Seine-et-Marne : les douanes mettent la main sur un stock d’armes de guerre 

Meaux, lundi. Plusieurs armes, dont des armes de guerre, ont été saisies par les douanes.

C’est un arsenal qui a été découvert par les douanes de Seine-et-Marne, chez un Melunais de 29 ans, en début de semaine.

L’homme, qui se présente comme un collectionneur, doit être mis en examen ce vendredi après-midi par un juge d’instruction du tribunal de Meaux. Le parquet va requérir son placement en détention provisoire, devant un juge des libertés et de la détention.

Lundi, les douanes reçoivent l’autorisation du procureur de Meaux de procéder à la livraison surveillée d’un colis, arrivé sur une plate-forme de messagerie, à Montévrain.

A l’intérieur se trouve un pistolet de marque Glock. Le paquet est livré chez des habitants de Saint-Germain-sur-Morin. Leur fils, qui est le destinataire, n’est pas là.

Les douanes décident donc d’aller l’interpeller sur son lieu de travail , un garage de Brie-Comte-Robert. Agé de 20 ans, le jeune homme explique recevoir des colis pour un de ses collègues. Ce dernier est arrêté dans la foulée, à son domicile de Melun. Il se présente aux douaniers comme un collectionneur d’armes.

Comme sa famille ignore sa passion, il se fait livrer ailleurs. Ses armes, il les stocke dans une pièce du pavillon de sa sœur, au Mée-sur-Seine… à l'insu ce celle-ci ! Des armes achetées démilitarisées puis remilitarisées et essayées en forêt de Fontainebleau Une perquisition est effectuée chez cette dernière.

Là, les douaniers découvrent des armes « entières » : six pistolets automatiques, un fusil à pompe, deux fusils d’assaut dont un M16 ainsi que 1 600 cartouches. Il y a également de nombreuses pièces détachées : de quoi remonter un second fusil à pompe et deux autres fusils d’assaut.

La police judiciaire de Meaux a pris la suite de l’enquête : après la retenue douanière, les deux hommes ont été placés en garde à vue dans leurs locaux.

« Le parquet a ouvert une information judiciaire pour acquisition, détention et cession illégales d’armes de catégories A (NDLR : armes de guerre) en bande organisée et association de malfaiteurs. La peine encourue est de dix ans d’emprisonnement et 500 000 € d’amende », précise le procureur-adjoint Emmanuel Dupic. Et le parquetier de souligner qu’il s’agit d’une saisie exceptionnelle :

« Les enquêtes liées aux trafics d’armes sont difficiles à mener et aboutissent rarement à de tels résultats. C’est ce type d’armement que l’on retrouve sur les braquages ou dans les règlements de comptes dans les cités. Ce qui est surprenant, c’est la facilité avec laquelle on peut acquérir de telles armes sur internet».

L’arsenal a en effet été acquis par le Melunais, via un site hébergé en République tchèque. Il a acheté, en cinq ans, 20 000 € de matériel. Il s’agit d’armes démilitarisées. Le collectionneur, qui ne possède aucune autorisation de détention, a reconnu les avoir remilitarisées et essayées en forêt de Fontainebleau.

Les investigations, confiées à la PJ de Meaux, devront établir si ces armes ont servi à commettre des infractions et si elles n’étaient pas destinées à d’autres personnes. Si le parquet souhaite l’incarcération de cet homme, il compte requérir le contrôle judiciaire pour celui qui servait de boîte aux lettres.