Année bissextile : comment ça marche ?

Tous les quatre ans, le 29 février fait son apparition dans les calendriers. Voici pourquoi.

Si ce mois de février 2016 gagne vingt-quatre heures c'est parce qu'il faut remettre les compteurs à jour. « Pour beaucoup de Français, tout ça reste assez énigmatique », résume Pascal Descamps, astronome à l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides, rattaché à l'Observatoire de Paris .

Explications : une année correspond au temps nécessaire à la Terre pour faire un tour complet autour du Soleil. Nos douze mois ont retenu le chiffre de 365 jours. Mais en réalité, il en faut un tout petit peu plus pour effectuer une révolution, précisément 365,2422.

« Cette fraction de jour fait toute la différence », souligne l'expert. Alors pour synchroniser au mieux notre calendrier avec le rythme des saisons (sans pour autant atteindre la perfection), un jour est ajouté tous les quatre ans. C'est Jules César, au temps de l'Antiquité romaine, qui a eu l'idée d'introduire dans le calendrier julien ce jour intercalaire il y a plus de deux millénaires. Le système actuel a été défini en 1582 à l'initiative du pape Grégoire XIII qui, dans le calendrier grégorien, a opté pour le 29 février comme jour de rattrapage. Le décalage avec la réalité de la rotation devient alors minime. Jusqu'en 1922, des spécialistes au sein d'une commission de l'Union astronomique internationale ont réfléchi à des réformes permettant encore d'améliorer notre calendrier. Mais depuis, plus aucune proposition ! « Les réticences au changement se basent sur la tradition. Notre calendrier, c'est de l'acquis mais il n'est pas le plus optimal possible », analyse Pascal Descamps.

Il existe en effet selon lui un système encore plus précis imaginé par les Perses au XIe siècle. Il ne considère pas une année bissextile sur un cycle de 4 ans, mais 8 sur 33. Autrement dit, sur une période de trente-trois ans, vous choisissez 8 années qui feront non pas 365 jours mais 366.