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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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cancer

Publié à 11:01 par fandeloup Tags : monde chez france nature pouvoir signature
cancer

Santé : dépister le cancer du poumon plus tôt

En mesurant le taux de cellules tumorales qui circulent dans le sang, un test permet de prévenir l’apparition de nodules cancéreux bien avant qu’ils ne soient visibles sur un scanner.

La découverte Repérer des signes annonciateurs du cancer du poumon chez des gros fumeurs avant de pouvoir les détecter sur un scanner… Voilà ce qu’une équipe de chercheurs niçois vient peut-être de mettre au point avec un test sanguin qui permettrait de déceler la présence de cellules cancéreuses dites circulantes.

Leurs travaux ont été publiés dans la revue américaine Plos One, début novembre. Un signal très important, car le cancer du poumon serait diagnostiqué des mois, voire des années avant qu’il n’apparaisse lors d’un examen par imagerie.

Et dans 75 % de ces derniers cas, il est trop tard pour pratiquer une éventuelle intervention chirurgicale. Comment ça marche La radiographie du thorax et le scanner sont actuellement les seules techniques disponibles pour détecter un cancer du poumon.

Mais elles ne permettent pas de déterminer la nature d’un petit nodule. La surveillance et une biopsie sont souvent nécessaires, et le plus souvent, si la tumeur est cancéreuse, elle est décelée trop tard. Le pronostic n’est alors pas très bon, même avec une opération chirurgicale, puisque l’on déplore 30 000 décès par an en France.

Les cellules tumorales circulantes, découvertes il y a déjà plusieurs années, sont l’un des facteurs qui provoquent le décès. Elles se détachent d’une tumeur et vont migrer, via les vaisseaux sanguins, vers d’autres organes : c’est le mécanisme des métastases. Dans les années 2000, les recherches ont suggéré que ces cellules pouvaient « circuler » très précocement et en très petit nombre, dès le début du développement d’une tumeur.

Comme le confirme le Pr Paul Hofman, de l’Inserm - Centre hospitalier de Nice, « on compte environ 2 ou 3 cellules tumorales circulantes pour 50 milliards de cellules présentes dans 10 millilitres de sang ». Non seulement elles sont rares, mais aussi difficiles à extraire.

Le test sanguin Iset (Isolation by Size of Tumor cells), développé par l’entreprise américaine Rarecells, permet justement de réaliser cette opération délicate. « Il consiste à passer le sang prélevé sur des filtres de polycarbonate. Toutes les cellules du sang passent à travers, à l’exception des cellules tumorales, qui restent à la surface du filtre, car elles sont plus volumineuses », explique le Pr Hofman.

Ce test existe depuis 2011 et il est actuellement utilisé pour détecter d’éventuelles métastases en formation chez les patients porteurs d’un cancer. Mais les chercheurs de l’équipe du CHU de Nice ont été les premiers dans le monde à l’exploiter dans le diagnostic précoce du cancer du poumon.

Ils ont ainsi suivi 245 patients à risque. Le tabagisme étant la cause principale du cancer du poumon (81 %), ils étaient tous gros fumeurs, et deux tiers d’entre eux souffraient de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une grave atteinte respiratoire qui multiplie par trois le risque de cancer. Les prélèvements sanguins ont révélé la présence de cellules cancéreuses circulantes chez cinq d’entre eux.

Ces patients ont alors passé un scanner sur lequel rien n’apparaissait. Cet examen a été régulièrement renouvelé et, environ quatorze mois plus tard (durée variable selon les patients), un ou plusieurs nodules sont apparus.

Les patients ont pu être opérés et l’analyse des nodules a confirmé le diagnostic de cancer du poumon. Un an après, il n’y avait pas de signe de récidive. Par ailleurs, aucun autre patient de la cohorte n’a développé de signe de cancer au cours des quatre années qu’a duré la surveillance.

Les perspectives Si ce test est porteur d’espoir dans le dépistage et le possible traitement précoce du cancer du poumon, sa mise à disposition à grande échelle ne se fera pas de sitôt. Il faut d’abord confirmer la fiabilité du test sur un plus grand nombre de patients. De plus, ce test ne permet pas encore d’identifier de quel organe proviennent les cellules cancéreuses, or les identifications spécifiques sont longues et difficiles.

Patrizia Paterlini-Bréchot, fondatrice de l’entreprise Rarecells et chercheuse à l’Inserm, reconnaît d’ailleurs qu’il ne s’agit pas encore d’un test de dépistage et que « d’autres études sont nécessaires avant sa commercialisation ».

C’est d’ailleurs la prochaine étape envisagée par Paul Hofman, qui va lancer une étude dès 2015 afin d’établir une signature pulmonaire spécifique de ces cellules cancéreuses.

Commentaires (1)

brigitisis
Très bel article...merci. bonne fin de soirée
http://brigitisis.centerblog.net


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