Il y avait aussi ce naufrage au large de la côte, alors même que la mer était calme, et que les rouleaux n'auraient pas bousculé un enfant. Et pourtant... Ne vous fiez pas aux apparences.

Qu'y a-t-il après le vide ?

Que pouvons-nous pour ceux qui osent encore mettre un pied dans le néant et s'y plaindre de l'obscurité ?

Parfois, nous ne tenons plus à la vie. Elle devient étrangère (un peu trop, sûrement). Mais vous n'avez pas envie de mourir pour autant (un peu trop, sûrement), parce que la mort ne vous est pas plus familière. Certaines personnes ne sont tout simplement peut-être pas faites pour se lever chaque matin et apprécier que le soleil ne soit pas suffisant pour les éclairer, écouter la pluie sachant mieux exprimer leur désarroi qu'elles-mêmes (les gouttes ruisselant sur leurs joues jouent la larme).

Parce qu'elles ne savent pas se battre, ni même se replier, et parce que chaque action dans laquelle elles prennent la peine de s'investir n'est, finalement, qu'à dessein autodestructeur.

Parce qu'elles n'ont pas le courage de mettre fin à leurs jours (et peut-être Verlaine avait-il alors raison ; elles n'ont jamais su par lequel commencer), elles le déguisent en élan vital, force motrice de leur existence. Mais pouvons-nous réellement appeler mouvement, celui qui nous projette dans le vide ?