivant le massacre des animaux".

Sans compter qu'avec bientôt 10 milliards d'habitants dans le monde en 2050, l'idée d'un retour à un élevage traditionnel n'a rien de perspicace. Abolir l'exploitation des animaux Matthieu Ricard s'intéresse également à l'exploitation des animaux en dehors d'autres domaines que l'élevage : expérimentation animale, divertissements, trafic de la faune sauvage, etc.

Il en résulte que l'injustice se trouve partout où il s'agit d'utiliser la vie d'êtres sensibles à des fins proprement humaines. Certains objecteront que l'on ferait mieux de se préoccuper de la misère des hommes avant de se soucier des animaux. Sauf que l'un et l'autre ne sont pas incompatibles.

Dirait-on, par exemple, qu'on ferait mieux de s'occuper du problème de la faim dans le monde plutôt que de la condition des sans-abri ? Lorsqu'il est question de justice, il n'y a pas lieu d'évaluer ce qui est prioritaire ou non.

Nous devons prendre en considération tous les problèmes éthiques de notre société. Selon Matthieu Ricard, "cet argument n'est généralement qu'un moyen de ne s'inquiéter de personne, ni des animaux ni des hommes".

Finalement, abolir l'asservissement dans lequel nous avons condamné les animaux est-il réaliste ?

Matthieu Ricard cite l'écrivain Adam Hochschild, concernant l'esclavage humain à Londres en 1787 : "Si vous disiez à un coin de rue que l'esclavage était moralement condamnable et qu'il devait être rendu illégal, neuf personnes sur dix se seraient esclaffées en vous prenant pour un hurluberlu.

La dixième aurait peut-être été d'accord avec vous sur le principe, mais elle vous aurait assuré que mettre fin à l'esclavage était totalement impossible. C'était un pays dans lequel la grande majorité des gens, des paysans aux évêques, acceptait l'esclavage comme totalement normal". Peut-être que demain, l'idée d'asservir les animaux à la volonté humaine ne sera qu'un souvenir tragique de notre histoire.