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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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Dumbo

Dumbo

Derrière le Dumbo de Disney se cache l'histoire vraie de Jumbo, le "plus grand animal au monde" martyrisé de zoos en cirques, enivré d'alcool, exploité jusqu'à l'exhibition de son squelette. Voici l'histoire de cet éléphant star, qui a promené sur son dos Churchill et Roosevelt.

Peut-être avez-vous entendu parler dans l’actualité d’une éléphante de cirque nommée Maya, que la justice des hommes a condamnée à vivre dans la souffrance, enfermée dans une remorque ou attachée à une corde dans des conditions inhumaines, ne lui laissant pas le droit de terminer paisiblement ses jours à la campagne pour y découvrir une liberté qu’elle n’a jamais connue.

Cette terrible histoire m’en rappelle une autre, qui pourtant avait l’apparence d’un merveilleux conte pour enfants. Dumbo, l’éléphant volant de notre enfance Beaucoup de « grandes personnes », comme moi, et d’enfants ont été bercés par les dessins animés de Walt Disney dans leur plus jeune âge, attendus avec impatience à chacune de leurs sorties.

Ce cinéaste de génie avait un flair infaillible pour dénicher des scénarios originaux racontant d’émouvantes histoires, dont on se souvient encore des années plus tard et qu’il est de tradition de faire partager à ses propres enfants dès que ceux-ci sont en âge d’aller au cinéma.

Dumbo, cartoon, film, Walt Disney, elephant, flying elephant, children taleL’un de ces célèbres dessins animés, sorti des studios Disney aux États-Unis en 1941 sous le titre Dumbo, et en 1947 en France sous le titre de Dumbo, l’éléphant volant, est connu dans le monde entier. Il fut présenté au Festival de Cannes la même année et remporta le Grand Prix du dessin animé. Le film, en partie inspiré d’un livre pour enfants de la romancière Helen Aberson paru en 1939, est une sorte de remake du Vilain Petit Canard dans lequel le héro à plumes est remplacé par un éléphanteau. Ce dernier est apporté par une cigogne égarée à Mme Jumbo, une éléphante appartenant à un cirque qui se déplace en train de ville en ville. Affublé d’oreilles démesurées, son petit est l’objet de toutes les moqueries. Le reste de la troupe le surnomme ainsi Dumbo.

Mme Jumbo, après avoir corrigé un garnement qui se moquait une fois de plus de son éléphanteau, est emprisonnée dans un wagon. Dumbo, se retrouvant seul, se lie d’amitié avec Timothée, une souris qui ne le quittera plus.

Handicapé par ses encombrantes oreilles, Dumbo multiplie les maladresses. Le cirque décide d’en faire un clown. Toujours séparé de sa mère, il sombre dans le chagrin. Il est pris un jour d’une crise de hoquet qu’il tente de faire passer en buvant dans une bassine d’eau, dans laquelle de l’alcool a été renversé par mégarde. L’éléphanteau est victime d’hallucinations et se réveille le lendemain dans un arbre. Timothée comprends alors que Dumbo sait voler grâce à ses grandes oreilles, sans le savoir. Il lui fera reprendre confiance en lui et utiliser ce don pour devenir la vedette du cirque. Ce succès lui permettra d’être à nouveau réuni avec sa mère.

Dumbo ou le destin tragique de Jumbo

Derrière l’œuvre de Disney se cache en fait l’histoire d’un éléphant de cirque qui a réellement existé à l’époque victorienne. Il est né à la fin de l’année 1860 ou début 1861 au Soudan (ou Mali selon les sources, ancien Soudan français). Après que sa mère a été tuée devant lui par des chasseurs soudanais, l’éléphanteau décharné est acheté par Lorenzo Casanova, un marchand d’animaux italien, qui l’expédie par bateau en Europe.

D’abord vendu à la Ménagerie ambulante Gottlieb Kreutzberg en Allemagne, il échoue en 1862 à la Ménagerie du Jardin des plantes à Paris. Il est pendant un temps le seul éléphant d’Afrique en France et même en Europe, aucun autre n’ayant jusqu’alors survécu au voyage.

L’animal solitaire est acquis par le zoo de Londres en 1865, où il arrive en mauvaise santé. Il y devient très populaire auprès de la haute société londonienne, en particulier des enfants, qu’il divertit par des promenades et en se laissant nourrir de friandises.

Durant seize années, sous la houlette de son gardien, Matthew Scott, il transporte ainsi des milliers d’enfants, dont Winston Churchill, Théodore Roosevelt et, paraît-il, les enfants de la reine Victoria en toute discrétion. En grandissant, il atteint sa célèbre taille (près de 4 m de haut). Le nom qui lui a été donné — Jumbo — passera à la postérité en désignant par extension ce qui est de grande dimension. Mais en coulisse, le tableau n’est pas aussi reluisant.

L’éléphant, qui ne s’est probablement jamais remis du traumatisme de la mort de sa mère et de l’arrachement à sa terre natale, est sévèrement maltraité pour le rendre toujours plus docile.

Jumbo, en pleine adolescence car ayant atteint l’âge de la maturité sexuelle, est de plus en plus agité et difficile à contrôler. Il souffre de claustrophobie et des attaques de rats dans le box exigu dans lequel il est enfermé. Ses défenses seront tronquées car il se jette contre les murs la nuit. Pire encore, son gardien Matthew Scott l’assomme avec de l’alcool (un tonneau de bière par jour et du scotch…).

 Abraham Bartlett, surintendant du zoo, craignant pour la sécurité des visiteurs et du personnel, et désireux de ménager la pudeur victorienne (démonstrations explicites résultant des montées de testostérone de l’éléphant), envisage de l’abattre. Ayant vent de l’affaire, le directeur de cirque américain Phineas Barnum propose à Bartlett de lui acheter Jumbo.

La vente, conclue en 1882 pour un faible prix, sera très décriée dans l’opinion publique anglaise (lettres de 100 000 écoliers à la reine Victoria, pétitions au Parlement, articles dans la presse, procès contre le zoo londonien, etc.). Jumbo, éléphant, départ Amérique Jumbo dans une caisse avant l’embarquement.

 Jumbo est donc contraint une nouvelle fois de changer de continent. Terrifié, enchaîné et enfermé dans une caisse, Jumbo hurlera pendant les deux semaines de traversée en bateau à vapeur jusqu’à New York, excepté lorsqu’il sera imbibé de bière et de whisky par Matthew Scott ou nourri de canapés et de champagne par les passagers de première classe.

Dès son arrivée, il intègre avec son gardien le Greatest Show on Earth, le gigantesque cirque ambulant aux trois pistes de Barnum et Bailey qui se déplace à travers l’Amérique du Nord par voie ferrée avec ses 80 wagons. Un wagon spécial lui est même réservé, rouge et or, avec l’inscription Jumbo’s Palace Car. Il est l’attraction phare et sa renommée est désormais mondiale. Grâce à lui, Barnum aura créé le spectacle de cirque le plus lucratif de tous les temps (20 millions de spectateurs).

Étrangement, son comportement change. Il est beaucoup plus calme. Cela est probablement dû au fait qu’il s’est retrouvé au milieu d’un troupeau d’éléphants chez Barnum et qu’il ne souffrait plus de solitude. newspaper, Jumbo, Barnum, Greatest Show on Earth, elephant, circus Publicités dans la presse en 1883. À partir de l’automne 1883, la santé de Jumbo décline, de même que les affaires de Phineas Barnum.

Ce dernier est également dans le collimateur de la Société américaine pour la prévention de la cruauté envers les animaux (ASPCA). En 1885, l’éléphant est toujours malade. Il meurt le 15 septembre à St. Thomas en Ontario (Canada), heurté par un train.

 Les circonstances réelles de la mort de Jumbo sont incertaines, des versions différentes ayant été relatées par Barnum, Scott, d’éventuels témoins, ou dans les journaux. La version « officielle », soutenue par Barnum, voudrait que Jumbo se soit précipité devant le train pour sauver héroïquement un jeune éléphant de la troupe. Une autre, par exemple, raconte que la locomotive a déraillé en heurtant le jeune éléphant et qu’elle aurait ensuite fauché Jumbo.

 Un livre paru en 2014 soutient que la mort de Jumbo n’était pas un accident et que celui-ci aurait été délibérément incité à marcher sur la voie ferrée par Matthew Scott, son gardien, probablement de connivence avec Barnum. En effet, cet « accident » aurait permis à Barnum d’éviter des investigations de l’ASPCA concernant le mauvais état de santé persistant de l’éléphant, mais également de « rebondir » et sauver son business en planifiant une sortie spectaculaire de l’animal vedette, entretenant ainsi la Jumbomania initiée de son vivant.

Deux semaines avant l’« accident », Barnum avait promis de confier à un ami taxidermiste la peau de Jumbo pour la faire naturaliser, le moment venu… Planifier ce macabre scénario aurait été impossible sans la complicité de Scott, seule personne à qui l’éléphant obéissait.

Ainsi, le résultat souhaité fut obtenu et les restes dispersés afin d’en tirer un profit maximum. Après une longue tournée qui dura deux ans avec le cirque Barnum, le squelette de Jumbo fut donné au Muséum américain d’histoire naturelle à New York.

 Le corps reconstitué avec la peau naturalisée, longtemps exposé au Barnum Hall, échoua dans les collections de l’université Tufts (Massachussets), dont il devint la mascotte. En avril 1975 un incendie détruisit l’animal empaillé (seule sa queue, prélevée antérieurement, demeure dans les réserves). Les cendres sont depuis conservées dans un bocal.

Son culte à Tufts est toujours vivace et des effigies de Jumbo ornent le campus. Jumbo, dead elephant, Barnum Museum Jumbo naturalisé, devenu la mascotte de l'université Tufts. Le cœur du pachyderme fut vendu à l’université Cornell (Ithaca, État de New York) en 1889. On ne compte plus les affiches, publicités ou objets « dérivés » sur les lesquels figurent des représentations de Jumbo, produits avant et après sa mort. Des chansons lui ont même été consacrées. Une statue de l’éléphant grandeur nature a été érigée à St. Thomas au Canada en 1985 pour commémorer le centenaire de sa mort.

Retour sur le devant de la scène

La BBC a annoncé en septembre dernier une nouvelle série documentaire présentée par Sir David Attenborough, le journaliste, écrivain et naturaliste britannique. L’un des volets de la série aura pour thème l’incroyable et triste histoire de Jumbo. Le journaliste scientifique a eu accès aux ossements du célèbre éléphant.

Peut-être nous donnera-t-il un éclairage nouveau sur la vie et la mort de Jumbo. Jumbo's skeleton, David Attenborough, true story, BBC Sir David Attenborough devant le squelette de Jumbo au Muséum d’histoire naturelle à New York. Par ailleurs, le réalisateur Tim Burton a débuté l’été dernier le tournage d’un film fantastique dont le scénario est une adaptation du dessin animé des studios Disney.

Les rôles principaux seront tenus par Colin Farrell, Danny DeVito, Eva Green et Michael Keaton. Le héro, Dumbo, sera une création digitale. Sortie du long-métrage prévue en juillet 2019 pour la France. Dumbo 2019, Tim Burton film, elephant, remake, Walt Disney Le Dumbo 2019, vu par Tim Burton. MISE À JOUR 22 décembre 2017 Après la diffusion le 10 décembre dernier sur la chaîne BBC One du documentaire sur la vie et la mort de Jumbo au travers des archives et des études faites par des spécialistes sur les ossements conservés au Muséum d’histoire naturelle de New York, Sir David Attenborough nous apporte quelques précisions ou éléments nouveaux :

Tout d’abord, les accès de rage nocturnes de Jumbo, à l’époque où il se trouvait au zoo de Londres, seraient dus principalement ou en partie à d’importants problèmes dentaires. C’est une alimentation inadaptée depuis son plus jeune âge qui en est la cause. Comme chez les humains, les douleurs dentaires sont exacerbées la nuit chez les animaux. Ensuite, les mesures prises sur son squelette ont permis de confirmer que cet éléphant était très grand, certainement pas le plus grand éléphant du monde comme cela a été dit à l’époque mais environ 20 % plus grand que la taille moyenne pour un éléphant de cet âge-là.

Par ailleurs, sa croissance osseuse n’était pas achevée. Les prélèvements faits sur la queue Jumbo, qui a échappé à la destruction et a été conservée jusqu’à aujourd’hui, attestent que son métabolisme était bien celui d’un éléphant malade. Enfin, les ossements de Jumbo ne montrent pas de signes d’un choc violent et frontal avec la locomotive du train, ce qui écarte définitivement la version héroïque de sa mort, soutenue par Barnum. De plus, une ancienne gravure jusqu’ici méconnue, représentant l’accident et la fin tragique de l’éléphant, le montre se faisant heurter par l’arrière et du côté droit par la locomotive. Il est le seul éléphant sur les rails et se trouve de dos lorsque le train arrive.

Cette vision de l’accident est très certainement la plus proche de la réalité car elle cadre tout à fait avec les lacérations qui sont bien visibles sur les photos prises de la dépouille de Jumbo. On apprend également qu’il n’a pas été tué sur le coup mais a rendu son dernier soupir un peu plus tard. Un mystère demeure cependant, qui ne sera probablement jamais élucidé : la présence de Jumbo était-elle fortuite sur la voie de chemin de fer ou bien a-t-il été conduit là volontairement ?