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Ménard

Publié à 14:45 par fandeloup Tags : fond écran monde homme enfants france photo pensée pensées
Ménard

Ménard qualifie les réfugiés de déserteurs : abject ! Il ne recule devant aucune indignité

 Dans le Grand Soir 3, mercredi 16 septembre, le maire de Béziers n'a pas hésité à parler de "déserteurs" à leur sujet. Pour notre chroniqueur Olivier Picard, la capacité de l'élu à faire le buzz met en évidence la montée d’un faux "discours de bon sens", qui alimente un populisme où toutes les manipulations sont permises.

Robert Ménard sur le plateau de Soir 3, le 16 septembre 2015

 "Robert Ménard irait-il trop loin à Béziers ?" C’était la question du jour posé par Jean-Marc Morandini, ce jeudi matin, dans son "Grand direct de l’actualité" sur Europe 1.

Avec un souci d’équilibre et de mesure, l’animateur prend des précautions pour éviter les dérives de sa séquence polémique interactive mais l’intitulé, brut, est révélateur de la dégradation de l’état du débat français sur la question des migrants.

À la limite, Morandini ferait presque œuvre salutaire en mettant au jour, les dégâts : la douloureuse radiographie d’une France saisie par la peur de l’étranger la plus primaire.

Ménard irait-il trop loin, donc ?

Il a déjà dépassé les bornes de l’acceptable depuis longtemps mais il faut bien constater que ses sorties de route volontaires, et de plus en plus scandaleuses, ne provoquent pas le rejet pur et simple qu’elles auraient suscité il y a encore quelques mois !

Ses petites horreurs égoïstes sont désormais recevables. Après avoir été pris en flagrant délit de détournement de photo – l’AFP va engager des poursuites contre lui – l’ex-président de Reporters sans frontières (oui, sans frontières…) a remis ça, mercredi soir dans le Grand Soir 3, en toute impunité.

Il ne recule devant aucune indignité Face au directeur de France-Terre d’asile, Pierre Henry, le maire de Béziers a fait plus fort que Marine Le Pen. On se demande bien pourquoi il essaie encore de se démarquer un peu du Front national…

Et si le véritable héritier du provocateur Jean-Marie Le Pen c’était lui, emporté toujours plus loin vers l’abjection par son goût de la provocation ?

Ainsi, l’homme qui s’était battu contre les dictatures du monde entier a tranquillement qualifié les réfugiés syriens de "déserteurs", voire de "complices", par abandon de poste, de l’avancée des bouchers de Daesh. Lui ne recule devant aucune indignité. L’ancien défenseur de la liberté de la presse prend de plus en plus de liberté, c’est sûr, avec la vérité. Il a ainsi asséné que "46%" des migrants qui tentent de gagner l’Europe de l’Ouest (notez le "46", pas 45… 46, ça fait plus vrai) sont des faux malheureux et de véritables "Macédoniens ou Bosniaques" qui profiteraient de la situation.

Il cite sa source, Frontex, qu’il détourne abreuver plus facilement son argumentaire. Car si le directeur (français) de l’organisme européen de contrôle des frontières extérieures de l’Union a effectivement souligné le phénomène, il n’a jamais cité de tels pourcentages qui feraient d’un problème marginal un fait majeur.

Une journée noire pour les humanistes de ce pays L’ancien "journaliste" Ménard (quels faits d’armes à la une ?) a aussi fait l’étalage en plateau de sa conception particulière du reportage. Il a vu, nous dit-il, des milliers de réfugiés crier "Allah Akbar" sur les quais de Budapest. Vu de ses yeux vu ?

Non, à la télé… Pas de chance : la reporter de "L’Obs", Doan Bui, également présente sur le plateau de France 3, y était, elle, sur les quais de Budapest, et elle n’a pas entendu de tels cris résonner dans la gare… C’était le triste épilogue, peu avant minuit, d’une journée particulièrement noire pour les humanistes de ce pays. Celle qui a vu un sondage sombre révéler que 80% – 80% – des Français seraient favorables au rétablissement des frontières.

Et un autre, sur i-TELE, qu’une majorité écrasante (87%) serait – serait – désireuse d’une réforme du droit du sol… Une journée scandée par la prestation prudente de Manuel Valls devant l’Assemblée nationale, annonçant 280 millions d’euros pour les réfugiés d’ici 2017 (ce qui est peu), mais renvoyant dos-à-dos, le "tout fermé" et le "tout ouvrir".

Une problématique pour le moins exagérée quand il faudra défendre la liberté de circulation instaurée par Schengen comme un principe de progrès et de civilisation dont la valeur doit être protégée bien au-delà de ses incontestables inconvénients. Mais il a préféré insister sur le rétablissement provisoire des frontières avec l’Italie et même se vanter de l’avoir déjà fait.

Comme s’il fallait donner des gages au pays. Comme s’il fallait le "rassurer". Il y a beaucoup de Ménard dans la France tétanisée de 2015 Ce n’est pas rassurant. C’est inquiétant. C’est terrible au regard de l’histoire.

Aurions-nous oublié l’extraordinaire émotion collective que nous avions ressentie quand le rideau de fer s’était physiquement déchiré pendant l’été 1989 à la frontière entre la Hongrie et l’Autriche ? La Hongrie, premier domino de la libération des pays de l’Est qui devient le premier domino de nouvelles murailles de barbelés. Quelle désolation !

N’aurions-nous à offrir à nos enfants , les enfants d’internet et d’Erasmus, les joyeux partenaires de l’Auberge espagnole, que nos fantasmes xénophobes ? Que la nouvelle crainte qui monte : la crainte europhobe ? Un mercredi noir, toujours, que Nicolas Sarkozy a choisi pour faire ses onze propositions pour une nouvelle politique d’immigration qui préconise le grand remplacement de l’intégration par une assimilation.

Singulière régression de sa propre pensées quand on se souvient que le même homme était une des rares personnalités de droite à considérer que l’immigration était une chance pour la France…

Et voilà une Valérie Pécresse, qu’on a connue plus modérée, qui se fait la promotrice d’un tri pour renvoyer les migrants économiques sans crainte d’emprunter les raccourcis simplificateurs qui étaient, jusque-là, la marque de fabrique du FN. Hélas, il y a beaucoup de Ménard dans la France tétanisée de septembre 2015.

Jusqu’où pousseront-ils ce pays quand la classe politique, qui pisse de trouille dans son froc devant le FN, consacre beaucoup de sa parole à "comprendre" leurs élans d’égoïsme, leurs "ras-le-bol", leurs "inquiétudes") quand il faudrait les combattre. Sereinement, mais résolument.