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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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souvenir

Publié à 17:52 par fandeloup Tags : soi automne monde moi vie sur
souvenir

Je me souviens de l’automne…Cette saison où tout se meurt dans un silence impitoyable. Ces chemins jonchés de feuilles mortes qui craquent sous les pas comme un cœur qui se brise. Je me souviens de l’automne…Seul le vent froid me rappelle que j’avance encore. Il vient griffer la mémoire. A grands coups d’illusions. Je prends mon crayon. Fixe les images. Là. Sur la page. Là. Sur mon âme. Oui. Je me souviens de l’automne. Elle guide ma main. Mémoires d’automne à n’en plus finir.. Les choses changent. Les certitudes s’évanouissent. Et s’éparpillent. Cruelles. Comme des ombres. Tombées des arbres crépusculaires sur un ciel tout blanc. Je reste là. Face au soleil qui se meurt. Je regarde un nuage et j’y vois ma vie dessinée avec les étoiles. Et là. Mon cœur devient si lourd qu’il entre pour jamais en automne. Je me souviens de l’automne. Il faisait si beau. Ce jour-là. Mémoires d’automne. Plus lourdes que le poids du secret. Plus accablantes que la volonté de se taire. La mémoire est un écrin dans lequel se blottissent mille et mille et une étoiles, mille et une blessures, mille et un silences crucifiés. Le silence s’est posé comme un défi au temps. Une interrogation…Juste quelque secondes…éclatantes. Il y eut un très long silence. Un arrêt du temps. Dans le silence des espoirs, le bruissement des murmures se tait et tout s’emmure. Je me souviens…j’avais neuf ans. Et je pleurais derrière la fenêtre déjà close. De mon enfance je garde le souvenir des grandes peurs. Des attentes nocturnes. Des quêtes insatiables. Des rêves qui s’enfonçaient dans les larmes profondes. Des déchirements des nuits blêmes. Je réinventais le monde derrière les vitres closes. Je traçais des chemins inconnus. Escale à chaque « titubement ». Reconstruire des rêves. Reconstruire la vie. Je voulais trouver la continuité… Et ce soir j’ai l’âge de l’adulte fragilisé. Cheveux déjà blancs. Rides du temps, rides des larmes. Et les visages émaillent la mémoire assoiffée et déchirent l’épaisseur des ombres lunaires… Oui. Et lentement. Doucement. Mon pas crisse sous les feuilles mordorées qui me regardent passer comme je regarde le temps emporter l’ombre de tout ce qui a fait de moi celle qui écrit ces pages d’automne à jamais inachevées… Pas de fin à cette quête de soi, chemin qui remonte aux sources de ce qu’on fut… Plus tard sans doute reviendrai-je écrire les silences qui bruissent doucement au creux de l’âme…Pour le moment ils frémissent encore les souvenirs qui brunissent à l’automne de la vie