Les pires raisons données par des propriétaires d’animaux pour justifier la maltraitance faite à leur bête

Les cas de maltraitance d’animaux au Québec ne sont pas rares, alors que la province fait pâle figure à l’échelle nationale en la matière.

Après avoir instauré 1 844-Animaux pour la dénonciation de la maltraitance, le gouvernement du Québec travaille présentement à un nouveau projet de loi attendu en juin, pour sévir plus durement envers les contrevenants.

Mais selon les témoignages que Le Journal a recueillis auprès de différents intervenants du milieu animal (vétérinaires, comportementalistes, SPCA), les bourreaux ne semblent pas toujours conscients de la gravité de leur geste.

Voici les pires raisons données par des propriétaires d’animaux pour justifier la maltraitance faite envers leur bête, entendues par des intervenants du domaine animalier, dans le cadre de leur fonction.

1. Ignorance ou désir d’économiser?

La vraie raison demeure inconnue par la vétérinaire qui nous a raconté cette histoire. Un individu lui a apporté son chien, qui était aux prises avec une grave infection, après qu’il eut tenté de castrer lui-même son animal en attachant ses testicules avec un élastique. C’est une pratique plutôt barbare, autrefois exercée sur les moutons...

2. Un homme a expliqué à un comportementaliste mettre son chihuahua au congélateur pour cinq minutes, afin de le calmer lorsqu’il était trop excité. «Après ça, j’en ai plus de problèmes, il devient super calme», a-t-il fièrement vanté à l’intervenant. Ce qu’il ignorait, c’est que l’animal était en fait en hypothermie.

3. Certaines communautés autochtones taillent les oreilles des chiens et les queues (à froid, sans anesthésie ou chirurgie) pour leur donner l’apparence d’un ours. Ils croient que leur animal sera ainsi plus efficace à la chasse, plus agressif et qu’il y aura moins de risque de blessures, ce qui est absolument faux et qui leur procure seulement des souffrances atroces, selon les vétérinaires.

4. Après avoir été prévenu à deux reprises par des voisins que son chien venait à la porte de leur résidence la nuit en tremblant de froid, un propriétaire demeurait convaincu que son animal d’une dizaine de livres pouvait demeurer à l’extérieur, et ce, peu importe la rigueur de l’hiver. «Il est en laine», argumentait-il. Le petit bichon est mort de froid le lendemain du second avertissement.

5. Une dame qui vivait avec sept chiens trouvait désagréable que ces derniers s’approchent de la table durant les repas. Son fils, ingénieur électrique, lui a donc fabriqué une perche remplie de batteries D avec laquelle elle pouvait refiler des décharges électriques à ses chiens, afin de les éloigner. Elle demandait l’aide du comportementaliste parce que ses chiens, depuis l’arrivée de la perche, grognaient après elle...

6.Une SPCA a retrouvé un cadavre de chien desséché au sol, dans un boisé avoisinant l’établissement. L’animal avait été abandonné au bout d’une chaîne fixée à un poteau. On ne saura jamais par qui, ni pourquoi...

7.L’argent: le motif avancé par les nombreux opérateurs d’usines à chiots du Québec pour justifier la garde de milliers d’animaux dans des conditions exécrables. On les reproduit continuellement dans des conditions pitoyables, donc moins coûteuses et qui permettent un plus grand profit, pour vendre ensuite leurs bébés. Les SPCA collaborent souvent à des saisies mettant en scène ce genre de situations.