Un chenil enseveli sous les déchets

La SPA de Besançon, alertée par quelques habitants de Lanthenans, a constaté l’état déplorable du lieu de vie dans lequel un particulier maintient ses chiens de chasse.

La petite clairière est jonchée de détritus suintants et nauséabonds.  Les chiens de chasse se trouvent dans des chenils exigus. Leurs déjections recouvrent les sols où ils évoluent. Ils ne semblent pas mourir de faim, mais leur eau est verdâtre.

Photos Daniel WAMBACH

Un amoncellement d’immondices, mélangé d’excréments, trône près de l’entrée du chenil. 

Situé en pleine forêt, à environ un kilomètre du centre-bourg de Lanthenans, le terrain loué par la mairie à un particulier pourrait être l’endroit idéal pour la trentaine de chiens de chasse qui s’y trouvent. Les cages dans lesquelles ils vivent sont à l’ombre. Mais on se rend vite compte que c’est le seul avantage dont ils bénéficient. Ils sont regroupés à quatre ou cinq par chenil, à l’étroit, avec une seule niche dans chaque box. Leurs déjections semblent ne pas être nettoyées régulièrement. Ils ne paraissent pas souffrir de faim. Leurs gamelles d’eau, qui s’épuisent vite, contiennent un liquide plutôt verdâtre, selon les enquêtrices de la SPA.

Le pire est à venir à l’extérieur de l’enclos où résident les animaux. Une odeur épouvantable La petite clairière est jonchée de sacs-poubelles remplis d’aliments et de déchets divers en train de pourrir. Le sol est détrempé par les écoulements et les traces de matières gâtées. Un amoncellement d’immondices, mélangé d’excréments, trône près d’une épave de caravane dans laquelle le même genre de détritus s’entasse.

Plus loin, sous les arbres, se trouvent deux voitures abandonnées. Une odeur épouvantable règne sur ce triste spectacle, tout proche du museau des chiens esseulés. « Ces conditions de vie animale sont illégales », insiste Françoise Dodane, la présidente de la SPA de Besançon.

« De plus, l’environnement est totalement pollué. Des constatations avaient été faites sur place, une première fois, par les services de l’Etat en février 2016. Aucune sanction n’a été prise à l’encontre du propriétaire des chiens depuis. Aussi, j’ai pris la décision de porter plainte et d’avertir les services vétérinaires pour que quelque chose soit fait. »

Albert Felez, le maire du village, parle d’une situation qui lui échappe. « J’ai tenté de raisonner le propriétaire des chiens. C’est un homme qui rencontre certaines difficultés. Il m’avait promis de résoudre ce gros problème de déchets. Mais je constate qu’il n’en est rien. Je me suis adressé aux services compétents, mais rien de concret de ce côté-là non plus. Sans eux, je n’ai aucune autorité sur ce terrain privé. Je me sens abandonné. » Le principal mis en cause reste toujours injoignable.

Paul-Henri PIOTROWSKY