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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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bien etre animal

Publié à 16:46 par fandeloup Tags : vie heureux animal animaux
bien etre animal

ETHOLOGIE BIEN-ÊTRE ANIMAL: LES CHERCHEURS SE PENCHENT SUR L’ANXIÉTÉ ET LA SOUFFRANCE DES VEAUX D’ÉLEVAGE

Dans les élevages, les veaux sont le plus souvent séparés précocement de leur mère... au détriment de leur bien-être

Reconnus comme « êtres vivants doués de sensibilité » par la loi, les animaux ont maintenant droit à des études sur leur qualité de vie. Ainsi des chercheurs autrichiens ont monté une expérience destinée à mesurer le stress et les problèmes de comportement de jeunes veaux séparés de leur mère précocement… comme cela se pratique dans l’élevage industriel classique.

Et leurs conclusions ont quelque chose d’étrangement familier – stress chronique, repliement et troubles de la sociabilité – dénotant une souffrance intérieure.

LE CONTACT AVEC LA MÈRE DÉTERMINANT POUR LE COMPORTEMENT FUTUR DES VEAUX

Selon l’étude, 26 « volontaires », des veaux de vache laitière nés dans l’élevage, ont suivi, durant 12 semaines, un protocol conçu par les chercheurs : tous les veaux ont été séparés de leur mère dans les 12 heures après leur naissance, et placés dans une zone réservée aux veaux, isolée du reste du cheptel. Mais ils ont ensuite bénéficié de traitements différents.

Ainsi, 11 veaux ont été maintenus éloignés du cheptel d’adultes et alimentés par une machine (lait). Avec une nuance : 5 recevaient le lait 2 fois par jour, et 6 y avaient droit 6 fois par jour.

Les 15 veaux restants ont été également organisés en deux groupes : dans le premier, 9 veaux étaient réunis avec leur mère deux fois par jour (15 minutes) pour l’allaitement, dans le second, les 6 veaux restants avaient un libre accès au cheptel d’adultes et donc à leurs mères.

QUATRE GROUPES DE VEAUX PLUS OU MOINS HEUREUX

Les chercheurs ont donc créé quatre catégories : enfance « très malheureuse », « malheureuse », « un peu malheureuse » et « heureuse ».

Après ces 12 semaines, tous les veaux ont été soumis au même régime d’élevage jusqu’à leur intégration dans le cheptel des vaches laitières. Le suivi comportemental et les mesures biologiques (rythme cardiaque, hormones de stress) se sont étendus sur deux ans et demi.

Et les résultats ont confirmé ce que l’on imaginait – inspirés par notre propre vécu. En résumé : les veaux ayant pu garder un contact permanent avec la mère étaient les plus actifs, se déplaçant et explorant davantage les espaces de la ferme quand ils n’étaient pas en contact avec leur mère (peut-être à la recherche de celle-ci).

Ils présentaient un rythme cardiaque et un taux de cortisol (hormone du stress) moyen moins élevé que les trois autres groupes, sauf dans des phases d’isolement – où au contraire leurs marqueurs de stress devenaient plus élevés que ces des autres groupes.

PLUS TRANQUILLES, PLUS RÉACTIFS ET PLUS SOCIAUX

Finalement, le groupe des veaux « heureux » présentaient au sein du cheptel une meilleure sociabilité (interactions), et étaient plus réactifs aux situations de stress, ce qui est une marque positive d’adaptation. Mais l’intérêt principal de ce type d’étude au long cours est qu’elle s’inscrit dans la volonté nouvelle des humains d’améliorer le bien-être des animaux, même ceux promis à l’exploitation ou à l’abattage.