Thèmes

pouvoir société mort sur homme heureux animaux animal centre bonne

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Abandon et maltraitance image (6098)
· Civilisations (216)
· Actualités (3313)
· Histoire drole (2213)
· Animaux rigolos (2999)
· Image duo et belles images (3685)
· Image message (2781)
· Santé (1083)
· Bonsoir..bonne nuit..bonne soiree (1959)
· Acteur (302)

Derniers commentaires Articles les plus lus

· Une Tribu Guaranis de la forêt amazonienne
· histoire drole
· joyeux anniversaire
· fumée
· combien

· dragon
· poux
· grande femme
· hola
· emmanuel beart
· pour ne pas avoir les seins qui tombent
· BERGER
· L’araignée Goliath
· fables
· fables

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "fandeloup" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
96001 articles


Rechercher

horreur

Publié à 10:15 par fandeloup Tags : société mort sur homme heureux animaux animal centre
horreur

Le plus triste, c’est quand les veaux sont enfin déchargés. Ils sont tout heureux de sortir de leur camion alors qu’on les conduit dans de minuscules cages sur caillebotis. Ils n’en sortiront que pour finir à l’abattoir.

Dans l’enfer des bétaillères à veaux 

Les jeunes veaux mâles non sevrés, considérés comme des « rebuts » dans les élevages car ils ne produiront pas de lait plus tard, sont généralement destinés à la consommation.

 Avant d’arriver dans nos assiettes, des veaux âgés de quelques semaines font, sans qu’on le sache, des milliers de kilomètres. Des parcours éprouvants, parfois illégaux, que Le Parisien a pu suivre.

  Des parcours éprouvants, parfois illégaux, que Le Parisien a pu suivre. Avec son mètre quatre-vingt, Lesley Moffat ne passe pas inaperçue au milieu des badauds qui admirent les vieux gréements sur l’embarcadère de Cherbourg (Manche).

Engoncée dans sa parka, elle planque depuis des heures, dans l’attente d’un ferry transportant 23 bétaillères remplies de « veaux nourrissons », c’est-à-dire de très jeunes bêtes qui ne sont pas encore sevrées.

« Le dossier des veaux de Cherbourg est sur la table des ministres de l’Agriculture français et néerlandais depuis des années mais rien ne change », peste cette grande blonde, qui préside l’ONG Eyes on Animals, elle évoque ce problème posé depuis des années aux dirigeants français et européen dans son ouvrage

« La Face cachée de nos assiettes »*.

Ce vendredi, elle pilote quatre équipes pour surveiller les conditions de transports de ces bovins âgés de deux à trois semaines. - Des membres de l’ONG attendent l’accostage du ferry qui transporte les veaux./LP/Jean-Baptiste Quentin Les « veaux de Cherbourg » viennent d’Irlande. Le pays est un important producteur de lait. Or pour déclencher la lactation des vaches, il faut des petits qui tètent, au moins un par an.

Les animaux qui naissent dans ces élevages, particulièrement les mâles, sont « des indésirables, des rebuts », explique Lesley Moffat. Selon les chiffres officiels, l’Irlande en exporte plus de 100 000 par an sur le continent. Plus de 19 heures dans les camions Ce vendredi, les bétaillères qui débarquent devant nous sont à destination des Pays-Bas ou l’Espagne.

Ces pays spécialistes de l’engraissage ne consomment que très peu de jeunes bovins. Alors après avoir été abattus, les veaux, cette fois sous forme de carcasses, feront encore des milliers de kilomètres en sens inverse pour finir dans les assiettes françaises ou italiennes. Le port normand est donc un passage obligé et un bon poste d’observation pour les ONG préoccupées par le bien-être animal.

-« Pour des animaux aussi jeunes, être séparés de leur mère, subir des trajets aussi longs est terriblement douloureux. Selon la réglementation européenne, ils ne devraient pas passer plus de 19 heures dans les camions, sensiblement la durée de la traversée. À Cherbourg, il devrait donc y avoir un arrêt mais c’est loin d’être automatique », pointe Lesley Moffat, jumelles en main.

- Les bétaillères débarquent du ferry./LP/Jean-Baptiste Quentin L’immense ferry blanc à cheminée rouge apparaît pile à l’heure. Alors que le bateau est à des centaines de mètres, on entend déjà les meuglements des veaux. À raison de 280 bêtes par camion réparties sur trois niveaux, ce sont plus de 6400 veaux qui sont débarqués. Les militants se répartissent les rôles : Lesley Moffat file les camions qui roulent sans s’arrêter, en infraction avec la législation. Une équipe part à Tollevast, l’un des centres de repos pour le bétail, proche de Cherbourg. Nous suivons Monique, pimpante brunette, et sa collègue Margreet, en charge de la surveillance des bêtes prises en charge dans l’autre centre de repos, à Couville.

Les deux militantes venues des Pays-Bas enfilent leur gilet vert frappé « Eyes on Animals » et s’approchent des installations. Le logo est connu et l’accueil, plutôt rude. Des chauffeurs brandissent des bâtons dans notre direction en hurlant : « Dégagez ! Vous nous ôtez le pain de la bouche ! »

- Monique et Lesley enfilent leurs gilets au logo de l’ONG./LP/Jean-Baptiste Quentin Il en faut plus pour impressionner le duo de choc. Finalement, l’un des employés en bottes et combinaison verte leur ouvre les portes de ce vaste hangar.

« C’est bien, vraiment bien », répète Margreet, face à la quantité de paille au sol. En revanche, elle tique sur le nombre de bêtes : 1 680 pour 1 500 places. Surtout, les veaux sont trop peu nourris : « Deux à trois litres de lait pour une journée, alors qu’il en faudrait deux fois plus », marmonne-t-elle. Les veaux ne pensent qu’à téter. À chaque camion déchargé, des centaines d’entre eux se précipitent vers nous pour suçoter le bas de notre manteau, de notre sac à dos ou le bout de nos écharpes. Les ouvriers agricoles, qui ont l’habitude, les mènent à l’abreuvoir en leur glissant un doigt dans la gueule, comme on calme un bébé de quelques jours.

De minuscules cages Face à la force tranquille des deux militantes, même les chauffeurs les plus agressifs finissent par répondre à leurs questions. Dans les camions, les inspectrices remarquent que les « tétines » destinées à nourrir les veaux sont en réalité faites pour des porcs adultes. Les jeunes bovins peinent à les atteindre. Un conducteur de poids lourd se justifie : « On fait attention à nos bêtes, d’ailleurs on a arrêté d’aller à l’autre centre, qui leur donnait une misère en lait », assure-t-il.

Outre le problème des tétines, l’accès permanent des animaux à l’eau et à la nourriture pendant ces voyages n’est pas garanti : des nourrissons peuvent ainsi rester sans boire pendant 9 heures. En pratique, certains ne peuvent rien avaler avant la fin de leur trajet. Le problème est connu : le 14 février, les députés européens ont voté une résolution demandant à limiter ces transports à 1h30. Les associations de défense des animaux L214 et Eyes on Animals souhaitent aller plus loin et se sont associées pour lancer une pétition afin que la Commission européenne interdise le transport des animaux non sevrés.

« Les veaux, à peine sortis du ventre de leur mère, subissent plus de 50 heures de transport dans des conditions terribles, ils vivent un véritable enfer », estime Sébastien Arsac, fondateur de L214. La vidéo de L214 Pendant ce temps, l’équipe qui se présente devant le hangar de Tollevast, à quelques kilomètres, se fait recaler par le propriétaire. Les images filmées en caméra cachée montrent des manipulations brutales, des animaux tirés par les oreilles et même un employé sautant à pieds joints sur un veau au sol.

L’un des animaux frappés, identifié grâce au numéro accroché à son oreille, est retrouvé mort le soir même. Les associations ont d’ailleurs porté plainte pour acte de cruauté contre l’entreprise qui gère ce centre. Contacté ce jeudi, le responsable du site assure « être resté sans voix devant la vidéo ». « C’est juste sidérant. Si le jeune homme impliqué n’avait pas démissionné il y a deux semaines, il aurait été immédiatement licencié », jure-t-il.

- À Tollevast, les caméras posées par L214 montrent un homme sautant à pieds joints sur un veau./L214 Lesley Moffat, elle, poursuit un poids lourd rouge vif qui a tracé sa route. Les inspecteurs bénévoles s’échangent la plaque d’immatriculation par téléphone : « Oui, il est définitivement hors la loi ! » Sur les 23 poids lourds arrivés à Cherbourg, quatre ne se sont pas arrêtés. C’est illégal. Les militants parviennent à suivre deux des bétaillères jusqu’à leur destination finale aux Pays-Bas. Dans ce pays où l’ONG Eyes on Animals est plus connue, les directeurs des centres d’engraissement leur ouvrent les portes. Tout est en règle.

« Mais quelle règle ! soupire Lesley Moffat. Le plus triste, c’est quand les veaux sont enfin déchargés. Ils sont tout heureux de sortir de leur camion alors qu’on les conduit dans de minuscules cages sur caillebotis. Ils n’en sortiront que pour finir à l’abattoir. »

https://youtu.be/LfxA2jj0yi4

Commentaires (1)