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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
96001 articles
" La taille moyenne des exploitations a été multipliée par 70 en quarante ans. Dans les fermes d’antan, on se félicitait de compter 12 ou 13 porcs. Aujourd’hui, à moins de 900 cochons, c’est une exploitation miniature. Trois mille élevages concentrent plus de la moitié du cheptel de France. En haut du podium, vainqueur toutes catégories, la Bretagne, qui détient le sinistre record d’élever plus de la moitié des cochons de l’Hexagone.
En Armorique, il y a trois fois plus de cochons que de Bretons… Toujours plus de cochons sur des espaces toujours plus réduits. Pour mettre en place ce système, il a fallu rationaliser l’élevage. Un doux euphémisme : on a retiré les cochons de leurs cours, sans doute un peu rustiques mais dans lesquelles ils étaient libres de leurs mouvements, pour les entasser dans d’immenses bâtiments borgnes, éclairés par la seule lueur des néons.
Dans son édition de 1952, le Larousse agricole élevait pourtant au rang de première condition à la réussite de l’élevage le fait que « les animaux vivent le plus possible à la lumière dans des enclos bien ensoleillés »… Plus de paille, mais des caillebotis sur lesquels les bêtes s’esquintent les pattes. Dommage collatéral de l’élevage industriel. Les petites lattes de bois ou, mieux encore, de plastique doivent en effet être suffisamment espacées pour permettre aux déjections des porcs de s’y faufiler.
D’ailleurs, à peine entré dans l’un de ces bâtiments, une odeur nauséabonde vous assaille. La poussière, lourde, s’infiltre dans vos narines et semble tapisser votre gorge. Sous vos pieds flottent des kilos et des kilos de merde, baignant dans des litres d’urine. Un bruit assourdissant, un ronronnement perpétuel, scande vos pas. C’est la ventilation.
L’air de ces bâtiments est filtré en permanence pour tenter de réduire l’un des principaux fléaux de ces élevages hors sol : les maladies respiratoires, qui représentent la moitié des pathologies frappant les porcs industriels. Elles sont dues à l’air confiné, un air chargé d’ammoniac, de fermentation d’excréments et de squames de peau causés par les frottements des bêtes les unes contre les autres. Étant donné la concentration des animaux, sans cette ventilation les porcs mourraient en quelques heures. D’ailleurs, tous les gros élevages sont munis d’un groupe électrogène en cas de panne électrique… Les assureurs refusent de couvrir les élevages qui en seraient dépourvus. Autre option indispensable : le dépannage 24 heures sur 24.
L’air est d’autant plus irrespirable que la température est élevée. Pourquoi cette chaleur étouffante ? Pour que les bêtes ne dépensent pas sottement leur énergie à se réchauffer plutôt qu’à grossir à la vitesse de l’éclair. Et, surtout, pour qu’elles ne fassent pas de gras. Le porc moderne se doit d’être maigre. En dix ans, il a perdu plus d’un centimètre de graisse afin de satisfaire aux exigences diététiques des consommateurs. S’il vendait des carcasses trop grasses, l’éleveur serait pénalisé financièrement : le prix de la viande dépend de son épaisseur de gras.
Le porc n’a donc qu’à s’accommoder de vivre dans cette atmosphère confinée. Et sans jamais voir la lumière du jour : il vit dans le noir. Les néons ne sont allumés que lorsque l’éleveur débarque pour lui administrer des médicaments ou pour s’assurer que la machine à soupe (c’est-à-dire l’ensemble des tuyauteries qui parcourent les bâtiments) a bien desservi à heure dite et à chacun sa ration de nourriture."
-Le livre noir de l'agriculture, d'Isabelle Saporta